Chapitre 1
Le bruit du stylo sur la feuille me fit serrer les dents.
C'était un son que je détestais. Une sorte de grincement qui ferait saigner des oreilles.
Madame Lebrument me regarda à travers ses lunettes rectangulaires et posa son carnet à spirales.
- Mademoiselle Millers... Tout ce que vous me dites est insensé.
Je levai les yeux aux ciels. Chaques séances que je passais avec elle, elle me répétait cette phrase.
- Je sais que cette période que vous traversez est difficile pour vous, reprit-elle, mais s'il vous-plaît , dîtes moi au moins un quart de la vérité.
Je ne répondis rien et je la fixai pour lui mettre la pression. Plus tôt ce sera fini, plus ça m'arrangerai.
Madame Lebrument soupira et retira ses lunettes.
- Cela fait vingt ans que je suis psychologue dans ce collège. Et je n'ai jamais vu un cas pareil.
- Vous devez dire ça à chacun de vos patients je suppose, dis-je du tac au tac.
- Sacha... Pour la énième fois, vous n'êtes pas ma patiente. Vous êtes juste une élève... Perturbée que je vois de temps en temps.
Elle ferma les yeux et se massa les tempes un instant.
- Vous semblez n'avoir pas encore compris, alors reprenons tout à zéro, voulez-vous ?
Elle me tendit sa main, que je regarda de travers.
- Je m'appelle Sylvie Lebrument, et vous ?
- Ce que nous sommes en train de faire ne sert à rien. Mais puisque vous voulez savoir la vérité, je vais vous dire ce que je pense de votre séance débile.
Elle écarquilla les yeux.
- Vous êtes une psychologue de pacotille. Je vous raconte ce que je vois, ce que je ressens et vous n'êtes même pas à l'écoute. Et je sais pourquoi.
Je jettai un coup d'œil à son téléphone, qui était chargé de notifications. Elle suivit lentement mon regard avant de le saisir rapidement.
- Vous avez hâte de retrouver votre amant. Vous lui avez caché que vous êtes psy dans un collège minable , pour ne pas qu'il vous trouve ringarde. Entre nous, une psychologue responsable devrait éteindre son téléphone lors des séances avec ses patients...
- C'est... c'est privé ! rugit-elle. Bon sang Sacha, vous n'avez pas le droit de...de lire mes notifications comme ça !
Je souriai malicieusement et je me contenta de dire :
- Pauvre monsieur Lebrument...
- ÇA SUFFIT !
Lebrument me regardait avec colère et haine. Je souris de plus belle. Elle montrait enfin son vrai visage.
- 6 mois! hurla-elle. Ça fait 6 mois que je suis obligée de te voir, de supporter tes récits improbables et sans queue ni tête !
Je levais les sourcils.
- Moi aussi je sais ce que tu es, Sacha... une petite menteuse qui raconte des mensonges pour se faire accepter des autres alors qu'en réalité tu es une fille pitoyable qui...qui...
- Madame Lebrument, je ne suis pas sur que vous devez parler comme ça à vos patients. Cela vaut un licenciement, je me trompe ? dis-je malicieusement.
Elle me toisa, son regard rempli de mépris braqué sur moi.
- J'appelle tes parents. Tu rentres chez toi.
- À 13 heures ?
- Inutile de faire souffrir tes camarades de classe plus longtemps. Et j'informerai le directeur que tu fouilles dans mes affaires privées.
Elle ne prit même plus la peine de me vouvoyer. Elle ne m'a jamais aimé et ça tombe bien, moi aussi.
- Sort. Et attends dans la cour.
Je ne me fis pas prier. Je poussai la porte sur lequel était marqué "be confident" ( soit confiant ) en lettres colorés. Pff. Tu parles.
Les cours ne reprenaient qu'à 14 heures. J'entendai déjà les cris des 6 émes depuis la cour de récréation. Je regrettai presque de ne pas être encore au lycée.
Je descendis des escaliers avant de sortir complètement du bâtiment de psychologie du collège.
- Bah alors la folle, me dit Lyam Ceser des que j'eus posé un pied dans la cour, t'as gonflée Lebrument à ce que j'ai entendu.
Lyam. Dès que je le vis, mon cœur commença à battre la chamade.
- Laisse moi, Lyam. Va rejoindre ta bande de gars demeurés.
Il me jugea du regard avant de faire un demi sourire.
- Tu t'habilles toujours en noir.
- Qu'es ce que ça peut te faire ?
- Rien. Ça te va bien. Et j'aime les filles qui ont un style à la Mercredi Addams.
Je rougis instantanément avant de secouer la tête.
Ça n'était un secret pour personne que j'aimais Lyam Ceser. Évidemment, ce n'était pas réciproque. Il aimait bien jouer avec mes sentiments : me faire croire qu'il m'aime pour ensuite me dénigrer devant tout le monde. Au début ça m'a beaucoup blessée ; maintenant j'y suis habituée.
Je l'ignorai donc et je poursuivis ma route. Je devai attendre le portail pour attendre l'arrivée de mes parents.
- A...Attends ! me dit Lyam en me poursuivant.
Je me retournai pour lui faire face. Avec ses cheveux châtains coupés courts, ses yeux verts et son style d'enfer, Lyam avait vraiment tout pour plaire.
- Viens avec moi, poursuivit-il, essaye au moins d'être amis avec les membres de ma bande.
- On est même pas amis toi et moi. Je dois partir. A plus.
Il m'attrapa le bras.
- Fait le pour moi Sacha... S'il te plait...
Mon esprit me criait de refuser mais c'était trop me demander. Avec une démarche mal assurée, je le suivis sans un mot jusqu'à leur "repaire" qui était en fait dans l'ancien local.
Sa bande était composée de Lily Belt, une grande pimbêche qui ne savait que draguer, de Marc Peters, un roux super arrogant, de Fiona Peters, la jumelle de Marc et deux-trois gars que je ne connaissais pas.
- Heu, Lyam...murmurai-je, je suis pas sur que ce soit une bonne idée...
- Ha, te voilà Sacha !
Lily Belt me tendit la main avec un sourire plus faux que ses faux cils.
- J'ai toujours rêvée de te parler face à face m'affirma-t-elle.
- Ça doit être ça, murmurais-je ironiquement.
Lily fit semblant de ne pas m'entendre et malgré tout, je serra sa main.
- T'es du genre gothique, c'est ça? me dit Fiona.
- Tu dois faire des rites avec des poupées vaudous alors renchérit en souriant Marc.
Je levai les yeux au ciel. Jamais je n'avais touché à une poupée de ma vie.
- Les gars, dit Lyam, essayer au moins une fois d'être cool avec elle.
Je passai une main dans mes cheveux avant de me racler la gorge.
- Heu... Ça été très agréable pour moi de faire votre connaissance mais...je dois partir.
Les gars que je ne connaissai pas ricanèrent.
- Mais, dit Lily. Cela ne fait même pas 5 minutes qu'on parle ensemble. Oh, j'ai une idée ! Je te pose une question et t'y réponds. Ensuite, tu as le droit de m'en poser une, d'accord ?
J'hochai la tête, pas très convaincue.
- Okay ! s'exclama-t-elle.
Elle fit mine de réfléchir. J'espérais que mes parents ne m'attenderaient pas très longtemps.
- Est ce que tu te crois plus... supérieur aux autres ? J'veux dire... Tu est la chouchoute des profs, de la CPE, des surveillants et même du directeur à cause... Nan, plutôt grâce à tes petits problèmes psychologiques. Est ce que pour toi ça signifie que tu es supérieure à nous ?
- Nan ! bredouillais-je, bien sûr que nan... Je ne suis pas la... chouchoute des...
- Qu'est ce que ça fait d'entendre des trucs dans ça tête ? me coupa Marc.
- Je... Je ne sais pas... Je n'entends pas des v...
Ils se rapprochaient tous dangereusement de moi, même Lyam. Je frissona.
- Tu ne sais pas, hein ? cracha Fiona. Peut être parce que tu t'inventes une vie pour te faire accepter.
Lyam s'approcha de moi de manière à ce que seule moi je l'entende et me souria cruellement.
- Tu ne t'es jamais demandé pour tu n'as pas d'amis, Sacha ?
- N... Non.
- PARCE QUE TU N'EST QU'UNE BONNE À RIEN !
Tout le monde rigola. Je commençai à avoir mal au crâne. Quelqu'un me renversa de l'eau sur ma tête. Ils me poussaient, me tapaient et m'insultaient. Mes oreilles bourdonnaient donc je plaqua mes mains dessus. Je réussis à me dégager et je courus jusqu'au portail, vers ma délivrance, pour enfin sortir de ce collège d'imbéciles. Des larmes ruisselaient sur ma joue et j'étais toute trempée.
Je levai la tête vers le ciel et je me promis de ne plus jamais tomber amoureuse.
𝐇𝐞𝐥𝐥𝐨 𝐭𝐨𝐮𝐭 𝐥𝐞 𝐦𝐨𝐧𝐝𝐞 ^^
𝐣'𝐞𝐬𝐩𝐞̀𝐫𝐞 𝐪𝐮𝐞 𝐜𝐞 𝐩𝐫𝐞𝐦𝐢𝐞𝐫 𝐜𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥'𝐮𝐧𝐢𝐯𝐞𝐫𝐬 𝐝𝐞 𝐒𝐚𝐜𝐡𝐚 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐚𝐮𝐫𝐚 𝐩𝐥𝐮𝐬 ^^
𝐬𝐢 𝐜'𝐞𝐬𝐭 𝐥𝐞 𝐜𝐚𝐬 𝐧'𝐡𝐞́𝐬𝐢𝐭𝐞𝐳 𝐩𝐚𝐬 𝐚 𝐯𝐨𝐭𝐞𝐫 𝐜𝐞𝐥𝐚 𝐦𝐞 𝐟𝐞𝐫𝐚𝐢𝐭 𝐭𝐫𝐞̀𝐬 𝐩𝐥𝐚𝐢𝐬𝐢𝐫 ^^
𝐣'𝐞𝐬𝐬𝐚𝐲𝐞𝐫𝐚𝐢𝐬 𝐝𝐞 𝐩𝐨𝐬𝐭𝐞𝐫 𝐮𝐧 𝐜𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐭𝐨𝐮𝐭 𝐥𝐞𝐬 𝐣𝐞𝐮𝐝𝐢𝐬 𝐬𝐢 𝐩𝐨𝐬𝐬𝐢𝐛𝐥𝐞
𝐊𝐢𝐬𝐬 ♡
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