𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏

Mia n'était pas quelqu'un de très bruyant, elle était même du genre très discrète. C'était une jolie petite qui n'avait aucun mal à s'occuper toute seule avec son imagination.

Mais aujourd'hui, Mia avait du mal à penser à autre chose qu'à sa mère.

Elle regardait les nuages par la fenêtre de sa vieille petite chambre, et elle se demandait comme cela faisait de se retrouver là-haut.

Parfois, elle avait envie de rejoindre sa mère.

Cela faisait aujourd'hui un mois que Emelyne Brown était décédée, et cela faisait un mois que la petite Mia n'arrivait plus à parler ni à faire un sourire qui soit non forcé.

- Viens là.

La mauvaise voix de son beau-père la tira de ses pensées. Ce dernier se tenait dans l'encadrement de la porte, les bras croisés.

Mia s'avança vers lui d'un pas non assuré.

L'homme l'empoigna par les cheveux, puis lui chuchota à l'oreille :

- Tu n'as pas mis la petite robe que je t'ai acheté, pourquoi ?

Son haleine fétide arrivait jusqu'aux narines de la petite qui était terrifiée par sa présence. Grand, chauve, et avec pas mal de kilos en trop, le quarantenaire paraissait plus effrayant que repoussant.

Mais alors qu'il continuait de serré ses doux cheveux blonds dans sa grande main, Eric commença à s'impatienter.

- Alors, pourquoi est-ce que tu ne me réponds pas ?

Il avait bu, elle pouvait sentir l'odeur de l'alcool et de la sueur remplir la pièce.

- J-je... je l-l'ai pas m-mis p-parce qu'il fait f-froid et e-elle est t-trop courte p-pour moi, gémit la petite.

- Putain Mia, putain.

Les larmes lui montaient aux yeux, mais elle faisait tout pour les retenir. Elle savait que sinon, Eric se mettrait très en colère.

Cet homme qu'elle aimait et qu'elle détestait à la fois.

C'était quelqu'un de très ambivalent, qui pouvait de passer d'une bonne humeur à une colère soudaine.

Mais c'était avant tout un homme pervers et toxique.

Il l'était avec sa mère, mais elle l'avait toujours défendu en mettant en avant son passé et en étant reconnaissante de l'avoir accueilli elle et sa fille chez lui.

Mia l'aimait parce qu'elle avait de l'empathie envers lui, mais elle le détestait parce qu'elle savait qu'il était en train de la détruire. De plus, elle savait que sa mère n'était pas vraiment heureuse avec lui...

- Toi, je vais te...

Mais alors qu'il s'apprêtait à continuer sa phrase, Eric s'arrêta net.

Quelqu'un était en train de toquer à la porte d'entrée.

Alors, l'homme lâcha la petite avant de descendre les escaliers qui menaient à l'étage du dessous.

Mia en profita pour tenter de se calmer, mais les larmes se mirent à couler sur ses joues et elles fut prise de plusieurs spasmes.

Elle sentait des milliers de fourmis envahir son tout petit corps d'enfant de 7 ans,

Même si en réalité elle était en dessous de la taille moyenne pour une enfant de cet âge-là.

Curieuse de savoir qui pouvait bien être la personne qui rendait visite à son beau-père, Mia sortit en silence de sa chambre avant de passer sa tête entre les balustres de la rambarde du vieil escaliers.

Mia pouvait voir Eric ouvrir la porte, mais elle ne pouvait apercevoir la personne qui se tenait de l'autre côté.

- Ouais, c'est pour quoi ? fit le quarantenaire avec lassitude.

- Je m'appelle Anthony, et je suis venu pour discuter de Mia avec vous.

Mia fronça les sourcils et entrouvrit sa bouche. Elle ne pouvait pas en croire ses oreilles. Personne ne s'était jamais vraiment préoccupé d'elle à part sa mère, alors pourquoi un inconnu voulait-il soudainement parler d'elle avec son beau père ?

- Et d'où est-ce que vous connaissez la petite ?

- Je vous suggère qu'on en discute plus calmement à l'intérieur, déclara l'inconnu avec un ton martial.

Eric pouffa.

- Il n'en est pas question, alors maintenant je vous conseille de dégager de ma maison.

L'homme de l'autre côté du palier soupira.

- Bon, puisque vous ne me laissez pas le choix, je vais tout vous dire. Mon nom complet est Anthony Brown, et je suis le frère de Mia Brown. Je suis venu parce que j'ai reçu une lettre de ma mère peu après son décès me disant qu'elle me confiait la garde de Mia. J'ai déjà réuni tous les papiers, et mon avocat sera bientôt là pour tout vous faire signer. Je suis également accompagné d'une assistante sociale. Au vu de ce que j'ai reçu, elle m'a assuré que la garde devait vous être retirée immédiatement.

Mia mit ses deux mains sur sa bouche. Elle n'arrivait pas à croire à ce qu'elle venait d'entendre... Quelque part dans ce monde, il y avait une autre personne qui partageait le même sang qu'elle ?

Impossible.

Elle pensa alors qu'il s'agissait d'une erreur, que sa mère n'avait pas pu lui cacher l'existence d'un autre enfant qu'elle aurait eu... surtout s'il avait l'air aussi âgé.

- M-mais qu'est-ce que vous racontez !? C'est n'importe quoi, partez tout de suite de ma maison !

- Où est-elle ? Je veux la voir, dit l'inconnu avec une pointe d'énervement dans sa voix.

Mia ne voulait pas qu'elle le voit, et elle ne voulait pas le voir.

Elle avait si peur de ce qu'il pouvait lui faire...

Malgré le fait qu'il puisse potentiellement être de sa famille, la petite avait appris à ses dépends qu'il ne fallait jamais faire confiance à personne. Pas même aux personnes du même sang qu'elle, lui disait sa mère.

- Tenez, voici les papiers, déclara l'homme avant de pénétrer à l'intérieur de la maison.

- Hé, mais qu'est-ce que vous faites !? s'énerva Eric.

Mia retourna rapidement dans sa petite chambre avant de se recroqueviller sur elle-même contre son placard, son doudou serré fort dans ses bras.

Elle pouvait entendre les pas de l'inconnu monter les escaliers, suivi de ceux de son beau père qui commençait à entrer dans un état de rage.

Alors, Mia ferma les yeux lorsque l'inconnu passa directement des escaliers à sa chambre qui était en face.

Mais lorsqu'il la vit, l'homme se stoppa net.

- Mia, dit-il avec une douce voix.

Son regard s'était adouci. Lorsque Mia ouvrit les yeux, elle vit un beau jeune homme environ dans la vingtaine se tenir dans l'entrée de sa chambre.

Il était très grand, et portait un beau costume sur lui. Ses cheveux châtains viraient presque au blond, et il avait de beaux yeux noisettes qui se remplissaient d'amour lorsqu'il la regardait.

Cela ne faisait aucun doute, ce type était sûrement le frère de Mia.

- Putain, vous ne pouvez pas faire ça ! Elle est à moi ! cria Eric.

- Oh que si je peux. Maintenant soit vous me laissez l'emmener, soit vous finissez derrière les barreaux pour les prochaines années.

Eric tapa violemment son poing contre le mur.

- D'accord, je vais aller faire un tour. Mais quand je serai revenu je ne veux plus jamais vous revoir chez moi.

L'homme jeta un dernier regard à la petite.

- Profite bien de ta nouvelle vie, petite conne.

Anthony se retint de lui en coller une.

Une fois qu'il fut parti, le jeune homme vint s'agenouiller auprès de la petite avant de gentiment lui murmurer :

- Fais tes affaires mon cœur, je t'emmène loin d'ici.

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