05. 𝑃𝑟𝑜𝑚𝑒𝑠𝑠𝑒
Le corps parcourut de frissons, il soupirait de plaisir sous les caresses des lèvres de cette bouche exquise qui lui martelait son cou de baisers de plus en plus passionnés, et qui finit par lui mordiller sa peau, qui serait sûrement marquée après cette effusion d'excitation, puis, elle repartit de ses baisers, alternés de légers coups de sa douce muqueuse humide, retraçant les contours de son tatouage qui partait de sa clavicule jusqu'à son sein droit.
Ses doigts agrippés au drap, il se cambra quand sa petite excroissance fut ensuite capturée par des dents vicieuses qui le titillèrent jusqu'à ce qu'elle durcisse à le faire souffrir de plaisir.
Il ne se demandait même plus comment ils en étaient arrivés là, il voulait seulement profiter de cet instant inespéré, presque hors du temps.
Jamais il n'aurait pu imaginer, même dans ses rêves les plus fous, que cela arriverait aussi simplement et que ce serait si... divin !
Ses mains sur son corps, ses lèvres lui brûlant la peau de ses doux baisers, de son corps tout contre le sien, le marquant à jamais.
Oui, cela semblait si irréel, et pourtant...
Brusquement, son esprit se liquéfia et il ne put plus penser à rien lorsque des lèvres l'emprisonnèrent avec une douce avidité.
Plus rien n'exista quand, enfin ils ne firent qu'un et qu'il se laissa porter par le flot tel un bateau se laissant voguer au gré d'une tempête déchainée.
Un miracle avait eu lieu.
Son roi était enfin à lui et lui, il lui appartenait enfin, corps et âme.
Ce fut comme si le soleil balayait d'un coup tous les nuages qui avaient recouvert le ciel de sa vie ces dernières années. Il était enfin comblé, il était enfin repu de ce manque qui le brisait depuis tant de temps, de cette carence qu'il n'avait jusqu'à maintenant été capable d'assouvir et qu'il pensait que jamais elle ne le serait.
Alors, il profitait, il savourait enfin ce festin inespéré, quitte à en exploser.
Pourtant, il savait.
Il savait que tout de ce merveilleux moment était dû à l'alcool et il en avait lâchement et égoïstement profité.
...
Il l'avait fait boire pour qu'il puisse oublier sa douleur mais il n'aurait jamais pensé que cela les aurait emmenés à ce point de non-retour.
Il avait craqué.
Tout simplement.
Il avait flanché face au magnifique visage et à ce regard rempli de désespoir de celui qui faisait vibrer son cœur depuis des années.
Il avait perdu pied face à ses lèvres qui le tentaient depuis si longtemps, et ce visage à quelques centimètres du sien, rajoutant son souffle aux effluves d'alcool... Comment aurait-il pu résister alors que lui-même n'avait pas tous ses neurones ?
Alors, il avait osé, quitte à tout perdre, mais espérant secrètement et par mauvaise foi, mettre tout sur leur taux d'alcool.
Ce fut ce sourire ravageur la cause de toute cette descente aux enfers, son cœur avait définitivement flanché et ses lèvres avaient agrippées avec un courage suicidaire à celles qui lui faisaient tant envie... juste là... à quelques millimètres encore.
Il avait ensuite attendu le verdict, le cœur battant, mais, seules d'autres lèvres s'étaient à leur tour ruées sur les siennes, tandis que des bras, passés autour de son cou, l'agrippaient presque avec désespoir.
D'abord surpris, il s'était ensuite laissé aller quelques minutes avant que la peur lui serre à nouveau le cœur, le figeant et le refaisant reprendre le peu d'esprit qu'il lui restait miraculeusement encore. Il avait donc repoussé à contre cœur son "ami" et l'avait regardé avec surprise et crainte, complètement perdu face à sa réaction.
Il ne l'avait pas repoussé ! Il l'avait même encouragé !
— Je veux oublier... Fais-moi oublier... lui avait alors murmuré ce dernier, brisant en quelques secondes cette once de raison et de morale qui lui restaient encore, et avait brisé ce tabou, se ruant, tout tremblant et avec passion, sur son roi.
Il l'avait ensuite mené dans sa chambre, posé sur son lit, porté telle une précieuse princesse.
Et là, entre ces quatre murs, il avait atteint le nirvana, le paradis.
...
Tentant encore de reprendre son souffle, il savourait encore cette après-jouissance, ce plaisir qui ne semblait pas vouloir s'évaporer. Le sourire aux lèvres, il était à l'instant, l'homme le plus heureux de la terre, non, de la galaxie !
Le cœur battant encore à se rompre, il n'osait tourner la tête vers son amant, de peur de faire disparaître cette euphorie.
Pourtant, une douce caresse sur sa joue, il leva, malgré lui, le regard vers son souverain, la peur au ventre. Cependant, ce dernier le regardait avec un sourire tendre, bien que ses yeux étaient encore teintés de tristesse, puis il lui caressa la joue lentement.
— Je... commença-t-il, cherchant quoi dire.
— Chuuutt... Dormons, on aura tout le temps demain...
— Hm.
— Viens.
Et sans hésiter, il se blottit dans les bras de celui qui avait fait de lui à son tour un roi...
[...]
C'est avec appréhension qu'il ouvrit les yeux le lendemain matin, craignant d'avoir perdu pour de bon sa place dans le royaume, d'en être définitivement déchu. Néanmoins, cela avait été un moment inoubliable, et il ne regrettait rien.
Un léger souffle sur son torse dénudé, une petite caresse sur sa peau, et il baissa son regard vers la magnifique petite bouille qui s'éveillait à son tour.
— Aaah... J'ai un horrible mal de tête... l'alcool c'est du poison... maugréa ce dernier.
— C'est vrai qu'on a beaucoup bu... Désolé.
— Pourquoi ?
— Ben, c'était mon idée.
— J'étais aussi partant, selon ce dont je me rappelle.
— Tu... tu te souviens de ce qui s'est passé hier soir ? osa Jimin, se lançant avec courage aux enfers, prêt à saigner de cœur et de corps.
— Jimin... Je suis nu comme un ver et toi aussi... Je le sens très bien... murmura le décoloré faisant rougir son ami. Donc, si je ne me rappelais rien, je crois que je l'aurai deviné malgré tout.
— Je... je suis désolé ! s'écria Jimin. Pardonne-moi !
— Et pourquoi ?! Je viens de te le dire. J'étais plus que consentant et puis... c'était vraiment... agréable...
— Hein ?! dit Jimin, tombant des nus.
— Ne sois pas si surpris...
— J'ai de quoi tu ne crois pas !? Et comment ? Tu n'es pas...
— Gay ? Non mais, si c'est avec toi, ça ne me dérange pas... fit le décoloré en haussant les épaules.
— Quoi ?! s'exclama Jimin en se redressant brusquement. Qu'est-ce que tu racontes ?!
— Jimin... Tu es... Tu es mon meilleur ami, enfin maintenant, on est devenus bien plus que cela... Tu me connais par cœur, tu es toujours là pour moi, tu es beau, tu as un très beau corps, des traits assez androgynes et...
— Qu'est-ce que tu essaies de me dire ?
— Ben... Tu es assez désirable, même pour un hétéro comme moi...
— Donc tu me vois comme une fille ?!
— Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire... Raahh... c'est juste que tout cela ensemble, ajouté à ma déprime et l'alcool, à fait que l'on soit arrivés à cet extrême.
— Hmm... murmura Jimin, dubitatif.
— Avec tout cela, on ne pourra plus redevenir de simples amis du coup... pourquoi ne pas être plus...
— C'est à dire ?
— Euh... J'en ai marre de souffrir autant, de ne tomber que sur de mauvaises personnes alors que toi... qu'avec toi je sais que je ne serais pas blessé et-
— Qui te le dis ? le coupa Jimin.
— Je le sais ! Tu es mon meilleur ami ! Tu es quelqu'un de bien.
— Détrompe-toi, je suis loin d'être parfait.
— J'en doute...
— Est-ce que tu m'aimes ?
— C-comment ça ? Bien sûr que-
— Est-ce que tu serais amoureux de moi ?
— Je... hésita le décoloré
— Laisse-tomber...
— Chim...
— Je comprends, tu es perturbé et ton esprit est tout retourné avec ta séparation et tout le reste.
— Mais Jimin je-
— Non ! Je... je ne veux pas de cela !
— Tu ne veux pas de moi ? Je sais que tu es-
— Quoi ?! Tu sais ?!
— Oui.
— Depuis quand ?! demanda Jimin d'une voix blanche. Lui qui pensait avoir réussi à le lui cacher.
— Depuis un moment... quelques années. Je l'avais assez vite compris tu sais... Tes "amis" étaient toujours des garçons... dit doucement le décoloré.
— Alors c'est pour cela que tu-
— Non ! Non ! Ce n'est pas pour cela ! Je...
— Si tu savais, pourquoi n'as-tu jamais rien dit ?
— J'attendais que tu me le dises... Je... j'avoue que j'ai été en colère, et parfois jaloux...
— Oh...
— Si... si tu ne veux pas, ce n'est pas grave mais... s'il te plait, reste à mes côtés. Ne me laisse pas...
— Aaahhh... Toi alors... soupira Jimin en posant son front à celui de son amant. Je ne vais pas t'abandonner. Je resterai toujours à tes côtés...
— Toujours ? C'est une promesse ?
— Toujours ! Jusqu'à ce que tu ne veuilles plus de moi !
— Je voudrais toujours de toi Chim.
— On verra bien... murmura Jimin.
— Alors ?
— Quoi ?
— Tu veux bien de moi ?
— C'est à dire ?
— Comme... partenaire... En attendant... chuchota le décoloré.
— En attendant quoi ?
— Je n'en sais rien...
— Tss... Bon, ok... On peut toujours essayer et voir ce que ça donne...
— C'est vrai !?
— Hmm... Je veux bien essayer...
— Cependant... réfléchit le décoloré.
— Quoi ?
— Si... si... si ça ne marche pas. Si je finis par tomber amoureux de quelqu'un d'autre ? Pourras-tu...
— Alors, je te laisserai partir.
— Vraiment ? Pareil pour moi, sourit le décoloré.
— Hm...
— Je suis égoïste et lâche à te demander cela... Pardonne-moi.
— Je le suis tout autant d'accepter.
— Alors... on est un couple maintenant ?
— On dirait bien ! sourit Jimin en enlaçant tout contre lui son désormais petit ami.
Oui, il avait facilement accepté, c'était une extraordinaire aubaine.
Avec du recul, cela pouvait paraître idiot mais c'était une occasion inespérée et il fallait bien commencer quelque part !
Et surtout, il savait qu'il mettrait tout en œuvre pour qu'il tombe amoureux de lui et qu'il ne regarde que lui.
Jamais, il ne le laisserait partir !
...
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