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Aloha 🎈

E      Z      M      Π     A
(en média)







– Mîa, dépêche toi ! Hurlait le boss, un cigare entre les lèvres.

Je marchais pour rejoindre mon trottoir, les jambes légèrement tremblantes causés par ce froid hivernal. Je m'adossa contre le mur de la pharmacie, les jambes croisées afin de me réchauffer.

Mes escarpins me suspendaient a une grande hauteur, me faisant paraître haute du haut de mes modestes 1m62. Tandis que mes cheveux bruns étaient attachés en un chignon soigneusement fait pour laisser découvrir mon décolleté plongeant.

Ce soir la, je portais une robe bustier assez moulante, c'est Mikhail qui me l'avait acheté pour mes prestations.

J'attendais patiemment mes clients en admirant ma petite photo, pas plus grande qu'un carré de chocolat. C'était Soyla, mon bébé. Ma raison de respirer. Un sourire se forma inconsciemment sur mes lèvres ornées d'un rouge à lèvres rouge. Un retentissement de klaxon me fit sortir de mes pensées, mon sourire s'effaça instinctivement, ma dignité allait une nouvelle fois s'envoler.

Je m'approchai lentement de cette voiture en prenant une démarche sensuelle tandis que mon futur client ouvrait sa fenêtre. C'était un habitué, un homme marié d'une cinquantaine d'années. Il venait tous les vendredis soirs.

Alors Mîa, tu montes ? Demanda-t-il, impatient.

J'hocha légèrement la tête en ouvrant la portière côté passager. Rangeant par la suite la photo de Soyla dans mon petit sac.

Il prit sa route jusqu'au parking d'un supermarché vide, là où notre ébat allait se dérouler.

Toujours le même tarif ? Questionnais-je en sortant de quoi se protéger de toutes MST.

Le vieil homme hocha la tête furtivement avant de se détacher pour m'attraper brutalement. Je préférais la douceur, mais ce n'est pas du même avis de la plupart de mes clients.

Je le chevaucha suite à sa demande, et nous commençons notre acte. Il puait terriblement la sueur et le tabac froid. Il n'avait rien pour plaire et sa brutalité achevait le tout.

Il me considérait comme son objet, comme sa propriété le temps du tarif.

Une fois qu'il s'était vidé en moi, je fus soulagée que cet acte se conclut enfin.

Je jeta le préservatif par la fenêtre, me recoiffa légèrement mes mèches rebelles qui s'étaient échappés de mon chignon à l'aide de ma main, me réajusta ma robe bustier et préféra poursuivre ma route seule jusqu'à trottoir après avoir récupéré soixante dix euros.

Je reçus un appel dès ma sortie de la voiture.

CONVERSATION TÉLÉPHONIQUE

– Mîa, si t'es pas à ta place dans 5 minutes on vient te chercher en te bottant le cul, c'est compris ?
Vociféra Mikhaïl.

– Oui boss, j'arrive.

– Ne perd pas de temps.
Ordonna-t-il avant de raccrocher.

Vous vous demandez sûrement pourquoi je ne pars pas ? Pourquoi j'en suis arrivée à faire ça ?

▶️

Tout a débuté lors de mes seize ans, mon père est décédé suite à un accident de voiture. J'étais sa seule fille, sa princesse. Maman était dévastée, elle ne vivait plus, ne me remarquait plus, était dans sa bulle. J'ai commencé à sortir avec mes amies, j'étais une adolescente totalement conne. Et très influençable. Je ne travaillais plus en cours. A quoi bon ? J'étais tellement bête... Je pensais pouvoir finir comme ses pimbêches que j'idolâtrais : les Kardashian, Nabilla, et toutes ses filles de télé-réalité. Elles étaient toutes célèbres, appréciées, riches. Je pensais pouvoir y parvenir, mais j'ai fini par être une fille de joie plus communément prénommée une pute.

Dès mes putain de seize ans, je me suis faite virée de maintes et maintes établissements scolaires, pour finir à mon dernier établissement scolaire, le plus fatal. J'étais tombée amoureuse de mon professeur de mathématiques, et ça s'est pas passé comme prévu... J'ai réussi à l'attirer dans mes filets, j'étais tellement fière ! Je l'ai répété à toutes mes amies du lycée, j'ai couché avec cet homme, et pas qu'une seule fois.

Pendant tout ce temps, ma mère se foutait de mon état, de savoir si j'allais mal ou bien. Le jour de mon anniversaire, je pensais que ça serait un jour merveilleusement mémorable ! Dix-huit ans les filles ! Ça signe le passage au monde adulte, j'en étais terriblement fière.

Arrivée au lycée, je fus convoquée. La principale avait découvert ma liaison avec ce prof de maths qui fut directement viré. Et moi par la suite. Alors, me voilà sous le toit de ma mère qui passe son temps à pleurnicher en repensant à papa...

J'avais dix huit ans, aucun diplôme. Mais malgré ça, je me débrouilla pour trouver un job et me tirer de chez moi. Je devenue serveuse dans un bar de Paris.

Trois mois plus tard, j'appris que ma mère allait s'envoler pour notre pays natal, le Mexique.

Étonnement, je ne fus en aucun triste de son départ, mais un poids se libéra de mon coeur.

Après plusieurs mois de travail, j'appris que j'étais enceinte, enceinte de Mr. Hermann, qui avait prit la fuite depuis bien longtemps maintenant. Je fus dévastée et de nouveau sans repère. Dans un élan de désespoir je décida de me confier à ma patronne qui me vira sur le champs... En prétextant qu'elle ne pouvait pas garder une femme enceinte puisque j'allais devoir quitter mon job tôt ou tard a cause de mon marmot.

Me voilà désormais sans job avec un loyer à côté. Je ne désespéra pas... Et me rendit comme dans ces fichus films, dans un quartier mal fréquenté, là où zonent la plupart des teneurs de mur. Je voulais travailler pour eux.

Lorsque je m'adressa a l'un d'eux pour lui dire cela, il me rit instinctivement au nez. Une petite gamine venant jusqu'à lui pour vouloir dealer, c'était sûrement anodin.

Sauf que je fis un maximum pour être prise au sérieux, et cet homme fini par me présenter au plus haut Boss. Mikhaïl.
Mikhaïl est un vieux russe qui gère la plupart des réseaux de Paris. Notamment de drogue et prostitution.

Il me fit vendre tout type de choses illicites, j'ai même fais un hold-up, puis dès que j'accoucha il me considéra plus comme une personne mais un objet, plus communément appelé pour lui : une fille.

Toutes les filles de son réseaux étaient des marchandes d'amour. Je devais donc en faire partie. Je ne pus refuser pour la survie de Soyla. Il me fallait une paye et à Paris sans diplôme tu finis vite sous les ponts.

Je marchais jusqu'à mon trottoir, mes larmes coulaient contre mon gré le long de mes joues.

Je m'empressai de les essuyer du revers de la main avant de rejoindre mon trottoir.

Je jeta un coup d'œil sur le trottoir d'en face, ma collègue Sharmeen venait de monter avec un client.

Tandis que je fus de nouveau confronter à un client. Je voyais sa voiture passer tous les soirs par ici, mais elle ne s'est jamais arrêtée.

Les week-end généralement je sais que cette BMW ralentit pour que ses passagers m'insultent, pensant faire réellement rire leur entourage.

Il se mit à klaxonner une seconde fois pour que je vienne à sa fenêtre. Alors, je le fis.

– Tu veux les tarifs ? Demandais-je en m'accoudant contre sa portière.

– Montes. Exigea l'homme.

Y A Z E E N

Je sortais de la mosquée, ce vendredi soir je me rendis compte que j'étais bien trop con avec ces personnes qui m'entourent.

Je rentrais chez moi mais je n'étais pas fatigué. Comme à mon habitude, je regardais si la catin de la pharmacie au café était là. Mais je me rendis compte que non.

Alors je me stationna sur son trottoir en l'attendant patiemment. Et la voilà maintenant devant moi.

E Z M Î A

Je fus prise de quelques secondes d'hésitation avant d'accepter. Je ne savais pas dans quoi je m'embarquais.

fin de la partie.
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