14- jour frabieux.
♡ ♡
Je triturais mes doigts, je ne savais pas trop quoi faire d'autre. La situation était terriblement gênante. J'avais envie de m'enfuir, de crier, de les frapper ou même de me frapper. Tout sauf rester silencieux tel un imbécile. Je n'étais plus l'ancien Jungkook et je voulais leur montrer mais rien ne me venais. Ils marchaient devant moi, je n'arrivais même pas à les regarder dans les yeux. En réalité je ne voulais pas les regarder dans les yeux.
Soudainement ils s'arrêtèrent en plein milieu d'un chemin, je me cognais contre le dos de ma mère.
— Jungkook tu as maigris je trouve, tu ne manges pas assez ? Parla enfin ma mère en me touchant la joue.
Son contact m'avait manqué, des souvenirs d'avant me revenaient par milliers. J'avais maintenant les larmes aux yeux. C'était tout ce qu'elle trouvait à me dire ? Pas étonnant, vu ce qu'on me faisait subir, bordel !
— ah euh p-peut-être. Je répliquais, sans vraiment trop de conviction.
— tu vas mieux ? Demanda mon père à bout de patience.
Comme toujours il était moins doux que ma mère, je ne m'étais pas attendu à ce qu'il me saute dans les bras, et qu'il me câline. Mais face à tant de froid et de vide dans ses yeux, j'avais l'impression que nous étions deux étrangers.
— comment ça ?
— tu n'es plus malade ? J'espère que tu reviendras rapidement à la maison. Me sourit ma mère.
— je ne suis pas malade. Dis je ironiquement sachant très bien de quoi il parlait.
Il échangea un regard avec ma mère, elle fronça les sourcils puis commença à lever sa main dans les airs sûrement pour m'en coller une, mais je l'arrêtais avant que ma joue ne soit endoloris. Ils ne méritaient pas d'avoir cette ascendance sur moi.
— je sortirais bientôt d'ici. Quand je sortirais faites comme si aujourd'hui j'étais mort. Faites même comme si je n'avais jamais existé. Je ne veux plus jamais vous revoir. Je vous déteste plus que n'importe qui d'autre parce que vous êtes mes parents et vous m'avez laissé délibérément souffrir.
— Jungkook... Balbutia ma mère.
— quoi ? Vous allez me faire croire que vous ne savez pas ce qu'il se passe ici ? Entre la drogue, les élétrochocs, les v-viols ! Vous êtes des putains de-
— assez ! Mon père abattit une claque sur ma joue, ce qui fit sursauter ma mère.
Je leur lançais un regard mauvais.
— ici j'ai rencontré des gens biens. Ce sont devenu ma famille. Ma vrai famille. Celle que j'avais avant que tout ça n'arrive.
J'hésitais, puis lâcha la bombe.
— j'ai aussi rencontré une personne incroyable. Je l'aime et devinez quoi ? Ce n'est pas une femme.
Sans réfléchir mon père me frappa à nouveau. C'était tout ce qu'il savait faire. Je tombais alors en arrière. Il avait vraiment beaucoup de force. Mais je n'avais pas mal. Enfin si, mais j'étais bien plus détruit à l'intérieur que de l'extérieur alors je le laissais faire. Ma mère s'était exclamée et lui avait demandé en pleurant de me laisser tranquille tout en lui frappant le dos. J'étais heureux d'enfin leur tenir tête et d'exprimer mes sentiments.
Mon père s'arrêta enfin grâce aux protestations de ma mère. Elle pleurait à chaude larme tout en lui frappant le torse. J'étais recroquevillé sur moi-même, le corps tremblant mais le coeur boosté d'euphorie.
— oui j'aime un garçon et que vas-tu faire ? Frappe moi autant que tu le souhaites, tue-moi si tu le veux, je m'en fiche. Je n'en ai plus rien à faire à vrai dire. J'ai connu l'enfer ici, il n'y aura pas pire châtiment.
J'en rigolais presque. Ça faisait quand même un peu mal. Ma joue était gonflée et rouge, mon nez saignais. Je vis la rage dans les yeux de celui qui m'avais mis au monde. Peut-être que j'étais suicidaire en continuant à crier mon amour à tout vas, mais j'étais trop longtemps resté silencieux.
Il poussa ma mère sur le côté qui faillit perdre l'équilibre et leva à nouveau son bras mais soudainement quelqu'un s'interposa entre nous. Il éloigna mon père grâce à son gabarit. Je reconnu son dos, il s'agissait de Namjoon. Toujours là pour me sauver. Ma mère était sur le côté et ne nous regardait même pas. Elle avait sa tête entre ses mains et elle s'était bouché les oreilles tout en poussant de petit pleurs. Quelle lâche.
J'époussetai mon jean, et me mis à cracher du sang. Puis mon père appela ma mère nerveusement.
— je t'attend dehors, je ne peux pas rester ici.
Il partit. Bon débarras, ce n'était pas bien mais actuellement je souhaitais sa mort. J'étais peut être ingrat, je ne savais pas. J'étais quand même délivré d'avoir pu en parler.
— Namjoon, merci. Je soupirais.
— ça va Kook ? Me demanda t-il, en passant sa main sur ma joue gonflée.
— est-ce que tu peux aller me chercher Taehyung s'il te plaît ? Je ne remarquais pas mais je pleurais. I-Il doit être d-dans la bibliothèque.
Je tremblais, mes yeux étaient embués.
— j'arrive tout de suite.
Il est parti en courant. Ma mère me regardais avec un regard désolé, elle n'avait toujours pas rejoins mon père. Je ne prêtais pas attention et je m'assis sur un banc pas très loin de nous. Elle s'assied à côté de moi sur le banc.
— maman, je vais te présenter mon petit ami. Que tu le veuilles ou non. Je fais ça car j'ai encore un petit peu d'amour envers toi.
— Jungkook, je suis vraiment désolé. Elle souffla.
L'amour rend aveugle, vous connaissez cette expression ? Et bien dans ma tête elle prenait tout son sens actuellement. Ma mère acceptait tout ce que mon père faisait, car elle l'aimait. Je la soupçonnais même d'en avoir peur.
Namjoon arriva accompagné de Taehyung qui avait une mine inquiète peinte sur le visage. Il nous laissa seul. Quand Taehyung remarqua mon visage couvert de bleus il fonça vers moi et déposa ses mains sur mes joues. Il inspectait mon visage, en se mordillant la lèvre. Mais il ne le montrait pas trop car il y avait ma mère. Je pris ses doigts pour les entrelacer avec les miens.
— maman, je te présente mon petit-ami.
Taehyung rougissait, il ne savait pas trop où se mettre. Surtout que je le présentais devant ma mère homophobe. Je n'avais plus rien à perdre maintenant. C'était la dernière fois que je la voyais. Elle souriait tristement à Taehyung puis elle se leva, elle replaça les mèches sur son front et embrassa le miens. Elle fit de même avec mon petit-ami qui ne su quoi faire.
— prend soin de mon fils.
Elle se tourna dans ma direction.
— Jungkook je suis ta mère et je t'aime ne l'oublie jamais.
Puis elle partit. Je n'avais pas de peine ni de regret. En fait je ne ressentais rien. C'était mieux pour tout le monde qu'elle s'en aille. Je me tournais vers le garçon que j'aimais, Une fois dans ma chambre il n'y avait plus personne. Je le pris dans mes bras, il s'excusa auprès de moi sans que je ne comprenne vraiment pour moi. Ma tête était blottie dans son cou, je sentais son parfum à la fraise qui me faisais tourner la tête.
Nous avions fini dans ma chambre, allongé l'un à côté de l'autre.
— Jungkook, pourquoi tu as fais ça ?
— je voulais que tu rencontres ma mère.
Il m'embrassa.
— et tes bleus ?
— mon père m'a frappé.
— quel enfoiré. On sortira bientôt d'ici je te le promet, on s'installera dans une maison au bord de la mer et on vivra heureux. D'accord ?
— je t'aime tellement Taehyung.
Il gloussa tout en rougissant. J'aimais bien le lui dire quand il s'y attendait le moins;
— je te fais autant d'effet, monsieur Jeon ?
— ouais.
On passa de longues minutes à discuter et à ricaner ensemble. Le souvenir de mes parents commençait à s'estomper. Le plus étonnant c'était qu'au côté de Taehyung, plus rien n'avait d'importance. Je revivais. L'heure du buffet à volonté était arrivé, mon hyung me traîna jusque dans le hall. Nous mangions sur un banc avec Taehyung. Quand soudain il me prit la main.
— tu ne manges pas ? Lui demandais-je.
— ah désolé, j'ai pris ta main sans réfléchir.
— c'est pas grave. Tu veux que je te fasses manger ? Je gloussais.
— je suis pas un enfant. Il fit un sourire puis reprit. Je me demande même ce que j'ai fait pour avoir autant de chance.
Je rougissais à l'entente de ces paroles. Elles me réchauffaient le coeur. Quand je l'ai aperçu la première fois jamais je n'aurais pensé qu'il serait à moi un jour. Jamais je n'aurais crue qu'on se tiendrait la main. Pourtant il est là en face de moi et j'en suis vraiment reconnaissant.
— je suis content d'être venu ici aussi. Dans mon malheur je trouve quand même du bonheur. Et j'ai hâte de sortir d'ici. Lui répondis-je.
— c'est pour bientôt. J'ai bientôt fini de prendre les informations nécessaires.
— quoi ? Je ne comprenais pas vraiment.
— quand je vais dans le bureau du directeur et qu'il s'endort ou bien qu'il a le dos tourné, je fouille dans ses affaires et je trouve des informations qui peuvent nous aider. Il ne me manque plus qu'un tiroir mais il y a une clés. Je ne sais pas où est cette clés et ça m'énerve. Mais je l'a trouverais, je te le jure.
— Taehyung...
Même s'il se faisait abuser, il gardait en tête un objectif clair et précis. J'admirais cette facette de lui. À sa place j'aurais été complètement brisé et je me serais laissé mourir.
— on est des soldats sans armes au combat. Me dit-il.
Les docteurs et les surveillants nous appelèrent pour nous mettre en file indienne. Il y avait tout pleins de parents, certains avaient la même tête fermée que mes parents et d'autres avaient l'air bien plus gentils. On allait enfin voir les garçons, au loin je vis Jimin accompagné de Yoongi. Je me demandais où se trouvait leurs parents, à eux.
— Jungkook ! Tu as des bleus ça va ? S'exclama Jimin en attrapant mon visage.
Taehyung grogna face au rapprochement de mon ami. Ça me faisait bien rire tout ça, j'aimait quand il était jaloux, ça le rendait ultra sexy.
— t'inquiète pas Jimin, je vais bien.
— que s'est-il passé avec tes parents ? Me demanda Yoongi.
— mon père m'a cogné. Je ne les reverrais plus.
— il m'a présenté à sa mère. Dit Taehyung en rigolant.
— non ? Mais t'es fou. Rigole Jimin.
— et vous ? Demandais-je.
— oh bah rien, enfin juste ma mère qui pleurait et me disait que c'était pour mon bien. Je leur souriaient.
— et toi ? Demandais-je à Yoongi.
— on a pas parlé pendant deux heures, finalement ils ont décidé de partir.
— ça ne m'étonnes même pas ! Rigola Taehyung.
— vous avez pas vus Hoseok ? Il était surexcité à l'idée de voir ses parents. Demanda Taehyung.
— non depuis ce matin je ne l'ai pas revu.
On nous emmena par petit groupe à l'Eglise. Dans notre groupe il y avait Jimin et Yoongi, je n'ai pas aperçu les autres depuis le matin. Le directeur n'était pas là. Heureusement sinon j'aurais eu envie de vomir rien qu'en le voyant. Taehyung souriait en regardant les paysages, comme un enfant.
Une fois arrivé à l'Eglise, nous nous sommes assis sur des bancs de 10 places. On attendait le deuxième groupe, ils entrèrent peu de temps après, Namjoon et Jin arrivèrent suivis d'Hoseok. Notre rayon de soleil avait étrangement l'air triste. C'est la première fois que je le voyais comme ça, il avait dû se passer quelque chose avec ses parents.
Je chuchotais à Taehyung ce que je pensais de l'état d'Hoseok, il me répondit qu'il l'avait ressenti aussi. Je n'étais donc pas le seul. Pendant toute la prière, il était dans ses pensées, il avait le regard fixe et vide. Je voulais aller lui parler mais je ne pouvais pas me lever en plein milieu..
- Mes enfants ! Repentissez-vous ! Criait un homme en plein milieu du hall.
— il va se fermer sa gueule celui là ? Dit tout doucement Yoongi.
Entendre ces mots m'avaient blessés, mais je faisais semblant de ne rien entendre. Je jouais avec les doigts de Taehyung pour décompresser. Sa main se crispa dans la mienne. Il écoutait attentivement ce que cet hérétique criait. Il buvait ses paroles et ne voulait pas y croire.
— Taehyung ? Ça va ? Lui chuchotais-je
— ah oui... désolé. Il relâcha ma main.
— ne l'écoute pas ce fou. Souriais-je.
— oui ne t'inquiète pas.
Une fois sortis de cette église, je pouvais enfin respirer. J'espérais qu'il n'essayais pas de convertir les gens comme ça parce que ça allait leur faire peur aux autres. Tout le monde dehors, on reforma des petits groupes pour retourner au pensionnat. Ce n'était pas le bon moment pour s'échapper car beaucoup de gardes étaient là. Nous étions plus protégés que n'importe quel prisonnier.
Avant de partir le prêtre nous serra la main un à un. Qu'est ce qu'il était chiant celui là.
— puissiez-vous trouver la voie mes pauvres enfants. Nous avait-il dit.
Je roulais des yeux, fatigué par ce spectacle. Enfin nous pouvions partir, j'avançais vers Hoseok tandis que Taehyung rejoignit Jimin. Il était seul et les autres n'osaient pas tellement l'approcher. Malgré le fait que je savais qu'il pouvait m'envoyer balader je voulais lui parler.
— Hoseok, je vois bien que ça ne va pas...
Il fixait toujours le sol tout en avançant. Il était comme bloqué dans ses pensées. Je marchais sans rien dire. Quand soudain il prit la parole.
— mes parents... ils ne sont pas venus. Il m'ont laissé une misérable lettre.
Il sortit de sa poche un papier froissé. Puis il me le tendit. Je le pris et demandais à ce dernier si je pouvais le lire. Il me fit un faible sourire pour acquiescer. Je déplia les papiers puis commençait à lire les quelques lignes d'encre qui se présentaient à mes yeux.
« Jung Hoseok,
Nous ne viendrons pas malgré l'invitation du pensionnat Sainte Marie. Nous te verrons le jour où tu seras enfin guéri et prêt à rentrer à la maison. Le jour où tu ne seras plus un danger pour tes frères. J'espère que ce qu'ils font marche sur toi, j'espère que cela te remettra les idées en place et que tu redeviendras normal. Le petit garçon que nous avons élevé et qui aime les filles.
Si tu rentres à la maison rapidement, ton ancienne petite amie t'attends".
Pas un seul « je t'aime » ni rien. Ils savaient ce qu'il subissait et pourtant il le laissait. Ils étaient comme les miens en fait. Ça avait dû briser Hoseok. J'avais vraiment mal pour lui alors je n'imagine pas sa douleur.
— ils savaient... Dit il entre ses larmes.
— tu sais, tu n'as peut être pas cette famille mais tu nous a nous. Nous t'aimons Hoseok.
— merci Jungkook mais s'il te plaît je voudrais être seul.
— je-
— s'il te plaît. Me dit il sincèrement.
— d'accord...
Je rejoignis les autres qui s'empressèrent de me demander ce qui n'allait pas. Je leur expliquais rapidement les grands détails. Ils étaient triste pour Hoseok mais personne ne pourrait rien y faire. Notre ami avait reposé trop de chances sur ses parents. Je cru même apercevoir une larme couler le long des yeux de Yoongi. Lui qui n'avait jamais montré la moindre expression de visage.
♡
Le soir lors du repas, Hoseok n'était pas là, il était parti se réfugier dans sa chambre. Sûrement pour pleurer, il avait demandé à Namjoon et Yoongi de le laisser tranquille un instant. Il y avait un grand repas et il y avait même son repas préféré. Nous ne parlions pas beaucoup ce soir.
Soudainement Yoongi se leva et pris une assiette propre parmi la pile. Il se servit toutes sortes de petit plats et s'approcha de nous.
— nous sommes ses amis merde ! Allons lui ramener à manger. Puis sans attendre notre réaction il parti en direction de la chambre d'Hoseok.
Nous nous levons tous, Taehyung pris un verre d'eau et couru vers nous. Nous entrâmes dans la chambre de notre ami. Il n'était pas là. Le papier froissé était par terre, Yoongi posa l'assiette sur le bureau. Il prit le papier entre ses mains et en lis les grandes lignes.
— les connards. S'exclama t-il.
— allons le chercher. Jungkook et Taehyung cherchez dans l'aile Ouest, Namjoon et moi sur l'aile Est et Yoongi et Jimin dans le hall principal. Dit Jin paniqué.
Nous courions, mon ventre se tordait en pensant à ce qu'Hoseok pouvait bien vouloir faire. On le savait tous, les désillusions engendré par ses parents pouvait le mener à penser à certaines choses.
—
- que s'est-il passé ? Crit Sorim.
Je ne répondit pas tout de suite. J'avais du mal à sortir les mots de ma bouche. Les larmes aux yeux c'est avec une boule à la gorge que je continua mon récit.
—
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