Chapitre 30
La mort avait une étrange odeur de poussière et de renfermé.
Elle avait aussi le parfum de mon frère, cette odeur rassurante que j'avais fini par haïr.
Mais étais-je vraiment morte ?
J'avais mal partout, une fois mort on ne souffrais plus... Si ?
Une toux attaqua mes bronches, m'arrachant une atroce douleur. Lentement j'ouvris les yeux, j'avais beau voir flou je distinguai tout de même la personne qui me tenait dans ses bras : Thésée.
Je voulais me redresser mais chacun de mes gestes se révélait plus douloureux les uns que les autres.
– Doucement... ne bouge pas, me dit-il.
Sa voix, elle m'avait manquée, douce et forte à la fois. Je voulais refermer les yeux et sombrer contre lui. Oublier la douleur.
Mais je me forçais à rester éveillée. Mon chemisier me collait à la peau à cause de la sueur, malgré ça j'étais à l'aise dans les bras de mon frère, je ne voulais pas m'en détacher. Mon corps entier m'hurlait de dormir, mais je voulais comprendre.
– Où est-on...? réussis-je à articuler, bien que ma voix semblait bien plus rauque que d'habitude.
– En prison, répondit une autre voix féminine cette fois.
En tournant ma tête vers la voix, je fus surprise de voir la duchesse de Nether. Elle ne portait pas de belle robe cette fois, ses cheveux était beaux mais mal coiffés et son expression inspirait la haine. Les bras croisés, elle toisait les barreaux de la cage dans laquelle on était.
– J'avais bien remarqué... mais où, exactement ?
– Caelfall.
Dans la voix de mon frère, ce simple nom semblait être une insulte. Et pour une fois je ne pouvait pas lui en vouloir. Je n'arrivais toujours pas a comprendre ce qu'on faisait tous ici, jamais Thésée n'aurait volontairement poser les pieds à Caelfall.
– Comment... et pourquoi...
Je ne pus même pas finir ma phrase que je fus prise d'une nouvelle toux, m'arrachant de nouveau les cordes vocales. Mon frère posa un regard inquiet sur moi, ça faisait longtemps que je ne l'avais pas vu comme il était avant, et ça m'avait manqué.
– J'avais raison depuis le début... on ne pouvait pas faire confiance à ce nouveau prince sortit de nul part.
Hélios. Il parlait de Hélios. Je ne voulais pas y croire, pourtant c'étaient ses doigts sur ma nuque, son royaume.
– Le prince sortit de nul par ? Je ne sais pas comment je dois le prendre, répéta une voix que je ne connaissais que trop bien.
Mon regard se posa sur lui, sa mâchoire, ses lèvres qui m'avait embrassées avec tant de passion, ses mains et ses gestes, tout sauf ses yeux, je refusais de plonger mon regard dans le siens car je savais pertinemment que lui me regardait. Il était de l'autre coté des barreaux.
– Pourquoi..., murmurai-je assez fort pour qu'il puisse m'entendre.
– Pourquoi ? Acantha après tout ce que je t'ai dit sur moi, tu me demande pourquoi ? Tu n'as pas une seule idée de ce que cela fait de perdre la personne qui comptait le plus pour toi, pour la simple raison que le roi n'avait aucune intention à prêter à la femme qui a mis au monde un héritier ! Regarder la vieille télé et entendre sa mère insulter son père, être considérer comme un bâtard aux yeux du monde. Tu n'a aucune idée de ce que ça fait Acantha, aucune.
Bien que ses paroles dégoulinent de haine, j'avais la vue brumeuse mais je voyais qu'il se retenait de pleurer.
Et je n'avais rien à dire, il avait raison. Mes parents étaient mort eux aussi, mais j'avais été préparée les médecins nous l'avaient dit. J'ai vécu ignorée mais aimée. J'avais eu cette vie dont chaque fille aurait rêvé. "Je ne considère pas le roi comme mon père": il me l'avait dit.
– Tu voulais les livres.... tu connaissais leurs existence, dis-je tout bas.
Thésée ne semblait pas comprendre un traitre mot de ce que je racontais. Il n'avais aucune idée de l'existence des pouvoirs.
Subitement, je compris pourquoi il avait voulut aller à Nether avant Eddilas.
– Tu as le livre d'Eddilas, depuis le début.
– Mais c'est pas possible il n'a jamais été à..., commença Laurie, qui regardait lui aussi Hélios.
– Le bal, le coupai-je . Tu était là, au bal, notre première rencontre avant qu'on sache qui tu étais. Et je t'ai emmené à la bibliothèque..
– Puis le sommeil t'a rattrapée, tu m'as facilitée la tâche, Acantha plus que ce que tu ne peux imaginer, tu voulais trouver les livres pour "éviter qu'ils ne tombent entre de mauvaises mains" alors je t'ai suivie. Je n'ai fait que suivre ton chemin. Le reste n'était que du bonus.
Cette fois, mon regard se posa dans le siens et malgré la douleur que ma gorge me procurait par sa faute, je dis :
– Le reste ? Jouer avec mes sentiments, me faire croire en ton amour, tu considérais tout ça comme du bonus ?
– Je ne t'ai jamais menti sur mes sentiments.
La haine pulsait dans mes veines, il ne pouvait pas me dire qu'il m'aimait, pas après ça. Il n'avait pas le droit. Les bras de mon frère devenait de plus en plus pesant autour de moi. Ils me rappelaient à quel point je m'étais enfermée seule. Tout ça était de ma faute.
" Vous devriez faire plus attention a ceux à qui vous confiez vos sentiments... "
– Vous ne pouvez pas nous garder là ! Le peuple... vous ne pouvez pas..., articulai-je.
– Je ne vais pas vous laisser là, aucun de nous ne restera là. Le monde a besoin de changement... et ce changement mérite des sacrifices.
Je ne comprenais pas où il voulait en venir, j'étais toujours atterrée et fatiguée, pourtant je trouvai la force de me lever et de m'approcher des barreaux, m'approcher de lui.
– Où voulez vous en venir...
– Il faut tourner une page, et pour cela, il faut mettre fin à tout ce qui détruit la liberté du peuple. Détruire la force de nos royaumes.
Nos pouvoirs, pas que les pouvoirs politiques et tertiaires... il voulait mettre fin au pouvoir de ..... . Il voulait un nouveau monde. Je regardais mon frère, Laurie, ainsi que Maïa, le roi et la reine. Ils ne comprenaient pas, mais ce fut quand le souffle de l'explosion nous frappa qu'ils comprirent.
– Une bombe..., soufflai-je comme dernier mot.
Tourner une page pour en écrire une nouvelle, c'est alors que j'attrapai sa main avant que la mort me frappe, brûlante mais violente. La mort fut brève, mais malgré la courte vie que j'avais eu, son contact m'offrît l'éternité.
Malgré tout je ne lui en voulais pas, c'était une mort stratégique. Une stratégie qui aiderait tout ceux qui ont souffert par nos fautes.
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