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13 octobre 1970

Le café était plein à craquer, les gens étaient heureux, ils fêtaient la fin de la guerre, le sourire aux lèvres, les yeux rieurs. Les rues étaient colorées, bruyantes, décorées d'un puissant sentiment de liberté.

« Joyeux anniversaire, Jimin ! »

Ce dernier sentit quelque chose se glisser sur son crâne, et lorsqu'il jeta un regard dans la vitrine du café, il remarqua sur son reflet une couronne de fleurs décorant ses cheveux. Il se retourna, souriant, et remercia la jeune femme qui s'avérait être une cliente.

« Merci beaucoup ! »

Même son père ne le lui avait pas fêté. D'ailleurs, il ne l'avait pas vu de la journée et avait dû s'occuper du café, ratant l'opportunité de sortir fêter son anniversaire avec ses amis.
Jimin avait bien grandit et était devenu l'un des plus beaux garçons du quartier. Il avait ce visage qui poussait les gens à se retourner sur son passage, et il en était fier. Il avait vingt-quatre ans maintenant, et avait enfin réussit à faire publier l'un de ses écrits, qui était devenu très populaire. Si il était heureux ? Il l'était, complètement. Le monde évoluait, et il évoluait avec lui. Tant de choses avaient changées durant ces dernières années. Il n'était plus le petit garçon timide et naïf qu'il avait été, ce Jimin là avait disparu depuis bien longtemps. Aujourd'hui, tout était parfait, il aimait cette vie qu'il menait, jonglant entre le café et ses romans.

Le son d'une clochette retentit, signalant la venue d'un nouveau client. Il sourit au petit garçon qui venait de passer la porte, un grand sourire aux lèvres.

« Dis-donc, tu as grandit !
- Tu as vu ! Je te rattrape presque ! »

L'enfantse se plaça à côté de lui et gonfla le torse. Jimin s'abaissa à sa taille, rit doucement puis ébouriffa ses cheveux.

« Tu veux quelque chose à manger ?
- Un donut au chocolat ! Maman a dit qu'elle arrivait bientôt, elle te donnera l'argent. »

La clochette retentit une nouvelle fois.

« J'arrive, j'arrive ! s'exclama le brun en attrapant le fameux donut au chocolat pour le donner au petit. Ne t'en fais pas, c'est cadeau.
- Chouette ! Merci Jimin ! »

Jimin sourit puis releva les yeux vers la porte d'entrée. Son visage se figea, son souffle se coupa. L'homme se tenait debout, s'appuyant sur sa jambe gauche, comme si sa jambe droite était bien trop faible pour supporter son poid. Un pansement se trouvait sur le coin de ses lèvres et une cicatrice traversait sa pommette. Ses regard était fixé sur Jimin, un regard que ce dernier cru ne plus jamais revoir.
Semblant reprendre ses esprits, Jimin contourna le comptoir et s'avança vers le nouveau venu dont les larmes remplissaient dorénavant ses yeux, comme si voir le jeune homme lui avait fait prendre conscience de toute l'horreur qu'il avait vécues durant ces sept années. Doucement, Jimin l'entoura de ses bras, le souffle court, avant d'enfouir son visage dans son cou, espérant silencieusement qu'il ne s'agissait pas d'un rêve.
Et c'est lorsqu'une faible odeur de vanille caressa ses sens, qu'un sanglot éclata alors dans sa gorge, et qu'il resserra son étreinte sur le garçon.

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