𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏𝟗 : 𝐀𝐬𝐩𝐞𝐧
Quand nous avons rejoint le groupe, Harper avait l'air dans une mauvaise posture, très mauvaise posture et j'ai compris que quelque chose s'était su quand une de ses amies lui avait demandés si elle cachait d'autre chose.
Je regarde Harper, mais elle ne dit rien, elle se referme sur elle même en une fraction de seconde, c'est impressionnant. Nos regards se croisent peu de temps après et elle déclare :
— Tu m'accompagnes, il faut qu'on aille en cours.
Tout le monde se tourne vers moi, surtout Kai qui me lance un regard noir.
Mec, c'est plus ta meuf !
Mais ce n'est pas la tienne non plus.
Je sais très bien, ne t'inquiète pas.
— Avec plaisir.
Histoire de faire enrager Kai, je sens que ça va devenir mon jeu préférer, je prends le sac à dos d'Harper et le lance sur mon épaule. Elle me sourit, pour une fois, et me suit sans un mot tandis qu'un rire se fait entendre au loin.
— Merci, dit-elle simplement.
— Ça ne me convainc pas beaucoup tout ça.
Nous sommes encore proche de son groupe d'amis quand je me met face à elle.
— Tu veux récupérer Kai ?
Elle me regarde dans les yeux et semble réfléchir.
— Je ne sais pas, je ne pense pas.
— Tu veux le rendre jaloux, tu veux montrer à tout le monde qu'ils t'ont mal jugés.
— Oui, mais je ne comprends où tu veux en venir.
— Crois-moi, tu me remerciera plus tard.
Je m'approche de son visage de manière à ce que tout le monde nous voit. Son souffle ce fait court, comme le mien, mais j'essaie de le cacher, ses yeux brillent, sa bouche s'entrouvre comme si elle allait dire quelque-chose, mais, je pose ma main en coupe sous son menton, nos regards toujours liés et je l'embrasse. Ce baiser n'a rien à voir avec les autres, il est simple, doux, sans aucune rancoeur ou animosité, c'est un baiser sincère. Et je ne sais pas ce que je dois en penser.
Quand je me sépare d'elle, je jette un œil derrière nous, Kai a disparu, Ava sourit tout comme Ayla et Levi, Hudson saute partout, à mon avis, ce mec, a pris une quelconque substance avant, tandis que Jayce et Ruth font la gueule.
— Je n'ai pas compris quand je devais te remercier, me signale Harper.
Je me baisse au niveau de son oreille et chuchote :
— Tu le sauras bien assez tôt.
Je reprends ma place initiale et annonce :
— On se voit à la maison ? J'ai un rendez-vous que je ne peux pas rater. A ce soir.
Je lui rends son sac, lui donne un rapide baiser sur sa joue et part.
Je n'ai qu'une chose à dire sur tout ça,
Ça ne faisait pas parti du jeu et nous sommes deux à le savoir.
Je sors de l'établissement et traverse quelques rues avant d'arriver à mon rendez-vous. Je sonne et entre dans la salle d'attente. Quelques secondes après être entré, elle vient me chercher :
— Aspen, on y va ?
J'acquiesce silencieusement et la suis. Je m'installe tout comme elle puis elle commence à parler :
— Alors, comment tu vas depuis le temps qu'on ne s'est pas vu ?
— Je survie. Pour lui.
Elle acquiesce et sort son petit carnet de note.
— Comment tu vis sans lui ?
— Difficilement, je pensais que Ruth, ma petite-amie enfin, ex petit-amie m'aiderait, mais on est plus ensemble et apparemment, elle ne m'aimait pas réellement.
— Et tes parents ?
— Divorcé, je vis avec mon père chez sa nouvelle compagne et sa fille.
— Tu t'entends bien avec cette fille ?
Question piège.
Réponse sincère.
— Non, on se dispute pratiquement tout le temps, c'est un peu explosif entre nous.
La tension Aspen, tu as oublié de parler de la tension sexuelle.
Mais ferme là, je ne t'ai pas sonné !
Elle note et je sens qu'elle va commencer le vif du sujet.
— Comment tu gères l'absence d'Aiden au quotidien ?
Je déteste parler d'Aiden, il...il nous...il nous a quittés il y a quatre ans. C'était un de mes meilleurs amis, on se voyait souvent. Je ne connaissais pas sa famille, il n'aimait pas en parler, mais sinon, on se connaissait par coeur.
— Je n'en parle pas, je ne dis rien, je n'exprime aucune émotions qui pourrait laisser penser que je suis triste pour éviter que l'on me pose la question.
— Et cette fille, ta demi-soeur...
— Par alliance, corrigé-je, pour que ça soit moins bizarres avec les images que j'ai dans ma tête.
— Oui, eh bien, cette fille ne peut pas t'aider, t'écouter ?
— Non, elle a beaucoup d'autres choses à régler et c'est bien plus grave que moi je pense.
Elle me regarde intriguée pour que je continue de parler, ce que je fais.
— Elle se fait du mal, beaucoup de mal, elle boit quand ça ne va pas en accompagnant tout ça de drogues ou de tabac et quand ça ne lui suffit pas, elle se brûle les avants-bras comme si elle préférait ressentir une douleur physique qu'émotionnelle.
— Tu te fais beaucoup de soucis pour elle non ?
— Oui, ça m'évite de penser à mes petits problèmes quotidien.
— Aiden ?
J'hoche la tête et elle me pose la question déterminante pour notre session.
— Tu en as encore besoin ?
— Une dernière boite, juste au cas où.
Elle me prescrit des anti-dépresseurs. La dernière fois que je lui en ai demandé, c'était il y a quelques mois quand j'avais fait une rechute pour les quatre ans de sa disparition.
Je lui paie le rendez-vous et rentre à la maison. J'aurais le temps de retourner en cours, mais l'envie m'en manque.
Ayla : C'était quoi ça toute à l'heure avec Harper !
Ayla : Vous êtes ensemble ?
Je prends le temps de lui répondre avant d'éteindre mon téléphone :
Aspen : Non, nous ne sommes pas ensemble et tout à l'heure, c'était un service rendu l'un à l'autre.
Je rentre à pied jusqu'à l'appartement monde j'ai besoin de prendre l'air, de me couper du monde.
— Tu es vraiment trop con Aspen ! En plus, tu as le nom d'une ville !
— Venant de quelqu'un qui a un des noms les plus donnés aux États-Unis, je ne ferais pas le malin Aiden.
Je lui donne une claque derrière la tête et il rigole.
— Viens, on part ! me dit-il. On va faire le tour du monde, on emmerde nos parents et tout le reste et on vis notre vie !
— Tu n'auras pas de regrets à laisse ta mère seule ?
— Non et puis, j'ai une soeur jumelle, elle les occupera pour nous deux. Il n'y a qu'elle que je ne veux pas laisser... Elle pourrait venir avec nous ! Je suis sûr que tu t'entendrais bien avec elle !
Je ne suis pas sûr, je ne connais pas sa soeur, ni ses parents, ni son nom de famille, il n'a jamais voulu me le dire et ne veux pas que je le sache.
— Je ne suis pas sûr pour le coup.
— Je te la présenterais dans pas longtemps.
J'accepte et nous parlons encore pas mal de temps, de sa petite-amie, des cours, de nos vies sans jamais trop en dévoilé.
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