10. 𝑆𝑜𝑙𝑖𝑡𝑢𝑑𝑒
Lorsqu'il rentra, beaucoup plus tard que prévu car il avait été forcé par son ami à l'accompagner dans un bar afin que ce dernier soulage sa déception et crache son venin sur la fiancée qui lui avait « volé » son futur amant, il trouva l'appartement vide.
Surpris, il se dépêcha de brancher son portable qui s'était déchargé des heures plus tôt juste après qu'il lui avait envoyé un message pour prévenir de son retard.
Il regarda et lut son dernier message, simple et concis : ne m'attends pas.
Une colère sourde l'envahit mais il réussit tant bien que mal à la contrôler, balança son téléphone sur le canapé où il s'éteignit.
Il rangea ses tartelettes dans son réfrigérateur, se prépara un café bien fort puis alla remplir sa baignoire.
Un bain bien chaud et mousseux lui ferait le plus grand bien et lui permettra de calmer ses nerfs.
Petit à petit, il se laissa bercer par la musique ambiante qu'il avait mise au préalable, et, les sels de bain faisant effet, décontractant ses muscles, il se laissa totalement aller dans une douce torpeur...
Il se sentait léger comme l'air, tous ses soucis envolés, il ne voulait plus penser à rien, à lui, à son cœur, à ce petit coin de son être qui voulait le faire entrevoir ce monde sombre auquel il avait réussi à s'échapper des années plus tôt. Pourtant, ce côté obscur de son être qu'il pensait avoir effacé, lui faisait face, lui souriant de cet air mesquin, paraissant être omniscient et connaissant à l'avance cette fin qu'il repoussait de toutes ses forces. Puis, il se rapprocha de lui, tel un félin sur sa proie et lui enserra la gorge. Il se débattait, il voulait le fuir et rester dans son monde utopique et doux, pourtant, il étouffait, il n'arrivait plus à respirer... Puis, une main lui fut tendue, une main douce et rugueuse en même temps, aussi solide que de la pierre mais aussi tendre que du marshmallow... c'était cette image de friandise qui lui était venu à l'esprit.
Alors, sans hésiter, il prit la main tendue qui le tira à elle, et il resta béat lorsque le visage de son sauveur apparut.
Stoïque, il resta figé à observer son propre reflet. Il avait été son propre sauveur... Ce Jimin entier qu'il n'était plus depuis longtemps. Et il lui souriait, lui ouvrant les bras.
Lassé, il s'y réfugia et se laissa bercer dans ses bras réconfortants, se noyant dans la douceur de leur étreinte. Lentement, il se laissait porter vers des rivages inconnus et pourtant si familiers.
Au loin, il entendait une sorte de berceuse... une douce berceuse d'une voix qui ne lui était pas inconnue. Il se concentra pour mieux l'entendre et l'écouter. Elle semblait prononcer son prénom...
Jimin... Jimin...
Il tendit la main vers elle, attiré tels les argonautes par les sirènes, pris dans cette tempête d'émotions.
Jimin... Jimin...
Oui, il voguait vers elle...
- JIMIN !!! hurla de plus bel le jeune homme qui continuait son massage cardiaque quand ce dernier se mit à tousser et cracher de l'eau. Putain, tu m'as fait une de ces peurs !! continua-t-il. Mais qu'est-ce qui t'a pris !? maugréa-t-il, les larmes aux yeux en passant sa main sur les cheveux mouillés du brun afin de lui dégager le visage. J'ai cru que je t'avais perdu...
Jimin regarda son compagnon, perdu, ne comprenant pas ses larmes et ce qu'il s'était passé avant d'observer la pièce, puis à nouveau son ami trempé, puis lui tout autant et nu, tous deux sur le sol... L'esprit encore brumeux, il tendit la main vers le visage du jeune homme et lui essuya une larme de son pouce.
- T-tae- ?! chuchota-t-il. Il comprit finalement qu'il avait dû s'endormir dans son bain.
- Je... J'ai vraiment eu la peur de ma vie Chim...
- Mm... Je suis désolé de t'avoir inquiété, sourit tendrement Jimin. Jamais je ne t'abandonnerais tu sais... reprit-il avant de poser ses lèvres sur celles de son petit ami qui le serra de toutes ses forces dans ses bras. Puis, ce dernier l'enveloppa dans une énorme serviette et l'emporta avec lui dans leur chambre...
...
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top