Chapitre 8
Après avoir acheter un éclair au chocolat et un autre à la vanille... j'avais faim aussi. Nous avions repris notre chemin en dégustant les pâtisseries a onze heures de la matinée. Laurie se plaignait déjà du faite qu'on y sois aller a pieds plutôt qu'en voiture. Arrivant à la frontière, j'étais de plus en plus nerveuse. De ce coté du royaume, seule une petite barrière délimitait les deux cotés. Il était donc facile de traverser, mais pour les habitants il n'y avait aucun intérêt. Le vent de printemps me fit frissonner quand nous arrivâmes enfin sur les lieux. Bien que cela fasse déjà deux jours que cela s'était passé, quelques journalistes filmaient les lieux fermés au public.
Les habitants des alentours répondaient à leurs questions, ne me laissant pas la possibilité d'aller les voir. En revanche je distinguais une femme un peu plus loin, qui pleurait. Jetant un regard à Laurie qui l'avait remarqué aussi, il haussa les épaules comme pour me dire que ça ne nous couterait rien d'aller voir.
– Excusez-moi... tentai-je une fois arrivés près d'elle.
La femme releva ses yeux bruns remplis de larmes sur moi. Elle les essuya du revers de la main.
– Qu'est ce que vous voulez ? demanda elle assez sèchement.
Laurie resta derrière moi sans rien dire. Après tout, c'était à moi de parler, vu que j'avais eu l'idée de venir ici.
– On aimerait savoir si vous pleuriez pour ce qu'il s'est passé... si c'est tout autre chose, je m'en excuse.
– Je ne peux rien vous dire... allez plutôt interroger les autres...
Ne sachant pas quoi dire je jetai un regard à Laurie, lui demandant de m'aider un peu. Il vint a coté de moi et dit à la femme :
– Pourquoi vous ne pouvez rien dire ? On n'est pas des journalistes, on veux juste savoir la source de votre tristesse.
Elle baisse le regard pour se mettre à fixer ses pieds sans rien répondre. On était mal partis pour avoir une réponse. Je détaillai sa tenue ; elle était habillée simplement. Soudain, Laurie vint chuchoter à mon oreille :
– Regarde son poignet...
Exécutant ses paroles, je posai mes yeux dessus ; elle portait un bracelet qui devait couter un prix astronomique vue les pierre qui étaient dessus. Je n'avais pas besoin d'en savoir plus pour comprendre la situation. Mon frère me répugnait.
– Combien vous a-t-il donner pour votre silence ?
La femme sursauta et me regarda, surprise, avant de poser sa main sur le bracelet.
– Personne ne m'a payé..
Cela se voyait qu'elle mentait ; ses mains tremblaient et elle n'osait même pas nous regarder. Si elle savait qui j'étais, elle m'aurait surement déjà répondu, mais je détestais utiliser mon statut pour mes intérêts personnels.
– Répondez-moi, s'il vous plait, répétai-je.
– Cinq mille...
– Cinq mille ! s'exclama Laurie. Mais pourquoi une telle somme ?!
Je n'osai même pas prononcé un mot. Il avait payé cette femme pour son silence. Cela me suffisait pour faire remonter ma haine.
– Mon mari... il... est mort... en apprenant ça... Ils n'ont pas tardé à venir chez moi et m'annoncer la nouvelle... ils m'ont proposé cette somme pour passer sous silence sa mort... mais ne dites rien, je vous en supplie...
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J'avais rejoins le palais à la hâte, accompagnée de Laurie qui n'avait pas prononcer un seul mot pendant le trajet. Il fallait que je parle sérieusement avec Thésée. Il n'avait pas le droit de faire ça.
C'était contre nos valeurs.
Une fois arrivés, je pris directement le chemin de son bureau après avoir dit à Laurie que je l'appellerai quand j'aurai finit. Devant la porte, j'hésitai à toquer, je ne voulais pas le voir me prouver par tous les moyens que c'était la meilleure chose à faire. Apres avoir pris une grande inspiration, je toquai trois fois à la porte.
Quelques secondes après, la voix de mon frère se fit entendre :
– Qui est-ce ?
– Ta sœur.
Il y eut un moment de flottement, dans un silence devenu pesant. Je l'entendis prononcer un vaste "tu peux entrer". Fermant la porte derrière moi, je restai debout, face à mon frère assis au bureau qui appartenait auparavant à notre père. Thésée s'occupait de signer des papiers sans même me regarder.
– Tu me dégoutes, déclarai-je.
– Dixit celle qui a dansé avec notre premier ennemi.
– Cela n'a rien à voir ! Comment as-tu pu payé une femme pour qu'elle se taise ?
Il releva la tête vers moi, dans l'incompréhension.
– Je ne vais pas m'expliquer sur comment je le sais.
– Je ne te l'ai pas demandé. Cette femme avait besoin d'un compensation pour la mort de son mari.
– L'argent ne remplace pas l'amour ! m'énervai-je en serrant mes poings.
– Tu comprendras bien vite que l'argent peut remplacer beaucoup de choses.
J'étais triste, de voir mon frère comme ça, sans aucune humanité. Sans rien répondre, je me dirigeai vers la fenêtre du bureau qui donnait sur le jardin.
– Tu es trop ignorante pour te rendre compte de la nécessité de mes actes.
– Je préfère être ignorante que supporter tes horreurs.
Je l'entendis soupirer, puis le bruit de sa chaise m'indiqua qu'il s'était levé. Me tournant vers lui, je le regardai dans les yeux. Il n'était plus le même, cela ne faisait aucun doute. Debout face à moi, je ne pouvais que le regarder.
– Tu devrais essayer de contacter le prince de Caelfall.
Surprise, j'haussai un sourcil interrogateur. J'avais du mal à le suivre.
– Tu as toujours voulu te rendre utile au royaume, rapproche-toi de lui et renseigne-toi sur les projets de son père. Tu pourras le laisser tomber une fois que tu sauras tout.
J'entrouvris les lèvres pour dire quelque chose, mais rien ne me vint. Je venais vraiment d'entendre ce qu'il venait de prononcer ? Était-il sérieux ? Mais surtout, croyait-il que j'allais accepter ?
– Tu rigoles... n'est-ce pas ?
– Bien-sûr que non, répondit-il le plus sérieusement possible.
Me reculant légèrement je posai mon regard sur mes pieds. Il délirait totalement.
– C'est hors de question...
– Rends service au royaume, puisque tu dénigres tant mes choix. Je te promets de te faire part de toutes mes décisions si tu acceptes.
Avait-il raison ? Peut-être que si je faisais ça, il arrêterait ses idioties et on pourrait retrouver la relation qu'on avait avant. De plus, s'il me parlait de tout ce qu'il allait exécuter, je pourrais le faire changer d'avis et l'empêcher de continuer.
C'était un mal pour un bien, et puis, fréquenter Hélios n'allait pas être si compliqué... du moins c'est ce que je croyais.
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