𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏𝟐 : 𝐀𝐬𝐩𝐞𝐧

J'ouvre les yeux avant de les frotter pour m'habituer à la lumière quand je me rends compte que j'ai un poids sur moi. Je me redresse délicatement et remarque Harper la tête posée sur mon torse, je n'entends aucun bruit et la pousse pour me lever en essayant de ne pas la réveiller, mais c'est un échec cuisant.

— Tu vas te faire défoncer par mon père, déclare-t-elle.

— Et en quel honneur ?

— On a dormi dans la même chambre avec la porte fermé à clé, il se fait des films le bourges.

Elle se tourne dos à moi et repart dans un sommeil léger tandis que je me dirige sur la terrasse. La bonne nouvelle c'est qu'en effet, elle ne regrette pas ce qu'il s'est passé hier soir, la mauvaise c'est que je ne sais pas si elle s'en souviens. Je m'avance encore un peu sur la terrasse quand je tape légèrement dans une bouteille. Je baisse les yeux et remarque qu'il ne reste qu'une demi bouteille de Whisky. Je m'inquiète pour sa santé autant mentale que physique, si elle continue à boire autant, les problèmes de santé ne seront plus des hypothèses malheureusement, je dois l'en empêcher.

— Tu restes avec moi aujourd'hui ? demande-t-elle en s'approchant de moi.

Elle remarque que je fixe la bouteille mais ne dis rien.

— Je ne sais pas, tu veux que je reste ?

— Si je te demande, c'est que oui, idiot.

Elle passe devant moi et se loge dans mes bras. Je pose ma tête sur la sienne et nous regardons l'horizon de New-York, c'est à dire, les buildings plus haut les uns que les autres.

— Le mieux, c'est que l'on reste amis, finit-elle par dire. Ça risque d'être compliqué et on ne s'apprécie pas plus que ça, c'est une des premières conversation civilisée que l'on a du avoir et c'est parce qu'on vient de se réveiller.

Je prends un coup de couteau dans le dos, mais ne dis rien, c'est sa décision et je la respecterais. Et puis en étant amis, on pourra toujours rire ensemble et qui sait peut-être commencer à se tolérer plus que dix minutes par jour.

— Tu as raison, je vais rentrer chez moi, je dois voir une amie à moi et Ruth.

— Ruth ? s'étonne-t-elle.

— Oui, il faut qu'on tire au clair notre rupture.

Je m'éloigne d'elle, récupère mes affaires, lui souhaite une bonne journée et sort discrètement. Le couloir est sombre, personne ne doit être réveillé. Je vais donc à l'ascenseur et j'y trouve Sullyvan.

— Salut, bien dormi ? questionne-t-il.

— Salut, oui très bien et toi ?

— Bien, merci, tu sais quee tes parents sont partis hier soir ?

Je vais jouer le franc-jeu parce que ça a l'air d'être un gars sympathique.

— Oui, je sais, mais je suis resté ici.

— Pour elle ?

J'acquiesce simplement et il ne dit plus rien jusqu'à ce que je rejoigne le parking où je récupère un taxi et rentre chez moi.


J'arrive en bas de l'immeuble et croise mon père :

— Tu étais où cette nuit ? me demande-t-il froidement.

Alors soit c'est une question piège, soit il ne sait vraiment pas où j'étais, petit problème, je ne sais pas qui est la bonne réponse alors je décide de dire la vérité.

— Chez les Henderson, Harper m'avait installé un matelas par terre parce que nous étions crevés de la longueur du repas.

J'ai quelque peu arranger la vérité, mais bon, il n'a pas besoin de savoir.

Il ne réponds pas et part. Quant à moi, je monte sur le toit terrasse et compose le numéro de Ruth qui décroche à la première sonnerie.

— Aspen, mon amour, je...

— Ruth.

Elle semble choquée par la froideur de ma voix.

— Je ne m'attendais pas à un appel de ta part.

— Je sais, mais j'avais besoin de te parler.

— Je t'aime Aspen, j'ai été une grosse salope à dire ça sur toi, je t'aime, j'aime Jayce, mais ce n'est pas la même chose qu'avec toi, toi c'est de l'amour, lui, de l'attirance.

Trop bon, trop con...

— Je ne sais pas si je peux encore te faire confiance Ruth, je t'ai aimé, mais si ça recommençais, ça ne serais plus jamais pareil.

— Je sais, mais tu me manques et je serais prête à tout pour toi.

Elle sait qu'elle peut m'avoir en seulement quelques phrases.

— Je ne sais pas, c'est compliqué en ce moment et je ne veux pas me prendre la tête avec ce genre de choses.

— Raconte moi tout Aspen, je suis là pour toi.

Merde, la coquille autour de mon cœur commence à se détruire.

— On se rappelle ce soir, je dois voir Ayla.

— Pas de soucis, prend soin de toi.

— Merci, toi aussi.

J'arrive sur le toi et ma meilleure amie est déjà là. Je m'assois à ses côtés et elle ne me dit rien.

— Je suis désolé, tenté-je.

— Je sais que c'est dur pour toi qu'Edwina et Math se séparent, mais ce n'est pas une raison pour que l'on ne se voit plus... je ne veux pas perdre mon meilleur ami.

Elle cale sa tête contre mon épaule et je regarde au loin. Personne ne dit rien, on profite du moment présent, de la présence de l'autre pour se dire dans un grand silence, ce que l'on ressent. Actuellement, ma tête pense à Harper et tout ce qu'elle va apprendre, mon coeur pense à Ruth et à la décision que je vais de voir prendre, mais ma raison me dit que ma meilleure amie est là et que si elle insiste autant pour me voir, c'est qu'elle doit avoir un truc important à me dire.

— Je t'écoute, dis-je. Parle-moi Ayla.

— Je m'excuse par avance d'accord, ne m'en veut pas...

Ses yeux se remplissent de larmes et je la prends dans mes bras.

— Je suis enceinte Aspen... de trois semaines.

Non, ce n'est pas possible, on ne peut pas refaire ça, elle ne tiendra pas le coup, émotionnellement et physiquement parlant.

— De qui ? demandé-je même si la réponse me semble évidente.

— Jorge... On ne voulait pas réessayer après tout ce qu'il s'est passé, mais c'est arrivé sans que l'on s'en doute et je ne lui ai toujours pas dit.

Ce mec est un connard, mais ça, je ne peux pas lui dire. La première fois qu'elle est tombée enceinte, à seize ans passés, lui en avait dix-neuf et ne voulait pas d'un mioche alors, elle a avorté et depuis, ils avaient l'air de vivre le parfait amour, même si je trouve que leur relation n'est pas forcément à double-sens. J'ai beau lui dire, elle ne m'écoute pas, elle est persuadé que c'est l'amour de sa vie, ce qui n'est pas possible. J'ai envie qu'elle rencontre d'autre personne et qu'elle se débarrasse de lui, il est néfaste.

— Tu vas faire quoi ?

— J'ai pris rendez-vous, je... je ne peux pas le garder en sachant qu'il n'aura pas son père, ça serait injuste de ma part.

— Tu n'es plus avec lui ?

— Non, c'est pour ça que je voulais te voir hier, on s'est séparés il y a trois jours, sa petite-amie depuis plus d'un an s'est pointé en pensant qu'il l'a trompé avec moi alors que, c'était l'inverse.

Je me sens tellement mal, j'ai laissé passer mes problèmes avant elle alors que sa situation est bien plus complexe.

— Tu es sûre de ce que tu veux faire ?

— Non, mais je ne sais pas à qui en parler. Même s'il y a cette personne.

— Qui est-ce ?

— Levi, le meilleur ami d'Harper, on s'est rencontrés dans une soirée il y a quelques semaines et on s'est un peu lié d'amitié.

— Alors parle-lui Ayla, il est extérieur à la situation contrairement à moi. Tu sais que je veux ton bien, ton bonheur et tu sais aussi que je déteste Jorge.

Elle rigole et se détend un peu tout en restant dans mes bras. L'amour et nous n'a jamais fait bon ménage on dirait...

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