10. Morning routine d'un super-héro
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Mai 1996, Petite maison miteuse et abandonné dans la campagne
Comme tout les matins de pleine lune, Remus se réveilla plus fatigué que la veille, cherchant à tâtons les vêtements propres qu'il avait laissé dans un coin de la vieille maison abandonné où il se transformait tout les mois en loup-garou.
Tout ses sens étaient perturbé. Ses oreilles bourdonnaient, ses yeux voyait encore flou, sa peau frissonnait pleine de chair de poule, tout ses membres lui faisait martyre et ses récentes cicatrices semblaient en feu. Avec l'habitude, il resta allongé quelques minutes sur le sol dur et inconfortable, attendant que ses sens soient moins capricieux après cette nuit de douleur.
Le plus dur n'était pas de supporter la lumière perçante du soleil, agressant ses sens. Ce qui nouait son estomac était toujours le même sentiment de misérabilisme, de honte... de haine envers lui même.
Si, à une époque, il avait su abandonné ce sentiment aux profits de l'amitié, aujourd'hui, cela n'était plus le cas. Il ne se sentait plus ce super-héro qui bravait son mal pour sortir la nuit en cachette avec cette euphorie dans l'estomac. Un jour, il s'était pensé plus fort que cette maladie... Mais le destin lui avait rappelé pendant de longues années qu'il s'était fait des illusions...
Puis, il pensa à cette femme qui hantait ses pensées. Pas une seule journée ne se déroulait sans qu'il lui accorde une pensée, parfois longue, parfois courte, selon ses humeurs. Un court instant pendant lesquels l'alcool coulait dans ses veines, il avait cru pouvoir redevenir ce super-héro et braver sa lycanthropie. Il l'avait cru de toute ses forces... Jusqu'à ce que la dur réalité vienne se rabattre sur ses épaules. Alors aujourd'hui, pour s'éviter encore des souffrances, il clôt ses pensées.
Après s'être soigneusement emballé dans une cape rapiécé de toute part, il ne lui restait plus qu'à regagner le Square où il logeait en dehors de ses missions aux quatre coins de l'Angleterre. Il rattraperait sa nuit, comme à chaque fois et, demain, tout ceci se répéterait...
Remus Lupin était prêt. Il ne s'attendait pas dans sa routine d'un matin de pleine lune qu'un hibou traverse une fenêtre aux verres cassés et lui lâche précipitamment un lettre avant de s'envoler.
Il sut aussitôt de qui provenait la missive. L'écriture "Pour Remus" ne pouvait-être que la sienne, ronde, douce et parfaite à la fois, avec une touche d'encre rose... Curieux et soudainement anxieux, il entreprit d'ouvrir et de lire ces mots si bien écrit...
Salut, Remus,
J'espère que tu recevras cette lettre à temps, tu comprendras de quoi je parle, n'est-ce pas ?
C'est idiot, j'ai fais un rêve cette nuit et tout a été provoqué par lui. Je vais peut-être me tromper, tu vas sûrement me trouver ridicule, mais je me lance.
Je suis amoureuse de toi...
Merlin sait que je ne m'imaginais pas dire ces mots ! La dernière fois que je les ai dis, j'avais sept ans et le gamin à qui j'ai dis ces mots s'est enfuit en courant, me jetant à la tête sa glace au chocolat et à la pistache.
Mais voilà, c'est ainsi que je le ressens. Je pense très souvent à toi (même si l'inverse ne l'est peut-être pas), je me demande sans cesse ce que tu es en train de faire, de penser... je me sens mal de te savoir si loin de moi surtout dans ces périodes de pleine lune. Tu es l'homme le plus discret que j'ai jamais connu et lorsque je te croise aux réunions, je n'ai cesse de me demander ce qui peut bien se passer dans l'antre du cerveau de Remus Lupin. Je me demande aussi "est-ce que ça peut marcher entre nous ?". C'est tellement étrange tu ne trouves pas ? Moi qui critiquait les midinettes de Poudlard qui racontait leur histoire d'amour romantique... Comme quoi, c'est possible ? Mais j'ai tendance à être une personne très peu persuadé... Toi non plus, non ? Eh bien ça tombe bien...
Tu ne peux pas savoir la hâte que je ressens à chaque fois que je sais que tu vas assister à une réunion de l'Ordre. Je m'imagine à chaque fois que nous allons tomber seule à seule, face à face, et que tu vas me dire que toi aussi tu ressens cela, que tu prenais seulement ton temps pour être sûr, et que tu vas perdre la notion des choses à m'embrasser... Et j'attends, j'attends, ça fait maintenant un mois que j'attends. Une qualité de Poufsouffle que je n'ai pas c'est bien la patience. Enfin, si, je le suis, c'est plutôt de la frustration...
Et toi ? Je me rend compte que je ne parle que de moi, et toi... jamais... Alors oui, je suis sûrement impulsive, bavarde et surexcité, et toi calme, réfléchit et discret mais enfin... Je ne sais plus où j'en suis. Je me suis dit "construit cette lettre, commence par ça, puis ça" et finalement, voilà où nous en sommes ?
Est-ce juste une attirance passagère ? Un moment ? Un manque de quelque chose ? Un besoin de donner à quelqu'un ? Est-ce plus simple de te dévoiler tout ceci parce que tu n'es pas en face de moi ? Tu vois, je n'en sais rien et si je réfléchissais vraiment, j'abandonnerais et je n'aurais pas envoyé cette lettre.
Je ne sais pas ce que je fais... mais je sais que je dois le faire. Je tiens à toi, je croyais que c'était de l'amitié mais aujourd'hui j'ai les yeux ouverts et non, ce que je ressens me consume de jour en jour. Je ne croyais pas pouvoir dire ça un jour, tu me fais croire en l'amour par ta simple existence alors qu'avant, je crachais dessus. Je ne sais pas pourquoi... je ne sais pas comment c'est possible... Aide moi, ne me tourne pas le dos, j'ai besoin qu'on en parle, que tu cesses de m'ignorer comme si ça allait arranger quelque chose... Je t'ai ouvert mon cœur, s'il te plaît, ne lui fais pas de mal...
Tonks (et pas Nymphadora)
PS : Je t'aime Remus...
Remus se laissa brutalement tomber sur vieille chaise qui craqua sous son poids. Il se prit le front, massant sa peau sous laquelle un maux de crâne émergeait. Il pesta, plusieurs fois, son coude appuyé sur son genoux qui tremblait. Il n'osa pas reposer ses yeux sur les lettres roses comme les cheveux de celle qui les avaient écrits...
Il ne pouvait pas. Il ne savait plus ce qu'il ressentait. Il la trouvait parfaite. Elle est parfaite. Trop parfaite pour lui... Il n'arrivait tout simplement pas à s'imaginer amoureux de quelqu'un, sortir avec quelqu'un... Ce n'était pas pour lui. Il ne pouvait pas.
Remus avala difficilement sa salive, le corps tendu et les tempes tambourinantes.
S'il l'aimait ? La question plus juste était plutôt "avait-il le droit de l'aimer ?" ? Il n'était qu'un pauvre loup-garou, sans maison, sans avenir, et douze ans plus vieux par dessus le marché. Que faire ?
Il soupira profondément et retourna le parchemin qu'elle avait utilisée pour sa lettre. Il sortit de la poche de sa veste une plume et écrit les simples mots, pourtant dur, "j'ai bien reçu ton message". Il siffla et la hibou qui était resté à la fenêtre vint reprendre la lettre.
L'oiseau partit dans le ciel avec son paquetage. Remus, lui, resta là, dans cette piteuse cabane, à réfléchir... longtemps...
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Hello !
Comment allez-vous ? Moi j'ai mal à la gorge (du genre angine) et je dois me rendre à la pharmacie... pas la joie étant donné les mesures de confinement.
Bref. Avez-vous aimé ce chapitre ? La lettre de Dora ? La réaction de Remus ?
Nous sommes déjà en mai dans l'histoire, donc la bataille du ministère ne va pas tarder à arriver...
J'espère que vous avez hâte !
PaulaTena 💜
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