𝓒𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 3 : 𝓗𝓪𝓻𝓹𝓮𝓻
Une fois les parents d'Aspen et Aspen partis, je file m'enfermer dans ma chambre pour éviter une discussion avec mes parents.
Je n'ai pas été la fille la plus polie ce soir en quittant la table sans autorisation bien que je me sois excusé avant d'aller sur la terrasse.
— Harper, m'appelle ma mère derrière ma porte.
— Quoi ?
— Ouvre-moi la porte s'il te plaît.
— Non, je vais me coucher, bonne nuit à père et toi.
Je l'entends partir et je sais qu'elle en a marre de mon comportement. Mais je suis comme ça, c'est mon système d'auto-défense et elle le sait, ils le savent même, mais mon père est aux abonnés absents avec moi, il préfère les chiffres et son travail.
Ceci étant dit, je me glisse sous mes couettes après m'être changée et regarde mon téléphone pour voir les messages que l'on m'a laissé, il n'est que vingt-trois heures trente, la soirée doit battre son plein.
Hey la miss ! Si jamais tu as l'occasion, passe faire un tour à la fête, Kai se transforme en vieux dépressif avant de boire et jeune coureur de jupon après quelques verres, je pense qu'il a besoin de toi...
Hey Ava ! La soirée est terminée de mon côté, je saute dans des vêtements adapté, prends la moto et j'arrive, envoie-moi l'adresse et j'arrive !
Je décide qu'il est temps de me faire plaisir ce soir et de rejoindre mes amis, j'ai le droit de m'amuser un peu et si je croisais Ruth, ça serait un petit plus, il faut que je lui parle.
Je mets donc un jean noir avec un crop top et enfile mes boots de moto avec ma grosse veste en cuir. Je récupère les clés et part de la maison en ne réveillant personne.
La soirée peut commencer !
Il faut que vous sachiez une chose à mon sujet et mon rapport avec les soirées : je n'aime pas l'alcool, mais j'aime l'ivresse.
L'ivresse m'autorise à ne plus penser, pour m'immerger dans l'action et tester mes limites puisque l'alcool dans mon sang diminue ma conscience du risque et parfois je ne me souviens plus de rien le lendemain, je ne peux donc pas avoir de regret.
De plus, je passe des soirées incroyable sans me soucier de mes problèmes personnels ou autre.
J'arrive donc à la soirée après quinze minutes de trajet en moto. Il y a l'air d'avoir pas mal de monde dans cette petite maison de banlieue qui finira certainement saccagé avant demain matin vu les personnes qu'il y a. Je parle évidemment d'Hudson, Jayce, Kai et Levi. Ces quatre là boivent énormément à chaque fois, plus que moi même, et parfois, ils ne se contrôlent plus et ça finit en baston générale avec des élèves d'autres université.
J'entre dans la maison et ça sent l'alcool, la drogue et le sexe, évidemment. Je m'avance vers la cuisine où je trouve Ava en pleine discussion avec un mec que je ne connais pas.
— Harper, ma chérie, tu es là ! s'exclame-t-elle quand je m'approche.
— Oui, j'avais besoin de sortir, tu as vu Ruth ?
Elle me regarde surprise, toujours dans les bras de cet inconnu et me répond :
— Oui, comme d'habitude, elle est avec Jayce il me semble, ils fument dehors.
— Ok merci, lâché-je avant de sortir.
Je me trouve désormais dans le jardin, je repère Ruth et Jayce derrière un arbre. Je me mets donc à une distance raisonnable des deux pour écouter leur conversation quand je vois qu'ils se rapprochent dangereusement.
— Ruth...
— Non Jayce, pas cette fois... tu vas me dire la même chose que d'habitude, mais tu sais que ce n'est pas possible.
— Pourquoi est-ce que tu continues de me voir alors ? demande-t-il sèchement.
— C'est plus compliqué que ce que tu penses idiot.
— Ça fait deux ans que ça dure Ruth, je ne peux pas attendre indéfiniment surtout que tu es toujours avec lui. Tu ne peux pas jouer sur deux tableaux.
Il marque un temps de pause puis repart :
— Est-ce que tu m'aimes ? Est-ce que ce qu'on s'est dit à plusieurs reprises compte pour toi ? Est-ce qu'un jour j'aurais une place plus importante dans ta vie ? clame-t-il.
Elle semble décontenancée et se rapproche un peu plus de lui, de loin, on pourrais croire qu'ils s'embrassent.
— Évidemment que je t'aime Jayce et tu le sais, tu l'as toujours su, tout ce qu'on s'est dit compte pour moi et je n'attend qu'une chose c'est qu'on sois ensemble, mais tu sais que c'est compliqué, je suis énormément attaché à Aspen et je l'aime différemment que l'amour que j'ai pour toi, mais je l'aime quand même. Et c'est une situation compliqué, déclare-t-elle au bord des larmes.
— Prouve-moi que tu m'aimes, parce que c'est plutôt difficile de te croire, dit-il froidement.
Je sais qu'il est touché par ce qu'elle lui a dit, il a toujours été éperdument amoureux d'elle, mais elle a choisi Aspen. J'observe leur deux corps à moins d'un mètre l'un de l'autre, elle fait un pas en avant et lui de même, leurs visages sont très très proche et je choisie ce moment précis pour sortir de ma cachette.
— Ruth et Jayce, quel plaisir de vous voir enfin ensemble, lancé-je assez fort pour que ça les surprennent. Excusez-moi de vous interrompre, mais j'ai besoin de parler à Jayce, seul à seul puis à Ruth. Comment tu vas d'ailleurs depuis le temps ?
Elle me fusille du regard sans rien dire. Elle et moi étions amies depuis toute petite, ses parents et mes parents étaient de proches amis et le sont certainement encore, mais depuis qu'elle a choisie Aspen alors qu'elle préférait largement Jayce à cause de la différence des moyens financiers, on ne se parle plus.
Elle part donc sans rajouter quoi que ce soit et je reste seule avec Jayce.
— Pourquoi ? lui demandé-je.
— Parce que je tiens à elle, certes plus que ce qu'elle doit tenir à moi, mais j'y crois dur comme fer qu'un jour ça fonctionnera entre nous.
Je soupire et il sait très bien pourquoi. Je lui ai déjà plusieurs fois ce que je pensais de sa non-relation avec Ruth.
— Tu veux peut-être qu'on parle de Kai et toi ? demande-t-il énervé. Tu critiques tout ce qu'ils se passent autour de toi, mais si on parlait de ta personne, de ta relation ambigüe avec Kai et de ta richesse que tu nous caches.
C'est comme si un seau d'eau venait de me tomber sur la tête.
Comment est-ce qu'il peut bien savoir ?
Ruth évidemment, on en revient toujours au même point avec elle.
— Ne crois pas que je cache ça pour le plaisir d'accord, je suis loin d'être la personne que tu penses que je suis à présent. Alors, ne dis rien à personne, si j'ai choisi de ne rien dire c'est qu'il y a une raison, je vous expliquerais quand je serais prête. Et pour ce qui est de Kai et moi, il n'y a rien à dire, nous ne sommes pas ensemble. Sur ce, bonne soirée coeur brisé.
Je fuis, c'est la chose que je fais le mieux apparemment, mais si ma vraie "identité" venait à se savoir, je serais plus la personne que les gens vois, je deviendrais la menteuse, la petite bourgeoise faible et je déteste cette idée.
Je me dirige donc dans la maison pour retrouver Ruth afin d'avoir une discussion avec elle. Je m'avance, regarde à droite et à gauche puis la repère dans la cuisine appuyée contre le comptoir une bière à la main et son regard fixé sur moi. La provocation a toujours été son moyen de défense. Je sens alors mon téléphone vibrer dans ma poche, je le récupère et jette un coup d'œil.
Harper, où es-tu encore passée ? Je m'inquiète pour toi, tu n'es plus la même, je ne te reconnais plus du tout... Rentre à la maison et je t'écouterais le temps qu'il faudra...
Ma mère et ses messages, c'est comme ça à chaque fois que je sors sans prévenir. Parfois, j'aimerais que ça soit mon père qu'il le fasse, mais bon pour le moment, tout ce dont j'ai besoin c'est d'alcool, l'ivresse n'est pas encore avec moi.
Je vais donc dans la cuisine, récupère des shots de Vodka sur une table en passant et m'installe devant Ruth.
— Pourquoi tu es tout allé dire à Jayce ? questionné-je la première.
— Si je tombe Harper, tu tombes avec moi.
— Il n'y a pas plus débile comme manière de penser, tu ne pouvais pas me laisser tranquille, je ne te faisais pas chier que je sache ?
Elle rigole amèrement avant de boire la fin de sa bière cul-sec et de s'approcher des shots que j'ai avec moi.
— Une question, un shot, ok ? Il me faut de l'alcool pour apprécier ta compagnie.
— La même chose pour moi, mais je crois qu'on en aura pas assez.
Elle claque des doigts et deux de ses sbires se ramène avec des bouteilles pleines et prête à détruire nos foies.
— Pourquoi Jayce ? demandé-je.
— Il est beau, intelligent et drôle, forcément ça joue dessus, elle boit son shot et se retourne vers moi. Il se passe quoi entre Kai et toi ?
— On est amis, rien de plus.
J'attrape un shot sur le comptoir et le bois, le liquide me brûle la gorge en descendant et cette sensation est tellement agréable.
— Et pourquoi Aspen puisque tu préfères Jayce ? reprends-je.
— Aspen a l'argent que Jayce n'a pas et ça plaît à mes parents et puis il est attentionné aussi. Contrairement à toi, je ne cache pas que je viens d'un milieu aisé, glisse-t-elle à mon oreille pour que personne n'entende.
Elle jette un œil derrière moi et se fige.
— Mon argent hein ? Il n'y a que ça qui t'intéresse chez moi.
Je reconnais cette voix.
Aspen, évidemment.
Je me retourne et je me trouve très proche de lui, il baisse les yeux vers moi et je les baisses automatiquement également. Je me rends compte qu'il a changé de vêtement et a opter pour une jean et un tee-shirt simple.
— Harper, déclare-t-il d'une voix grave que je ne lui connaissais pas.
— A...Aspen, réponds-je avec un peu de mal à cause de l'alcool et de la gêne de la situation.
J'essaie de partir, mais il m'attrape le bras et me force à me retourner. Nos regards se croisent et avant qu'il ne dise quoi que ce soit, je me libère de sa prise et part à la recherche de Kai, j'ai besoin de l'avoir près de moi.
Je n'ai pas de mal à le trouver, il est au baby-foot au milieu de la pièce principale, une bière à la main accompagné par Hudson et Levi.
Je m'approche d'eux et Hudson se met à gueuler :
— Le jeu peut enfin commencer ! Kai va arrêter de faire la gueule !!
Ils rigolent tous, ça se voit qu'ils ne sont pas dans leur état normal, Hudson a les yeux rouges à cause des joints qu'il a fumé, Levi semble dans un autre monde et Kai me dévore des yeux comme il n'oserait jamais le faire. Il avance vers moi et pose une main sur ma taille.
— Harper, je pensais que tu ne sortais pas ce soir..., dit-il d'une voix pâteuse.
— Il n'y a que les cons qui ne changent pas d'avis.
Il dépose un baiser sur ma tempe puis commence à descendre le long de mon visage et de mon cou. Je le repousse alors légèrement.
— Qu'est-ce qu'il y a ?
— Tu n'es pas dans ton état normal et je ne suis pas sobre non plus. Notre relation n'en est pas à ce stade, tu te souviens non ?
Son visage se décompose et il m'attire contre lui.
— On s'en fout non ? Je t'aime Harper, j'aimerais être tellement plus que ton ami, si tu savais tout ce que j'ai envie d'être pour toi.
Je me fige. Je ne pensais pas que ça allait être aussi éprouvant comme soirée. Je m'éloigne de lui petit à petit, récupère une bouteille de je ne sais quel alcool sur la table avant de m'éloigner. J'ouvre la baie-vitrée qui donne sur le jardin, heureusement pour moi il n'y a personne.
Je m'échoue sur un banc, les jambes en tailleur et le regard rivé vers le ciel et commence à pleurer.
Kai ne te mérites pas, tu n'es qu'une menteuse.
A force de mentir, plus personne ne voudra de toi.
Même ton père ne te regarde plus. Il se fiche de tout ce qui te concerne.
Ta mère ne te reconnais même plus.
Tu as changé, bientôt tu seras seule, siffle ma conscience, un peu trop consciente pour le coup.
Je l'assomme en descendant un quart de la bouteille et toujours en pleurant, on ne fais pas les choses à moitié chez moi.
Mais apparemment ça ne suffit pas à la calmer.
Heureusement pour moi, un type avec deux joints passe devant moi et je lui en demande un avec un briquet qu'il me donne sans quémander quelque chose en retour.
Je ne fume jamais de drogue habituellement, mais ce soir, j'ai besoin de lui faire fermer sa gueule.
Je l'allume avant de le porter à ma bouche et de tirer une taffe tout en regardant le bout rouge se consumer lentement.
Je garde la fumée quelque seconde avant de la recracher, un peu plus détendu.
Mais c'est sans compter l'arrivée de l'élément perturbateur de ma soirée !
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