Chapitre 24
Le plat qui nous avait été servi était constitué d'un mélange de pâte colorée ainsi qu'une côte d'agneau que je ne me sentais pas de manger seule. D'un regard circulaire, je balayai la salle. Je n'aurais jamais cru me retrouver ici, les gens mangeaient de bon cœur et parlaient de tout et de rien.
Je pris les couverts pour attaquer le plat bien garni qui m'avait été servi. Après avoir pris une bouchée, je ne pus qu'affirmer que c'était délicieux ; le père de Laurie avait de quoi être jaloux. A côté de moi, notre chauffeur avait déjà bien entamé son assiette.
— Comment trouvez-vous le repas ? me demanda Hélios.
— C'est.. délicieux, avouai-je en lui souriant.
Après le plat, l'homme nous avait donné nos clés de chambre ; Laurie était fatigué, il avait instantanément rejoint la sienne. Le chauffeur nous salua a son tours avant de rejoindre la sienne. A vrai dire, je n'étais pas fatiguée. Même si la journée avait été éprouvante, je ressentais une certaine excitation à l'idée de ce nouvel environnement que je n'aurais jamais côtoyé de mon plein gré. Hélios était resté pour discuter avec les gens présents, je ne l'avais jamais vu aussi heureux.
J'avais quand même rejoins ma chambre pour y jeter un œil. Un petit lit meublait la pièce peu éclairée, le sol était en bois, à l'instar des murs. J'y trouvais une ambiance agréable, même si la salle de bain se résumait à un lavabo et des toilettes. Je me demandais bien où les gens étaient censés se laver. Le manque de modernité de cette pièce me rappelait à quel point la vie des habitant n'avait rien à voir avec celle de la famille royale.
Je m'assis sur le lit en poussant un long soupir. J'avais peur de la réaction de mon frère en apprenant que j'étais partie du château, peur des dégâts que nous avions pu engendrer, et peur du pouvoir que l'on venait de confier à Laurie.
Quelqu'un toqua à la porte alors que j'étais perdue dans mes pensées, en ouvrant je fus surprise de trouver Hélios sur le pallier.
— J'espérais que vous ne dormiez pas encore.
Je rougis et répondis :
— Dur de trouver le sommeil, après tout ce qui vient de se passer.
Il acquiesça et regarda la chambre derrière moi.
— Je comptais retourner un peu en bas... histoire de profiter de tout ce qui s'y trouve. Ils m'avaient manqués, avoua-t-il.
Je hochai doucement la tête, ne voyant pas vraiment en quoi cela me concernait. Peut être voulait il simplement me mettre au courant.
— Vous voulez m'accompagner ?
Surprise par sa demande, je me fis la refléxion que de toute manière, le sommeil n'allait pas venir de si tôt, aussi répondis-je :
— Avec plaisir, tant que personne ne me force a boire... du rhum.
Il lâcha un léger rire et me mena au rez de chaussée, où l'ambiance était toujours la même, joyeuse et vivante.
— Que diriez-vous de danser ? proposa-t-il tandis que je m'apprêtais à rejoindre une table vide.
Mon regard se posa sur les quelques personnes qui dansaient sur la musique entraînante, je n'avais aucun problème avec la danse mais je devais avouer que je n'avais appris que les danses que l'on faisait lors des bals. Or, celles de cette taverne n'avaient rien à voir. Les gens rigolaient, tournaient et sautaient. Ils étaient libres.
— Je... oui, d'accord, acceptai-je en prenant la main, non sans quelques réticences, que Hélios me tendait.
Je le suivit au milieu des gens qui nous regardaient sans vraiment faire attention à qui nous étions. Pourtant ils savaient tous qui était Hélios, mais étonnement cela semblait n'être qu'un détail.
Je ne savais pas si c'était l'effet du rhum ou de la musique enivrante, mais je me mis à danser en souriant. Je ris quand Hélios me fit tourner, j'étais au paradis c'était tout ce que j'avais toujours voulu. Vivre. Sans protocole ni obligation, vivre comme je le voulais.
Les pas se firent soudain plus joyeux, tout comme la musique, tout paraissait plus facile ici. Mon corps se mouvait au rythme de la musique, oubliant qu'au château, je n'avais jamais dansé comme ça, omettant tout ce qui me tourmentait. Soudain, je me retrouvais contre lui ; Hélios. Son torse était chaud et son sourire rayonnant, ses cheveux tombaient en bataille sur son front alors qu'il reprenait son souffle, les danseurs à coté de nous ne cessaient de se mouvoir, mais nous avions pourtant l'impression d'être seuls, lui et moi. Son regard me détailla longuement puis il descendit sur mes lèvres. Je m'apprêtais à dire quelque chose, mais la chaleur de ses lèvres contre les miennes m'en empêcha. Mon cœur rata un battement. Ne sachant pas quoi faire, je restai contre lui, savourant ce contact. Ses lèvres étaient douces et chaudes, et quand sa main brûlante vint se poser sur ma joue, je me décidai à prolonger ce baiser. Il souriait, et moi aussi.
Quelques secondes plus tard, ses lèvres se détachèrent des miennes, je voulais qu'il reprenne, que ses lèvres soient de nouveau contre les miennes je voulais sentir leur chaleur et partager nos souffles.
— Acantha..., souffla-t-il.
Mon corps entier en frissonna.
— On n'aurait pas dû..., répondis-je en reprenant mes esprit. Je pense que je vais retourner à ma chambre... bonne nuit, Hélios.
Sans attendre de réponse je rejoignis l'étage à toute vitesse, le rouge me montant au joue. On ne pouvais pas et il le savait aussi bien que moi. Nous n'étions pas là pour ça, il y avait plus urgent à régler, et je refusais de me laisser aller à une histoire sans issue.
Une fois dans ma chambre, je m'écroulai sur mon lit, je me détestais d'avoir prolongé ce baiser, je me détestais de m'être laissée prendre par les sentiments. Alors que je retirais mes vêtements, j'essayais de penser à autre chose, mais aucune autre pensée n'était heureuse ; je pensais à Laurie dans la chambre d'à coté, pendant quelques secondes l'idée d'aller le voir et de tout lui dire me traversa l'esprit; mais je me ravisai, plongeant dans les draps bien moins doux que ceux de mon lit au palais. Mon corps était encore transpirant après avoir danser et le bas de mon ventre brûlant des baiser d'Hélios. Pourtant, malgré mes tourments causés par cette journée chargée, le sommeil ne tarda pas à venir, apaisant peu à peu mon corps et mon esprit chamboulé.
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