𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏𝟑






Isas



Poussant un juron lorsque je bouge afin de sortir de ce lit, où je suis allongé depuis je ne sais combien de temps.

Que s'est-il passé ?

Je reprends peu à peu mes esprits, retrouvant quelques bribes de mes souvenirs.

Je me rappelle avoir été tabassé jusqu'à ce que je m'évanouisse.

Reconnaissant la chambre dans laquelle je suis, pas grand-chose n'a changé, c'est comme si je l'avais quitté hier.

Revenir ici ne m'évoque pas que du bon.

Avec désinvolture, j'avance vers le miroir qui se présente en face du lit, je soulève à moitié mon tee-shirt pour observer les bleus qui sont nombreux sur mon abdomen.

Je peux remarquer aussi sur mon visage que ma lèvre est enflée et que mon arcade sourcilière est ouverte.

J'ai une mine affreuse.

Je décide de sortir de la chambre afin de trouver quelqu'un, une personne des leurs, car si je suis ici, je peux supposer que mon frère est venu à ma rescousse.

Il m'a sauvé, je lui en dois tout de même une.

J'atteins les escaliers quand j'entends des voix provenant du rez-de-chaussée, les tons montent puis se calment. Je reconnais sans effort sa voix. Je fronce les sourcils, que fait-elle ici ? Non, je dois rêver, ce n'est pas possible, on ne peut pas faire la même erreur une seconde fois.

Arrivé en bas, je me dirige vers le salon, je peux entrevoir ses hommes assis et d'autres à l'écoute de leur boss.

Mon regard se porte sur elle, je reste figé, mais une phrase de Victor m'interpelle.

Elle est précieuse aux yeux de ce connard et cela me procure une émotion étrange, je ne veux pas qu'elle est un lien ou quoi que ce soit avec cette énergumène.

Sans compter sur ma discrétion, mon petit frère se tourne vers moi, il est d'abord surpris de me savoir sur pieds, mais amplement content de me voir.

Tout le monde suit son regard y compris celui de Leïla, je n'ose pas la regarder en face tout de suite et enlace San qui vient clairement de s'appuyer contre mes blessures, je feins de ne rien ressentir.

Il faut qu'on parle, ça concerne Leïla, me dit-il en posant sa main sur mon épaule.

Non jure.

Je suis content que tu sois vivant m'aurait suffit, grimacé-je.

Mes yeux se posent sur elle, j'aperçois qu'elle est désemparée de la situation, ne contrôle plus rien, pas comme elle fait à son habitude.

Paraissant si perturbée, je m'empresse de l'attirer dans mes bras cette fois-ci.

Sans une ni deux, elle loge sa tête dans le creux de mon cou, me serrant fort insinuant de ne plus la laisser.

Ma main vient caresser sa chevelure puis maintenir sa tête, je la dévisage pour voir si rien n'est abîmé sur sa jolie peau.
De mon plus grand soulagement, je n'y vois que son visage pur et innocent, toujours présent.

J'étais si inquiète pour toi, elle formule en esquissant un sourire.

Tout va bien se passer, dis-je lui feignant un sourire en retour.

En réalité, je sais que le chaos va s'abattre dans pas longtemps, si elle a un lien avec le réseau ennemi, cela ne risque pas d'être silencieux et tout beau.

Leïla, reprend Victor, le nom de famille de John est Myers, nous avons fait plusieurs recherches afin de nous assurer qu'on ne faisait pas erreur sur toi.

Je tombe de dix étages, comment ce fils de pute pourrait être son géniteur.

Je n'ose pas imaginer ce qu'elle puisse ressentir.

Moi, je ne veux pas y croire.

J'inspecte Leïla et ses yeux sont larmoyants, secouant la tête, je l'attire de nouveau vers moi sauf qu'elle me repousse.

Aïe.

Comment c'est possible ? Comment ça mon père est censé être le patron d'un gang !, elle s'emporte en s'approchant de l'homme le plus âgé de la pièce puis reprend : Il a le même de nom de famille que moi et alors...

Mes seconds se sont chargés d'aller vérifier dans ta ville de naissance, à Philadelphie. À l'hôpital, ton dossier est facile à trouver étant donné ce que tu as vécu.

La brune laisse échapper un rire nerveux et passe furtivement sa main sur son visage.

Puis de nouveau, se tient la tête, regardant ailleurs ne voulant pas absorber cette vérité tranchante.

Nous avons pu voir qui était ton géniteur, bien qu'il n'a jamais voulu te reconnaître, ta mère avait insisté pour y ajouter son nom sur le papier, ajoute-t-il.

Ne dépasse pas les limites, intervient Jux qui observait la scène depuis le début.
Je crois qu'elle est bien au courant qu'il n'a jamais été là depuis son existence.

Je dis simplement la vérité, il n'y a pas de preuves scientifiques, seulement l'aveu de ta génitrice, mais je ne pense pas qu'on mente sur ce genre de chose.

Si le destin voulait me donner une nouvelle baffe et bien, c'était réussi.

Le peu de chance que j'avais, il fallait que je rencontre quelqu'un qui serait lié à toutes ces histoires de réseau mêlant drogues et meurtres.

Mais ce n'était pas sa faute.

J'avais démarré une nouvelle vie et Leïla en faisait partie, j'étais heureux comme ça.

Désormais, tout devint plus noir, plus sombre et dévastateur. Elle va sûrement vouloir le connaître. M'ayant déjà parlé de lui, qu'elle n'avait jamais eu la chance de le voir, ni de savoir quel genre de personne il était.

Je suppose que là, elle doit se faire un avis sur sa personne.

Ça doit être difficile de devoir avaler cette vérité, que son père est un malfaiteur et qu'il pourrait potentiellement mettre en danger sa propre fille.

Je dois prendre l'air, répond-elle en quittant la pièce à vivre.

Je perçois mon frère la suivre du regard, s'inquiétant pour les événements à venir.

C'est à mon tour de partir, je la rejoins sur le palier la retrouvant nerveuse, faisant les cent pas.

Jamais j'aurais crû à cette absurdité, je suis la fille d'un criminel Isas. Comment je peux l'imaginer ?

Son attention se porte sur moi, ses yeux me reluquent, choquée de cette révélation.
Elle mord sa lèvre inférieure pour ne rien paraître et finit par s'asseoir sur un banc fixé à la demeure.

Je m'assieds à ses côtés, joignant mes mains entre elles tout en posant mes coudes sur mes cuisses.

Je cherche un moyen de trouver une solution, mais il n'en existe pas.

Seulement pourquoi les Nameless dont son père voudraient renouer les liens ? Ici, ils ont l'air d'insinuer qu'elle est en danger avec eux si elle part là-bas.

Qu'est-ce que tu comptes faire ?

Son silence me paraît une éternité, elle doit réfléchir et je comprends, je suis tout aussi inquiet.

Tu crois que Victor me laisserait aller le voir ? Pour lui je ne suis qu'une vengeance personnelle, il ne souhaite pas lui faire obtenir ce qu'il désire, me confie-t-elle.

Je reste de marbre, mais à l'intérieur de moi je veux tout casser, mon visage se froisse à l'entente de ce qu'elle m'informe.

Comment ose-t-il ?

Je vais vite le faire redescendre.

Leïla n'est pas son objet de vengeance ou quoi que ce soit d'autre.

Reste là.

Je lui intime avant de retourner à l'intérieur, prêt à en découdre avec le plus vieux des Forsaken.

Quand je suis revenu au salon, ses hommes sont partis hormis mon frère et lui.

Sans attendre, je lui empoigne le col de son costume ridicule et lui assène une profonde haine avec un regard assassin.

Tu te prends pour qui à l'utiliser pour tes histoires personnelles, j'en ai rien à foutre, elle rentre avec moi. Il est hors de question qu'elle reste ici, avec vous.

Il me répugne à l'utiliser de la sorte, je vais le démembrer et il ne me fait pas peur.

Le pire, c'est que cet enculé me rit au nez.

Il se moque de moi et ma colère se décuple.

La voix de mon frangin résonne derrière moi mais, je n'en fais qu'à ma tête, je plaque ce vicieux contre le mur d'une violence que je ne gère plus.

Ne fais pas de conneries Isas. Il veut son bien, croit moi. On ne sait pas pourquoi John souhaite soudain connaître sa fille.

Ce qu'il me dit me met la puce à l'oreille, il n'a pas tort, mais ma rage ne part pas pour autant.

Je ne connais pas ses réelles intentions et il a intérêt à bien faire attention à ses actions sinon je risque d'être très mauvais.

Il a quand même tout calculé dans sa tête et manigancé son enlèvement tout ça pour se venger ?

Lâche-le maintenant, m'ordonne San gentiment.

Mes yeux filtrent ceux de Victor un par un, avant que je ne le lâche et recule.

Il est chanceux cette fois-ci, mais je ne le louperai pas si j'apprends qu'il a de nouveau mis en danger celle que j'affectionne.

Retrouvant un air lucide, je braque mon attention vers San.

Tu étais au courant de tout ça ?

Non, j'ai été autant surpris que toi de la voir ici, il me déclare d'un air franc.

Je me tourne vers le plus vieux, les sourcils froncés avec la colère qui ressurgit.

T'as rien appris la dernière fois hein ? Vous ne pensez qu'à votre réseau de merde, votre business et ce qui vous arranges. Je vous hais et ça, pour le restant de mes jours. Je ne te laisserais pas l'utiliser pour ton histoire de vengeance de merde.

Si nous n'avions rien fait, eux l'auraient déjà emmené bien avant.

Et qu'est-ce qui te fait dire qu'ils lui veulent du mal ?, j'enchaîne.

Bien que je suis au courant de ce qu'ils sont capables de faire, Leïla est sa fille alors il y a une infime possibilité que ce n'est pas pour lui faire du mal.

Bien que je ne veux pas être naïf non plus.

Ce dont je suis certain, c'est qu'ils ne comptent pas la laisser, alors je lui empêche d'avoir ce qu'il souhaite. Tu crois qu'il le mérite cet enculé ? Sa raison de la revoir n'est tout sauf bonne. Crois-moi. Tu le sais au fond de toi.

Foutaise. Si Leïla veut le voir, comment fait-on ? Explique-moi maintenant le génie, grincé-je des dents.

Il remet son costume correctement et semble réfléchir.

C'est trop risqué. On ne connaît pas ses intentions.

Le culot de cette personne m'épatera toujours. C'est aussi en partie de sa faute si elle est ici, même si je préfère qu'elle soit là qu'avec les Nameless.

De quoi John serait-il capable de faire à sa propre fille ?

Possiblement de tout j'imagine.

Je savais que si tu revenais à Boston tes problèmes te suivraient une énième fois et ça n'a pas loupé ! Moi ensuite elle, je ne supporterais pas que quelque chose de mal lui arrive, lancé-je très sérieux à San.

Il roule des yeux face à mes mots qui sont pourtant vrais, il n'attire que ses ennuis, son gang avec lui et pire, il met en danger ses proches.

Je ne peux plus endurer tout ça, notre passé ne m'avait pas retourné le ventre depuis des années et voilà maintenant que je me remets à vivre des souvenirs de celui-ci.

C'en est trop.

Tu crois que je souhaitais tout ça ?, sort-il de ses gonds se rapprochant de moi.
Je suis désolé que ta petite protégée soit liée à tout ça mais pour info, ce n'est pas de ma faute !

Une part de lui s'assombrit et c'est ce que je redoute qui me percute, il est en manque.

De sa coke de merde.

Ça se voit tellement que ça me répugne.

Il faut qu'il se soigne.

Un jour, il va falloir qu'il arrête de prendre sa drogue avant que ça ne le tue.

Cependant, j'acquiesce et décide de ne pas riposter, déçu, je quitte le lieu pour retrouver Leïla qui doit être encore dévastée par la nouvelle.

Je m'occuperai de lui plus tard, ma priorité, c'est elle, pour le moment.










🥊 🖤 🥊

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top