𝓒𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 18 : 𝓗𝓪𝓻𝓹𝓮𝓻

Ma mère n'avait pas le droit de dire ça, après tout ce que j'ai vécu. Je sais qu'elle a fermé les yeux sur plusieurs choses, beaucoup trop même, mais ça ne lui laisse pas le droit d'en parler ouvertement comme si cela n'était pas important.

Je récupère donc ma tasse de café en regardant Aspen et pars dans ma chambre pour me préparer. Je sais qu'il ne sait rien vu son regard quand il a vu la réaction de ma mère et de son père et je sais également que je risque d'avoir le droit à pas mal de questions, mais je m'y prépare aux mieux.

Je rentre dans ma chambre, prépare rapidement mon sac puis mes affaires quand on toque à la porte.

— Oui ?

— C'est Aspen, je peux entrer ? me demande-t-il.

— Non, lui répondis-je.

Pourtant, je vois la porte de ma chambre s'ouvrir dans mon miroir et Aspen entrer en refermant doucement derrière lui.

— J'avais dis non, déclaré-je en avançant vers lui.

— Je ne suis pas de nature obéissante...

Je me plante devant lui en attendant qu'il parle, ce qu'il fait.

— Qu'est-ce qu'il vient de se passer dans la cuisine ?

— Absolument rien qui te concerne. Bonne journée.

Je me détourne et il m'attrape le poignet.

— C'est à cause de lui ?

Je sais de quoi il parle, mais je ne veux pas lui dire, ça serait lui révéler des choses vulnérables sur moi, briser la carapace que j'ai mis des années à bâtir. Et ce n'est absolument pas possible.

— Je ne vois pas de quoi tu parles. Et ne t'avises pas de rentrer à nouveau dans ma chambre comme ça, imagine que j'étais nu, tu aurais fais comment ?

Touché.

Il ne réponds pas et semble réfléchir.

Tu es comme les autres...

— Ce n'était pas le cas, la réponse n'est donc pas nécessaire.

— Bizaremment, la réponse m'intéresse Powell.

Il se rapproche d'un pas vers moi et je me met bien face à lui.

— Crois-moi, elle n'est pas nécessaire.

— Pourquoi, tu aurais regardé, c'est ça ?

— Je n'ai jamais caché mon attirance pour toi Henderson et toi non plus d'ailleurs. Mais comme tu peux voir, cette attirance ne fait pas tout apparemment.

— Exactement. Ce n'est qu'un jeu Powell, il ne faudrait pas que tu t'y perdes.

Il s'avance vers moi, sa main passe une des mèches de mes cheveux derrière mon oreille et il penche sa bouche vers celle-ci. Ma respiration se saccade, mon coeur bat à vive allure.

Je déteste ressentir cette faiblesse.

Tu tombes Harper..., souffle ma conscience.

Jamais, je ne perdrais pas à ce jeu.

— Contrairement à toi, je ne suis pas un mauvais perdant, souffle-t-il au creux de mon oreille.

Ce contact me fais frémir.

Je déteste ce sentiments.

Je déteste l'influence qu'il a sur mon corps.

Sur mon esprit.

Sur mon attitude.

Je le déteste.

Mais je suis si conne que je décide d'entrer dans son jeu parce que sinon ce n'est pas drôle... Alors, je m'approche de lui à mon tour, tends mon visage vers le sien, nos lèvres ne sont qu'à quelques millimètres et je le regarde dans les yeux. Lui aussi.

— Tu sais que tu vas perdre Harper.

— Jamais, je ne m'abaisserais pas à perdre contre toi Aspen.

— On verra ça.

Il se penche vers moi en déposant sa main droite sur ma joue gauche et au moment où nos lèvres vont s'unir, je me recule, sourit et quitte la chambre le laissant dans sa frustration.

Toi aussi tu es frustrée, tu l'aurais bien voulue ce bai...

Ta gueule tu veux ?


Je souhaite une bonne journée à tout le monde et descends rejoindre le chauffeur, ma moto ne fonctionne plus et je n'ai pas l'argent pour la réparer, il faut que je trouve une alternative. Mais quand je monte dans la voiture, il ne démarre pas et quand je lui lance un regard intrigué dans le rétroviseur central, il me réponds simplement :

— Nous devons attendre monsieur Powell...

Je me met à souffler et il continue :

— Ordre de votre mère bien-sûr.

Je n'y crois pas, elle veut quoi ? Elle veut que je lui fasse des gosses à ce type ou quoi ? A chaque fois que c'est possible, elle le met en travers de mon chemin.

— Souriez miss Henderson, ça améliore votre teint.

Je souris, franchement. Pierre est notre chauffeur depuis toujours, il m'a vu grandir, pleurer dans sa voiture et je crois bien que c'est une des seules personnes qui ne m'a pas jugé après le problème avec Jude.

— Merci Pierre, répondis-je en souriant.


Quelques minutes plus tard, Aspen daigne se présenter et s'installe à côté de moi après avoir salué Pierre.

Il démarre et je ne dis plus un mot, c'est Aspen qui engage la conversation :

— Je ne savais pas que le jeu étais aussi cruel.

Il parle de ce matin, de ce baiser qui n'a pas eu lieu entre nous et je le comprends, ça doit être dur pour lui de ne pas avoir ce qu'il veut.

— Nous jouons à un jeu sans règle comme je te l'ai dit, donc, tout les coups sont permis.

Je me détourne de son regard et croise celui de Pierre qui est on peu plus interrogateur.

— Très bien, le jeu va prendre une nouvelle tournure, annonce Aspen. On verra bien qui flanchera en premier.

Nous arrivons à ce moment même devant le lycée et sortons chacun de notre côté de la voiture et partons dans des directions opposés. Nous savons également que nous nous retrouverons en cours pour l'économie, mais ce n'est qu'un détails.

Je rejoins donc Kai, Hudson, Levi, Ava et Jayce. Ils sont dans un coin reculé du bâtiment, là où personne ne viendra nous faire chier. Ruth est aussi avec eux puisqu'elle sort avec Jayce depuis peu, depuis qu'Aspen l'a largué. Je ne peux toujours pas supporter cette fille, c'est physique.

Une personne que je ne connais pas s'avance vers Levi au moment où j'arrive et le fait sortir du groupe il ne reste plus qu'Ava, Hudson, Kai et moi.

— Hello ma belle ! s'exclame Ava en me rejoignant.

— Salut, tu sais qui est cette fille avec Levi ?

— Une fille qu'il fréquente un peu, elle a quelques emmerdes il me semble. Sinon, tu vas bien ?

— Comme d'habitude.

Brisé de l'intérieur.

Inexpressive de l'extérieur.

On se rapproche des deux garçons et Hudson lance :

— Henderson !

— Hudson, tu as ce que je t'ai demandé ?

— Vos désirs sont des ordres très chère.

Il se penche vers son sac et sort tout ce que je lui ai demandé soit : une nouvelle bouteille de Whisky et des joints.

Je le remercie et me tourne vers Kai en voulant ranger mes affaires dans mon sac et je me rends compte qu'il me fixe durement.

— Tu veux ma photo ? craché-je.

Je suis d'une humeur massacrante aujourd'hui, mais ça ne s'arrange pas quand j'apperçois Aspen qui vient vers notre groupe.

— Qu'est-ce qu'il fait là lui ? demande Ava.

— Il est peut-être venu récupérer Ruth, déclare Kai en me regardant.

Aucun n'est au courant qu'il est mon demi-frère, ils découvriraient qui je suis et je ne peux pas me le permettre. Alors, je regarde l'endroit où il va et le vois se diriger vers la fille qui a rejoint Levi tout à l'heure.

— C'est plutôt elle qui vient voir, dis-je indifférente.

Hudson rigole, je me tourne vers lui et le fusille du regard :

— J'ai dit quelque-chose de drôle ?

— Non, mais tu devrais voir ta tête, on dirait que tu es jalouse de cette fille.

— Jamais, répondis-je avant de m'avancer vers eux.

Oui, ça montre un peu le contraire mais bon, rien à foutre. Mon meilleur-ami et mon... demi-frère sont là-bas, j'ai le droit de savoir... ou pas, mais ça, je m'en fous.

Levi me fait un grand sourire et la fille se tourne vers nous avant de regarder Aspen. Mon meilleur ami s'avance pour me dire bonjour et m'emmène vers les autres.

— Salut, tu dois être Harper, me dit la fille.

Elle paraît sympathique, espérons que ça soit le cas.

— Moi, c'est Ayla, la meilleure amie d'Aspen, que tu connais déjà et une amie de Levi.

— Tu connais Aspen ? me questionne Levi.

— Oui, on est en économie ensemble. Mais je ne savais pas que tu connaissais Ayla.

— Je l'ai rencontré il n'y a pas longtemps et nous nous sommes liés d'amitié.

J'acquiesce un sourire faux au visage et leur souhaite une bonne journée avant de retourner vers les trois autres zigotos.

Hudson est toujours plié de rire, Ava me regarde étrangement, je vais subir un interrogatoire, je le sens et Kai semble désapprouver quelque chose.

Quand je les rejoints, Hudson me demande :

— C'est vrai que tu es la fille de Charlotte et Erik Henderson ? Non, parce que là, Jayce vient de balancer une dinguerie.

Ruth.

Putain cette fille est dans toutes mes emmerdes. Je jette mon sac par terre et me joint à leurs discussions de couples.

— Je peux savoir qui à dit quoi et à qui ?

Ruth se tourne vers moi et sourit :

— Il y en a assez des mensonges, tu ne trouves pas ? Ton copain et tes amis ont le droit de savoir.

— Tu veux vraiment que l'on joue à ce jeu là ? Tu n'es pas toutes blanches non plus je te signale.

Jayce passe son regard de l'une à l'autre et je le regarde donc en disant :

— Tu veux savoir ce que ta fabuleuse petit-amie a fait ?

— Ne l'écoute pas, elle dit n'importe quoi.

Je sourit et retourne vers mes amis.

— Oui, je suis la fille de Charlotte et Erik Henderson.

— Tu es riche, c'est ça ? demande Kai.

J'acquiesce et Hudson cesse de rire.

— Pourquoi tu ne voulais pas nous le dire ? demande Hudson.

Le visage d'Ava se ferme de plus en plus, elle ne dit rien, mais n'en pense pas moins.

— J'avais mes raisons, mais quelqu'un a décidé d'en parler. Ça ne change rien à la personne que je suis.

Levi, Ayla, Aspen, Ruth et Jayce nous rejoigne alors. Et au moment où j'allais prendre la parole avant de partir loin d'ici, Ava demande :

— Combien de choses tu nous caches encore Harper ? Si c'est bien ton vrai prénom.

Beaucoup de choses Ava, il y a beaucoup de choses que vous ignorez sur moi.

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