Chapitre 15

Il portait un costume similaire à celui que Hélios avait, en revanche sa veste était ornée d'un bon nombre de médailles. Il me toisa de son regard sombre. J'avais beaucoup de mal à voir la ressemblance avec Hélios hormis ses cheveux foncés. Le regard du roi était bien plus sombre .
Faisant une révérence, je vis Danaé et Laurie faire de même.

–  Je regrettais de ne pas vous avoir croisé plus tôt, il faut dire que je suis plutôt occupé en ce moment.

Sans savoir pourquoi, cette phrase était pleine de sous entendu. Il ne regardait même pas mon ami ou Danaé.

–  Assez occupé pour ne pas me prévenir de sa venue... marmonna la reine.

–  C'est une décision de dernière minute, expliquai-je.

–  Cela ne change rien au fait que je ne me sens plus chez moi, entre le fils prodigue et... elle, lâcha-t-elle avec dédain sans même me prêter attention.

Ne sachant pas quoi répondre et essayant de calmer la rage qui pulsait dans mes veines, je me contentai de détailler la robe de la reine ; personne ne pouvais passer à côté vue sa taille et les sublimes dorures qui la brodaient. Elle était sublime, une beauté froide qui détestait Eddilas, comme toutes les personnes ici.

–  J'espère que vous n'avez pas eu de problème d'installation, reprit le roi en ignorant les paroles de la reine.

Furieuse, elle s'en alla voir un groupe de personne habillé de manière aussi sophistiquée qu'elle, qui paressait juger chaque personne qui passait.

–  Non, tout s'est bien passé, merci beaucoup pour votre accueil, répondis-je en souriant au roi, ignorant le départ de la reine .

Il ne me rendit pas mon sourire, sans grand étonnement, avant de rejoindre sa femme.
           
                               ꧁꧂

Après quelques minutes, nous avions été appelés à venir à table. J'avais eu le  temps d'identifier quelques familles. La plupart n'étaient pas des amis d'Eddilas. J'eus une pensée pour Thésée, mais il devait surement se débrouiller très bien sans moi, après tout j'étais devenue une inconnue à ses yeux.

J'avais été assignée à la table d'honneur, où se trouvaient le roi et la reine ainsi que leurs enfants. Sans grande surprise je me retrouvai à coté d'Hélios. En revanche, Danaé et Laurie devaient rester avec les invités. Je regrettais de ne pas être à coté d'eux. Mais j'avais bien peur que même si j'essayais de négocier, cela n'y changerait rien, j'étais une princesse et Laurie un simple ami, quant à Danaé elle n'était même pas censée manger avec nous. Les invités prenaient place petit à petit sur le table qui formaient un U parfait. Une fois tout le monde assis, Hélios se pencha vers moi en me chuchotant :

–  Les banquet sont-ils toujours comme ça ? Je veux dire... aussi bornés... Un peu comme vous à notre première rencontre.

Lâchant un léger rire et ne relevant pas son pic, je balayai les tables du regard. Seules quelques personnes regardaient leurs téléphones, mais la plupart paraissaient bien plus intéressées par l'objet de ce banquet qui n'était autre que Hélios .

–  Je trouve que pour un banquet, les gens sont plutôt agréables, répondis-je avec un sourire.

J'ignorai en plus possible les regards indiscrets qui se posaient sur moi, tous ceux qui étaient présents ici ne soutenaient pas Eddilas. J'étais comme un mouton dans une meute de loup.

Reposant mon regard sur lui, je lui souris gentiment.

–  Et puis... ils sont tous là pour vous.

Hélios haussa les épaule d'un geste nonchalant. Je savais bien qu'il se fichait de savoir que ses gens étaient là pour lui. Je remarquai qu'il tripotait nerveusement ses mains, il en avait peur ou peut-être était-il juste nerveux.

Je ne compris pas tout de suite mon geste, mais je venais de prendre sa main dans la mienne, espérant le calmer, sa main était chaude mais pas brulante. Il me jeta un regard remplit d'une émotion que je n'arrivais pas à décrire. Je sentis aussi le regard de son père, pesant, froid.

Hélios lâcha ma main en remarquant à son tour l'attention qu'on nous portait.

Satisfait, le roi détourna le regard et se leva d'un mouvement parfait. L'attention de tout les invités fut instantanément posée sur lui, mettant un terme au brouhaha ambiant. Mon frère avait encore beaucoup à apprendre avant  de devenir aussi... parfait que le roi de Caelfall. Je remarquai que le seul regard qui n'était pas braqué sur lui était celui d'Hélios. Il se contentait de regarder l'intérieur de son verre d'eau.

–  Je vous remercie tous d'avoir accepté cette invitation. Nous avons l'honneur d'accueillir la princesse d'Eddilas.

Le roi me désigna d'un geste vaste, je souris légèrement, gênée. Plusieurs murmure se firent entendre, ma présence n'enchantait personne. Mais aucune plainte ne se fit entendre distinctement. J'étais l'invitée du rois, personne ne pouvais s'y opposer. La reine retenut un rictus de haine, quant à Nives et Norton ils gardaient le silence.

–  Mais le sujet principal touche surtout  Hélios, mon fils. Comme je l'ai précisé lors de ma prise de parole à la télévision, il est le futur roi de Caelfall. Voilà pourquoi il aura besoin d'une femme à ses cotés.

Plusieurs gloussements retentirent, Hélios les ignora ouvertement, il se contentait de regarder son verre. Il était parfaitement conscient qu'il devrait se trouver une femme de sang royal. L'amour n'avait pas sa place dans ce milieu.

–  C'est pour cela qu'aujourd'hui, je ne vous ai pas réuni seulement pour vous présenter mon fils, mais pour vous annoncer ses fiançailles avec la comtesse Heaven de Norta.

Dans un fracas, le verre d'Hélios se brisa dans sa main, plusieurs cris retentirent, dont le mien. Heureusement les bouts de verres ne m'atteignirent pas, et je ne tardai pas à comprendre pourquoi : il avait fondu dans sa main.

Paniquée, je lui lançai un regard, mais il ne me regardait pas, il fixait son père qui était impassible. Un filet de flamme traversa ses mains, mais je semblai être la seule à le remarquer. Les autres regardaient la jeune Norta, qui semblait tout aussi déstabilisée, contrairement au reste de sa famille, et d'autres regardaient les domestiques qui ramenaient un autre verre, s'afférant à nettoyer les bouts de l'ancien.

–  Hélios, calmez-vous... murmurais-je.

Il ne parut pas m'entendre et se contenta d'alterner son regard de la comtesse de Norta au roi. J'étais la seule à être au courant et à pouvoir l'aider.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top