Le silence est lourd, presque assourdissant. L'air vibre d'une tension que personne ne peut vraiment saisir, sauf moi. Chaque regard, chaque geste est minutieusement analysé, comme si tout dans cette pièce cachait une vérité que je ne voulais plus affronter.

Ils parlent, leurs voix résonnent autour de moi, mais je n'écoute plus. Ils ne comprennent pas. Personne ne comprend ce que c'est de vivre avec une ombre qui vous suit, une ombre qui murmure, qui juge, qui détruit. Je peux sentir son souffle sur ma nuque, ses pensées s'entremêlent aux miennes, insidieuses, implacables.

Aujourd'hui, c'est le jour où tout bascule. Je le sais, même si rien dans l'atmosphère ne le laisse deviner. Je me tiens là, face à eux, et je tente de maintenir un visage impassible. Mais à l'intérieur, tout s'effondre. Les murs que j'ai construits avec tant de soin s'effritent. Il ne suffira que d'une étincelle.

Cette étincelle, c'est lui. Lui, qui entre dans la pièce, avec ce regard perçant qui semble traverser toutes mes défenses. Lui, que je pensais avoir oublié, mais qui revient chaque nuit dans mes cauchemars. Lui, qui a tout pris sans le savoir, et qui est maintenant là, face à moi.

Je ne suis pas prête. Je ne le serai jamais. Mais je n'ai plus le choix.