𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟒 : 𝐀𝐬𝐩𝐞𝐧

Je laisse Harper partir puis me tourne à nouveau vers Ruth.

Ce soir, après être rentré chez moi, nous avons échangé pas mal de message avec Ruth et je sentais que quelque chose n'allait pas, ce n'était pas aussi fluide, ce n'était tout simplement pas comme avant et j'étais fortement déçu.

Ruth : Coucou mon coeur, je suis à ma soirée et je voulais simplement te dire que tout va bien pour le moment, bisous je t'aime.

Ruth : Hey, je n'ai aucune réponse de toi depuis plus d'une heure, ce n'est pas habituel, réponds-moi à l'occasion...

Ruth : Je suis tellement désolé pour mon message précédent, je n'aurais pas dû m'énerver comme ça, tu avais un dîner important pardon.

Ruth : N'oublie pas que je t'aime mon ange.

Aspen : Hey Ruth, tu es sûre que ça va ? Tu as dû trop boire, tu veux que je te rejoigne ?

Ruth : Non, je suis occupée.

Aspen : Comment ça ?

Aspen : Ruth ?

Aspen : Ruth ??

Après ça, j'ai pris la voiture de mes parents et j'ai foncé ici. J'ai surpris la discussion entre Ruth et Harper et j'ai bien fait de me méfier, depuis deux ans elle m'utilise seulement pour mon argent alors qu'elle en préfère clairement un autre.

— Pourquoi tu es resté avec moi, tu aurais pu aller vivre ton idylle avec Jayce sans que je te pose de problème.

Elle me regarde et rigole.

— Mais enfin Aspen, tu pensais que j'étais avec toi pour quoi ? Regarde-toi, tu es un richard coincé qui ne met jamais les pieds en dehors de chez lui une fois les cours terminé, c'est la première fête où tu viens depuis qu'on est ensemble. Sort-toi ce balais du cul !

Je bous intérieurement, je sais que l'alcool qu'elle a ingéré accentue ses propos, mais il y a une part de vérité qui ne peut pas être occulté.

— Tu sais Aspen, nous deux ça se serait vite terminée, on ne fais rien ensemble à part nos devoirs, tu ne me proposes même pas de sortir avec ta famille lors de dîner.

Elle me donne une légère tape sur le torse et déclare :

— Bonne continuation et merci pour ces deux ans de... gentillesse extrême et de chose platonique.

Elle continue de rire et se dirige vers Jayce qui me regarde sans oser la toucher. Ce mec a au moins une chose de bien, du respect. Je lui fais un signe de loin pour lui dire que nous ne sommes plus ensemble et je le vois murmurer un "Désolé mec" avec que je parte en direction du jardin pour prendre l'air.


Au loin, j'aperçois une silhouette que je connais désormais et elle tient un joint dans une main et une bouteille de Whisky dans l'autre. Elle a l'air vraiment mal, je m'approche un peu plus et je vois des larmes rouler sur ses joues, des joues bien rouge par l'alcool, la tristesse et peut-être même la colère. Je m'approche encore, elle me voit, souffle et se décale sur le banc.

— Salut... Powell, déclare-t-elle ivre. Tu as décidé de me faire encore chier ?

Elle part en fou-rire et boit une bonne gorgée de Whisky avant que je ne lui retire la bouteille des mains.

— Je ne vais pas te laisser détruire ta santé comme ça.

— Mais qu'est-ce que tu en as à faire de moi, on se déteste et je n'ai pas envie de t'aimer Powell, tu n'es pas comme moi et tu ne le seras jamais. Alors laisse-moi boire, fumée, détruire mes poumons et mon foie autant que je le veux, peut-être que quelqu'un voudra d'une œuvre de charité comme moi.

Elle rigole encore et encore avant de tirer une taffe de son joint que je lui prends des mains et que j'écrase par terre.

— C'est quoi ton putain de problème ? s'énerve-t-elle.

— Pourquoi tu te fais autant de mal ?

Elle se lève et commence à partir en titubant, mais je lui attrape le poignet avant qu'elle ne tombe et me lève à mon tour. Contrairement à elle, je suis complètement sobre et conscient de ce que je fais. Je prends donc ses jambes en cuillère dans un de mes bras tandis que je passe l'autre dans son dos et la lève de par terre.

— Repose-moi !

— Quand tu seras dans ton lit ou sobre et que je sache, tu n'es ni l'un ni l'autre.

Elle ne dit plus rien et repose sa tête contre mon torse. Et sa main rejoint sa tête. Ce n'est pas que je n'ai jamais été aussi proche d'une fille, mais disons qu'avec Ruth, nous étions soit pas mal dans la réserve soit complètement à l'opposé, pas besoin de faire de schéma, tout le monde comprend.

J'ai l'impression de tenir quelque chose de très fragile dans les bras et que si je fais un pas de travers, elle se casse.

Je traverse la maison, tout les regards sont braqués sur nous et je sais que ça va parler demain sur le campus, mais je n'en ai rien à faire, je suis libre, tout comme Ruth qui embrasse langoureusement Jayce.

Alors que j'essaie de sortir de la maison, Kai se plante devant moi.

— Tu vas où sale merde, pose-là.

— Je la ramène simplement chez elle et si tu n'es pas d'accord, c'est pareil, vu l'alcool que tu dois avoir dans le sang et la drogue que tu as du ingérer, tu n'es pas en état de t'occuper d'elle.

Il s'écarte sans un mot et je pars. Je cherche ma voiture du regard et me dirige vers celle-ci en faisant bien attention à elle.

J'ouvre la voiture à distance, l'installe confortablement à l'arrière et moi à l'avant et je démarre en conduisant prudemment, je n'ai jamais conduit aussi lentement, mais je n'ai pas vraiment le choix pour le coup.


Nous arrivons quelques minutes plus tard en bas de sa résidence. Je coupe le moteur et sors rapidement pour la récupérer et la déposer chez elle. Elle s'est endormie pendant le trajet en murmurant que je devais la laisser sortir.

Je la reprends dans mes bras comme tout à l'heure. Et me dirige vers l'entrée. Un garçon qui doit avoir notre âge m'ouvre et me détaille de la tête au pied.

— Qu'est-ce qu'elle a ? me demande-t-il.

— Elle a abusé de la boisson, je pense que tu n'as pas besoin de dessin.

— Non en effet, je t'accompagne, s'il y a ses parents, je te couvrirais, déclare-t-il d'un ton neutre et je le remercie.

On monte dans l'ascenseur et le trajet semble durée une éternité. Elle se met à bouger dans mes bras déjà fatigué.

— Encore là Powell, murmure-t-elle.

Je ne réponds rien et le mec à côté de moi est étrangement silencieux, il doit pas mal la connaître, mais il ne semble pas moins contrarié.

La porte de l'ascenseur s'ouvre et toutes les lumières son éteintes, nous rentrons tout les trois le plus discrètement possible et il me guide jusqu'à la chambre d'Harper. Il m'ouvre la porte et nous laisse tout les deux, repartant dans le salon pour surveiller que Mr et Mme Henderson ne se réveillent pas.

Je la dépose sur son lit, défait sa couette malgré qu'elle soit allongée dessus et la couvre.

— Hey Powell ?

— Oui Henderson ?

— Comme on dit une de perdue, dix de retrouvées.

— Ouais, c'est ce qu'on dit, répondis-je en rigolant amèrement.

— Pour toutes les filles qui veulent d'un prince charmant, tu es le candidat parfait, continue-t-elle.

Elle m'a tendue une perche que je me dois de saisir pour en savoir un peu plus sur elle.

— Et toi, tu veux quoi ?

— Ce que tu peut être con Powell, je ne veux pas du prince charmant, simplement parce que je suis loin d'être une princesse.

A la fin de sa phrase, elle s'endort et je quitte sa chambre en fermant délicatement la porte puis rejoint son ami dans le salon et nous repartons en direction du hall.


— Aspen Powell, dis-je en lui tendant la main.

— Sullyvan Higgins, répond-il en serrant fermement ma main. Merci pour ce que tu as fait ce soir, elle a l'habitude de rentrer bourrée, mais pas à ce point, elle a toujours été un minimum lucide en rentant.

— C'est normal, ça aurait été trop dangereux pour elle de rentrer seule.

Il me regarde un peu mieux avant de demander :

— Tu es un ami à elle ?

— Non loin de là, rigolé-je, on ne s'apprécie pas beaucoup.

Il ne semble pas convaincu. Une fois dans le hall de l'immeuble, je lui souhaite une bonne soirée et commence à m'éloigner en direction de la grande porte quand il me dit :

— Elle n'est pas aussi froide qu'elle n'en a l'air, mais je pense que je ne t'apprends rien. A très bientôt !

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