Chapitre XV

Empire de Ki, le lendemain

Xi, Loë, Phoe et Shazar avaient décidé de rester un instant dans ce petit bourg. Xi avait besoin de repos ; ils devaient trouver une excuse pour son « retour subit de réclusion » ; et surtout, il fallait éclaircir l'identité de leurs suiveurs, qu'ils n'avaient plus repéré depuis la veille.

Phoe elle-même, aussi encyclopédique était-elle, ne paraissait pas les connaître le moins du monde.

— Ce sont peut-être ce pilier de bar et cette nana au cache-œil, songea Xi.

Elle et Loë étaient assis sur un arbre mort, au bord d'un petit étang à l'extérieur du village. Son eau luisait sous le soleil levant. Parfois, des grenouilles la perturbaient dans de tranquilles « plouf », ou ses nénufars tremblotaient à cause de la poignée de petits poissons zigzaguant dans l'ombre.

Loë contemplait cette mare depuis leur arrivée, à défaut de faire face à Xi. Celle-ci en voulait toujours à cette dame d'avoir manqué de renverser sa bière sur lui. Le jeune homme, lui, détestait le sentiment de se faire protéger, même d'une douche de binouze.

Désormais qu'ils étaient suivis, il réalisait sa faiblesse. Il s'était ridiculement caché lorsque ces brigands les avaient attaqués. Il avait manqué de s'effaroucher à cause des Arbres à Paroles, et s'était sans cesse méfié de Phoe, en restant fidèle à la méfiance qu'il nourrissait pour elle depuis leur première rencontre.

Lâche, sur les nerfs, et borné : comment pouvait-il aider Xi, avec un comportement aussi puéril ? Il n'avait que son cerveau pour l'aider – et encore, il ne semblait fonctionner qu'à temps partiel.

Il jeta un caillou dans l'eau, morose.

— Pourquoi tu penses que ces deux-là sont coupables ? demanda-t-il.

— Mon flair.

— Dans ce cas, ça ne vaut rien.

Xi lui jeta un regard mauvais, pour soupirer avec exaspération, ou fatigue, ou les deux.

— Mieux vaut prévenir que guérir, expliqua-t-elle. Je crois que cette nana matait le boule de Shazar, ce matin, d'ailleurs.

J'espère qu'il ne l'a pas remarqué... Mais il se redressa bien vite.

— Attends, ils sont dans l'auberge ?!

— Oui, répondit-elle, surprise.

Elle leva son sabre, et montra sa cotte de mailles noire.

— Tu penses que je porte ça pour le plaisir ?

— Non, certes... C'est pour eux que Phoe et Shazar sont partis chercher des « indices », ou je ne sais quoi ?

— Exact. Elle va protéger Shazar si besoin. Elle est assez puissante pour ça, sourit-elle. Ces gugusses n'ont pas la moindre chance contre elle !

Son visage s'éclairait désormais. Loë étudia son amie un instant : même avec lui, elle n'avait jamais paru aussi légère. Comment Phoe accomplissait-elle une telle chose ? Elles ne s'étaient rencontrées que quatre ans auparavant ; même en ayant passé sept mois sans cesse ensembles, elles ne s'étaient revues qu'après près de trois ans d'absence pauvrement justifiée.

Et ce, pour une fichue finale de tournois bourrins !

Loë les trouvait trop familières l'une avec l'autre. Quelque chose clochait, et il en arrivait à conclure que l'évolution de leur relation était illogique. Il ne croyait pas en des miracles de la vie ou que savait-il. Alors, lorsque Xi parlait à Phoe si naturellement, comme si elles se connaissaient depuis cent ans, il trouvait que cela tranchait trop avec la bizarrerie et la maladresse de Xi.

Celle-ci avouait certes à Phoe moult sentiments, en public, et sans même s'en rendre compte ; mais c'était la seule chose lui portant préjudice. Les choses devraient être bien plus compliquées que ça. Qu'on ne me parle pas de la magie de l'amour : il y a anguille sous roche. Pas seulement chez Phoe, mais aussi entre elles deux.

Loë décida de changer le sujet. S'arracher les cheveux lui déplaisait au plus haut point, et causer de leurs suiveurs ne menait nulle-part : autant s'attaquer à la partie la plus délicate de leur retour.

— Xi. Qu'est-ce que tu diras à tes parents ?

Elle baissa le bâton avec lequel elle jouait. Son ami plissa les yeux : il n'aimait pas l'expression renfermée qu'elle tirait.

— Que je n'ai pas tenu un mois, lança-t-elle. Ça devrait suffire.

— Tu ne le penses pas le moins du monde.

Là où il avait cru que ses mots abrupts allaient la réveiller, Xi arqua simplement un sourcil, peu convaincue.

— Si.

— Tu ne veux vraiment plus aller voir le Diable... ? souffla-t-il.

— Ça vous met en danger.

Il se leva d'un bond. Son cœur battait la chamade. Il aurait dû se réjouir d'un tel changement, mais cela était trop abrupt.

— Tu caches un truc, insista-t-il avec ferveur. Tu as parlé avec Phoe, c'est ça ?

— Pourquoi toujours Phoe ? Je sais me décider toute seule.

— Et Liz...

Il s'étrangla dès qu'il prononça son prénom. Cette fois-ci, Xi se glaça sur place. Ses paupières s'écarquillaient tant que ses yeux manquaient de sortir de leurs orbites.

— Je te dis que j'ai décidé, répéta-t-elle lentement. Qu'est-ce que tu veux ? Que j'y aille ? Que ça vous tue ? Que tu voies aussi la tête du Diable ? Tu es curieux, au final, hein ?!

— Non.

Elle béa dans l'instant, visiblement prise de court.

— J'ai été maladroit, c'est tout. Excuse-moi.

Long silence. Xi se rassit, mais ne prononça plus un seul mot. Ses yeux dérivèrent bien des fois sur la tresse de Liz ; à chaque fois, une profonde honte noya Loë. Il avait envie de s'enterrer six pieds sous terre, car son amie souffrait pour sûr de ses paroles : comment se racheter ? Peine perdue... Même si je lui offre une bière ou je ne sais quoi, rien ne peut soulager la douleur du souvenir de Liz... Quel idiot, bordel !

Il se maudit jusqu'au déjeuner. Il écouta à peine Shazar rapporter qu'ils n'avaient certes rien vu, mais qu'ils avaient acheté des pains chauds aux herbes. Le goût de ceux-ci était fade : tout ce qu'il voyait, c'était la tristesse de Xi. Phoe était tout aussi perdue, car elle n'interagit qu'à peine avec elle. Elle se contentait de rester à côté de son amie, sans la quitter du regard.

« Ta frange est de travers, laisse-moi la remettre », proposa-t-elle pourtant à un moment. Mais la frange de Xi avait toujours été désordonnée, et la jeune femme n'eut d'abord aucune réaction. Puis, au bout de quelques secondes, elle parut réaliser Dieux savaient quoi, ou quelque chose sembla se déclencher en elle, car elle acquiesça doucement.

Loë ne comprit rien. Avec cette seule action, certes tirée par l'effort incommensurable qu'était de briser la glace, Xi souriait de nouveau. Phoe savait quoi dire, quoi faire ; Xi... Xi aussi, on dirait qu'elle la côtoie depuis un siècle.

À côté, peut-être qu'il n'était plus grand-chose. Peut-être que seule Phoe comptait. Du moins le pensa-t-il, perdu dans le fin brouhaha de l'allée du bourg... jusqu'à ce qu'une flèche file droit sur lui.

Il recula derechef ; un cri de douleur suivit à la trace. Toutefois, il ne venait pas de lui. Lorsqu'il rouvrit les yeux, il vit, estomaqué, Phoe serrer Xi contre elle et se dresser entre Loë et la foule.

La seconde se dégagea aussitôt ; toute couleur abandonna sa face. Elle retint son amie par le bras et étudia son dos, les dents serrées. Son choc laissa place à une sourde colère.

Mais Phoe lui attrapa la main dès qu'elle effleura son sabre.

— Reste ici...

Elle est tarée. Elle s'est prise une putain de flèche ! Loë se redressa dans un effort incommensurable. Il ne parvenait pas à enregistrer ce qu'il venait de se passer. Tout était allé si vite : une flèche vers lui, la réaction immédiate de Phoe, et...

Elle reste peut-être ici, mais j'y vais ! s'effaroucha Shazar.

... et la colère du bûcheron. Il retroussa ses manches, et fonça dans la rue tel un bœuf. Il s'enrageait tant qu'on s'écarta sur son passage dans de petits cris. Le temps s'apaisa petit à petit. Cependant, l'esprit de Loë ne s'éclaircit que lorsque Phoe serra son poing tremblant sur son pantalon.

Sa blessure, pensa-t-il aussitôt.

— On rentre dans l'auberge, cracha Xi. Phoe, n'essaie pas de te débattre !

Sur ce, elle la prit sur ses épaules, chopa le poignet de Loë, et zigzagua au petit trop entre les groupes de l'allée. Marchands, chevaux, clients, bonnes femmes, marchands, auberge. L'adrénaline battait aux tempes du jeune homme, et un soulagement immense tomba sur lui dès qu'ils pénétrèrent le bâtiment.

Le gardien des clefs n'eut pas le temps de voir leurs têtes ; ils avalaient déjà les marches quatre à quatre, et déboulèrent dans la chambre de Phoe et Xi. Celle-ci déposa avec soin la première sur leur modeste paillasse. Son regard lançait des éclairs.

— Tu es tarée, débita-t-elle d'une voix tremblante. Tu es putain de tarée ! Mon sac...

Elle fouilla avec frénésie leur commode et le dessous de leur lit, puis retourna le moindre coin de la pièce. Ses pas fiévreux firent tant trembler le plancher qu'ils éclatèrent aux tympans du jeune homme. Il s'appuya contre le mur de bois, les genoux flageolants.

On avait essayé de le tuer. Pour la seconde fois, depuis le début de leur voyage. Et Phoe s'était pris cette foutue flèche à sa place. Volontairement.

Elle restait raide comme un piquet sur son matelas : ses mâchoires se contractaient convulsivement. Xi, elle, n'avait de cesse de faire les cent pas, en vain. Elle était aveugle, s'irrita Loë, car leurs fameux sacs étaient empilés juste à l'entrée.

— Arrête de tourner en rond, siffla-t-il faiblement. Ils sont là. Et assieds-toi aussi !

— Fous-toi de ma gueule ! s'écria-t-elle.

Il se retourna d'un bond : elle se tenait au beau milieu de la pièce, l'œil rond et l'épée dégainée. Cependant, ses bras ballaient, ses épaules tremblaient... Et de fines larmes coulaient sur ses joues. Mais il eut beau tenter de foncer vers elle, ses jambes refusèrent de bouger. Pire : elles cédèrent sous lui, car trop d'informations et de peurs compressaient son crâne.

Quatre murs et un plafond avaient beau les protéger, une fraction de la terreur qu'il avait ressentie tordait encore ses entrailles. Il se força à attraper l'une des gourdes des deux jeunes femmes, s'avança vers Phoe d'une démarche vacillante, et s'agenouilla face à elle.

De la transpiration perlait sur le front rougi de la combattante. Ses cheveux cachaient la moitié de son expression : cependant, Loë constata sans mal que ses traits se tordaient sous la douleur. Que devait-il faire, désormais ? Lui faire boire de l'eau ? Rincer sa plaie ? Pour commencer, à quoi ressemble sa blessure... ?

Il se redressa au prix d'un lourd effort, pour jeter une œillade craintive dans le dos de Phoe. Pas de flèche plantée, mais du sang perlait sous sa cotte de maille. Elle allait avoir un bel hématome, et il fallait qu'ils pansent sa plaie.

Et la désinfectent, avant.

Et dénudent son haut, surtout.

Et merde, c'est une question de santé ! Il se tourna vers le milieu de la pièce, mais Xi ne s'y trouvait plus. Son cœur se contracta dans la seconde, pour se détendre d'un coup. Elle gardait « simplement » la porte, d'un regard figé. Les sales souvenirs de l'incident de Liz la tourmentaient-ils ?

Loë se retint de vomir les mille et une injures remontant sa trachée. Son cerveau tourna à plein régime. Il fallait bander la plaie de Phoe, aller lui chercher un anti-douleur et un désinfectant, et éviter que Xi fasse une crise de panique.

— Xi, murmura-t-il donc.

Elle frémit tout juste.

— Est-ce que tu peux aider Phoe ? Je vais chercher mes fioles...

— Tu ne quittes pas cette pièce, chevrota-t-elle. Personne ne part, c'est compris ?!

Son effroi était si palpable qu'il écrasa Loë sur place. Ils ne pouvaient pas rester là à ne rien faire : le souffle de Phoe se hachait de plus en plus, malgré ses efforts pour cacher sa souffrance.

— Ce couloir est à uni-sens, insista-t-il donc. On ne peut y accéder qu'en montant les escaliers. Ma chambre est juste en face de la vôtre. Si tu gardes ta porte, tu gagneras la mienne aussi. J'ai juste à attraper mon sac. Alors... Laisse-moi aider Phoe.

Celle-ci tressauta sur ces mots ; Xi, elle, sembla plus désorientée que jamais. Elle chuchota quelque chose, peut-être un « oui » ou un « soit », et se décala d'un pas tremblant. Alors, il avança jusqu'à la porte, les nerfs à fleur de peau. Rien que poser sa main sur la poignée fut une épreuve.

Il aurait dû se prendre cette flèche. Phoe n'avait rien demandé. Si même mes putains de boissons ne sont pas utiles... Je serai vraiment l'homme le plus foireux de ce monde... Et gagner ce titre, très peu pour lui.

Il franchit donc le palier, déverrouilla son dortoir à pleine vitesse, traîna son sac avec précipitation et revint aussi vite qu'un lapin coursé par un renard. Lorsqu'il lui administra son pauvre anesthésiant, et ôta sa cotte de mailles avec difficulté, il l'entendit tout juste marmonner. Il en vint à croire qu'elle s'était déjà prise des coups bien plus sévères avant, pour ne pas se tordre de douleur.

— Je peux m'occuper de ma tunique, murmura-t-elle alors, le timbre rocailleux.

— Mon œil, que tu le peux, répliqua-t-il. Tu es blessée en-dessous de l'omoplate !

— Tourne-toi. S'il-te-plaît.

Sa gorge se noua de nouveau. Naturellement, que Phoe ne souhaitait pas être déshabillée par un homme. Il fit donc face à Xi ; mais à peine ouvrait-il la bouche qu'on grogna, derrière. Il se retourna d'un bond, pour béer dans la seconde.

Phoe se retrouvait en brassière, et balança sa tunique au loin en grimaçant. Elle l'a vraiment enlevée seule ?! Si son action l'éberlua, son torse musclé l'acheva pour de bon.

Une cicatrice en croix brillait au niveau de ses abdominaux ; une lame semblait avoir méchamment entaillé ses côtes, au vu de leur longue marque blanchie par l'âge. Mais surtout, une entaille bien plus profonde encore faisait intégralement le tour de son biceps. Elle effaçait toutes les autres marques bien plus mineures de Phoe.

Toutes ces blessures passées ne pouvaient possiblement résulter de ses études martiales : elles ressemblaient bien plus aux traces d'une guerre farouche. Cependant, de tels conflits, les Empires n'en avaient plus vécu depuis des décennies.

Alors, était-elle une ancienne délinquante ? Avait-elle combattu des ours à mains nues ? Il manqua d'en rire jaune, tant le spectacle était accablant. Puis, une lourde chute le tira avec violence de ses pensées.

Derrière, Xi avait fait tomber son sabre, et se précipitait vers Phoe. Elle examina la moindre de ces cicatrices avec panique. Son teint alterna entre le verdâtre, le lugubre, et le fantomatique.

— D'où est-ce que ça vient... ? s'étrangla-t-elle.

Elle releva la tête vers son amie ; celle-ci détourna le regard, les lèvres pincées. Elle ne veut pas en parler. Et ça ne m'étonne pas. Loë calma son pouls affolé, et s'appliqua à panser l'énième plaie de Phoe.

Un bandage plus tard, elle se rhabilla sombrement. Suivit un profond silence, que personne ne sut briser. Chacun resta donc à sa place : Xi à côté de Phoe, Phoe affalée sur le matelas, et Loë appuyé contre le mur.

Ses pensées se tournaient désormais vers Shazar.

Malgré l'angoisse qui dévorait Loë, il savait qu'aller le chercher était hors de question. Eux trois s'étaient extirpés d'un potentiel meurtre : pour rien au monde allaient-ils se jeter dans la gueule du loup. Et puis, Shazar n'était pas né de la dernière pluie. Il allait fuir, s'il se retrouvait face à plus fort que lui ; mieux, peut-être avait-il même prévenu des Gardes Impériaux. Alors, Loë continua de serrer les poings, Xi ne cessa de taper du pied avec frénésie, et Phoe...

Resta Phoe.

Ses paupières tombaient à cause de l'antidouleur, et elle commençait à s'appuyer mollement sur ses genoux, mais sa vigilance constante persistait. Elle surveilla Xi de nombreuses fois, et lança des coups d'œil mitigés à Loë.

Son attention ne surprenait plus celui-ci. Elle s'était au moins pris des coups de poignards et des lames à vif. Même son dos, à l'image de son ventre, avait dû être percé, car une autre balafre courte et épaisse le souillait. Au moins ne portait-elle aucune taillade de coups de fouet – elle n'avait donc jamais été réduite au rang d'esclave.

Le soir commençait à se coucher lorsqu'une lourde démarche tonitrua dans les escaliers. On frappa à la porte d'en face sans aucune délicatesse : Shazar était de retour. Xi l'accueillit dans un long soupir.

De la terre et de la sueur tachaient sa figure ; il fronçait son nez avec frustration ; et ses yeux, à la plus grande stupeur de Loë, étaient bouffis.

— Je n'ai pas réussi à tracer ce connard ou cette connasse, maronna-t-il. J'ai juste prévenu la Garde Impériale. Je suis désolé.

Il leur tendit toutefois un panier, les dents serrées.

— Mais le marchand m'a offert d'autres pains aux herbes...

Et sa voix de craquer sur ces mots. Il plaqua ses mains sur sa face dans de petits soubresauts.

— Plus personne se prend de flèches ici, d'accord ? renifla-t-il. Putain, j'ai eu la frousse de ma vie ! C'est quoi, ce bordel ? On veut tuer Loë, maintenant ?!

— Il y a des criminels partout, pataugea Phoe. Mais on semble bien lotis, dans cette auberge. Alors, si je peux me le permettre...

Elle gratifia Loë d'un regard appuyé.

— S'ils sont partis, ils ne reviendront plus.

« Maintenant que tu as vu mes cicatrices, fais-moi confiance. » L'expérience de la jeune femme valait bien plus que les pauvres doutes et craintes d'eux autres. Loë craignait toujours qu'on lui bondisse dessus. Cependant, avec Xi et Shazar, ainsi que des gardes pour garder les environs, peut-être étaient-ils de nouveau en sécurité.

Il l'espérait sincèrement.

— On partira lorsque tu iras mieux, déglutit-il donc.

Ils dînèrent là-dessus.

De mauvais rêves tourmentèrent la première nuit suivant l'incident. Néanmoins, puisque les journées suivantes retrouvèrent leur tranquillité, ils s'estompèrent petit à petit ; au prix d'innombrables efforts, Loë parvint laborieusement à esquiver ses cauchemars.

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