Ouverture

Les rideaux venaient de s'ouvrir faisant taire les derniers bavardages de la salle. D'un coup, les projecteurs illuminèrent la scène, dévoilant les décors de ce nouvel acte. Les danseurs virevoltaient à travers les étales, donnant vie au marché. Des étoles de toutes couleurs tombaient du ciel répondant aux paniers d'épices disposés à même le sol. Au fond du plateau, une toile représentant le Taj Mahal situait le lieu de l'action. Parmi toute cette agitation, une femme restait fixe. Habillée de son sari de soie violet et or, elle regardait vers le public.

Les premières notes résonnèrent dans la salle, captant l'attention des spectateurs déjà conquis lors du premier acte. Après une ultime respiration, elle se lança.

Néant

Aucun son ne sortit de sa bouche, alertant de suite le metteur en scène d'un problème. Plus de dix secondes de retard venait d'être pris sur le rythme.

Ses pensées affluèrent à toute vitesse ne sachant comment elle devait réagir. Apeurée par le manque de son, elle chercha un regard de soutien auprès de son mentor. Le seul pilier fixe qu'elle avait et qui pouvait la rassurer dans cette situation. Pour toute réponse, la jeune femme n'eut le droit qu'à une grimace dégoûtée avant que l'homme ne lui tourne le dos, quittant définitivement son champ de vision.

Dans un ultime désespoir, elle réessaya de produire une quelconque note. Mais rien ne sortit de cette gorge endolorie qu'elle avait ignorée pendant de nombreuses semaines, continuant de s'entraîner encore et encore pour ce moment.

Plusieurs murmures s'élevèrent dans la salle tandis que la femme restait pétrifiée. Les larmes commençaient à couler le long de ses joues tandis que sa bouche continuait à s'entrouvrir à un rythme effréné. La musique, les voix, les lumières, tout se mélangeait dans son esprit qui ne savait plus quelle information il fallait traiter. Elle tenta quelques pas désespérés sans en connaître la direction tant sa vue trouble lui faisait tourner la tête.

Noir

Les projecteurs s'éteignirent empêchant les spectateurs de voir davantage ce pathétique spectacle. Seuls les bruits de pas contre le bois craquelant leur donnait l'indication de l'agitation qui se déroulait en coulisse. Soudainement, un bruit sourd leur parvint, la cantatrice venait de s'évanouir sur scène en même temps que son rêve.

Bienvenue, 

Installez-vous confortablement.  

Du plus petits au plus grand, du plus introvertie ou plus bavard, je suis ravie de vous accueillir pour cette nouvelle histoire qui sortira hebdomadairement. 

Si vous n'avez pas peur de découvrir ce qui se cache derrière le rideau rouge de l'opéra, et que vous êtes prêts à faire le grand saut dans un monde de chant, d'illusion et de désillusion. Alors venez, je vous y invite avec grand plaisir. 

 Au plaisir de vous retrouver dans les loges des artistes. 

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