𝘊𝘩𝘢𝘱𝘪𝘵𝘳𝘦 𝟐𝟎 ~ 𝑼𝒏 𝒑𝒆𝒖 𝒑𝒍𝒖𝒔 𝒑𝒓𝒆̀𝒔 𝒅𝒆𝒔 𝒆́𝒕𝒐𝒊𝒍𝒆𝒔
Emilia est blottie contre le corps tout chaud de son ami Luka. Les deux adolescents sont allongés sur le matelas sur lequel ils ont passé un temps à se bécoter sous les étoiles naissantes dans le ciel. Désormais, ils observaient la magnifique nuit scintillante qui les dominait comme si c'était le plus beau jour de leur vie. L'un comme l'autre s'étaient retrouvés sur un petit nuage, oubliant toutes les mauvaises choses qui se passaient leur vie. Depuis le début de leur rencontre les adolescents ne souhaitaient qu'une chose, c'était se découvrir l'un l'autre. Autant émotionnellement que physiquement. Jamais ils n'avaient été aussi proches...
— Moi aussi je t'aime, Emilia.
La jeune fille releva la tête vers le visage de son compagnon.
— Je veux pas que ça s'arrête tout ça, déclara cette dernière.
— Ça ne s'arrêtera pas tant qu'on sera là l'un pour l'autre, répondit le garçon toujours en observant les étoiles.
— Ça fait très cliché tout ça, tu sais ? enchérit-elle avec un petit sourire.
— Je sais, mais on s'en fout. Notre histoire est unique, et c'est ça qui compte.
L'adolescente était d'accord. Par conséquent, elle garda le silence et se remit à scruter le ciel. Elle se sentait si bien dans ses bras, elle s'y sentait tellement en sécurité... comme si rien ne pouvait lui arriver. Elle aimait tellement ce sentiment de bien-être, cette sensation qu'elle n'avait pas ressentie depuis des années entières... Désormais Emilia le savait, elle pouvait s'en sortir. Elle n'était pas, ou du moins plus, une cause perdue. Même si le chemin allait être encore long pour pouvoir s'en sortir, elle voulait tout de même se raccrocher à la vie. Peut-être était-ce à cause du bonheur qu'elle ressentait sur le moment présent que ses pensées étaient si positives, mais même si c'était le cas, cela était déjà un bon départ pour prendre la bonne voie.
— Tu sais quel surnom je t'ai donné dans ma tête ? lança soudainement la jeune fille.
Luka se redressa avant de plonger son regard dans celui de son amie avec une mine intriguée et un petit sourire.
— Non, dis-moi.
— Je t'ai appelé monsieur-sourire-d'ange, parce que je t'avoue que ton petit sourire me fait vraiment craquer... avoua-t-elle avec une petite pointe d'embarras dans sa voix.
Le jeune homme eut un rire charmeur avant d'à nouveau attraper sa camarade dans ses bras. Adorable, pensa-t-il. À cet instant, les deux adolescents avaient le cœur battant et des papillons plein le ventre. C'est alors qu'ils se mirent à discuter de tout et de rien. Leur conversation passa des magnifiques étoiles dans le ciel aux pourritures qu'ils avaient rencontré lors des missions données par Bruno. Par ailleurs, Emilia parla à son compagnon du calepin dans lequel elle avait écrit toute l'aventure qui leur était arrivée et du fait qu'elle hésitait à ajouter ce qui venait de se passer entre eux. L'adolescent, lui, l'en dissuada en lui disant que ce serait leur petit secret, celui qu'ils enterreraient avec eux dans leur tombe. Cela sembla alors être une bonne idée pour la jeune fille qui frissonnait à l'idée de cette si tendre intimité avec son partenaire. Tout lui plaisait chez lui, de la façon dont il riait jusqu'à celle où il s'énervait. Et son sourire, son beau sourire... selon elle, c'était la plus belle chose de sa vie. Mais alors que les jeunes amoureux continuaient de parler des petites choses de la vie, leur conversation vira soudainement sur l'avenir. Un avenir qui était encore incertain et qui les effrayait. Allaient-ils rester unis ici ou retourner chez eux et être séparés là-bas ? Une question à laquelle ils allaient bientôt avoir la réponse. Mais en attendant, ils se promirent une chose : ne jamais s'abandonner. Même si tout pouvait les séparer, ils se promirent de rester là l'un pour l'autre, même si leur amour s'éteignait.
Après une heure d'intime conversation, les deux tourtereaux décidèrent enfin de redescendre rejoindre les frères d'Emilia. Une fois retournés au logement, ils expliquèrent avoir eu une longue conversation qui leur a pris énormément de temps, d'où leur absence prolongée. Contre toute attente, Aymerick et Eliott n'eurent aucune protestation. Malgré le fait qu'elle ait été un peu surprise par leur réaction, la jeune fille décida de changer de sujet et de passer au plan d'Audrey. Les jeunes allaient bientôt manquer d'argent, et il leur en fallait plus pour pouvoir survivre les jours prochains. Par conséquent, elle leur rappela le plan d'Audrey qui tenait toujours, et leur expliqua qu'il fallait faire attention, car cela comportait des risques de livrer dans un bâtiment aussi surveillé. L'aîné du groupe étant toujours aussi inquiet, il tenta de dissuader ses cadets, mais fut vite ravisé par l'impulsivité de son jeune frère.
*
Le lendemain matin, les jeunes se levèrent et accompagnèrent Aymerick jusqu'à son lieu de travail. Ils y passèrent toute la matinée, jusqu'à ce que midi arriva. Eliott avait passé des heures à observer les alentours et à parler avec son frère lorsqu'il était derrière le comptoir, tant dis que Luka et Emilia avaient passé des heures à discuter tous les deux du petit bloc-notes que la jeune fille avait emporté avec elle. Cette dernière l'avait rangé dans un petit sac à dos noir en tissu que lui avaient emmené Pierre et Audrey plus tôt dans la matinée. Dans ce sac se trouvait également la came que les jeunes étaient censés livrer. Il y en avait en tout pour un kilogramme de neige pure, ce qui faisait un paquet d'argent en poche. Avec les quelques billets qui leur restaient, Eliott, sa sœur et Luka commandèrent un déjeuner et s'assirent tous les trois à une table. Mais après une ou deux minutes d'attente, monsieur-sourire-d'ange s'éclipsa aux toilettes. Il eut alors un léger silence entre Emilia et son frère, jusqu'à ce que celui-ci ne vienne briser la glace.
— Il a l'air d'être un bon gars ce Luka, dit-il l'air de rien.
La petite brunette se mit à regarder son aîné avec des yeux pétillants.
— Tu le pense vraiment ?
— Bah ouais, enfin il n'a pas l'air méchant quoi... déclara le jeune homme tout en regardant ailleurs.
L'adolescente fit un large sourire à son frère avant de contourner la table afin de s'asseoir à côté de lui et de l'enlacer. Ne sachant comment réagir, ce dernier se raidit avant de se décider à entourer la jeune fille de ses bras. Eliott n'était pas méchant, non. Il s'était juste renfermé avec le temps, et ça, sa sœur le savait. Pourtant ils avaient tous les deux eu et allaient continuer d'avoir des différents, mais elle savait que dans le fond, il était gentil...
— Trop mignon, les interrompit Audrey avec un ton légèrement sarcastique tout en s'asseyant sur la banquette d'en face.
Cette dernière avait une mine de déterré. Des énormes cernes bleutées, les traits tirés par la fatigue, des yeux rougis, de vieux vêtements un peu trop larges pour elle... tout portait à croire qu'elle traversait une salle période, ce qui était clairement le cas. Mais Emilia ne se faisait pas de soucis pour elle, car elle savait que la jeune femme allait bientôt s'éloigner de toutes ces ondes négatives... et ce, avec la meilleure des personnes qui pouvait l'accompagner. Certes, cela allait être difficile de tourner la page en ce qui concernait Delphine, mais elle allait y arriver. Tout simplement car elle savait que c'est ce qu'elle aurait voulu pour elle, qu'elle s'en sorte... même si le chemin vers la lumière était un long processus de guérison difficile à réaliser.
— Vous avez déjà mangé ? demanda le blondinet.
— Non, pas encore. On attendait notre commande là... répondit Eliott.
— D'accord. Bon, nous il faut encore qu'on passe voir Bruno. Vous vous souvenez du chemin pour aller à son appartement ? enchaîna Audrey.
Emilia et son frère acquiescèrent avant de se donner rendez-vous avec les jeunes à treize heures précise. Ainsi, au même moment où Pierre et Audrey étaient en train de s'en aller, Luka revint des WC et salua le nouveau couple avant de venir s'asseoir face à Eliott et la jeune fille.
— Dis Emilia, t'aurais pas oublier de nous dire un truc ? lança le garçon avant de se retourner vers la jeune femme et le blondinet.
— C'est vrai ça, ils ont l'air plutôt proche pour des amis, ajouta Eliott tout en tournant la tête vers sa sœur.
— Bon, c'est vrai qu'il s'est passé des choses entre eux hier... mais vous dites rien, d'accord ? Je leur avais promis de ne rien dire, avoua la petite brunette.
Les garçons promirent de garder le silence avant de voir leur déjeuner arriver. Malheureusement, ce n'était pas Aymerick qui les avait servi, mais une autre fille que Luka cette fois-ci ignora complètement, trop occupé à rire avec sa camarade. Par ailleurs, il ne savait toujours pas exactement où en était leur relation... étaient-ils ensemble ou s'aimaient-ils juste comme deux adolescents qui ne voulaient pas se prendre la tête ? C'était une chose qu'il aurait voulu éclaircir lors de la nuit dernière. Par conséquent, il décida qu'il laisserait un peu de temps passer entre eux avant de poser cette question à son amie.
*
Quelques heures plus tard, Emilia, Luka et Eliott se retrouvèrent à quelques mètres d'un assez grand bâtiment isolé. Près de ce bâtiment se trouvait une Renault repeinte d'un bleu aussi clair que le ciel. À l'intérieur se trouvait deux hommes en train de manger un fast-food et de siroter des sodas. Cette voiture était en fait une voiture banalisée avec des flics qui surveillaient le bâtiment où se trouvait le client que les jeunes devaient livrer. Par conséquent, Audrey, Pierre, Eliott, Luka et Emilia répétèrent leur plan avant de s'engager dans cette livraison assez risquée. Cela ne paraissait pourtant pas très difficile, mais les enjeux étaient grands. Alors la moindre erreur et tout pouvait tomber à l'eau... c'est pourquoi les jeunes prirent cinq minutes avant de finir par se lancer. Les policiers connaissaient absolument toutes les allées et venues de chacun des habitants de l'immeuble, c'est pourquoi ils allaient sûrement faire attention aux nouveaux visages qui s'aventuraient à l'intérieur. Ainsi, Emilia et Eliott commencèrent à s'approcher du bâtiment avant de brusquement s'arrêter devant la porte d'entrée. À cet instant, ils commencèrent à se disputer au sujet d'un différent qu'ils avaient eu par le passé. C'est alors que le ton monta entre eux, ce qui capta fortement l'attention des deux policiers.
— Oh tu me saoules, sérieux ! s'écria la jeune fille. Et puis j'ai pas envie d'aller voir grand-mère, moi... si c'est pour qu'on passe à peine cinq minutes avec elle avant de ressortir, ça sert à rien !
— T'as pas le choix ! Allez viens, dépêche-toi.
L'adolescente pesta avant de suivre son frère jusqu'à l'intérieur du bâtiment. Une fois avoir passé la porte, elle et son frère se félicitèrent pour leur jeu d'acteur avant de lentement commencer à se diriger vers l'étage supérieur. Quelques secondes plus tard, l'un des policiers passa la porte et suivit les jeunes afin de voir dans quel appartement ils se rendaient. Pendant ce temps, Luka alla distraire le policier qui était resté dans la voiture tant dis que Pierre et Audrey s'étaient discrètement faufilés à l'intérieur du bâtiment. Mais alors que Emilia et Eliott poursuivaient leur chemin vers une porte au hasard, ils constatèrent que le policier camouflé en civil les suivait toujours... jusqu'à ce que soudainement, il se fit interrompre par le blondinet qui fit mine d'être complètement paniqué. Il lui demanda alors de l'aide pour sa copine qui s'était évanouie plus loin dans le couloir avant de rapidement l'entraîner avec lui. À cet instant, Emilia et son frère firent rapidement demi-tour avant de se diriger vers l'appartement numéro quatorze. Une fois devant, ils toquèrent avant de se faire ouvrir par un type au look très négligé. Ce dernier eut un rire aussi tordu que celui du Joker dont il était apparemment un fan incontesté. L'homme de la vingtaine possédait toute une collection de comics tournant autour de l'univers de Batman et de son ennemi, et sur son mur étaient affichées plusieurs posters du méchant aux cheveux verts ainsi que de sa chérie bicolore.
— Ces cons pensaient vraiment que je ne pourrais plus me procurer un peu de coke... quelle bande d'imbécile ! s'exclama le client avec un large sourire collé sur le visage. La coke est mon univers entier, et personne... non, personne peut me le retirer !
L'homme se mit à rire à nouveau. Le blanc de ses yeux étaient tellement rouge que cela faisait complètement ressortir le gris perçant de ses iris. Il avait également d'énorme cernes ainsi que le contour de son nez complètement rougis. Ce jeune homme était tout simplement terrifiant... et était totalement fou ! Par conséquent, Emilia se contenta de lui annoncer qu'ils avaient apporté sa marchandise avant de lui montrer le paquet qui se trouvait dans son sac. Ce dernier s'approcha alors lentement de la petite avant de sortir le paquet rempli de poudre à l'aide de ses grandes et fines mains tremblantes. L'homme avait l'air comme obnubilé par l'intérieur du paquet, comme si c'était la chose la plus précieuse qu'il y avait au monde.
— C'est parfait... murmura le drogué. Attendez-moi ici, je vous apporte la paye.
Quelques secondes plus tard, ce dernier revint avec une petite mallette à la main. Il l'ouvrit devant les yeux de la jeune fille et de son frère avant de déclarer que le compte y était, il y avait six-mille francs en liquide. Les jeunes ne prirent même pas le temps de faire le décompte et remercièrent leur client avant de rapidement s'en aller. Ils passèrent devant Audrey et Pierre ainsi que le policier qui se trouvait dos à eux, en train d'aider la jeune femme. Ils leur montrèrent la mallette en faisant des pouces en l'air avant de se dépêcher de descendre. Une fois en bas, ils vérifièrent que Luka était toujours en train de distraire le policier dans la voiture avant de s'empresser de sortir de l'immeuble et de s'en éloigner le plus vite possible. Une fois qu'ils se retrouvèrent loin du bâtiment et hors de la vue des policiers, ces derniers soufflèrent avant de se serrer la main en guise de réussite. Ils l'avaient fait, les jeunes avaient réussi à livrer la cargaison et à récolter l'argent.
Mais ce qu'ils ne savaient pas, c'était que les conséquences de cette mission allaient prendre une telle ampleur que leur vie allait être mise en danger... et que l'un d'entre eux allait peut-être y rester.
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