Chapitre 17

L'heure qui suivi n'avais pas été très intéressante, le banquet avait duré quelques heures, laissant le loisir à Laurie et moi de nous promener dans le château. Je n'y avais pas encore trouver mes marques, mais je savais me repérer un minimum, permettant de ne pas me perdre dans les couloirs aux faibles lumières, d'ailleurs Laurie se plaignait de ce trop peu de lumière, il avait pris l'habitude des fenêtres ouvertes du palais d'Eddilas et des lustres qui éclairaient les couloirs.
Mais encore une fois, j'avais du mal à penser à autre chose qu'au prince. Hélios était omniprésent dans mes pensées, et je ne parlais pas de notre attirance physique... inexistante... mais plutôt de son pouvoir. Enfin, j'essayais de me persuader que c'était mon seul point d'intérêt le concernant.
Mon téléphone se mit alors à vibrer dans ma poche, suscitant l'attention de Laurie qui réagit plus vite que moi et l'attrapa d'un seul geste.

- Ton frère, dit-il en me donnant mon téléphone.

Étonnée qu'il m'appelle, je décrochai en posant le téléphone contre mon oreille, sa voix si familière devenue presque froide me rappelait qu'il n'était plus le même, Thésée avait changé et je ne pouvais rien y faire.

–  Acantha .

Comment pouvait-il me parler sur ce ton, sans même une formule de politesse telle que « comment vas-tu » ou « tu me manques ».

–  Thésée, que me vaut cet appel ? répondis-je avec la voix la plus impassible possible.

–  J'ai appris que le prince allait épouser la comtesse de Porta. Tu étais au courant ?

Évidemment il était déjà au courant, des centaines de correspondants avait déjà dû lui annoncer la nouvelle, et ce juste après la déclaration.

–  On dirait que les nouvelles vont vite, et non apparemment seule la famille des concernés avait été informée, soupirais-je doucement en repensant au visage de la jeune comtesse et d'Hélios.

Derrière le téléphone, je l'entendis ruminer une phrase que je ne parvenais malgré mes efforts pas à déchiffrer.

–  Mais malgré ça ce n'est pas ce qui affole les réseaux.

–  Quoi donc alors ?

– Il parfait qu'on vous aurais vu, le prince et toi, sortir du banquet juste après l'annonce, je ne précise pas les clichés amateurs qui tournent vous montrant côte à côte les mains liées.

Poussant un soupir, je me souvins des quelques personnes qui étaient munies de leurs téléphones, bien sur mon geste pourtant insignifiant ne leur avaient pas échappé. À côté de moi Laurie me regardait sans entendre ma discussion.

–  D'après l'article je cite « l'affection que porte le prince de Caelfall à la princesse d'Eddilas semble prouvée, malgré la récente annonce de ses fiançailles avec la comtesse de Porta, la princesse semble susciter bien plus d'intérêts aux yeux du prince ».

Écoutant avec attention mon frère, je regrettais déjà chacun de mes faits et gestes, ayant toujours été discrète je n'avais pas l'habitude de ce genre de ragot. Encore moins concernant une amourette avec un ennemi. Enfin Hélios n'était pas un ennemi seulement un ami avec qui je partageais le secret de son pouvoir.

–  Je ne comprend pas pourquoi ils en font autant... Hélios est un simple ami.

–  Le prince Hélios n'est pas un simple ami Acantha. Il débarque du jour au lendemain, juste après s'être invité à notre bal. C'est un Caelfall, un ennemi, rien de plus. Qu'il te porte de l'affection ne définit en aucun cas son statut « d'ami », crois-moi mais le fait que vous soyez si proches donne matière aux médias.

Je savais qu'il avait raison, Thésée avait beau avoir un raisonnement pessimiste, il réfléchissait. Mais il ne savait rien de ce qui me liait tant au prince et je ne comptais pas l'en informer. Peu importe que les médias s'intéressent à cette histoire d'amour inexistante entre Hélios et moi, tant qu'ils ignorent tout de son pouvoir je ne m'inquiète pas.

–  Tu m'a appelé juste pour ça ? demandais je.

–  Tu n'as récolté aucune information j'imagine ?

–  Non effectivement, bonne journée Thésée. Oh et, il n'y a rien entre Hélios et moi, dis-je en raccrochant sans même attendre sa réponse.

Je savais que ma phrase était un mensonge, mais je refusais de me dire que mon frère avait raison, bien sûr que Hélios jouait l'intéressé et que je ne faisais rien pour l'en empêcher.
Laurie haussa un sourcil.

–  Votre relation ne s'arrange pas, à ce que je vois.

–  Aucun de nous n'essaye de l'améliorer... c'est voué à l'échec.

Il ne répondit rien en nous reprîmes notre chemin, avant de passer devant la salle de bal que j'avais vu à mon arrivée. Je fus étonnée d'y entendre de la musique, les invités n'étaient pas partis, ils avaient simplement changer de salle.
Sans même laisser le temps à Laurie de dire quoi que ce soit, je rejoignis la salle en sa compagnie. Trop occupés à danser ou à parler, les gens ne nous prêtèrent que peu d'importance, à mon plus grand soulagement. Mon regard parcourut la salle à la recherche de ses yeux océans.
J'avais à lui parler.
Il était au fond de la salle, adossé au mur, il ne souriait pas, au contraire, il semblait concentré.
Laissant Laurie je me frayais un chemin entre les valses auxquelles les gens se livraient. Une fois en face de lui, il sembla enfin me remarquer.

–  Vous m'accorder cette danse ? demandais- je en lui tendant mon bras.

Il haussa un sourcil et sans rien dire, il le prit avant que je ne l'emmène au milieu de la salle. Je sentais déjà que les regards s'étaient posés sur nous. Après tout c'était ce qu'ils voulaient voir alors autant leur offrir ce qu'ils désiraient.
Hélios posa sa main sur ma taille pendant que la mienne vint se poser sur son épaule.

–  Où avez-vous appris à danser ? Je pensais que vous viviez en ville.

–  Ma mère aimait la danse, dit-il.

Hochant, la tête je regardai son visage pour éviter de voir le regard des autres.

–  La comtesse de Porta est très belle, finis-je par dire.

Je sentis la chaleur de sa main sur ma taille s'accentuer.

–  Elle aurait très bien pu être laide que cela n'aurais rien changé, je ne veux pas me marier et encore moins avec une fille que je ne connais pas. Mon père n'a même pas voulu parler avec moi après ton départ.

–  Je comprends... Je suis sincèrement désolée.

–  Je rêve ou vous venez d'avoir de la pitié pour moi ? demanda-t-il sans s'empêcher d'esquisser un sourire.

Décidément, il n'allait pas changer. Hélios restait le même et j'avais tord de penser le contraire.

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