Chapitre 21 : Frôlement
C'est doucement que les yeux de Clint s'ouvrirent. Il grogna sans le vouloir et essaya de s'étirer les muscles, mais lorsqu'il le fit, un poids l'en empêchait et c'était uniquement Hisae qui dormait paisiblement sur l'un de ses bras. Les yeux encore bouffis, il regarda attentivement l'être qui lui avait endolori le bras toute la nuit. Soudainement, une musique s'enclencha, lui indiquant que quelqu'un l'appelait, et ce n'était autre que sa mère. Il prit son téléphone et répondit en baillant.
— Ouais ?
— Clint ! Comment tu vas ? Je voulais prendre de tes nouvelles.
— Bien, je suis toujours chez Adiel, je veille sur Hisae tu sais bien.
Sa mère continua la discussion avant de raccrocher parce qu'elle devait amener Azelle à la danse. Sa petite sœur pratiquait le dance hall, elle adorait bouger et faire des chorégraphies, elle s'y plaisait et y était douée. Le brun bailla férocement, il se sentait encore fatigué et c'était épuisant d'être constamment endormi. Il remarqua tout de même le fait qu'il dormait mieux lorsque son corps était proche de celui d'Hisae et cela lui fit froncer les sourcils. Est-ce que cela était normal ? Non il ne croyait pas et il ne devait en aucun cas dormir mieux grâce à une personne, c'était absurde. Cependant, le deuxième brun lui emprisonnait le bras et il était contraint de rester blottit près de lui pour dormir. Clint hésita, est-ce qu'il allait accepter de dormir comme ça ? Puis une vague de culpabilité le traversa. Hisae devait tellement se sentir mal à propos de cette histoire d'enterrement. Le ténébreux savait parfaitement ce qu'il pouvait ressentir. Lui-même, son père le lui avait fait subir. Il le rabaissait soi-disant pour le rendre plus fort, parce qu'il voulait d'un fils fort, et complètement stéréotypé. Il avait l'impression que personne ne l'aimait réellement, et c'était pour ça qu'il était devenu comme ça. Il se protégeait, il ne voulait pas être atteint par la douleur, la souffrance. Or, la douleur d'Hisae l'atteignait en plein coeur bizarrement et il se sentait obligé de l'aider à se sentir mieux. Ses yeux gris se posèrent sur la peau pâle du bras du deuxième brun, qui laissait paraître quelques grains de beauté. Il avait une respiration régulière montrant qu'il était dans un sommeil paisible. Clint regarda l'heure et vit qu'il n'était pas si tôt que ça, en fait, il était onze heures. Lui qui avait l'habitude des huit heures du matin, il fut agréablement surpris. Il se relâchait et laissa le deuxième brun sur son bras, de toute façon s'il le bougeait il allait le réveiller. Merde, il lui avait pris quoi de lui raconter sa vie cette nuit ? Il s'était à nouveau confié et il se demandait bien pourquoi après tout, Hisae pouvait essayer de se réconforter tout seul ! Non en fait, plus il réfléchissait plus il s'embrouillait tout seul. Depuis quand l'adolescent pouvait s'auto-réconforter, Clint avait bien remarqué que celui-ci était en manque d'amour et qu'il espérait en trouver de cette manière. Il se redressa du mieux qu'il put et observa ce visage qui paraissait paisible. Le ténébreux était obnubilé par cette beauté en réalité, sauf qu'il ne se l'admettait pas. De toute façon, même Adiel était bel homme alors ça lui permettait de trouver une excuse. La peau lisse d'Hisae non cachée par le t-shirt avait l'air douce et laiteuse, elle appelait presque Clint à la toucher. Hélas il ne céda pas à son envie. Son téléphone se mit à sonner de nouveau et cette fois-ci, c'était son meilleur ami.
De Adiel : Je vais m'énerver comme un dingue. Ouais t'avais raison, j'ai bien des vues sur Polly. T'es content ? Parce que là, j'ai envie de péter un plomb, j'en ai marre. Je me voile la face, elle et moi ça n'arrivera jamais ou alors que du sexe. Bref... ça m'a miné le moral, comment va mon frère ?
Il relu plusieurs fois le message avec un sourire en coin. Bien sûr qu'il le savait, c'était beaucoup trop voyant, il pouvait voir les étoiles dans ses yeux à chaque fois qu'il voyait Polly. Mais Clint savait qu'elle était trop instable pour lui, si Adiel se mettait en couple, c'était pour quelque chose de sérieux et de durable, hors de ce qu'il avait vu et entendu, Polly ne pouvait pas rester avec le même mec trop longtemps, elle finissait par le tromper. Elle préférait largement coucher à droite et à gauche.
De Clint : Polly est beaucoup trop instable à mon avis, tu finiras par avoir mal. Trouve-toi une autre cible, susceptible de donner lieu à une relation sérieuse. Tu mérites mieux que ça et tu le sais. Bah tranquille, il dort là, nuit compliquée.
Il attendit la réponse patiemment en allant sur les différents réseaux sociaux. Il s'arrêta sur le compte du deuxième brun, n'ayant jamais vraiment eu l'occasion de le regarder. Ses photos étaient belles et bien cadrées, il pouvait presque en être jaloux. Il fronça les sourcils lorsqu'il vit une photo d'Enzo et lui, tendrement enlacé en riant aux éclats. Il se demanda pendant un moment s'ils étaient vraiment des meilleurs amis ou s'ils étaient en couple. Cependant, il en doutait, parce que s'ils avaient été en couple, Hisae n'aurait pas dormi blottit à lui. Quelque part, cela rassura le ténébreux légèrement. Son téléphone vibra lui indiquant un message.
De Adiel : Tu me dirais de laisser tomber ? Laisse-moi deviner, il a fait un cauchemar et il est venu dormir avec toi ?
À Adiel : Oui, passe à autre chose, tu seras plus heureux, je pense. Euh ouais, comment tu sais ?
De Adiel : je vais t'écouter dans ce cas. Parce que je connais mon frère mec. Il est déjà venu plusieurs fois dormir dans mon lit parce que les événements le perturbent. Il a quand même été chassé de l'enterrement, ça m'aurait étonné s'il n'avait pas eu une nuit compliquée. C'est peut-être con, mais il est assez fragile sur les sentiments, il prend beaucoup de choses à
coeur.
À Adiel : Ah ouais t'en fais pas j'avais remarqué qu'il prenait tout à coeur. Je te le cache pas, c'est pas la première fois qu'il fait des cauchemars en ma présence, c'était déjà le cas pendant les vacances.
De Adiel : Il t'a dit pourquoi ?
À Adiel : Au début il ne voulait rien dire, et finalement il m'a dit que c'était sur votre père. Tu ne peux pas savoir à quel point je veux le tuer ton père Ad !
De Adiel : il finira par comprendre qu'il est tout seul ce con ! Oui, il rêve de lui, Hisae espérait qu'il reste son fils chéri. Bref, je dois aller à la messe.
Clint ne répondit pas. Il sentit le corps du deuxième brun bouger, le raidissant d'un seul coup encore une fois. Hisae s'avachit complètement sur le ténébreux, collant parfaitement sa peau avec la sienne, son corps avec le sien. Si Clint n'était pas tellement dérangé par le bras, il l'était pour le corps. Il ne put s'empêcher de secouer légèrement l'adolescent qui grogna sévèrement - ce qui donnait un son très bizarre -. Peu à peu, les yeux whiskys s'ouvrirent et tombèrent dans ceux de Clint. Hisae se redressa en fronçant les sourcils - se demandant pourquoi il était aussi proche de lui- mais il n'eut le temps de rien dire puisque le ténébreux tâtait du pouce l'hématome du deuxième brun, le faisant grimacer.
— Ça va déjà mieux, tu vas prendre de l'arnica en gélule et je te remettrais de la pommade.
Clint ne réfléchit pas et se leva sans attendre, trouvant la situation bizarre. « We were too close » - « Nous étions trop proche », oui, c'était exactement ce qu'il pensait. Merde, pourquoi fallait-il qu'il perde ses moyens en sa présence ? Il souffla en arrivant à la cuisine pour se prendre un jus et un gâteau. Encore une nuit, une seule et il pourrait repartir chez lui. Pendant un moment, il culpabilisa de penser de la sorte et il bénissait le monde pour ne pas avoir donné le don de lire dans les pensées. Au final, la journée se passa sans réels encombres, Clint était allé chercher quelques affaires et quand il était revenu, Clarisse était là, à enlacer Hisae. Le ténébreux ne savait pas pourquoi mais il n'aimait pas du tout leur relation, alors qu'il savait que l'adolescent était gay. C'était totalement absurde ! Bon Dieu, pourquoi fallait-il qu'il réagisse à des choses totalement stupides ? Il soupira et les ignora en montant dans la chambre de son meilleur ami. Il prit le temps d'observer l'habitacle assez basique, des murs gris et des meubles blanc et noir. Des photos d'eux deux étaient sur sa table de nuit - étonnant puisque Clint détestait les photos et tirait toujours des tronches de babouin - puis il vit des photos de leur mère et enfin, une photo ou Adiel enlaçait son frère avec amour. Pendant un instant, le ténébreux trouvait ça tellement attendrissant qu'il la fixa sans rien faire. Clint réfléchissait, mais il fut interrompu par son téléphone qui lui indiquait un message d'Azelle.
De Azelle : Tu peux m'emmener voir papa ?
Clint lui répondit la positive et descendit les escaliers quatre à quatre. Lorsqu'il arriva dans le salon, il découvrit les deux amis enlacés dans le canapé à regarder un film. Clarisse et Hisae scrutèrent le grand brun curieusement.
— Je sors, je reviens d'ici deux heures.
Il sortit sans attendre la réponse des deux jeunes et prit sa voiture. Il passa prendre Azelle et mirent trente minutes pour arriver au centre de désintoxication. Une boule au ventre s'était formée au creux du ventre du ténébreux. Il arriva à l'accueil et ne dit même pas bonjour, entraînant sa soeur avec lui à la chambre. Seulement, lorsqu'ils arrivèrent, à la chambre en question, ils virent la porte ouverte et Had - leur père - dans un état de colère imminente, deux infirmières essayant vainement de le calmer. Azelle se cacha instantanément derrière son grand-frère.
— Il se passe quoi ? Demanda alors Clint d'un ton inquiet.
— Il est totalement désorienté, nous sommes désolé, mais il n'est pas apte aux visites ! Il vient de recevoir un nouveau traitement et cela l'a totalement chamboulé !
Clint fit l'aller-retour entre son cerveau et ce que venait de dire la bonne femme. Sa soeur se tenait fermement à sa cuisse et à son bassin. Le cœur du brun semblait vouloir le lâcher, Dieu seul savait à quel point il était terrorisé à l'idée de voir son père en colère. Cela arriva plus vite qu'il ne l'attendait. Had débarqua d'un seul coup, le visage rouge de colère, le même que quand il était alcoolique. L'infirmière faillit se prendre un coup, et les yeux gris orageux du brun virent entrer en contact avec ceux de son paternel. Pendant un instant, tout s'arrêta chez le ténébreux, surtout son coeur.
— Ah putain t'es là toi ! J'y crois pas t'es vraiment qu'un bon à rien ! À part avoir des sentiments de faibles tu n'as rien du tout dans le ventre !
La confiance du brun descendit à pic, il avait été blessé. L'armure qu'il s'était faite depuis quelques années venait de se fissurer. Il avait l'impression de revenir en arrière. Il avait l'habitude que son père le rabaisse et à chaque fois qu'il était soûl, il le rabaissait deux fois plus. Il n'avait jamais osé frapper Clint avant ce jour-là, où tout a basculé. La respiration du ténébreux demeurait saccadée et il n'arrivait plus à bouger. Pourtant, de l'extérieur, Had avait en face de lui un jeune homme qui ne laissait rien paraître, comme s'il était de pierre. Had se rapprocha violemment jusqu'à coller son torse à celui de son fils. Pourtant, malgré le visage colérique de son père et leur proximité qu'il détestait tant, Clint restait stoïque voir même hautain.
— Tu sais quoi ? J'aurais dû t'envoyer en centre de redressement ! Je ne t'ai pas assez éduqué !
Des postillons rentrèrent en contact avec le visage de Clint et pourtant il ne bougea pas d'un pouce, tenant fermement Azelle contre-lui qui n'arrêtait pas de pleurer. Cela avait assez duré, le brun ne voulait plus entendre les conneries dites par son père. Il fit un signe bref aux infirmières et il partit en prenant soin de protéger sa soeur. Lorsqu'il posa ses fesses sur le siège conducteur. Une rage enfouie surgit d'un seul coup et il frappa le volant déclenchant le Klaxon. Azelle le regarda avec méfiance avant qu'il ne l'attire à lui et lui embrassa le front.
— Maman va me détester quand elle va apprendre que je t'ai emmenée voir papa comme ça.
— C'est moi qui l'ai voulu... je suis désolé en plus tu étais chez Adiel.
Il lui caressa les cheveux avant de sortir de la voiture et de dire à sa soeur d'attendre. Il avait besoin de se défouler et quoi de mieux qu'un arbre ? Il se dirigea violemment vers le premier qu'il vit et envoya son poing droit, puis gauche. Il frappa à s'en ouvrir les phalanges, mais ça lui faisait un bien fou. Il hurla de rage, il voulait buter la terre entière en ce moment, uniquement pour de simples mots, pour un simple comportement, mais qui l'avaient fait revenir en arrière. Il n'arrêtait pas de dire qu'il avait pardonné son père, mais quand on voyait l'état dans lequel Had le mettait, on en doutait. Une larme s'échappa de son œil, qu'il essuya instantanément avec sa main, se mettant un peu de sang. Il revint à la voiture en reniflant un bon coup, et Azelle ne fit aucune remarque durant tout le trajet sur les poings du brun. Elle savait que sa réaction était normale après tout ce qu'il avait vécu avec son père.
— Je te ramène chez maman où tu avais un truc de prévu ? Demanda Clint lorsqu'ils n'arrivèrent pas loin de la maison.
— Je n'avais rien de prévu...
Il s'arrêta devant la bâtisse et se tourna vers sa soeur.
— Azelle... tu penses que je suis un monstre ?
— Quoi ? bien sûr que non enfin ! T'es mon frère, je t'aime... t'as subi beaucoup trop pendant trop longtemps. Je veux que tu sois heureux. Lança-t-elle en le prenant dans ses bras.
Il sourit légèrement en lui caressant le dos. Puis elle sortit rejoindre sa maison et Clint repris sa route vers la demeure d'Adiel. Lorsqu'il arriva, Clarisse s'apprêtait à partir et les yeux des deux jeunes se fixèrent sur les poings ensanglantés du brun. Automatiquement, Clint leva les mains et regarda ses poings. Il se passa ensuite une main sur le visage et partit dans la salle de bain pour trouver une trousse de secours sans rien dire. C'est quelques minutes plus tard que Hisae débarqua dans la salle de bain à son tour et s'arrêta pour observer son beau brun.
— Il est vingt-et-une heure, tu as mangé ? Demanda l'adolescent d'un ton plutôt sévère.
Clint secoua la tête en signe de réponse et reprit sa recherche. Mais Hisae s'avança et prit dans un tiroir la fameuse trousse. Il lui secoua devant les yeux avec un regard plutôt rieur mais à la fois inquiet.
— C'est ça que tu cherches ?
Le ténébreux hocha la tête et la lui prit des mains avant de s'asseoir sur la baignoire pour tenter de soigner ses phalanges. C'était réellement con pour lui d'avoir tabassé un arbre, mais ça lui avait fait tellement de bien. Il se sentait un peu plus vide, sa haine avait été légèrement déversée, mais en réalité, il voulait frapper son père. Mais il ne pouvait pas, il n'y arrivait pas. La seule fois où il l'avait fait c'était pendant ce jour.
— Tu t'es fait ça comment ? Qui tu as frappé ?
— Un arbre. Balança Clint d'un seul coup.
Pour la première fois, il avait peur de trembler ou de bégayer devant Hisae. C'étaient les rôles qui s'inversaient. L'adolescent devenait confiant et le ténébreux devenait mal à l'aise et avait peur de bégayer, nom de Dieu !
— Réellement ?
Clint fusilla du regard Hisae, qui baissa automatiquement les yeux. Pourquoi mentirait-il ? Il n'était pas la brute épaisse que tout le monde croyait ! Il aimait néanmoins avoir le pouvoir sur l'adolescent.
— J'ai été voir mon père, il était en crise parce qu'ils ont changé le traitement. Bref, j'en suis venu à frapper un arbre. C'est con je sais, mais ça m'a fait du bien.
Hisae ne répondit rien, mais compatissait. Il s'assit aux côtés du ténébreux et prit le coton des mains en le voyant trembloter légèrement. Il savait que Clint était dans un léger état de choc, et cela était normal.
— Tu y es aller seul ? Demanda l'adolescent en posant le coton délicatement.
— Non, c'est ma soeur qui voulait y aller, elle était avec moi du coup.
Il posa doucement le coton imbibé de désinfectant et Clint serra violemment la mâchoire - ça faisait un mal de chien ! - Hisae qui sentit le brun avoir mal, caressa sa main en évitant ses phalanges, mais cela ne marchait pas des masses. Clint regardait juste le pouce bouger mais il avait quand même mal - bordel ! -. Hisae mit ensuite de la crème et posa un bandage sur les deux mains. L'adolescent chercha le regard hypnotisant de son interlocuteur mais celui-ci garda le sien fixé sur... les toilettes - où le trône - comme vous voulez.
— Il y a des pâtes, t'en veux ? Demanda alors Hisae.
Clint ne répondit rien à part un hochement de tête. Le deuxième brun se leva pour aller en réchauffer une assiette, laissant seul le ténébreux qui ne bougeait pas d'un seul pouce. Il était en train de se remémorer les phrases violentes de son père encore et encore, qu'est-ce qu'il avait fait pour être autant une bouse ? Il était comme dans un état second, il ne voulait plus rien, juste oublier... Le deuxième brun arriva et l'incita à venir à la cuisine, ce qu'il fit dans un pas lent et hésitant. Hisae était légèrement troublé, il n'avait encore jamais vu Clint comme ça. Il répondit aux messages d'Adiel et lui fit part de ce qu'il se passait. Son frère lui répondit que fallait lui laisser un peu d'air. Mais Hisae ne pouvait pas, il était inquiet et voulait le réconforter. Lorsque le ténébreux eut fini de manger, il posa son assiette dans le lave-vaisselle et prit deux bières dans le frigo avant d'en tendre une à l'adolescent. Sa main tremblait, ce qui le perturba énormément, mais le deuxième brun prit la bouteille et prit deux verres avant d'aller au salon s'asseoir. Dehors, le temps était fade, il pleuvait des cordes et quelques éclairs éclairaient le ciel, provoquant des bruits sourds.
— Tu veux regarder un film ? Tenta le jeune brun
Clint haussa les épaules et commença à boire sa bière. Un peu d'alcool lui faisait du bien, mais pas trop non plus, il ne voulait pas ressembler à ce qu'il avait vu tout à l'heure. Hisae mit un film nommé « Shutter Island » et abaissa la luminosité, les plongeants dans une ambiance plaisante. Le ténébreux parti cherché deux autres bouteilles de bière en avance et s'installa nonchalamment dans le canapé, faisant toucher son épaule avec celle d'Hisae. En ce moment précis, Clint n'en avait que faire d'être aussi proche du brun et d'avoir un semblant de contact, sans doute qu'il s'était habitué... L'orage devenait de plus en plus violent au fur et à mesure du temps du film, provoquant une peur légère d'Hisae qui n'aimait pas du tout cette météo. Clint quant à lui était bien, il ne pensait plus à rien, juste à ce film et à la bière. Puis ses yeux tombèrent sur la jambe d'Hisae qui tressautait et qui touchait celle de Clint. Pendant un moment, il la regarda, puis ses yeux remontèrent sa jambe, passant ensuite à son ventre dissimulé sous un t-shirt noir, à ses bras découvert, à son cou où il voyait sa pomme d'Adam bouger légèrement à chaque fois qu'il avalait de la bière - où avalait tout court -. Ses yeux gris orageux finirent sur son doux visage, parsemé de taches de rousseur. Il n'y avait pas de doute, l'adolescent était beau et attirant, Clint ne comprenait pas pourquoi on lui faisait du mal, ou plutôt comment pouvait-on faire du mal à cette bouille d'ange. Pris en flagrant délit par les yeux whiskys d'Hisae, son coeur fit un bond et il essaya de trouver une excuse bidon. Ses yeux fixèrent alors la jambe de l'adolescent qui tressautait toujours. Il posa sa large main dessus et la pressa pour le faire arrêter. En une seconde, les deux furent totalement déstabilisés par le contact soudain. La cuisse du deuxième brun était chaude, et légèrement contractée.
— Ta jambe me stressait. Finis par dire Clint un peu déboussolé mais qui tentait d'être froid.
Hisae s'excusa tout en regardant la large main du ténébreux sur sa cuisse. Le rouge lui était monté aux joues et il se pencha pour poser sa bière, histoire de revenir à lui-même. Il souffla un coup pour se dire de reprendre ses esprits et Clint l'observa d'une manière bizarre. Néanmoins, alors que les deux garçons étaient retournés au film, l'un d'eux ne put s'empêcher d'observer l'autre. En effet, il ne savait pas pourquoi, mais Clint ne pouvait pas ne pas le regarder. Il s'interrogeait sur tous les événements et surtout sur ses pertes de contrôle. Hisae le rendait fou par moment, et il n'arrivait pas à le cerner.
— Pourquoi est-ce que tu cherches à attirer mon attention. Se dit à lui-même Clint.
Cependant, Hisae tourna la tête et fronça les sourcils. Son coeur commençait à battre fort, il avait peur que le ténébreux ne découvre tout et le rejette, comme chaque personne qu'il aimait ou presque. Un blanc s'ensuivit durant lequel les deux bruns se fixaient étrangement. Clint se pencha et posa sa main au même endroit que tout à l'heure - c'est à dire, sur la jambe -. Un flash de son putain de rêve lui vint en tête le raidissant et lui faisant détourner le regard. La chaleur humaine d'Hisae se répandait sur sa main blanchâtre, et contre toute attente, il aimait bien sentir ça, il en venait à se demander comment était sa peau, à mains nues. Il voulut secouer la tête mais il se souvint aussi que l'adolescent était juste-là. Putain, comment faisait-il pour penser à ça, à penser ça du frère de son meilleur ami ? Pourtant, il ne savait pas pourquoi mais il était comme obnubilé pour la première fois. C'était vrai, Hisae l'avait retourné dans tous les sens. Il lui avait fait se poser des questions, perdre le contrôle, se remettre en question et autres. Il souffla d'un seul coup, sec et rapide. Attirant vraiment l'attention du deuxième brun, il était clairement déstabilisé par l'attitude de Clint, sa bouche était légèrement entre-ouverte et offerte à tous, ou bien à un seul. L'espace entre les deux bruns se réduisaient à chaque seconde, un peu plus... sans qu'ils ne s'en rendaient compte.
— Pourquoi tu me fais perdre le contrôle ? Comment t'es arrivé à être aussi proche de moi ? Se dit encore une fois Clint à lui-même, en murmurant tout de même à voix haute.
Un léger temps se passa sans qu'Hisae ne fasse quoi que ce soit, trop déstabilisé par les dires du grand ténébreux. À l'intérieur de lui, c'était l'explosion de joie, de désir... Il avait réussi à se faire remarquer par Clint, à être dans ses pensées... Il voulait continuer, et se rapprocher d'autant plus.
— Parce que tu m'aimes bien, t'aimes bien être proche de moi, je t'apaise ? Essaya le jeune homme.
Au lieu de se reculer et d'être énervé par les mots d'Hisae, le ténébreux ne bougea pas et observa le jeune. Est-ce qu'il pouvait avoir raison ? Bordel ! Il allait devenir vraiment fou. Sa respiration demeurait... légèrement saccadée. Il se pencha de plus en plus vers le deuxième brun. L'ambiance était devenue intime... légèrement pesante, le film en arrière-plan ne les préoccupait même plus, les yeux gris de Clint restaient bloqués sur ceux d'Hisae. Le contact qu'ils avaient grâce à la main du plus vieux rendait les choses beaucoup plus denses. Finalement, le jeune ne pouvait plus retenir ses yeux d'observer les lèvres fines et si appétissantes du plus vieux, Dieu seul savait à quel point il les voulaient... Sans qu'il ne s'en rendit compte, il passa légèrement sa langue sur ses propres lèvres, faisant réagir Clint. En effet, il ne regardait plus que ça, et son corps dictait ses gestes. Il réduisit l'espace entre eux, et sentait à présent le souffle chaud et irrégulier d'Hisae, cela lui faisait penser à ses moments à la guitare, où il sentait exactement ce même souffle sur sa nuque... Leurs visages étaient si proches, la tête du plus vieux était penchée vers la droite et il touchait la peau de l'adolescent. Leurs lèvres n'étaient plus qu'à quelques millimètres de se toucher, elles se frôlaient même, chaudes, douces et humides. C'était ce que Clint sentait d'où il était. La deuxième main du ténébreux s'était instinctivement posé sur le cou d'Hisae, lui aussi chaud.
— Est-ce que tu parles de t'aimer dans ce sens ? Prononça du bout des lèvres Clint, faisant presque toucher ses lèvres avec les siennes.
Le jeune homme avala difficilement sa salive, sentant les deux mains du brun sur lui, qui avaient l'air chaudes et douces... et ses lèvres qui frôlaient les siennes. La torture était à la fois exquise et torride, c'étaient les mots. Leurs souffles respectifs se percutaient l'un à l'autre, leurs yeux restaient accrochés, scotchés. Ils n'étaient plus qu'à quelques millimètres de se toucher. Lorsque le ténébreux entreprit de clore son action, un téléphone vibra violemment sur la table basse en verre. Les deux hommes sursautèrent en même temps et Clint se recula violemment, lui faisant tourner la tête légèrement. C'était le téléphone d'Hisae qui avait vibré et c'était uniquement Adiel qui cherchait à avoir des nouvelles de son frère chéri de dix-sept ans et toutes ses dents. Le grand brun remercia inconsciemment le ciel de l'avoir sauvé au bon moment. Que se serait-il passé s'ils avaient été plus loin ? Qu'en aurait pensé Adiel ? Clint ne préférait pas le savoir, il avait encore merdé et il ne voulait plus faire de mal. Il se leva et secoua la tête.
— Je vais me coucher, bonne nuit et merci pour les bandages.
C'était le strict nécessaire, il l'avait dit de manière froide et sèche. Il partit sans regarder Hisae qui avait ses yeux whisky fixé sur le grand ténébreux. Clint se demandait comment il avait pu dériver autant... il se changea et s'allongea sur son lit en essayant d'oublier tout ce qu'il venait de se passer. C'était décidé, demain il irait trouver une fille, n'importe laquelle et il baiserait avec. Il voulait être cru, il voulait être sec et brutal, il voulait se rassurer et éloigner Hisae de son esprit. Même s'il n'aimait pas ça, il allait le faire.
À SUIVRE
:
EHH Coucou la populass ! PUTAIN 4546 mots ! c'est énorme.
comment ça va ? Enfin en vacances ? ( ou pas avec ceux qui ont le brevet )
Bon voilà le chapitre ou ça commence à chauffer mouhaha... Je ne dirais rien à propos du prochain chapitre cette fois, même s'il va être méga fort en émotion !
D'ailleurs, un point, puisqu'on parle de Clarisse souvent comme si c'était la méchante sorcière, pourquoi ? En vrai elle protège juste Hisae comme une amie le ferait mdr.
Bon bon, le prochain chap olala, j'ai déjà hâte mon dieu.
Sinon, vos avis tout court ?
À vendredi prochain, et tenez votre coeur prêt, parce que ça va secouer !!
Kiss.
Instagram : Relween_
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