𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟑𝟗
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𝔻𝕒𝕟𝕚𝕖𝕝 𝔹𝕣𝕠𝕨𝕟 (𝟓𝟐 𝐲𝐨)
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Mia était désormais cachée derrière les jambes de son frère Matthew, et tout son petit corps tremblotait.
Lorsque Anthony ouvrit la porte, l'homme qui se trouvait face à lui entra sans même demander. Il avait un paquet rose à la main.
Et tout de suite, Mia le reconnut. Par conséquent, elle s'avança vers lui tant dis que lui s'agenouilla devant elle avec un air froid.
- C'est t-toi q-qui m-m'a suivi... s'exclama la fillette tout en effleurant la cicatrice qui se trouvait sur sa joue.
La curiosité de cette enfant lui faisait complètement oublier à quel point elle les hommes l'effrayait, et plus particulièrement cet homme.
- Oui ma fille, c'est moi. Tiens, j'ai quelque chose pour toi, déclara-t-il tout en lui tendant le paquet.
Suite à cela, Daniel laissa la petite ouvrir le cadeau pendant qu'il se relevait pour saluer ses fils.
- Matthew, tu as bien mûri, dit-il en lui faisant la bise à la française.
Matthew ne répondit pas. Il se contenta simplement de lui dire bonjour en retour.
De son côté, la petite Mia se vit offrir un adorable ourson en peluche tout rose. Lorsqu'elle le vit, elle le prit dans ses bras en oubliant de qui lui venait ce cadeau maléfique.
Face à cela, Daniel eut un léger sourire avant de s'adresser au dernier de ses fils :
- Thomas, félicitations pour ton permis. As-tu vu que je t'ai fait un virement pour ta première voiture voiture ?
- Oui, père.
- Et as-tu choisi le modèle que tu allais prendre ? Une européenne j'espère...
- Bien sûr, j'ai pris une Golf en exportation, et elle arrive dans plus que deux semaines normalement.
- Ah, parfait. Tu sais à quel point je n'aime pas les anglaises et les japonaises ! s'exclama l'homme avant de reporter son attention sur la fillette et son ours en peluche. Bon et toi alors, tu aimes ton cadeau ?
La petite hocha de la tête tout en cachant sa tête derrière la peluche.
- Bon, c'est bien, c'est bien... répondit Daniel tout en faisant un tour sur lui-même. À ce que je vois mon p'tit Leo n'est pas là. Où est-ce qu'il est encore parti, mmh ? Where did he go ? He knows I hate when he runs away.
- Il avait quelque chose d'important à faire, Daniel, déclara Anthony avant de ramener la fillette vers lui.
- So I'm not important for him, heh ? poursuivit le père.
- Oi, you know that's not true, répondit le jeune homme.
- If It's not then where did he fucking go !? I haven't seen him from the day he left for the french army... Ah l'armée française, quel bon choix. Tu savais que les français étaient reconnus dans le monde entier ?
- Oui Daniel, je le savais, dit l'aîné de la fratrie avec ses bras croisés sur sa poitrine.
De leur côté, Matthew, Tommy et Mia préférait rester passifs.
Personne à part Anthony n'osait intervenir auprès de leur père, et ce, c'était parce que l'aîné était le plus calme et le plus diplomate de tous. Néanmoins, cela n'en faisait pas le moins dangereux. Bien au contraire.
Ainsi, Daniel continua son petit monologue tout en regardant tout autour de lui :
- Moi j'aime la France, vous savez. C'est ma fratrie, mon pays. Et franchement, ça me manque parfois de ne plus y habiter... et putain, qu'est-ce qu'elle me manque votre mère.
Soudain, la petite Mia fit un pas en avant vers le grand homme imposant. Sa curiosité était un défaut qui la menait bien souvent dans de mauvaises situations...
- Did y-you l-love her ? demanda-t-elle innocemment.
Face à cela, l'homme se retourna vers la fillette avant de se baisser à son niveau. De son côté, Anthony gardait sa main sur l'épaule de la fillette tant dis que Matthew et Tommy se tenaient prêts à intervenir s'il y en avait besoin.
- She was the love of my life, murmura-t-il avec son air glacial.
Mia se retint de pleurer, elle savait ce que cette phrase voulait dire, car elle connaissait le passé de sa mère. Et sa mère avait passé des années avec un homme qui l'avait emprisonné et mal traité.
Mais ce qu'elle ne savait pas, c'était comment elle avait été faite.
Et malheureusement, ceci n'avait pas été pas dans le plus grand des consentements...
- Viens, viens me faire un câlin.
Anthony voulu s'opposer à cette idée :
- Daniel, je-
- Allez viens ma puce, le coupa le grand homme.
Par crainte des représailles, Mia s'exécuta. Alors, avec un air malsain, son père se mit à sentir ses cheveux tant dis qu'elle était tétanisée.
- Tu as exactement la même odeur que ta mère...
Soudainement, Matthew craqua et s'avança vers son père avant de déclarer :
- C'est bon ça suffit je pense.
A cet instant, l'homme se releva avant de faire face à son fils, la tête bien haute.
- C'est ma fille, alors je fais ce que je veux avec elle.
Le jeune homme s'apprêtait à faire un pas en avant mais se fit rapidement retenir par son frère cadet qui le dissuada de tenter quoi que ce soit.
Ainsi, l'homme se redressa, réajusta ses vêtements puis se dirigea vers la sortie.
- Bon mes fils, évidemment je vais rester prendre le thé avec vous. Mais je vous enverrai bientôt un communiqué avec mes indications concernant l'entreprise. Et j'espère que personne d'entre vous n'a prévu de déménager, car vous savez que je préfère que vous restiez ensemble...
Cette phrase semblait plus comme une menace qu'autre chose.
C'était aussi l'une des raisons pour laquelle les garçons n'étaient pas encore tout à fait indépendants, c'était parce que leur père les contrôlait.
- Bien Daniel, au revoir.
- Au revoir mon fils, dit-il avec un air sombre sur le visage. Au revoir ma petite... sache-le, tu es tout aussi jolie que ta mère.
Sur ce, l'homme referma la porte derrière lui, et ce fut comme un soulagement pour tout le monde.
Mais quelques secondes après un long soupire, Mia courut dans sa chambre avant de se mettre à hyperventiler.
Même à ce bas âge les enfants pouvaient faire des crises d'angoisse.
La fillette eut beaucoup de mal à reprendre son souffle, et le monde tournait tout autour d'elle. Alors, elle tomba à terre avant de se retrouver étalée face au mur, la main sur le cœur.
A cet instant, beaucoup d'images repassèrent dans sa tête. Sa mère, Eric, les hommes qui lui avaient fait du mal...
Mais bien rapidement, elle se sentit être soulevée et son petit corps enveloppé dans les bras de ce qu'elle reconnut être ceux de son aîné.
- Sweetheart... breathe...
Sa voix était lointaine, si lointaine.
Mia avait beaucoup de mal à respirer, mais son frère attrapa son bras et arracha sa main de son cœur avant de la mettre de côté sur ses jambes à lui. Cela l'aida à reprendre un rythme cardiaque normal.
Face à elle vint ses deux autres frères, et ils étaient complètement paniqués. C'était la première fois qu'ils faisaient face à une crise si violente.
- Princesse...
La voix de Matthew faisait écho dans la tête de la fillette.
- Ma fée ça va aller, tu m'entends ? Choupette...
Mais alors qu'elle leva les yeux vers le soleil dont les rayons traversaient le verre de la fenêtre, Mia sentit son petit cœur se calmer...
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