27.




Jimin


« Tiens, mange ça aussi.

— Jimin c'est bon, tu m'as donné toutes les viennoiseries du sachet là. »

Jungkook rit doucement, tandis que sous ses yeux, s'étalent de nombreuses gourmandises à n'en plus finir. On a même dû se résoudre à les étaler sur la table, puisque le plateau que je comptais utiliser a très vite été catégorisé de trop petit.

Je craignais de ne pas en avoir acheté assez, étant donné qu'il fallait que Jennie, Kira et Mickael en mangent eux aussi avant d'aller au travail, mais finalement, il y en avait bien pour plusieurs jours.

« Alors ?

— Mmh, c'est di-vin, s'extase-t-il du haut de son tabouret, après avoir croqué dans un chausson aux pommes.

— J'espère bien, vu le prix que ça m'a coûté. »

Jungkook fait les gros yeux dans ma direction, avant de se reconcentrer sur la dégustation de son petit-déjeuner, pendant que je m'installe face à lui.

L'appartement semble bien vide sans Jennie et Kira qui discutent tous les matins depuis leur salle de bain respective en élevant la voix, si bien que l'entièreté du studio est au courant de la moindre de leurs histoires.

Elles sont parties tôt ce matin pour se rendre sur le tournage de Némésis, tout comme Mickael. Encore une fois, nous sommes les derniers, mais ça ne veut pas non plus dire que nous sommes en retard.

Nous savons être raisonnables. Parfois.

Jungkook doit commencer à tourner certaines scènes à dix heures, contrairement à sa meilleure amie, ce qui va me laisser le temps nécessaire pour le préparer pour la journée qui l'attend.

Je suis d'ailleurs soulagé de le voir se remplir l'estomac avec autant de conviction. Il semble aller mieux. Ses joues ont repris une délicate couleur rosée, et il sourit en permanence.

Je préfère voir ce Jungkook-là, que celui éteint et brisé que j'ai entrevu au tout début de notre rencontre, et qui a manqué de refaire surface il y a quelques minutes.

Repenser à ce qu'il m'a confié me fait légèrement serrer les poings, mais quand j'entrevois ses cheveux fluffy, ondulés, qui tombent finement devant ses pupilles qui brillent de plaisir face aux mets qu'il est en train de déguster, seuls son équilibre et sa sécurité m'importent.

« Ch'ai bientôt fini'ch ! »

J'arque un sourcil lorsqu'il s'exprime la bouche encombrée de pâte feuilletée, et je pousse un profond soupir faussement désespéré en le jaugeant du regard.

« Ne parle pas la bouche pleine. C'est malpoli, je le sermonne malgré mes traits qui sont tout, sauf sérieux et stricts.

— Oh ça va, t'es pas mon père ! bougonne-t-il en laissant ses yeux rouler dans leur orbite, quand il les lève vers le plafond en signe d'insolence. »

Un léger éclat de rire m'échappe quand il dit ça, et je m'enfonce davantage dans le dossier moelleux de ma chaise en croisant mes bras sur mon torse.

Jungkook me regarde curieusement, le croissant qu'il vient de saisir entre ses doigts restant suspendu à quelques centimètres de sa bouche dans l'attente que je lui serve une explication.

« Heureusement que je ne suis pas ton père, sinon ça réduirait considérablement les possibilités qui s'offrent à nous. Je ne pourrais plus faire usage de mes lèvres comme je le souhaite. »

Ma réplique a le don de faire passer la couleur de ses pommettes d'un rose pâle à un rose plus prononcé, et je ne peux m'empêcher de rire à nouveau en séparant mes bras pour me lever.

« Allez, mange que je te maquille ensuite. »

Je lui tourne le dos pour aller préparer le matériel que j'ai préalablement déposé sur le canapé, mais sens sans aucune difficulté son regard qui s'appuie sur mes omoplates.

Je n'ai pas besoin de le voir pour imaginer tous les questionnements qui doivent se bousculer sur son visage. Je sais que Jungkook aimerait parler de ce baiser. Et je le voudrais aussi.

Pourtant, quelque chose au fond de moi me pousse à fuir cette discussion.

Je connais la situation professionnelle de Jungkook, ainsi que la mienne. Je sais que ce n'est pas quelque chose d'évident au quotidien de sortir avec une célébrité, mais c'est bien le cadet de mes soucis.

Jungkook me plaît. Beaucoup même. Énormément.

Seulement, je n'ai pas envie de le mettre mal à l'aise. Je n'ai pas envie de l'entendre me dire qu'une potentielle relation entre nous n'est pas envisageable. Je n'ai pas envie de lui donner ce rôle.

Je préfère couper court de moi-même à toute discussion et rejeter cette possibilité, avant qu'il ne me brise par de simples mots, sans que ça ne soit volontaire.

« Non. »

Les doigts entremêlés dans les bâtonnets de mes différents pinceaux, je cesse un instant mes gestes pour me tourner vers Jungkook toujours dans mon dos.

Je me tords le cou pour l'apercevoir, et fronce les sourcils en voyant l'air placide et à la fois déterminé qu'il exhibe.

« Comment ça, non ? Désolé, mais je n'ai pas envie qu'Isaac ou Sayn empale ma tête au bout d'une pique.

— Je n'irais pas sur le plateau tant qu'on n'aura pas discuté tous les deux, poursuit-il comme si cette simple phrase devait me convaincre. »

Mes yeux s'écarquillent légèrement, lorsqu'il prononce ces mots d'un ton qui semble sans appel.

Jungkook essuie vaguement ses doigts plein de beurre sur une serviette en papier qui trône au centre de la table, puis se lève de sa place pour s'avancer vers moi.

Il tire légèrement sur son harnais qui épouse et retrace à la perfection les courbes de son torse et de ses pectoraux, avant de venir s'allonger sur le canapé, juste sous mon nez.

Je reste un instant silencieux et observe les rayons du soleil qui viennent caresser l'une de ses joues étant donné qu'il a placé sa tête près de la baie vitrée.

Ils strient délicatement sa peau, et leur couleur d'un jaune impérial très profond vient se marier à la perfection avec celle pêche que porte l'épiderme de Jungkook.

Son teint devient alors naturellement lumineux, et à cet instant précis, l'envie de l'embrasser s'impose à mon esprit et bouscule mes pensées. Elle est si puissante que je recule vivement, comme si on m'avait brûlé.

Mes yeux se perdent pendant une fraction de secondes sur la couleur ébène de ses cheveux soyeux qui resplendissent de mille feux avec le soleil, mais je replonge bien vite le nez dans mon matériel en sentant la tension animer mes gestes.

« Je ne bougerais pas d'ici, persiste-t-il en me lançant un regard en coin. »

Il a l'air si calme, si innocent. Je ne sais pas s'il se rend bien compte de l'effet qu'il a sur moi.

Je n'ai jamais été amoureux, tout du moins, j'ai eu des relations, oui, mais elles n'ont jamais abouti au point de me faire ressentir ce qui vibre sous ma peau à cet instant précis.

Et si je n'ai jusqu'alors jamais été intrigué par la force des sentiments que l'on ressent quand on rencontre l'être aimé, là j'ai envie de l'affermir à chaque seconde qui s'écoule quand je suis avec Jungkook.

C'est fabuleux et à la fois, terrifiant.

Je m'oblige toutefois à disperser mes pensées, et pousse un soupir à peine perceptible face aux menaces taquines de Jungkook.

Les doigts toujours dans ma trousse de travail, je finis par me redresser pleinement, et enfonce avec nonchalance mes mains au fond des poches de mon short.

Je toise durant de longues minutes l'acteur allongé sous mes yeux, et laisse planer entre nous ce lourd silence à la fois plein d'incompréhension, mais aussi de conviction, et... De tension.

L'électricité court sur ma peau et déploie des picotements dans ma poitrine, alors que mon attention se focalise sur les lèvres de Jungkook.

Au prix d'une douloureuse obstination, j'essaie de ne pas y prêter attention, et acquiesce sobrement pour lui répondre.

Ni lui ni moi n'échangeons de mots, seulement des regards qui en disent long, et à la fois qui n'en expriment pas assez, comme si aucun ne voulait se dévouer pour aborder le sujet qui nous préoccupe tant.

Je fais alors mine d'ignorer son comportement, et viens me saisir d'un pinceau à poil long ainsi que de l'une de mes palettes qui contient plusieurs teintes de produits.

« Très bien. »

Jungkook me fixe profondément, les iris focalisés sur chacun de mes gestes pour tenter de comprendre quels vont être mes prochains mouvements, mais il n'aurait jamais pu prévoir ce que je compte faire.

Même moi je n'aurais pas pu.

Mais il veut jouer ? Alors, jouons.

Il observe toujours les traits de mon visage pour tenter de comprendre ce que je manigance, mais je ne lui laisse pas le temps d'y penser davantage.

Je fais quelques pas dans sa direction, et enjambe sans prévenir son bassin qui repose confortablement sur les coussins du sofa. Mes jambes se retrouvent de part et d'autre de son corps musclé, et je m'installe sur le haut de ses cuisses en ouvrant ma palette.

Ses membres se tendent violemment sous les miens, mais lui comme moi savons que ce n'est pas dû au fait que mes gestes viennent de le déranger ou de le mettre mal à l'aise, au contraire.

« Qu'est-ce que tu... Fais... ? »

La délicate teinte qui colore ses joues pare mon visage d'une certaine fierté, et je hausse à peine les épaules en me penchant en avant.

L'une de mes mains vient s'appuyer juste à côté de sa tête, tandis que la seconde tient élégamment entre mes doigts le manche du pinceau.

Mon regard se plonge ensuite dans le sien, mélange d'un sérieux et d'une agitation interne qui pourrait se craqueler à tout instant. Son souffle se coupe, puis s'emballe de nouveau, avant de finir par se glorifier directement contre mes lèvres qui ne sont qu'à quelques millimètres des siennes.

Je sais que nous jouons tous deux avec le feu, mais je n'en ai que faire. Je me suis déjà établi dans les limbes.

« Je vais te maquiller comme ça, puisque tu n'en fais qu'à ta tête. »

Sa pomme d'Adam roule dans sa gorge, tandis que sa langue sort à l'air libre pour venir humidifier ses lèvres asséchées.

Je la regarde faire, observant son bout pointu et humide, en laissant mon imagination s'occuper du reste. Une puissante tension se loge dans mon bas ventre lorsque je pense aux différents endroits de ma peau plus ou moins sensibles qu'elle pourrait caresser.

Frustré, irrité, je bouge un peu contre Jungkook, essayant de soulager la délicieuse brûlure qui s'exerce sur l'intérieur de mes jambes en voulant changer de position.

Mais je ne réalise que l'effet inverse, puisque la friction qui s'exerce au niveau de nos bassins arrache un lourd soupir à Jungkook, et tend chacun des muscles sous ma peau.

« Ne bouge pas. »

C'est un miracle que ma voix ne tremble pas lorsque je m'exprime, étant donné la vitesse à laquelle vibre ma respiration. Elle forme un rythme parfait avec les battements déréglés de mon cœur, même si je m'emploie à garder un certain professionnalisme.

C'est moi qui ai cherché à vouloir prendre cette position, mais je ne pensais pas que cette proximité me rendrait aussi fébrile. Aussi inconscient.

Il faut que j'en assume les conséquences, aussi dévastatrices soient-elles.

« Ok... »

Jungkook tente tant bien que mal de faire ce que je lui dis, pendant que je m'attèle à la tâche à laquelle j'ai été assigné.

Je laisse les poils du pinceau épouser les formes symétriques de son visage, et m'oblige pendant un bon quart d'heure à m'appliquer et à ne pas me laisser distraire.

Sans surprise, ce n'est pas une chose aisée lorsque Jeon Jungkook vous regarde avec ses yeux sombres gorgés d'un millier de pensées et d'un soupçon de désir. Ses longs cils renforcent les ténèbres de son regard, alors que sa bouche aux courbes divines, elle, ne cesse de m'appeler.

Pendant un bref instant, j'ai même l'impression d'avoir été ensorcelé.

Par je ne sais quel miracle, je parviens tout de même à garder mon sang froid, malgré mes pensées qui ne cessaient de revendiquer et de ressasser le délice procuré par la friction de nos bouches emboîtées l'une dans l'autre, comme ce soir-là sur la plage.

Je crains, après ces quelques minutes passées dans un silence empli de tentation et d'ardeur refoulée, que le maquillage de Jungkook ne soit une catastrophe, mais quand je lui tends le miroir après qu'il se soit redressé et que j'ai quitté ses cuisses, ce n'est pas si terrible que ce que je pensais.

Je range alors mes affaires dans la trousse, récupérant le crayon et l'eye-liner coincés entre deux coussins du canapé, et mets un certain temps à revenir dans l'instant présent.

Je me rends alors compte que plus d'une heure s'est écoulée quand mes yeux se portent sur les numéros qu'affiche plus loin le four de la cuisine.

J'ai eu l'impression que ça ne faisait que cinq minutes.

Cinq minutes à laisser mes pensées aller et venir comme les rouleaux des vagues lorsqu'elles s'écrasent sur la berge.

Je ne sais même pas par quel miracle nous avons réussi à nous contrôler. Les pupilles de Jungkook n'avaient de cesse de se déposer sur mes lèvres, alors que de mon côté, mon corps ne pouvait stopper les petites impulsions qu'il faisait contre son bassin.

Elles avaient été très légères, presque inconscientes. Mais les doigts de Jungkook crispés sur mes cuisses pendant que je poursuivais mon travail, m'avaient plus que bien indiqué qu'il ressentait tout.

Comment était-on passé d'un simple baiser, ainsi que de la peur de son évocation, à autant de provocation physique et visuelle ?

« On ne va pas en parler, alors ? »

La question de Jungkook chasse les dernières bribes de mes pensées, et force mes orbes à se concentrer sur les siennes.

Il est toujours assis dans le coin du canapé, le miroir entre ses doigts, les yeux pleins de curiosité, et les jambes repliées en tailleur sous ses hanches.

« Je crois que tu ne te rends pas bien compte, Jungkook. »

Je détourne un instant mon attention de sa personne, tente de faire du tri dans mon esprit, d'adoucir mon regard.

Mais lorsque je reporte mes yeux sur lui, c'est pour le fixer avec une véhémence qui s'accroît de plus en plus au fur et à mesure que le temps s'écoule.

« Si j'aborde ce sujet avec toi, je lui souffle sur un ton gorgé d'un orage de sensations qui menacent d'exploser à chaque instant, tu auras à peine l'opportunité de l'évoquer, que je poursuivrais ce que j'ai commencé sur la plage. À l'instant où tu ouvriras la bouche pour me faire entendre tes arguments, ma langue dansera déjà un ballet avec la tienne. Et crois-moi, on sera bien loin de la douceur de Casse-Noisette. Alors, c'est ça que tu veux Jungkook ? »

Je ne reconnais pas le timbre de ma propre voix. Elle est rauque, enrouée, profonde.

Jungkook semble tout autant subjugué que je le suis. Il reste là, méfiant, pantois et silencieux, comme s'il observait un félin dans la savane.

J'ai même l'impression qu'il se retient de respirer. Ses doigts sont tendus autour de la vitre du miroir, et ses jambes tressautent avec une certaine fébrilité.

« Jimin, on ne peut pas... Tu serais en danger par ma faute, tu n'aurais plus de liberté, tu... »

Il se met à bégayer. Sa respiration s'éraille, son pouls augmente, ses mains se referment plus fort autour des bords de la glace.

Il paraît si fragile avec ses grands yeux cachés par endroit par quelques mèches de ses cheveux, que j'ai envie de le prendre contre moi et de couvrir son visage de baisers, jusqu'à n'en plus finir.

« Je m'en moque Jungkook, je suis prêt à prendre le risque, je m'exclame soudain en me tournant complètement vers lui. Je préfère passer une éternité avec toi dans une cage dorée, que cloîtré dans un monde où la solitude me martèlerait le cœur à chaque instant pour me rappeler ce que j'ai perdu. »

Essoufflé, mes bras retombent le long de mon corps quand les mots fusent à travers la barrière de mes lèvres. Je n'ai pas le temps de les rattraper, de les effacer. Je suis désemparé, fatigué, mais tout aussi bien empli de conviction.

Ces phrases tournaient en boucle dans ma tête, elles avaient besoin de sortir. Maintenant, il est trop tard pour faire marche arrière. Elles ont été dites, je me suis mis à nu devant Jungkook, et désormais, le poids de leur signification aura des conséquences.

Mais je suis prêt à les assumer. Je suis prêt à tout affronter.

Mon torse monte et descend à un rythme irrégulier, et avant que je n'aie pu, ne serait-ce que dégager les cheveux qui m'obscurcissent la vision, Jungkook se lève subitement du sofa pour courir dans ma direction et me sauter dans les bras.

La puissance de son geste me fait reculer de quelques pas quand je le récupère contre moi, mon dos se fondant dans le mur que mes épaules percutent.

Je le serre près de mon cœur, et savoure la façon dont les contours de son corps se dessinent et s'emboîtent à mon torse lorsqu'il y trouve refuge.

Mes yeux sont levés vers les siens, ses jambes ceinturent ma taille, ses avant-bras ma nuque, et nous nous contentons d'absorber l'autre à la seule force de nos pupilles comme si tout avait déjà été dit.

Pourtant, il y a encore tant de choses que j'aimerais lui confier. Mais nous n'en avons pas besoin. Pas pour l'instant.

Alors, sans aucune transition, mes lèvres viennent subitement trouver les siennes, comme si elles répondaient à un besoin primaire, vital.

J'aurais souhaité que ce baiser soit aussi doux que le premier que nous nous sommes échangés, mais au moment où Jungkook saisit mon visage entre ses paumes brûlantes pour laisser sa langue venir percuter la mienne, toute raison me quitte.

L'arrière de ma tête appuyé contre le mur réduit mes mouvements, mais je parviens tout de même à approfondir le baiser comme je le souhaite.

Mes doigts se hissent sur ses hanches, s'y cramponnent. Il n'y a que son souffle qui s'emmêle au mien, le goût prononcé de ses lèvres, leur imbrication dans les miennes, ainsi que la chaleur que dégage son torse, qui comptent.

Ces sensations sont divines. Elles devraient même être interdites, car la seule chose qu'elles créaient, c'est une puissante addiction qui me donne envie d'embrasser Jungkook pour le restant de mes jours.

Le visage en feu, les mains moites, et l'épiderme fiévreux,  j'embrasse encore et encore Jungkook, jusqu'à ce que ça soit le manque d'air qui nous force à nous séparer.

J'appuie mon front contre le sien, ou peut-être est-ce lui qui se colle à moi de la sorte. Je suis incapable de le dire. Il n'y que l'échange qu'on vient d'avoir et son odeur qui se mélange à la mienne qui ont de l'importance.

Nous continuons de nous regarder, toujours silencieux, notre proximité ajoutant de la profondeur et de l'intensité à nôtre œillade délicate.

Puis sans prévenir, Jungkook vient laisser le bout de son nez glisser sur l'arête du mien. Il y reste quelques secondes, puis il descend sur ma pommette, sur le contour de ma joue, de ma mâchoire.

Il redessine l'entièreté de mon visage ainsi, et quand il a terminé, il réitère l'opération en laissant cette fois-ci la douceur de ses lèvres faire le travail.

Elles effleurent et évoluent sur mon épiderme chaud, le refroidissent avec leurs légers baisers humides, et sans que je ne m'en rende compte, bercé par la tendresse que dégagent les gestes de Jungkook, j'ai fait plusieurs pas vers le canapé.

Mes paupières sont à demi fermées, concentrées sur le bien-être que me procure l'acteur que j'ai dans les bras. J'ai l'impression qu'une plume délicate me caresse le visage.

« Qu'est-ce qu'on est toi et moi, Jimin... ? »

Sa demande me tire assez violemment du cocon dans lequel je suis lové.

Je savais que cette question ne tarderait pas à être posée, mais je ne m'attendais pas à ce qu'il me demande ça maintenant.

Désorienté, je me laisse tomber sur le canapé, Jungkook sur mes cuisses, et lève mon regard vers le sien, tandis que mes doigts dessinent des cercles sur le tissu qui recouvre ses hanches.

« Qu'est-ce que tu veux qu'on soit ? je renchéris en baissant d'un ton pour continuer de procréer la douceur dans laquelle je me trouvais plusieurs secondes auparavant.

— Non, ne commence pas, marmonne-t-il en levant les yeux au ciel. »

Je hausse un sourcil, intrigué par ce qu'il entend par là, et laisse mes doigts se déplacer vers le creux de ses reins pour y poursuivre le dessin de mes motifs imaginaires.

« Qu'est-ce que j'ai fait ?

— Tu réponds à une question en posant une autre question, soupire-t-il en laissant sa langue claquer contre son palais. »

Il appuie ses mains sur mes épaules, et les fait ensuite lentement descendre sur mon torse.

Ses yeux se perdent dans ses gestes, tandis qu'il se met à retracer lui aussi les formes géométriques imprimées sur mon vêtement, et je le soupçonne d'agir ainsi pour ne pas avoir à croiser mon regard.

« Moi, je ne sais pas, m'avoue-t-il avant que je n'aie pu reprendre la parole. »

Il laisse planer un léger silence entre nous, mais le mordillement qu'il exerce sur sa lèvre inférieure comme pour se retenir de poursuivre, m'indique sans mal que ça fait depuis quelque temps qu'il souhaite me confier ce qu'il s'apprête à me dire.

« Tu ne sais pas quoi, chaton ? »

Il tressaille sur mes cuisses, et son regard se lève de nouveau vers le mien.

« Je ne sais pas ce que j'aimerais qu'on soit. Je... Mais je sais que je voudrais entamer une relation avec toi, me confie-t-il du bout des lèvres comme si on nous espionnait. Mais j'ai peur de ce que pourraient te faire les gens. De ce qu'ils pourraient dire. Moi j'y suis habitué, mais toi...

— Je t'arrête tout de suite. »

Un léger rire traverse la barrière de mes lèvres quand ses mots me parviennent, et je me redresse de quelques centimètres pour amener mon visage au niveau du sien.

« Je n'en ai strictement rien à faire de ce que les gens pourraient penser de moi, ou de ce qu'ils pourraient blasphémer à mon propos. Jungkook, mon ange, je suis déjà en enfer. Ce monde en est la preuve vivante. »

Ma langue roule contre mes dents lorsque j'énonce mon avis. Jungkook face à moi me regarde profondément, pendu à mes lèvres dans l'attente que je poursuive.

J'ai même l'impression qu'il a cessé de respirer, et seul le tressaillement que fait son corps quand je remonte mes doigts dans le creux de son dos, me prouve qu'il est toujours avec moi.

« Je ne vais pas arrêter de vivre à cause d'eux. Je ne vais pas m'empêcher de te tenir la main dans la rue ou de t'embrasser devant les studios de tournages parce que ça leur déplairait. Si ça ne leur plaît pas, tant mieux. Je me nourrirais de leur jalousie, et je t'embrasserais deux fois plus fort. »

Mes mots engendrent des réactions immédiates chez Jungkook, puisque le haut de ses joues commencent à se parer d'un rose délicat que je me plais à admirer.

« Alors, on sort ensemble ? s'enquiert-il en haussant un sourcil curieux, malgré l'immense sourire qui illumine le bas de son visage. »

La conclusion qu'il en déduit de manière aussi spontanée, alors que sa voix enjouée me fait comprendre qu'il connaît déjà la réponse, fait naître une petite esquisse malicieuse sur le coin de mes lèvres.

Je prends alors l'initiative de me redresser pleinement cette fois-ci, les mains en appui sur le bassin de Jungkook pour le stabiliser sur mes cuisses, et viens approcher mes lèvres des siennes en soufflant délicatement contre.

« Parce que ce n'était pas déjà le cas, chaton ? »



J'espère que pour ceux qui passaient le bac aujourd'hui ça s'est bien passé ! En tout cas, soyez fier de ce que vous avez accompli, maintenant c'est terminé !

J'espère aussi que vous allez tous bien, je suis désolée de poster en retard ce soir, mais avouons le, le chapitre me pardonne non ? 👀

Je vous aime fort prenez soin de vous !! À dimanche !


- Vee

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