𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏𝟐

- Mia, sweetheart, can you hear me ? fit Anthony avec inquiétude. Tu m'entends ?

Cela faisait maintenant quelques minutes que la petite était complètement recroquevillée sur elle-même.

Mais après quelques minutes, cette dernière avait quand même réussi à se calmer un peu. Elle n'émettait plus que quelques sanglots et hoquetait.

- Ma puce...

La petite leva la tête d'une manière fébrile.

Elle vit alors Anthony se tenir accroupi près d'elle avec une expression alarmée. Derrière lui se trouvaient tous ses autres frères qui eux aussi avaient l'air très inquiets.

- Ça va aller mon ange, ça va aller. Viens me faire un câlin, murmura-t-il d'une douce voix rassurante tout en ouvrant ses bras.

Encore toute tremblante, Mia s'approcha passivement de son frère avant de se jeter dans ses bras.

- It's okay, you're okay... fit le jeune homme tout en l'entourant de ses bras et en caressant son dos.

Ce dernier poussa un soupire de soulagement.

- Qu'est-ce qui vient de se passer là ? demanda Leo.

- Elle a fait une crise de panique, déclara Tommy sans détourner les yeux de sa sœur.

- Mais pourquoi est-ce qu'elle a réagi comme ça ? poursuivit l'ancien militaire.

- Parce qu'elle a dû vivre des choses qui l'ont traumatisé, répondit Matthew qui avait le regard rivé sur la pauvre petite.

Petit à petit, Mia se calmait de plus en plus. Son frère aîné faisait de son mieux pour la rassurer.

- Alright sweetie, comment tu te sens ? Ça va mieux ? demanda Anthony tout en se décollant légèrement de la petite afin de pouvoir la regarder dans les yeux.

Cette dernière hocha de la tête.

Son visage était complètement recouvert de larmes, alors le jeune homme essuya ses deux joues à l'aide de ses pouces.

- Mon cœur, dit-il tout en continuant de caresser son dos, il va falloir que tu me parle, que tu nous parle. Tu peux pas rester dans le silence toute ta vie. Et si tu veux pas nous parler, je t'emmènerai voir quelqu'un qui pourra t'aider à le faire.

La petite n'eut aucune réaction face à ces mots, son regard était complètement vide.

Par conséquent, Anthony soupira avant de soulever la petite et de l'amener dans sa chambre. Une fois là-bas, il la déposa dans son gigantesque lit double trois fois trop grand pour elle puis s'agenouilla au bord du lit.

- Je m'inquiète beaucoup pour toi mon ange, tu sais... souffla-t-il.

De ses grands yeux, la petite lui répondit :

- C'est p-pas grave, ça v-va.

- Si mon cœur, du moment où tu t'es sentie aussi mal c'est que c'est grave. Alors je ne sais pas ce qui t'as fait autant de mal mais c'est fini maintenant, crois moi. Je ne laisserai plus rien t'arriver.

La petite acquiesça, puis Anthony déposa un baiser sur son front avant de la laisser se reposer.

Une fois en bas, le jeune homme alla se servir de l'eau pendant que ses frères le regardaient tous avec un air consterné.

- Quoi ? dit-il tout en levant un sourcil et en reposant son verre sur le comptoir de la cuisine.

- Est-ce qu'elle t'a dit quelque chose ? demanda Matthew.

- Non, elle refuse de parler. Mais je vais l'emmener voir un pédiatre qui a fait des études avancées pour pouvoir également faire pédopsychiatre. Elle sait également parler français, ce qui sera plus facile pour Mia.

- Je pensais pas que c'était si grave quand tu nous avais montré la lettre de maman... souffla Tommy.

- Quelle lettre ? fit brusquement Leo.

Les gars se tournèrent subitement vers lui.

- Avant de mourir, maman nous a envoyé une lettre à tous les quatre.

Du haut des escaliers, Mia écoutait attentivement la conversation des garçons. Ne pouvait se résigner à rester toute seule, elle était sortie de sa chambre pour entendre autre chose que le silence.

- Je veux la lire, lâcha l'ancien militaire avec un ton sec et avide d'émotion.

Anthony soupira avant de sortir un papier tout plié de sa petite poche de costume. Ce dernier tendit le papier à son frère avant de poser ses deux mains sur le comptoir de la cuisine.

Après quelques secondes de lecture rapide de la lettre, Leo posa lentement le papier.

- On aurait jamais dû la laisser partir... les, laisser partir, rectifia-t-il en faisant référence à la petite chose qui se trouvait dans le ventre de sa mère au moment où elle s'est en allée.

*

Quelques jours plus tard, Mia se retrouva dans un petit bureau avec d'énormes baies vitrées qui recouvraient le mur de droite.

Le sol était un puzzle multicolore, et les murs étaient parfaitement blancs.

Plusieurs jouets se trouvaient dans la pièce, et au milieu au fond se trouvait le bureau d'une pédiatre avec un ordinateur et plusieurs affaires de papeterie parfaitement rangés.

Mia avait remarqué la photo de sa famille et la bague qu'elle portait à son doigt. Cela la mettait plus en confiance de savoir que la femme était une maman.

- Alors ma puce, tu aimes dessiner pas vrai ? lança la femme avec un sourire mielleux. Tu me fais penser à ma fille tu sais... une vraie artiste, tout comme toi.

La petite arrêta son activité manuelle pour se tourner vers son interlocutrice qui était accroupi près d'elle.

La femme s'appelait Christine, mais elle avait dit à Mia qu'elle pouvait l'appeler Christie. Elle devait avoir la trentaine, avait de magnifiques cheveux roux, et dégageait une aura rassurante.

- M-maman m'a d-dit qu'elle aimait bien dessiner aussi, déclara la petite.

Mia avait déjà répondu à plusieurs questions que lui avait posé la femme au cours de l'heure précédente, donc elle connaissait à peu près son histoire et les liens qu'elle entretenait avec sa mère.

De plus, la pédiatre avait également fait plusieurs tests médicaux sur la petite dont elle a marqué les résultats sur un petit carnet.

- Dis-moi ma grande, ta mère était elle proche de Eric ?

- Mmmh... un peu, m-mais ils se fâchaient b-beaucoup. Et d-des fois e-elle avait un peu peur d-de lui...

- Pourquoi ça ?

- P-parce que i-il était un peu méchant. Des f-fois, il...

Mia hésita un instant à poursuivre sa phrase, se souvenant soudainement de la promesse qu'elle avait fait à sa mère.

- Continue ma puce, tu peux tout me dire je suis là pour ça. Il faut parler pour que ça aille mieux Mia.

Suivant les conseils de la dame, la petite prit une grande inspiration avant de poursuivre :

- Des fois i-il nous faisait mal...

- Comment ?

Mia ne répondit pas.

Par conséquent, la femme soupira avant de déclarer :

- Bon ma puce, l'heure est déjà terminée. Alors, je vais aller chercher ton frère pour lui parler de la suite. En attendant continue ton dessin ma chérie.

Ainsi, la pédiatre entra dans la salle d'attente avant de s'avancer vers Anthony qui se leva instantanément de sa chaise.

- Alors ?

- Je l'ai examinée et il s'avère que cette enfant est bien en dessous de la moyenne de taille pour son âge. Elle mesure quatre vingt deux centimètres alors qu'elle devrait au moins en faire cent dix. J'ai remarqué que cela pouvait être dû à un manque d'apport en protéines ou bien à un retard de croissance... c'est pas très grave, mais il faudra quand même veiller à ce qu'elle prenne bien ses trois repas par jour. Autrement, je n'ai repéré aucun problème de santé à part que sa tension est un peu élevée. Mais au vu des derniers évènements il est normal qu'un enfant soit un peu stressé...

Sur ce, la femme affichait encore une expression inquiète sur son visage.

- Qu'est-ce qu'il y a d'autre ? Qu'est-ce que vous ne me dites pas ?

La femme soupira.

- Je soupçonne que Mia et sa mère aient subi des violences physiques pendant qu'elles habitaient avec l'homme qui les a hébergé.

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