-•[PDV T/p]•-

Il aurait fallu des milliers de choses,
Que le temps s'arrête juste pour nous.
Mais même si un rêve semble proche,
Il se fanera et tombera comme une feuille d'automne.

Des nuages gris se baladent dans le ciel, le soleil semble éteint. Rien que pour un de ses rares sourires, je pourrai tenter de faire disparaitre ce mauvais temps.
Lui offrir un soleil.
Lui offrir un ciel bleu.
Lui offrir mon cœur.
Une première goutte s'échappe de sa prison nuageuse. Et alors que je m'attends à une averse, un rayon de soleil vient me chatouiller.
Tout est éphémère.
De l'arc-en-ciel à l'orage,
De la vie à l'espoir.
J'ai beau savoir que je suis à ma place, je peine à y croire. Jamais je n'aurais cru revenir ici, même dans mes cauchemars. Depuis le temps, les crevasses du sol se sont refermées, l'arbre foudroyé a repoussé. La terre ne met pas longtemps à guérir de ses blessures.
Une coccinelle se pose sur mon doigt, nullement gênée d'empiéter sur mon espace vital. Autrefois, j'aurais secoué mon doigt pour la chasser, j'aurais crié à l'aide. À présent, je sais que chaque signe de vie doit être pris en compte, retenu comme une preuve de la beauté du monde.
Des vestiges de souvenirs dansent dans mes yeux. Mais les souvenirs, aussi tranchants qu'ils peuvent l'être, ne remplacent jamais le fait de vivre l'instant présent. La nostalgie me tuera peut-être peu à peu, mais pas avant que je n'ai complètement cédé. Et je sais qu'au fond de moi, il reste une étoile.
- T/p.
Une voix qui m'appelle. Je ne sais pas différencier mes pensées de la réalité.
- T/p. Tu ne devais plus revenir ici.
- Kaiteki ? Je me sens immédiatement apaisée par la présence de mon coéquipier. À ce que je vois, je ne suis pas la seule à être hantée par le passé.
- Revenir ici est à la fois un réconfort et une douleur.
- Je sais, mais vient un moment où l'on croit être assez grand pour affronter les anciennes blessures. Quand on leur a laissé le temps de cicatriser.
- Tu sais aussi bien que moi qu'Haku nous tuerait s'il savait qu'on est ici. Alors parler d'anciennes blessures quand on en risque de nouvelles...
- Une guerre est sur le point d'éclater.
- Et nous cherchons tous les deux une force sur un lieu de souffrances.
- Que veux-tu. Tu m'a suivie, je le sais.
- Shino Aburame. Ce garçon.
- Tu t'es toujours senti concerné par ma vie amoureuse ?
- Je devais tout de même vous surveiller un minimum, Haku et toi.
- Haku ne m'a jamais plu.
- Mais toi, tu es sa bouée de sauvetage.
- Ça n'était pas ma vocation première.
- Et donc...
- Shino Aburame n'était pas responsable de ce qui s'est passé ici. Nous étions jeunes, et Hadena-sensei nous avait poussés à bout.
- Tu as failli mourir, ce jour là.
- Il existe une puissante différence entre avoir failli mourir et être morte.
- Tu as changé.
- Il aime les filles qui pensent.
- Je vais tenter d'oublier ce que tu viens de dire et me forcer à croire que tu es toujours l'innocente jeune fille d'autrefois.
- Si seulement tu avais une copine...tu serais tellement moins coincé.
- Si seulement tu arrêtais de vouloir sortir avec les mecs qui ont failli te tuer...
- C'est impossible de discuter avec toi. Je m'en vais.
- Tu ferais bien d'aller t'entraîner.
- Oui chef.
- Et tu ferais bien d'arrêter d'être si sûre de toi, je te ferai dire que j'ai une copine.
- quo- C'est ça, lâche une bombe et disparaît... Ça e toujours été ta manière de fonctionner.

Je place ma main au-dessus de ma tête, pour cacher l'éblouissant soleil de cet après-midi d'hiver.
En observant deux coccinelles s'envoler.

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SHLACK ! Fait mon kunai en s'enfonçant dans l'ecorce du cerisier que je martyrise depuis une bonne demi-heure.
- La violence n'est pas une solution antistress.
- Depuis quand es-tu là, petit voyeur.
- Alors là...t'es vraiment une pro lorsqu'il s'agit de m'accuser de crimes irationels.
- Tu as croisé Kaiteki, par hasard ?
- Non. Tu n'aurais pas vue Hinata ? Je la cherchais.
- Et pourquoi as-tu abandonné tes recherches ?
- Je t'ai aperçue en train d'attaquer un arbre. Le pauvre ne peut même pas s'enfuir, c'est cruel de ta part.
- Donc tu as décidé de m'espionner ?
- Donc j'ai décidé d'empêcher ce massacre.
- Sino Aburame, le grand défenseur des plantes !
- T/p. Tu y es allée.
- Et....? D'abord comment le sais-tu ?
- Les coccinelles.
- Tu m'espionnais.
- Oui. Mais tu le savais déjà.
Je lance un nouveau kunai, qu'il intercepte.
Un deuxième, subit le même sort.
- Un jour, tu voudras bien arrêter de n'en faire qu'à ta tête ?
- Un jour tu voudras bien m'expliquer pourquoi tu Haku te déteste autant ?
- Ne dit pas ça. C'est dangereux.
- Et pourquoi donc, monsieur le grand ninja mystérieux ?
- Je suis dangereux.
- Tu es surtout pas bavard et associable.
- Et toi tu es égocentrique et naïvement jeune.
- Et toi tu es terriblement agaçant et rabat-joie.
- Et moi je veux juste qu'il ne t'arrive rien. Tu ne sais pas ce que ça fait de culpabiliser à ce point. Je me suis juré de te protéger, et évidemment, il faut qu'une guerre arrive, alors que tu es inexpérimentée.
- Je ne suis pas... Attends, la seule raison pour laquelle tu es ici, c'est me protéger ?
- Oui. Quoi d'autre ? Je te dois bien ça.
- Donc tu...toutes les fois où tu...j'ai...
- Si tu ne termines pas tes phrases, ça va être long.
- Je dois m'entraîner, puisqu'apparemment je suis ''inexperimentée''.
- Eh bien entraîne toi, je vais rester m'assurer que tu ne te blesses pas.

Il est sérieux ? D'accord, là il me taquine, mais il est sérieux vis à vis de ses motivations ? Tous les rires, toutes les balades, tous les moments où j'ai cru qu'il m'appreciait, il n'était là que pour me protéger ? Ça fait terriblement mal.

Un bruissement d'étoffe m'annonce son départ aussi clairement que le GONG d'un temple.

Je n'ai plus le cœur à m'entraîner, au pire, si je tombe sur le champ de bataille, je saurai qu'il y aura quelqu'un pour me «protéger».
Je ramasse mes kunaïs et me coupe en en arrachant un de l'arbre.
Je souffle sur la coupure et rentre dans ma maison. Et alors que j'entre dans ma chambre, s'envolant du rebord de ma fenêtre, une coccinelle se pose sur mon doigt ensanglanté.

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