𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏𝟏






Leïla



La route fut longue, on avait traversé tout le pays pour arriver jusqu'ici. À San Francisco, en Californie. Au bout de 8 heures, nous nous étions arrêtés à une station, j'en avais profité pour acheter de quoi me nourrir, je crevais la dalle.

J'avais essayé le tout pour le tout de convaincre le mec tenant son supermarché à appeler la police. Mais ce dernier n'a pas bougé d'un petit doigt, soit disant ce n'étaient pas ses oignons.

L'ordure.

Jamais j'aurais cru que ça existait réellement ce genre de réaction face à un kidnapping flagrant.

C'est avec stupidité que j'ai couru le plus vite possible de la station afin de lui échapper, mais mon ravisseur m'a rattrapé.

Je n'avais aucune chance.

J'ai donc accepté mon sort.

Nous nous étions arrêtés à un motel pour que l'autre fou puisse se reposer.
Et moi aussi.

C'était un vieux bâtiment qui certainement avait vécu des choses terribles, je ne doute pas qu'il y ait déjà eu un meurtre ici.

Sérieusement.

J'étais pétrifiée sur place. En plus de ça, on partageait la même chambre parce qu'il avait peur que je m'échappe pendant la nuit.

Heureusement pour moi, il y avait deux lits.

Pendant tout le trajet, il n'a pas voulu me donner plus d'informations que ça, c'était l'ennui mortel.

Ce mec était aimable comme une porte de prison et tout aussi insociable.

Maintenant que nous sommes à l'endroit crucial, je me chie dessus. Je suis loin de chez moi et de ma petite vie.

Je suis apeurée, mais je ne le montre pas.

Pourquoi m'avoir enlevée pour me ramener ici ?, essayé-je une dernière fois.

Il arrête le moteur et tourne sa tête vers moi.

Il renifle avec son nez retroussé et me fixe de ses yeux sinistres.

Leïla Myers, tu es la clé à protéger.

Mes sourcils se froncent, de quoi parle-t-il ?
La clé de quoi ? Pourquoi soudainement on voudrait me protéger et de qui.

Sur mon visage il y lit de la confusion mais ce n'est pas pour autant qu'il continue.
Alors j'insiste.

Je ne comprends pas, ni pourquoi je suis ici. Vos histoires ne me concernent pas. Moi tout ce que je voulais c'était retrouver Isas Lee...

Je me rends compte que j'en dis trop face à ses yeux qui s'écarquillent.

Me dis pas que tu connais son frère...

Penchant la tête sur le côté cherchant la moindre faille dans ses propos, est-ce qu'il blague ?

Si cela n'a pas de rapport avec ce que je connaisse les frères Lee, en quoi cela en a-t-il ?

Je suis au courant que San fait parti d'un gang ici, dans cette ville, sûrement le vôtre si je me trompe pas, mais pourquoi m'enlever ? Pourquoi avoir mis le foutoir chez moi en ayant cassé ma porte ! Va falloir que je répare vos conneries, je m'emporte en soupirant de frustration.

L'homme aux cheveux rasés me reluque et semble ne pas se soucier de mon état mais moi je reste dubitative.

Je dois rester sur mes gardes.

Je ne sais pas de quoi ils sont capables.

C'est pas moi qui ai crocheté ta serrure figure toi, et chance à toi qu'ils ne t'ont pas trouvé. Il me déclare d'un ton grave et pas très rassurant.

Il sort de la voiture avec précipitation et vient m'ouvrir la porte côté passager afin que je sorte à mon tour. Qui Ils ? D'autres gens qu'eux sont à ma recherche ?

Je me résigne à l'idée, je veux savoir toutes les réponses.

Lui n'est pas du même avis et m'empoigne de force me faisant voler hors du siège.

Sa force surhumaine m'épatera toujours.

Il referme la portière et me tire vers ce local qui ne présage rien de bon.

Mon souffle se coupe, je sens que ma vie minable prend une tout autre tournure.

Quand j'aurais dépassé le seuil de cette bâtisse plus rien ne sera comme avant, c'est le sentiment que je ressens et je le redoute.

Des frissons me parcourent tout le long de mon corps et je suis Monsieur Hulk d'un visage neutre.
Je crois bien que nous sommes seuls pour le moment. Bizarre pour un si grand endroit.

Je vois la baie de San Francisco par les fenêtres coulissantes où je peux aussi percevoir le pont du Golden Gate.

La vue est époustouflante.

Je ne sais pas si je peux qualifier cet endroit comme une maison, mais c'est tout comme.

Les pièces sont immenses, tout est séparé avec des colonnes gris foncés en granit.
Une arche nous mène vers le coin salon, offrant par la même occasion le magnifique paysage.

Quand je lève ma tête pour regarder le plafond de la pièce, c'est un toit en verre rond que j'admire.

Je continue la visite improvisée et tout est resplendissant, à certains endroits, des fleurs près des fenêtres ajoutent un charme et me confortent dans l'idée que ce n'est peut-être pas un lieu où l'on tue des gens.

Et maintenant ? Je suis supposé faire quoi ?, m'adressé-je à Hulk en croisant les bras.

Je ne connais toujours pas son prénom alors que lui s'avère bien renseigné sur ma personne.

Un bruit de porte me fait sursauter et je me retourne dans l'instantané, contemplant un type plutôt âgé, dans la quarantaine je dirais dû à ses traits tirés et ses rides apparentes sur le front.

Je décroise tout doucement mes bras le fixant s'avancer vers moi, une expression troublée collé au visage.

Je suis Victor Williams, enchanté, il tend sa main vers moi et je la saisis malgré tout hésitante.

Leïla Myers, de même.

Je réponds de ma voix pas si sereine que d'habitude, je crois que je ne réalise pas encore.

Ses yeux pourraient sortir de leurs orbites s'il pouvait, l'homme me dévisage de haut en bas et paraît étonné.

Et bah ça, quelle surprise Max, tu l'as trouvé.

Il s'adresse à celui qui m'a amené ici et je reste droite comme un piquet ne sachant comment réagir. Suis-je un objet pour qu'on utilise ce terme ?

Pourquoi me cherchiez-vous ?, je profère curieuse.

Bienvenue parmi les Forsaken, Leïla, je suis le patron de ce réseau et nous avons beaucoup de choses à nous dire. Ici tu es dans l'Antre des réprouvés, fais comme chez toi.

Victor passe une main dans ses cheveux lui donnant un air confiant et sûr de lui, et d'un bref signe, il ordonne Max d'aller s'occuper ailleurs.

Les Forsaken, alors c'est comme ça qu'on les nomme.

San fait partie de leur gang.

Et pourtant, je ne l'ai pas vu porter la chevalière que Max porte à son doigt peut-être qu'il s'est résigné pour de bon avec eux.

Est-ce qu'ils prennent de la drogue eux aussi ?

Ah mais que suis-je bête tout le monde n'est pas comme lui.

Je suis soudain pris par une curiosité méconnue, je me surprends moi-même à suivre de près leur boss.

Étant donné que je n'ai pas trop le choix je suis tout à fait piqué au vif, il y a forcément un lien pour que des hommes engagés soient à mes trousses et j'aimerais découvrir pourquoi.

Ça me fait un peu peur je l'avoue mais cela m'excite aussi.

Suis-je cinglée ? À tout moment on m'échange contre un bon parti et je me retrouverais séquestrée ou même pire, morte.

Je dois rester la tête haute et écouter ce que Victor a donc à me dévoiler.










🥊 🖤 🥊

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