Léa était une fille plutôt discrète. Elle n'avait pas beaucoup d'amis à l'école, et ça ne la dérangeait pas trop, enfin... c'est ce qu'elle disait. La vérité, c'est qu'elle se sentait souvent seule, même dans les couloirs pleins de rires et de cris. À la maison, ce n'était pas mieux : ses parents travaillaient tout le temps, et elle passait ses journées à écouter de la musique ou à dessiner dans sa chambre. C'est le problème d'être enfant unique, on n'a personne avec qui jouer...

Un jour, après une journée particulièrement nulle (comme souvent), Léa décida d'aller explorer la forêt derrière chez elle. C'était un endroit qu'elle adorait, même si elle savait que ses parents ne voulaient pas qu'elle y aille seule. Mais ce soir-là, elle s'en fichait. Elle avait juste besoin d'air, de calme, loin de tout le monde.

La forêt était immense, avec des arbres si hauts qu'ils semblaient toucher le ciel. Elle aimait marcher sur le tapis de feuilles mortes, entendre le bruit de ses pas et le chant des oiseaux. Ça la calmait, lui donnait l'impression d'être ailleurs, dans un monde à elle.

En marchant, elle tomba sur une clairière qu'elle n'avait jamais vue avant. Au milieu, il y avait un vieux puits en pierre, entouré de mousse et de fleurs sauvages. Léa s'approcha, intriguée. Elle se pencha pour regarder à l'intérieur, mais tout ce qu'elle vit, c'était de l'obscurité. Elle jeta un caillou, mais aucun bruit ne remonta. Ça lui donna un frisson.

Le soleil commençait à se coucher, et l'air devenait de plus en plus frais. Mais Léa n'avait pas envie de rentrer. Elle s'assit près du puits, serrant ses genoux contre sa poitrine, et regarda le ciel se teinter de rose et de violet. Elle pensait à plein de choses : à l'école, où personne ne semblait jamais la remarquer, à la maison, où ses parents ne posaient jamais vraiment de questions, et même à la forêt, où tout semblait vivant, sauf elle.

"Et si je disparaissais ?" murmura-t-elle, juste pour voir ce que ça faisait de le dire à voix haute. Mais personne ne répondit, bien sûr.

La nuit tomba, et Léa se sentit de plus en plus fatiguée. Elle ferma les yeux, se disant qu'elle allait juste se reposer un peu avant de rentrer. Mais elle ne se réveilla jamais.

Le lendemain, les villageois retrouvèrent son sac près du puits, mais Léa, elle, avait disparu. Certains disaient qu'elle était tombée dedans, d'autres qu'elle s'était enfuie quelque part, mais personne ne savait vraiment. La forêt garda son secret, et le puits aussi.

Depuis ce jour, les enfants du village disent qu'ils entendent parfois une voix dans la clairière, un murmure qui semble venir du fond du puits, comme un dernier appel à l'aide. Mais personne n'ose s'approcher assez pour écouter.