CHAPTER 1 ⛓️



⛓️⛓️ ENTRAVE ⛓️⛓️

🔗 CHAPTER 1 🔗

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AERIN♠️
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   ≪ Arracher ses entraves voilà ce qui seulement donne à l'homme sa jeunesse ! Ceci seul le sauve : se mettre en marche pour écraser cette vipère qu'est son siècle servile disait Friedrich Hölderlin.

     Je pense que les chaînes qui me retiennent resteront à jamais ancrées, et je ne réussirai jamais à écraser cette vipère qu'est mon siècle servile. Avez-vous déjà ressenti l'envie de prendre votre envol ? Pour ma part, je rêve en secret de déployer mes ailes, bien que je sache que je ne m'envolerai jamais.

         J'ai grandi dans une famille qui considère que le statut social définit la valeur d'une personne. Mes parents orchestrent chaque aspect de mon avenir pour que je devienne une femme épanouie, capable de s'affirmer dans la société.

      Je souhaite me débarrasser de leur emprise, mais j'ai peur de ce que je deviendrai lorsqu'aucune chaîne me retiendra. J'ai peur d'être une coquille vide, sans leur autorité ! J'ai pour habitude qu'on me dise quoi faire, je peine à prendre des décisions importantes par moi-même, et c'est ce que je déteste le plus chez moi. Je veux être libre, voler de mes propres ailes, et faire mes propres choix, mais hélas, ce ne sont que de grands rêves qui semblent inaccessibles .

         Je pianote rapidement sur le clavier de mon ordinateur pour finaliser ma synthèse sur l'insuffisance cardiaque. Quelle maladie terrible, car elle est incurable. Néanmoins, un diagnostic précoce, l'adoption de modes de vie adaptés et la prise de médicaments appropriés permettent aux patients de vivre longtemps et activement, sans nécessiter d'hospitalisation.

    — Oh mon dieu ! Je lève les yeux vers ma meilleure amie qui vient de s'égosiller, et quelques personnes dans le café la regardent comme si elle était folle !

    — Bobae, ne fais pas de vagues, je n'ai pas envie d'attirer l'attention. Je la préviens en lançant des regards furtifs dans le café. Elle ne sait jamais quand réfréner ses émotions, elle les exprime telles qu'elles se présentent.

  — Oh désolée, ma petite biche, mais regarde ça, il est de retour ! s'écrie-t-elle en me montrant une vidéo. Je vois un homme avec un cache-nez et un pull blanc à capuche qui lui couvre la tête, entouré de plusieurs personnes et de quelques journalistes !

       — Est-ce une célébrité ? demandai-je, peu intéressée par la vidéo.

  — C'est Kim Taeyhung, il a été mannequin pour Channel, mais il a dû arrêter pour des raisons mystérieuses et c'est le fils de Kim Byung-chull, le fondateur de Samsung ! Ne me dis pas que tu ne le connais pas !

   Je pense qu'aujourd'hui, tout le monde connaît le fondateur de Samsung, Kim Byung-chull, mais j'ignorais qu'il avait un fils. Quand je le vois à la télévision ou dans les soirées mondaines, il semble toujours être seul. Après la sortie du dernier Samsung, il fait beaucoup parler de lui.

Je crains de te décevoir, Bobae, mais c'est la première fois que j'entends ce nom. À voir son visage, elle est vraiment choquée par ma réponse.

Mais c'est la vérité, je ne connais pas le fils Byung-chull.

   — Je pensais que tous les gosses de riches du pays se connaissaient !

  — Tu t'es simplement trompée. Affirmé-je en buvant mon thé glacé.

   — J'espère que j'aurai une chance de le voir. Prie-t-elle. Je la laisse s'enthousiasmer a l'idée de voir son idol et finalise mon devoir. Oh, j'avais presque oublié de te le dire ! Devine un peu !

Comment pourrais-je deviner sans aucun indice de ta part ? Son enthousiasme diminue et son regard perd de son éclat.

  — Tu aurais pu au moins faire semblant de réfléchir.

Tu sais, parfois tu te comportes comme une enfant. Elle me tire la langue et ont fini par éclater de rire.

Hier, j'ai officialisé ma relation avec Iseop. Sa déclaration d'amour était digne d'un film romantique. J'ai été irrésistiblement attirée par son charme et ses lèvres. Finit-elle de dire en battant des cils, tandis que moi, j'étais là, les yeux écarquillés de surprise.

Quoi ? Tu es vraiment avec Iseop ? Je devrais te féliciter comme le ferait une bonne meilleure amie. Mais on connaît toutes les deux sa réputation de séducteur. Il a un palmarès impressionnant en matière de conquêtes, et je n'aimerais pas que tu souffres à cause de cela.

Je sais ! Mais j'ai envie de tenter ma chance. Bien qu'il soit vu comme un coureur de jupon, Il me plaît, je sens que je pourrais le changer, et je crois qu'il m'aime. Elle baisse les yeux et fait un petit sourire semblant réfléchir, je saisis sa main et la caresse légèrement.

S'il arrivait à te faire du mal d'une quelconque manière, n'hésite pas à me le dire, je n'ai pas fait le taekwondo pour rien. Elle sourit et ressert sa main autour de la mienne.

Je savais que toi tu me comprendrais.

   Évidemment ! En jetant un coup d'œil à ma montre, je réalise qu'il est midi passé. Je ferme mon ordinateur, et au même moment, je reçois un message de ma mère.

« Nous avons un dîner très important ce soir, tache à ne pas l'oublier »

« Je ne l'oublierai pas mère »

J'attends une réponse mais elle ne vient pas, je range mes affaires dans mon sac.

    — Oh tu rentres ? Demande-t-elle en posant son portable sur la table.

  — Oui ! Il paraît que j'ai un dîner très important ce soir ! dis-je avec un peu moins d'enthousiasme. Ma mère organise souvent des dîners pour que je puisse rencontrer certains de ses amis avocats. Selon elle, ces rencontres seront bénéfiques pour mon avenir prometteur. Certains d'entre eux sont si ennuyeux que j'ai failli m'endormir à plusieurs reprises.

      — Avec des avocats ?

  — Probablement ! Bon, je te laisse, je te raconterai tout quand j'aurai le temps. Je lui fais la bise.

     T'as intérêt poupée !

       Bobae est constamment à l'affût des dernières nouvelles sur la famille Hong. Elle gère même une chaîne YouTube dédiée à ma famille, qu'elle a baptisée Honglife. Il lui arrive d'avoir des informations très pertinentes, parfois même plus que ce que les journalistes du pays peuvent obtenir. Contrairement à ces journalistes opportunistes, elle dispose d'une source fiable : moi. Je lui transmets toujours des informations qui ne portent pas préjudice à ma famille, mais qui sont sans importance et qui semblent ravir ses abonnés.

      J'ai fait la connaissance de Bobae au lycée. Ce qui m'a poussée à l'approcher à cette période, c'est qu'elle incarnait ce que je désirais par-dessus tout : la liberté ! Elle vivait selon ses propres règles, agissant comme bon lui semblait sans que ses parents ne s'en mêlent. Elle prenait ses propres décisions concernant ses études et son avenir. Bien qu'elle vienne d'un milieu modeste, elle avait choisi de s'inscrire dans un lycée prestigieux. Elle me confiait souvent que son père savait satisfaire tous ses désirs. Si à l'époque j'avais pris le temps de m'approcher d'elle pour explorer son univers et en savourer les nuances, aujourd'hui elle est devenue l'un de mes fondements, et je ne l'abandonnerai jamais !

       Je sors du café, et Monsieur Kang, mon chauffeur, me tient la porte de la voiture. Je m'y installe rapidement. Il démarre la voiture.

   — Comment s'est déroulée votre rencontre avec votre amie, mademoiselle ? interroge Monsieur Kang en me scrutant à travers le rétroviseur.

   — Aujourd'hui, notre conversation a été brève. J'étais plongé dans mon ordinateur tandis qu'elle était absorbée par son téléphone. Je réponds en regardant les bâtiments défiler derrière la vitre, il n'a besoin de connaître mes conversations.

   — Souhaitez-Vous vous rendre quelque part mademoiselle ?

   J'aimerais vraiment aller à un endroit précis, mais je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée. Cela pourrait déplaire à mes parents, mais cela fait longtemps que je ne l'ai pas vu. Je suis tellement accaparée par ma famille et mes devoirs que j'en oublie même de l'appeler. Il doit être en train de bouder dans son coin.

    — Je souhaiterais aller au garage automobile : the Motors

   — Pourrais-je connaître vos motivations pour vous y rendre ? La voiture ne présente aucun souci, mademoiselle !

    J'ai un ami proche qui travaille là-bas. Cela fait une semaine qu'il ne vient plus à nos cours, et je commence à m'inquiéter.

   — Vous êtes vraiment une personne attentionnée, mademoiselle. J'espère qu'il ne lui est rien arrivé de grave.

     — Espérons-le.

  En arrivant devant le garage, je remarque le grand logo d'un moteur fixé au mur.

   — Monsieur Kang, savez-vous si mon père est à la maison ?

  — Non, il n'est pas chez vous, il est à son bureau à l'hôpital.

  — J'imagine que vous lui rapportez toujours les endroits où je me suis rendue durant la journée.

C'est une partie de mes responsabilités, mademoiselle ! Vous êtes ici pour rendre visite à un ami qui ne se présente plus en cours. Vous ne faites rien de mal, alors n'ayez crainte. Allez voir comment va votre ami, puis nous pourrons partir.

D'accord. Je sors de la voiture et entre dans le garage, où je vois plusieurs personnes concentrées sur leur travail. Je m'approche d'un homme qui soulève le capot d'un véhicule.

Bonjour, monsieur. Il tourne la tête vers moi, un sourcil levé.

Bonjour, mademoiselle. En quoi puis-je vous aider ?

Je suis à la recherche d'une personne qui travaille ici.

Nous pourrions progresser si vous me révéliez son nom, dit-il en essuyant ses mains avec un torchon.

Euh, oui. Il s'appelle Pa...

Aerin. Je me fige en entendant cette voix délicate qui m'interpelle. Je me retourne lentement et, lorsque nos regards se croisent, je perds mon souffle. Il porte un pantalon gris taché d'huile noire, est torse nu et tient une pince dans sa main gantée. Je lui souris et m'approche de lui.

Que fais-tu ici, Aerin ?

— N'es-tu pas content de me voir ?

Bien sûr que je le suis, mais je suis simplement étonné de te voir ici. Isolons-nous dans le bureau de mon père, nous pourrons discuter plus tranquillement, à l'abri des regards. En disant cela, il jette un coup d'œil derrière moi et je remarque que plusieurs personnes nous observent. Il m'emmène jusqu'au bureau de son père et ferme la porte.

Ce bureau est vraiment spaci... Avant que je puisse terminer ma phrase, il me tourne brusquement vers lui, ses mains encadrant mon visage.

Tu m'as tellement manqué. À peine a-t-il fini sa phrase qu'il se jette sur mes lèvres. Surprise, je recule légèrement, mais il me ramène à lui, ses mains se posant sur mes hanches. Au lieu de le repousser comme je le devrais, je m'accroche à son bras, laissant mes lèvres se faire emporter par ce jeune homme qui embrasse ma bouche avec passion. Nos respirations deviennent de plus en plus irrégulières ; j'ai besoin d'air, il m'empêche d'en avoir en me coinçant contre le mur. Il fait glisser ses lèvres le long de ma gorge, m'assommant de baisers.

Mon dieu, j'ai faim de toi !

Jimin... je... je.... Ses lèvres retrouvent les miennes, étouffant ainsi mes mots. Je sens ma robe glisser vers ma hanche, et à cet instant, je réalise ce qu'il s'apprête à faire. Je le repousse et me détache du mur. Je ne suis pas là pour ça. Dis-je en haletant, Il se frotte le visage avec agitation et rejette ses longs cheveux en arrière.

Je suis désolé. Je ne voulais pas perdre le contrôle, mais j'ai tellement envie de toi ! Il s'approche de moi, les pupilles dilatées. Depuis que j'ai eu la chance de découvrir ce corps magnifique, je ne peux plus m'en passer. Les souvenirs de cette nuit où je me suis laissée aller me reviennent en mémoire. J'ai cédé à ses avances parce que Bobae m'avait convaincue que cela me donnerait un sentiment de liberté. Pourtant, cette expérience ne m'a pas apporté cette liberté tant espérée, juste du plaisir, mais pas la liberté.

Je suis ici pour prendre de tes nouvelles. Tu ne viens plus à l'université et, apparemment, cela ne te dérange pas. Il détourne le regard et me fait signe de m'asseoir sur le canapé gris qui est contre le mur.

Tu préfères du thé ou du café ?

De l'eau, ça me suffira.

Très bien ! Il quitte le bureau. Je regarde autour de moi et mon cœur s'arrête un instant en apercevant un pistolet sur le bureau. Est-ce un vrai ? Je reviens à la réalité lorsque j'entends la porte se fermer. Jimin revient avec une bouteille d'eau fraîche que je m'empresse d'ouvrir. Il s'assoit à mes côtés, un sourire aux lèvres. Si tu as fait tout ce chemin, c'est que tu t'inquiètes pour moi.

Je ne suis pas la seule à m'inquiéter, même Bobae est très préoccupé par toi. Reviens en cours.

Je ne peux pas continuer. Je renonce à mes études, je ne suis pas destiné à devenir cardiologue. Je m'étais orienté vers cette spécialité par manque de direction dans ma vie, pensant qu'en devenant cardiologue, je pourrais sauver des vies. Mais ce métier ne me correspond pas. De plus, j'ai hérité de ce garage et je dois m'en occuper.

Ne me dis pas que tu as parcouru tout ce chemin pour tout abandonner maintenant ? Bientôt, nous obtiendrons nos diplômes, et à ce moment-là, mon père sera ravi d'accueillir un si bon élément à Asan. Je dis cela pour le convaincre. Il fixe un point invisible, semblant réfléchir. Je prends sa main et la serre. As-tu oublié la promesse que nous nous sommes faite ?

Non ! Bien sûr que non, je veux sauver des vies, mais la seule personne qui me retenait à cette fac de Bourges, c'était toi. Tu sais ce que je ressens pour toi. Te voir à l'université sans pouvoir m'approcher de peur de révéler notre relation me détruisait, et je ne pouvais plus supporter cette situation.

Donc, c'est de ma faute si tu as arrêté les cours ? Ma voix se brise en prononçant ces mots. Je sais que ma relation avec Jimin est très compliquée ; nous devons toujours nous cacher pour nous voir. Ce statut que j'ai m'empêche de vivre la vie amoureuse dont je rêve tant.

Pas du tout princesse, me rassure-t-il en caressant doucement ma main.

Termine tes études, et lorsque tu rejoindras l'hôpital, je parlerai de nous à mes parents. Ils te verront comme une personne de leur milieu. Fais-le pour moi, s'il te plaît, et bientôt, nous serons ensemble.

Et notre histoire se conclura ainsi : ils vécurent heureux et eurent de nombreux enfants. Nous partageons un rire complice et échangeons quelques baisers.

Je t'aime, Aerin, me confie-t-il en éloignant nos lèvres.
Vraiment ? Je ne le savais pas, dis-je en le taquinant. En guise de réponse, il saisit ma jambe droite et me tire pour que je m'allonge, se plaçant au-dessus de moi avec un sourire espiègle. Ses yeux sombres, pleins de désir, me scrutent alors qu'il glisse ses mains sous mes cuisses pour me soulever contre lui, provoquant une douce chaleur dans le bas de mon ventre. J'enroule mes bras autour de son cou et mes jambes autour de sa taille, tout en continuant à l'embrasser.

Vrrr ! Vrrr ! Vrrr !

Nous interrompons nos mouvements. Mes yeux se posent sur mon sac, et un autre vrrr me fait sortir de ma rêverie. Je me détache du corps de mon amant, attrape mon sac et fais sortir mon téléphone. Je reste bouche bée en découvrant le message de Monsieur Kang.

Bon sang, j'avais complètement oublié qu'il m'attendait.

Je dois y aller. Monsieur Kang m'attend depuis un quart d'heure et mon père vient de rentrer à la maison.

Je réajuste ma robe et mes cheveux.

On se revoit quand, princesse ?

On se retrouvera à la fac, lui dis-je en me dirigeant vers la sortie du bureau. Je me retourne et constate qu'il est toujours assis à sa place. Jimin ?

Hum ? me répond-il en accentuant son regard charmeur.

    — Je tiens aussi à toi. Il affiche un large sourire, et je sors, le laissant dans un état de bonheur. Je rejoins la voiture, et lorsque Monsieur Kang m'aperçois, il sort pour m'ouvrir la portière. Une fois installée, je m'excuse d'avoir mis autant de temps.

Comment se porte votre ami ?

Il va bien, il reprendra les cours demain. Enfin j'espère.

Bien ! Votre père m'a ordonné de vous ramener chez vous.

J'ai vu votre message.

    Mon père est véritablement passionné par son métier et attache une grande importance à sa carrière. Il peut passer plusieurs jours à l'hôpital pour exceller en tant que cardiologue. Pendant la semaine, si j'ai de la chance, je ne le vois qu'une ou deux fois, et cela ne semble pas le perturber. Parfois, je me demande si je suis vraiment sa fille, car, contrairement à ma mère, il ne me consacre pas beaucoup d'attention. Bien que ma mère puisse être stricte, elle me montre une affection sincère et essaie parfois de me comprendre.

Mon géniteur a toujours rêvé d'avoir un garçon plutôt qu'une fille, un fils destiné à hériter du centre médical Asan. Malheureusement pour lui, c'est une fille qui est venue au monde. Pour assurer ma place d'héritière, ma mère avait organisé une partie d'échecs. Si mon père gagnait, l'héritier de l'hôpital serait mon futur époux, tandis que si elle l'emportait, je serais la seule à prendre les rênes de l'établissement. Hwang Jiseon, en tant que femme stratège, avait facilement triomphé de mon père. Suite à cette défaite, mon père avait signé des documents précisant clairement que, en cas de problème ou lors de sa retraite, je serais celle qui lui succéderait. Ces papiers sont officieux, je serai officiellement héritière lors de la soirée de nomination dans un mois. C'est pourquoi je me consacre à l'étude de la cardiologie, l'une des spécialités de l'hôpital, mais aussi la plus pratiquée à Asan.

Bien que mon père soit le propriétaire d'Asan, plusieurs autres responsables gèrent différents départements médicaux, tels que la cardiologie, la neurologie, la chirurgie de la colonne vertébrale, l'orthopédie, le traitement de l'obésité, la pédiatrie, l'oncologie chirurgicale, la gynécologie, la rhumatologie et la chirurgie esthétique. C'est grâce à cette diversité de spécialités qu'Asan est devenu le plus grand centre médical de Corée et l'hôpital le plus renommé du pays. De nombreux patients étrangers viennent y recevoir des soins, ce qui constitue une grande fierté pour mon père.

  — Mademoiselle, nous sommes arrivés. Je cligne des yeux et regarde à travers la vitre : oui, je suis enfin chez moi.

      — Merci, Monsieur Kang. Vous pouvez rentrer chez vous, je ne pense pas avoir besoin de vous davantage.

       — Êtes-vous certaine ? Je peux rester, cela ne me dérange pas.

Oui, je suis certaine. N'oubliez pas de saluer votre femme et le futur bébé de ma part.

Merci beaucoup, je n'y manquerai pas. Je sors de la voiture et pénètre dans la maison, où les femmes de ménage me saluent. Je leur réponds, mais je m'arrête en remarquant les nouvelles décorations du salon. Certaines d'entre elles placent des pots de fleurs dans divers coins de la pièce. Je réalise que ce dîner doit être d'une grande importance, alors je me hâte de rejoindre ma chambre. Heureusement, je n'ai pas croisé mon père, sinon j'aurais été obligé de lui raconter tout ce que j'ai fait aujourd'hui. Je m'effondre sur mon lit et jette un œil à ma montre : il est presque quinze heures et je ne sais pas comment occuper mon temps. Je n'ai pas sommeil et je n'ai pas envie de faire quoi que ce soit.

Je prends mon téléphone et compose le numéro de Bobae, elle saura me distraire. Bien que nous venions de nous quitter il y a à peine quarante minutes, c'est ma seule amie. Après quelques tonalités, elle répond.

   — Salut, tu ne peux vraiment pas te passer de moi ? Je suis au travail et c'est la folie ici, apparemment une célébrité va occuper la suite impériale. Franchement, je déteste mon job, je cours dans tous les sens et je ne comprends pas pourquoi il nous manque des femmes de chambre dans un hôtel si réputé. En ce moment, je dois m'occuper de la salle de bain d'un client qui a invité des filles pour son anniversaire, et devine quoi ! Je ramasse des putains de préservatifs usagés qui traînent partout !! Alors si tu penses que ta vie est plus galère que la mienne en ce moment, je suis toute ouïe ma petite Aerin. Je garde le silence, moi qui souhaitais me plaindre de ma vie monotone, je ne savais pas qu'elle était en service aujourd'hui.

  — Désolée, je ne savais pas que tu travaillais aujourd'hui. Je te laisse donc, bon courage !

   — Si tu veux, tu peux rester avec moi, je vais mettre le haut-parleur. Comme ça, on pourra discuter. Je sais que tu m'as appelée pour une bonne raison, alors vas-y, dis-moi tout. J'entends quelques bruits avant que cela ne cesse, on dirait qu'elle vient de tirer la chasse d'eau. Zut, même ça, il ne s'en occupe pas. Tu sais quoi, Aerin ? Je pense que je vais démissionner, travailler autant, c'est de l'esclavage.

  — Tu ressasses toujours la même chose quand tu es débordée au boulot. Le jour où elle sera vraiment heureuse de travailler, ce sera probablement le jour où son patron lui remettra son salaire. J'entends une seconde voix au bout du fil.

Ah, te voilà enfin, Jessie, dit la voix de mon ami.

La célébrité vient de s'installer dans la chambre impériale.

C'était un acteur ?

Non, c'était Kim Taehyung. Il est encore plus beau en vrai, tu aurais dû voir son style incroyable.

Quoi ! Kim Taehyung est le client VIP ? Oh MON DIEU ! Tu entends ça, Aerin ? Mon idole est ici !

Oui, j'ai entendu, pas besoin de crier.

Aerin, je te rappelle plus tard. Je dois absolument faire tout pour le voir, même si ce n'est qu'une fois.
  
     Tiiiii

Je n'arrive pas à y croire, elle me laisse vraiment de côté ? Est-elle vraiment si fascinée par ce Taehyung ? Je décide d'aller voir à quoi il ressemble. Je me dirige vers la barre de recherche et tape Kim Taehyung, mais à cet instant, la porte de ma chambre s'ouvre. Je pose mon téléphone sur le lit et lève légèrement les yeux. Je me lève brusquement quand je vois la carrure imposante de mon père, il entre et est suivi par une femme qui est habillée d'une manière professionnelle, elle tient dans ses mains une grande boîte blanche.

Annie, dépose cette boîte sur le lit, elle doit peser un âne mort et laisse-nous, ordonne-t-il d'une voix profonde, la femme obéit. Mon père se dirige vers la fenêtre ouverte et tourne la tête pour m'observer.

    — Bonsoir Père ! dis-je en m'inclinant légèrement. Ses yeux noirs me scrutent, son aura est pesante. Il est vêtu d'une veste de costume sombre, sur une chemise blanche à manches longues, agrémentée d'une cravate de couleur foncée.

  — Ce soir, nous avons un dîner important. Ton grand-père sera là et nous aurons des invités de prestige pour l'hôpital. Il prononce ces mots sans me regarder, trop préoccupé à regarder la voûte azurée du ciel .

   — Grand-père sera-t-il donc présent ? Cette soirée s'annonce rocambolesque. Mon père me néglige, mais avec mon grand-père, la dynamique est différente. Il saisit chaque occasion pour me rappeler ma condition de femme. À ses yeux, « la femme n'a aucun droit, seulement des devoirs, celui de s'occuper du foyer. »

Mon grand père, Hong Sangdo, le fondateur d'Asan et patriarche de la famille, impose ses décisions sans jamais être contesté. C'est pourquoi ma position en tant que femme héritière est fragile. Si ma mère réussit à s'opposer aux hommes de la famille Hong, il est probable que je sois désignée comme héritière du centre médical Asan.

   — Notre hôte principal sera Kim Taemin, que tu connais probablement. Il s'exprime sans vraiment répondre à ma question, bien que je sois déjà au courant de la réponse. Il y a deux ans, tu m'avais assisté lors d'une opération, et le patient n'était autre que Kim Taemin. Son père est un neurologue réputé aux États-Unis, et j'ai besoin que Taemin prenne la direction de la branche neurologique à Asan. Il est crucial qu'il accepte ce poste. Il s'approche de moi, ses grandes mains effleurant délicatement mes cheveux. Tu n'es plus une enfant, tu as bien grandi et tu es devenue une femme magnifique, tout comme ta mère. Je sens qu'il va droit au but. Ses yeux sombres me mettent mal à l'aise, et j'appréhende ce qu'il pourrait dire ensuite, son sourire me déstabilise. Je souhaite que tu utilises tes charmes pour le convaincre. Je recule d'un pas, ne comprenant pas comment il peut me demander cela.

Mais père...

Tu dois penser que je suis un père indigne, recourant à des méthodes lâches pour atteindre mes fins. Il s'exprime avec un sourire malicieux. Pourtant, je te donne la chance de mieux connaître cet homme, à la différence de ton grand-père qui choisit d'ignorer cette étape. Je baisse les yeux, les mains tremblantes ; j'ai toujours été vulnérable face à mon père, mais encore plus en présence de mon grand-père. Je ressens que si je ne leur obéis pas, ils n'hésiteront pas à employer des moyens peu orthodoxes pour me forcer à les écouter.

   — D'accord, je vais le faire.

— Mhm, ce cadeau vient de Taemin. Moins enthousiaste, je traîne des pieds pour l'ouvrir. Quand je découvre le contenu, je suis émerveillée par une superbe robe rouge. En la sortant du carton, je suis impressionnée par sa longueur. Je la presse contre moi, sous le regard de mon père. En l'examinant, mon attention est attirée par le bustier, où je remarque des pierres incrustées. S'agirait-il de...

Est-ce que ce sont de vrais rubis ? murmuré-je.

Ce jeune homme n'aurait jamais envisagé d'acheter quelque chose de contrefait. Il retrousse sa manche et jette un regard à sa montre. Il faut que je parte, tu seras sans aucun doute éblouissante dans cette... robe. Il quitte la chambre et je m'effondre sur le lit, les yeux embués de larmes. Que vais-je faire ? Ce n'est pas la première fois que je m'apprête à aborder un homme, mais cette fois-ci, c'est pour une raison qui ne me réjouit guère.

Et si je fuguais !

   Je suis ridicule de considérer cette option ; ils me retrouveraient en moins d'une heure et je devrais affronter les conséquences de cet acte impulsif.

J'ai l'impression que ma crise d'adolescence tardive est sur le point de commencer.

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