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Sadao BRAUWN (astrxrism- 's OC)

Présence de mon OC : Tessa REEVES

Ce one shot prend place après la rencontre du titan Féminin, le retour de l'expédition extramuros.
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           Le sang avait tant coulé cette journée-ci. Celui de Sadao aussi, d'ailleurs. Tessa avait cru voir la mort de son meilleur ami et ses yeux s'étaient instantanément emplis de ces larmes alors que ceux-ci y semblaient complètement perméable. Ce sont peut-être ces larmes qui ont convaincu la terre, le ciel, une quelconque présence divine peut-être, de garder le jeune homme en vie. Ou peut-être avait-il de la chance ? N'importe quel fataliste dirait que c'était son destin de ne pas mourir. Peu importe. Sadao était vivant après s'être transformé en titan. Mais ce que seuls Tessa et deux autres personnes du bataillon d'exploration savaient, c'est qu'il ne le serait que treize ans de plus, au maximum. Qu'est-ce qui était mieux ? Mourir brutalement ou attendre sa mort ? Tessa ne savait que choisir, elle qui n'aimait pas la vie mais qui avait un but à accomplir. Qu'aurait choisit Sadao si on lui en avait donné le choix ?

« Tu n'as plus que treize ans devant toi, Sadao, murmura la jeune femme dans le silence de la chambre qu'ils partageaient parfois, lorsque celle-ci boudait les dortoirs communs des nouvelles recrues. Ils y étaient depuis le retour du bataillon, pour que le noiraud puisse se reposer et finalement, Tessa était restée dormir avec lui en voyant le soleil descendre si rapidement.

— C'est la deuxième fois que tu me le dis, Tess. Je vais finir par le retenir, répondit son ami d'un ton étrangement calme.

— Mais je n'ai pas envie que tu meurs. Tu es mon seul ami. Je n'ai personne. Et bientôt, je vais devoir partir. Si mon voyage devait être long, nous ne pourrions peut-être jamais nous revoir.

— Je n'ai pas non plus envie de mourir. Mais est-ce que notre souhait compte ? Non, il ne compte pas, les choses sont ainsi. Et qu'importe où tu ira, je viendrais avec toi.

— Même par delà les murs ?

— Même par delà les murs. »

La noiraude se redressa, s'asseyant et collant son dos contre le mur en prenant une longue inspiration.

« Au point où j'en suis, je peux bien te raconter d'où je viens. Au mieux tu me crois, au pire tu me prends pour une folle. Derrière les murs, il y a la mer, une immense étendue d'eau. Et derrière la mer, il y a chez moi.

— La mer existe ?

— Bien sûr. Tout comme les déserts, les glaciers... Tu n'imagine pas tout ce qui existe là-bas. Je t'emmènerai. Bientôt, mon Roi viendra me chercher et je t'emmènerai, je te le jure. Je te montrerai la mer. Tu pourras rencontrer mon grand frère, aussi... Ma mère t'aurais adoré, mais malheureusement, tu ne pourras pas la voir. Enfin, nous pourrons, mais elle te répondra difficilement. »

Sans même attendre d'être sûre qu'il ait bien enregistré de telles informations, Tessa tourna la tête vers lui.

« Maintenant que j'ai dévoilé un secret, je suppose que c'est à toi. Un peu d'égalité me semble... Juste.

— Je dois avouer qu'Erwin Smith n'est peut-être pas le responsable de la mort de mon père, souffla-t-il. Il est mort lors d'une expédition et il m'a toujours dit que c'était de sa faute s'il n'en était jamais revenu mais...

— Tu avais besoin d'un coupable. D'une personne à haïr pour sa perte. Et dans ton cas, personne n'était vraiment responsable. Alors il en a prit la responsabilité pour que tu ne sombre pas dans le désespoir. Je comprends. Mais dans ce cas, Sadao... Il serait temps d'enterrer la hache de guerre. Ta vie est courte désormais, ne la gâche pas avec des histoires d'enfant, aussi douloureuses qu'elles soient.

— J'irais m'excuser. Mais pas ce soir. Pas encore. »

De nouveau, un silence. Très court.

« Dis... C'est quoi ton plus beau souvenir ?

— Tu es bien bavarde ce soir, Tess... Sinon, je dirais que c'est le jour où mon père est revenu d'expédition le jour de mon anniversaire. Comme s'il avait délibérément choisit cette date. Pas la veille, pas le lendemain. Le jour même. Il était mon cadeau, le plus beau que j'ai jamais eut. Et toi ?

— Une chanson. Ma mère était très malade, je ne la voyait que quelques heures par semaine et je pleurais chaque fois que je devais la laisser. Alors elle me fredonnait un air, parfois elle chantait quand elle était un peu plus en forme. J'ai plus tard entendu cette chanson dans un camp militaire, c'était une chanson tellement violente... Mais la seule version qui existe à mes yeux, c'est celle de ma mère et moi, celle dont nous avons écrit les paroles pour ne pas pleurer et ne pas gâcher le peu de temps que nous avions.

— Est-ce que tu peux chanter pour moi, Tess ? »

La jeune femme comptait tout d'abord se confondre en excuse, balbutier que jamais elle n'avait chanté pour quelqu'un, que cela faisait des années qu'elle ne l'avait pas fait, qu'elle ignorait même le son de sa voix mais... Tout comme elle n'avait jamais gâché un seul instant avec Ania Reeves, elle décida de n'en gâcher aucun avec Sadao Brauwn. Alors, elle avala sa salive et la boule qui se formait dans sa gorge et commença à chanter, réalisant que ces paroles qu'elles avaient inventé semblaient écrites pour ce moment-même de sa vie.

           Le silence n'était plus dans cette chambre si petite. Dehors, la lune et son cortège d'étoiles brillaient, tout comme un feu de camp qui venait de prendre vie en haut du mur.
Dès le lendemain, ni l'un ni l'autre ne serait dans cette chambre, mais plutôt au-delà des murs. Et quelque part dans son bureau, le major écrivait une lettre pour le garçon qu'il avait fait souffrir en voulant protéger et épargner. Une lettre un peu brouillonne — étonnant pour un personnage comme le major — qui se confondait en mille et une excuse pour les souffrances causées ces dernières années. Cette lettre à cœur ouvert qu'il ne pourrait lire qu'une fois loin de lui, loin des murs. Une lettre qu'il a furtivement déposé devant la porte de la chambre d'où résonnait un chant inconnu au grand blond. Une porte devant laquelle il ne s'était pas attardée.

          Cette nuit là, Sadao avait signé une trêve auprès de sa meilleure amie qu'il n'aura jamais pu mettre en œuvre. Une trêve que le major avait lui aussi signé avec sa lettre sans même le savoir. Une trêve qu'ils n'auront, malheureusement, jamais partagé à deux.

Sing with hope and the fear will be gone

Jamais ? Peut-être pas. Du moins, celle-ci fût courte et débuta suite à la tragique mort de Mike Zacharias qui avait tragiquement permit à Sadao d'échapper à la surveillance de ses geôliers du nom de Sieg Jäger et Alec Reeves, sous les cris d'encouragement de son amie Tessa dont les larmes avaient abondamment coulé sur ses joues blanches.
Sadao avait immédiatement été emmené à l'infirmerie pour vérifier qu'il n'était ni blessé ni malade. C'est durant cette visite qu'Erwin Smith entra pour venir lui rendre visite et voir s'il se portait bien.

« Sadao... Comment vas-tu ? »

Devait-il avouer que ses tentatives d'assassinat lui avaient presque manqué ? De même que ses regards aussi venimeux que ses paroles ? Le jeune homme lui avait manqué. Même si ce n'était probablement pas réciproque.

« Je suis désolé, Erwin.

— Désolé ? De quoi ?

— De tout ce que j'ai fait. De t'avoir tenu coupable de ce qui est arrivé à mon père. D'ailleurs... Il n'est même pas mort. Mais c'est une trop longue histoire, je te raconterai plus tard. Le plus important c'est que tu saches que je m'en veux et que j'espère que tu sauras me pardonner. »

Le noiraud n'aurait rien pu dire d'autre car déjà, le plus vieux l'enlaçait, laissant des larmes s'échapper.

« Je ne t'en veux pas, Sadao. Je ne t'en ai jamais voulu. »

Cependant, les deux hommes ne purent profiter de cette trêve bien longtemps. Erwin mourut sans jamais accomplir son rêve.
Sadao fût arraché à Paradis une bonne fois pour toute.

« Je vais lui faire la peau. Je m'en fiche que ce soit ton futur mari, Tessa.

— Je sais que tu lui en veux. Et je te comprends.

— Je n'ai même pas pu lui dire au revoir ! Ni à lui ni aux autres !

— Tu as eu l'occasion et la chance d'être en paix avec lui dans vos derniers moments. Même si c'est une maigre satisfaction, il faut que tu t'y accroche. Je suis désolée pour tout ce que tu as eu à endurer, Sadao. »

Le noiraud alla serrer son amie en pleurant alors que le soleil se couchait, disparaissant derrière... La mer.

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astrxrism-

Cet OS, comme tu le sais, il est pour ton anniversaire.
J'espère que ce cadeau qui est le seul cadeau que je peux t'offrir pour le moment te rendra suffisamment heureux pour me supporter une année de plus.
Tu es l'un de mes amis les plus chers alors qu'on ne s'est pourtant jamais vu. Et ce jour, le jour où on se verra enfin, je l'attend avec impatience.
Mais ne pressons pas les choses.
Profite de ta journée, du jour qui suivra, du reste de ton année.
Même si c'est parfois compliqué, garde le sourire, soit heureux, trouve quelque chose qui te rend et continuera de te rendre heureux.
Je serais toujours là pour toi, comme j'espère l'avoir toujours été suffisamment.
Je t'aime énormément Kim, ne l'oublie pas.
Un bon anniversaire une nouvelle fois ❤

Emy

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