Chapitre 1.

J'ai toujours aimé me promener dans cette forêt, seule, en compagnie de mon frère ou en compagnie de mon père. A l'époque, avant que mon frère ne disparaisse en revenant de l'université, je la considérais comme l'endroit le plus apaisant au monde parce que c'était celui où j'allais quand je désirais un peu de solitude et de calme pour réfléchir ou dessiner.

Et pour être tout à fait honnête, c'était ça dont j'avais le plus besoin à ce moment-là : mes études pour devenir psychologue était bientôt terminées, ce qui signifiait que je devrais prochainement intégrer le monde du travail ; nouveaux codes, nouvelles règles... de nombreuses responsabilités.

Comme à mon habitude, j'observais ce qui m'entourait pour ne plus penser à ce qui m'attendait : devoir répondre aux questions des gens sur la disparition de mon frère et entendre leurs théories inutiles avec les pires scénarios imaginés. Cette promenade me permettait de faire le même chemin que mon frère pour trouver un indice ou un objet quelconque qui m'aiderait à savoir où il a disparu. C'est à ce moment que je remarquais des champignons d'une espèce que je n'avais encore jamais vue jusque-là. Curieuse, je m'approchais pour le regarder de plus près.

Ils avaient poussé de telle manière qu'ils formaient un cercle parfait et l'herbe du centre donnait l'impression d'être plus fraîche que celle sur laquelle j'avais marché jusqu'à maintenant, elle était plus verte à l'intérieur qu'à l'extérieur du cercle. Dès l'instant où je posais le pied à l'intérieur du cercle, des lucioles apparurent et se mirent virevolter autour de moi.

Moi : Eh mais ! Qu'est-ce que c'est ?

Je clignais plusieurs fois des yeux pour m'habituer à cette lumière aveuglante. Je distinguais à nouveau quelques formes et couleurs qui m'entouraient, cependant... la forêt avait laissé place à quelque chose de complètement différent, à mille lieues de tout ce que j'avais pu connaître ou voir durant toute ma vie : c'était une salle avec un énorme cristal qui trônait au milieu de celle-ci.

Moi : Bon sang, où suis-je tombée ?

Je pris un temps pour observer cette immense pièce afin de trouver une explication au fait que la forêt se soit transformée en cette salle puis je posais mon regard sur le cristal qui trônait au centre.

Moi : Il est magnifique...

Si seulement Alan était là pour voir la beauté de ce cristal.

Comme si j'étais hypnotisée par sa faible lueur, je m'approchais vers lui pour le toucher, ma main se tendait instinctivement pour entrer en contact avec le cristal.

??? : Eh ! Qui es-tu ? Comment es-tu arrivée ici ?

Je me suis retournée, surprise en ayant entendu cette voix. La personne qui venait de me crier dessus était une femme, elle avait des oreilles et neuf queues de renard mais elle tenait également un bâton où une flamme bleue était allumée.

OK... je crois que je ne suis pas entrée dans ce cercle mais que j'ai plutôt mangé l'un des champignons du cercle.

Femme renarde : Je t'ai posé une question ! Fais-tu partie des templiers ? Des francs-maçons peut-être ?

Moi : Attendez, je ne comprends rien à ce que vous racontez !

Femme renarde : Réponds !

Elle fronçait les sourcils lorsqu'elle criait à nouveau et du feu sortait de son bâton pour entrer en contact avec sa main, c'était comme si elle pouvait contrôler le feu selon son humeur.

Du feu ? Comment a-t-elle fait ça ?

Moi : Je... j'étais dans la forêt, je me promenais parce que je cherchais mon frère qui est porté disparu et il y a eu une lumière...

Alors que je comptais terminer mon explication, un grand bruit se faisait entendre.

BAM !

Femme renarde : Qu'est-ce qui se passe encore !?

Moi : Comment pourrais-je le savoir ? Je viens d'arriver ici !

Femme renarde : Jamon, fais ce que tu as à faire, tu connais la procédure. On s'en occupera plus tard, je vais voir ce qui se passe.

Elle vient de m'ignorer ? Oui, elle vient de m'ignorer.

Moi : La procédure ? Quelle procédure ?

L'espèce de femme renarde s'éloigna sans dire un mot de plus, l'air pressée puis un mur se dresse devant moi et bloqua mon champ de vision - un mur ou plutôt... un torse. Je levai la tête pour voir à quoi ressemblait ce colosse, il me dépassait d'au moins deux têtes.

Je sais que je suis petite mais il ne faut pas exagérer.

Je me demandais finalement comment j'avais fait pour ne pas remarquer la présence de ce monstre dans la pièce.

Jamon : Grrr...

Je pense que c'est lui « Jamon » dont l'autre femme parlait à l'instant.

Il possédait, et possède toujours, une tête de porc... ou bien de phacochère. En tout cas, il avait plus de muscles qu'un catcheur mexicain.

Il m'empoigna sans crier gare par la main pour me tirer en dehors de la pièce.

Moi : Eh ! Doucement, vous me faites mal !

Jamon : Grumpf.

Quand il ne fait pas « grr », il fait « grumpf ».

Moi : Lâchez-moi !

Je me débattis, en retirant ma main de la sienne par tous les moyens, jusqu'à ressentir une vive douleur dans mon avant-bras. J'abdiquais, faute de réussite.

Nous sortîmes de la salle au grand cristal et passâmes par plusieurs pièces qui m'étaient inconnues avant d'arriver dans un endroit plus sombre et sans fenêtre. C'était un gigantesque escalier qui semblait sans fin.

Il ne faut pas être claustrophobe pour venir ici, je vous le dis...

Moi : Où est-ce que vous m'emmenez !?

Jamon : Grrr...

Moi : Mais répondez-moi !

Ma question était restée sans réponse. Nous descendîmes de nombreuses marches, mes jambes étaient en compote. Je levais la tête pour observer l'endroit où l'on se trouvait, c'était une prison avec seulement deux cellules sous forme de sphère au dessus de l'eau.

La bête me jeta dans l'une des cellules.

Jamon : Pas bouger.

Moi : Hein ? Attendez, vous n'allez pas me laissez là ?

Jamon : Miiko dire « pas bouger ».

Miiko ? Ce doit être le nom de la femme renarde.

Moi : Mais je ne vais quand-même pas rester ici !

La bête me tournait le dos et commençait à marcher pour remonter les interminables escaliers.

Moi : Ce n'est pas drôle ! Revenez !

La bête ne se retournait pas et remontait les escaliers.

Moi : S'il vous plaît...

Le peu d'optimiste que j'avais commençait à s'envoler. Force était de constater que même si je ne savais pas où j'étais, je ne me trouvais pas chez moi et je ne pouvais pas continuer à chercher mon frère. J'étais prisonnière, enfermée dans la pièce la plus lugubre qu'il m'ait été donné de voir.

Juste au moment où je me disais que ça ne pouvait pas être pire, une ombre apparue dans le point d'eau en face de moi.

Un frisson me parcouru : quelqu'un ou quelque chose me fixait ! Lentement, je reculais jusqu'à toucher le fond des barreaux de ma cellule.

Allais-je servir d'en-cas à ce monstre ?

Heureusement pour moi, la bête ne fut pas d'humeur à me rendre visite et préféra replonger dans l'eau. Tremblant de tout mon corps, je me laissais glisser sur le fer froid de la cage.

Alan... j'espère que tu es sain et sauf...

Je me pris à espérer être dans un cauchemar dont j'allais rapidement me réveiller mais la douleur dans mon avant-bras me ramena vite sur terre et me fit bien comprendre que tout cela était réel. En quelques minutes, ma tête fut remplie de pensées terrifiantes. Je me mis à paniquer en imaginant les pires scénarios.

Mais bon sang... qu'est-ce qui va m'arriver ? Qui va retrouver Alan si je suis prisonnière ?

Je ramenais mes genoux contre ma poitrine et j'entourais mes genoux de mes bras avant de poser mon menton contre mes genoux puis je baissais le regard sur mes chaussures.

Si jamais je reste longtemps ici, je n'aurais pas froid avec mon gilet et ma robe qui couvre mes jambes.

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