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     𝓢𝐔𝐈𝐓𝐄 𝐀𝐔 𝐅𝐑𝐀𝐍𝐂𝐇𝐈𝐒𝐒𝐄𝐌𝐄𝐍𝐓 des portes qui l'ouvraient à son destin, Ria monta dans un bus qui la conduisit silencieusement vers le complexe. Le chemin ne fut pas long, seulement bercé par des discussions lointaines. La destination atteinte et le bâtiment pénétré, la jeune femme fut conviée dans une salle à l'écart. Elle erra dans les couloirs, son regard scrutant les murs, jusqu'à ce qu'enfin, elle trouve la pièce. Là, elle découvrit un groupe de femmes dans une tenue sportive moulante et semblant attendre des instructions. Certaines restaient debout, les pieds ancrés dans le sol, tandis que d'autres ne s'étaient pas gênées pour s'asseoir. Ria s'approcha des casiers et glissa ses doigts sur le vêtement à son tour, prête à s'adapter à ce nouveau lieu.

Ce nouveau vêtement que lui a procuré le complexe, lui collait à la peau telle une sangsue, chaque mouvement lui étant douloureusement restreint. Ria grimaçait à chaque pas qu'elle effectuait, et se demandait pourquoi cette tenue devait être aussi serrée.. Dans un râlement, elle ne vit point la personne se trouvant devant elle, la piétinant de plein fouet. En baissant ses yeux, elle aperçut une femme assise contre le mur à terre. Un regard chargé de reproches se posa sur elle, et un jugement silencieux s'échappa de ses yeux, tranchant et froid.

La fille poussa un juron.

— Tu ne peux pas faire attention, putain ?

C'était la même jeune femme qui s'était énervée juste avant les explications d'Ego. Ses cheveux étaient roux pimpants, dotés d'incroyables boucles. Cette crinière enflammée renforçait son caractère de lionne. Ria ne prit pas la peine de répondre et s'avança dans la salle, scrutant celle-ci d'un œil attentif. La pièce était similaire à la superficie d'une surface de réparation. À quoi allait servir cela ? Ria ne put poursuivre son analyse quand une voix s'éleva dans la salle.

— Vous avez terminé de vous habiller jeunes prodiges à l'avenir prometteur ?

Les regards convergèrent sur le grand écran.

— Vous êtes en présence de vos compagnons de chambre, mais aussi de vos rivales.

Ria darda un regard autour d'elle, se demandant si elle allait devoir se trimballer tout ce beau monde. Elle avait pour habitude de gagner ses matchs seule et n'avait besoin de personne.

— Je vous ai classés en évaluant vos aptitudes d'après mes critères personnels.

Le chiffre que portait la jeune femme sur son épaule était le 273. Cette information suscita un minime froncement de sourcils sur son visage, lorsqu'elle aperçut un aussi bas score.

— Les entraînements et les matchs influenceront ce classement.

Les chiffres sur leurs vêtements augmenteront en parallèle de leur niveau. Plus ta force grandissait, plus ton niveau s'élevait. Ria savait qu'elle devait s'entraîner sans relâche, que chaque effort la rapprocherait un peu plus de son but. Il était impensable qu'elle se laisse distancer par ces faibles, ces médiocres. Elle n'avait pas l'ombre d'un doute : elle devait surpasser, écraser, se hisser toujours plus haut afin d'atteindre son ultime objectif.

— Et enfin, les cinq candidates les mieux classées seront sélectionnés d'office pour la coupe du Monde des U20 qui aura lieu dans six mois.

Six mois suffiront largement à Ria afin de se hisser au top du classement, et aucun obstacle ne se mettra en travers de son chemin.

— Par ailleurs, toutes celles qui seront éliminées du Blue lock perdront à jamais le droit de représenter le Japon.

La stupeur résonna tel un écho dans la grande pièce. C'est, les yeux écarquillés, que les participantes regardèrent l'homme ayant annoncé cette désastreuse nouvelle. Un sourire en coin peigna le visage de Ria. Cette annonce allait pimenter un peu les choses.

— Pour vous démarquer ici, il vous faudra vous armer d'égoïsme. Je vais vous tester sur ce point maintenant.

— Mais.. le football est avant tout un sport qui se joue en équipe.. murmura une fille dans la salle.

Ria lui lança un regard méprisant. Voilà qu'elle se trouvait en présence d'êtres aussi lamentables que des moucherons, qui pensaient que le principal était de participer.

— Vous avez 136 secondes. Vous devenez le loup si l'on vous touche, et celle qui l'est à la fin se fera éjecter du programme. Ah, et interdit d'utiliser ses mains.

— C'est quoi cette plaisanterie ? On est en maternelle pour jouer au loup ? cracha celle à la crinière de lion en se relevant de son mur.

Sur l'écran s'afficha le nom d'une des participantes présente dans la salle. Les lèvres de celle-ci se mirent à trembler en y reconnaissant son prénom. Ria s'avança au centre de la salle, et, s'exclama, d'un voix forte et posée.

— Écoutez ; à partir d'aujourd'hui je suis votre reine et vous devrez m'appeler Queen. Suivez moi et je vous hisserai jusqu'à la victoire, trahissez moi et vous perdrez tel les minables que vous êtes.

Entassées dans un coin de la salle, les jeunes femmes observèrent la violacée tel une bête de foire. Se demandaient-elles si elle avait perdue la raison ? Probablement.

— Allez, qu'est-ce que tu attends ? Tire lui dessus ! Elle est seule au centre ! s'exclama une blonde à l'encontre de la louve.

Les yeux foncés de Ria rencontrèrent ceux de la jeune femme. Un regard si intense que celle-ci n'arrivait même plus à bouger. Ses lèvres tremblaient au fur et à mesure que les secondes s'épuisaient, déterminant le temps qui lui restait avant de perdre.

— Hahaha ! Toi, notre reine ? Laisse moi rire.

Ria tourna sa tête vers la provenance de cette voix. La fille aux cheveux roux. La violacée se doutait bien qu'elle lui donnerai du fil à retordre, mais pas aussi rapidement.

— Je suivrai jamais tes ordres, tu m'entends ? T'es la reine des pouilleuses peut-être, mais ça dépasse pas ça. lança-t-elle un regard mauvais envers Ria.

— Très bien.

Elle s'avança vers le ballon.

— Les traîtres ne méritent pas de faire partis de mon royaume.

Et, s'empararant de la balle, tira brusquement sur l'insolente, l'atteignant violemment dans le ventre. La rousse, qui, ne s'y attendant pas, toussa ses tripes, le corps à moitié à terre. La lionne se releva faiblement, un visage empreint de haine, et tira à son tour sur Ria. Toutefois, les réflexes de Iketsu lui fit esquiver ce boulet de canon. Ainsi que toutes les autres attaques que lui lançaient la jeune femme. La colère la rendait impulsive et ses mouvements étaient brusques.

Plus loin, dans une salle saturée de caméras, deux adultes observaient la scène d'un œil attentif.

— Tu as vu ça, Ego ? s'exclama une femme aux cheveux rosés, sa voix vibrante d'étonnement. Cette fille s'est proclamée reine, sans même connaître une seule personne ici. Elle doit posséder une grande confiance en elle.. Et elle n'a pas hésité une seule seconde à prendre la balle ! Il y a beaucoup d'éléments prometteurs, tu ne trouves pas ?

L'homme à ses côtés demeura silencieux, un sourire énigmatique se dessinant lentement sur ses lèvres, laissant planer un profond mystère, comme si seules ses pensées connaissaient la véritable portée de ce qu'ils observaient sur cet écran.

          𝓜𝐀𝐋𝐆𝐑𝐄́ 𝐋𝐄𝐒 𝐍𝐎𝐌𝐁𝐑𝐄𝐔𝐗 essais, Nara Suzuki ne parvint jamais à toucher Ria. Démunie, et, la peur de se faire exclure du Blue lock nouant ses tripes, ses tirs se reportèrent sur une autre fille. Ses capacités de réflexes n'étant pas aussi performés que celles de la violacée, elle se fit lamentablement toucher et fut exclue à tout jamais du complexe sportif, perdant ainsi le droit de jouer dans une équipe international et abandonnant à tout jamais son rêve. Toutes celles restant dans la salle formèrent à présent une équipe ; l'équipe Y. Et elles devront cohabiter ensemble à partir de ce jour ci.

Les jours qui suivirent ne furent qu'une succession d'entraînement des plus banales. Renforcement musculaire, entraînement en salle de musculation et entraînement en terrain. Tout ceci ne posait aucun problème à Ria. Son corps était habitué à ce genre de sport intensif et ses entraînements quotidien ne diffèraient pas énormément de ceux-ci. Néanmoins, ce n'était pas le cas de ses coéquipières. Certaines n'avaient pas la force et tombaient sous l'épuisement.

Ria se maudissait intérieurement d'avoir acceptée de participer à une tel plaisanterie. Faire équipe avec de tels moins que rien ne la faisait pas progresser. Seule Nara adoptait un niveau acceptable, mais son esprit rebelle ne plaisait pas à Ria, qui elle, possédait une autorité naturelle.

— Prends de petites respirations lorsque tu cours et ne commence pas à une telle vitesse dès le départ.

Ria s'efforçait d'aider ses coéquipières dès qu'elle en avait l'occasion, les conseillant avec précision pour les amener à progresser. Tout cela n'avait qu'un seul but : ne pas perdre lors des prochains matchs. Il était impératif qu'elle transforme cette bande d'incapables en véritables prodiges sur le terrain. Le travail qu'elle avait devant elle était colossal. La fille sur le tapis de course, aux courts cheveux blancs, éteignit la machine, surprenant ainsi Ria. Elle reprit alors doucement son souffle.

— Que fais-tu ? Continues de courir si tu veux t'améliorer. ordonna Ria.

— J'aimerai te remercier pour la dernière fois.

Un sourcil levé suite à sa déclaration, Ria lui intima de poursuivre.

— Lors du jeu de loup. Tu as pris la balle, et m'a empêché de perdre ! Je ne te remercierai jamais assez !

— Je ne l'ai pas fais pour toi. C'était entièrement en mon intérêt.

— C'est pas grave ! Je te remercie quand même.

— Comme tu veux. Maintenant, continues de courir.

- Oui ! ralluma-t-elle la machine.

Quel étrange énergumène.. Elle la remerciait de l'avoir aidé dans sa médiocrité ? Ria n'arrivait pas à comprendre. L'heure du dîner se présenta rapidement suite à l'entraînement. Après s'être douchée soigneusement, Ria se rendit à la cafétéria sans attendre. D'autres filles, issues d'équipes différentes, s'y trouvaient déjà. La violacée se servit un plateau et s'installa seule à une table, appréciant la générosité de la nourriture, sans émettre la moindre plainte à ce sujet.

Un second plateau se posa soudainement à côté du sien. C'était celui de la fille aux cheveux blancs. Pourquoi la collait-elle ainsi ? Ria haussait légèrement les sourcils, mais ne fit aucun commentaire. Elle se concentra sur son repas, la faim ayant pris le dessus sur ses pensées.

— Au fait, je m'appelle Takashi Hina ! Et toi ?

— Queen.

— Ah oui c'est vrai, tu veux qu'on t'appelle Queen.. Ça me va ! Et bah.. ton plat donne envie. Moi j'ai le droit qu'à du navet mariné..

Un regard lancé sur le classement de Hina et Ria compris pourquoi. Cette fille était la dernière de l'équipe.

— Prends en, tu dois prendre des forces pour t'entraîner dur. lui poussa la violacée son plat.

— Sérieusement ? Merci Queen !

Celle aux cheveux blancs ne perdit pas de temps et se goinfra de morceaux de viandes. Ria la laissa faire en continuant de manger son propre plat. Finalement, l'heure de dormir arriva plus rapidement que prévu et l'équipe Y se retrouva dans le dortoir. Se regardant d'un air gêné, elles comprirent qu'elles allaient une nouvelle fois devoir dormir côte à côte. Tous les soirs elles réagissaient comme ceci. Et comme tous les soirs, Ria prit son matelas en première et n'attendit pas pour préparer son couché, se mettant légèrement à l'écart, afin de ne pas se faire toucher.

Le sommeil emportant facilement nos jeunes prodiges, la journée ayant été longues, c'est dans un silence poignant qu'elles tombèrent dans les bras de Morphée.

Comment trouvez-vous ce premier chapitre ? Que pensez vous de Ria pour l'instant ?