10- note pittoresque.
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Le lendemain était le dernier jour sans thérapie, je sentais déjà mon coeur lourd. La veille avait été difficile avec toutes ces révélations. Au déjeuner je n'ai pas réussi à regarder dans les yeux Taehyung ni lui d'ailleurs. C'était comme si notre relation redevenait celle d'avant. Et je ne le voulais pas, pourtant c'est ce que nous faisions inconsciemment.
J'avais eu cours de mathématiques, histoire que la journée soit encore plus morne. Le professeur distribuait les copies et il me tendit le mienne en souriant.
— j'espère sincèrement que vous partiriez bientôt car votre résultat est catastrophique.
Tous les élèves s'étaient moqués de moi. Je sentais leurs regards jugeur sur ma personne. Mon ego avait été touché et je comptais bien avoir la meilleure note au prochain test qui se trouvait être le lendemain. J'allais les épater. Donc quand le midi arriva je racontait ceci à mes amis. Ce qui les fit pouffer de rires.
— sérieux t'as eu 2 ? Mais t'es nul ! Ricanait Hoseok.
— le point positif, c'est que tu n'as pas eu zéro ! Me dit Jin en me tapotant sur l'épaule.
Mais je voyais bien qu'il avait envie de rigoler lui aussi. Même Taehyung se moquait de moi. J'avais alors vue rouge. J'allais leurs prouver à tous que je pouvais avoir la meilleure note possible. Je m'étais levé pour partir à la bibliothèque sans leur adresser un dernier regard, à part leur tirer la langue. Puéril je sais mais j'étais énervé.
Le calme m'aidait à me concentrer. Nous étions peu dans cet endroit et j'étais seul au deuxième étage. Mes exercices étaient dur mais j'allais réussir avec de l'entraînement. Mon ego avait pris un sacré coup dur mais j'allais remonter cette maudite pente. Soudainement je sentis la présence de quelqu'un s'asseoir en face de moi. C'était bien évidemment Taehyung. Il était épuisé sûrement car il avait joué au football avec les garçons. Ses cheveux étaient un peu mouillé.
— tu révises encore ? Me demanda-t-il d'une petite voix adorable mais grave.
— vu le monde qui se moque de moi je vais leurs prouver qu'ils ont tords. Toi aussi.
— Wow tu es un battant ! Je suis de tout cœur avec toi. Il mit ses poings en l'air pour m'encourager. Ce qui me fit rire.
Puis il s'avachit sur la table, me regardant détendu comme s'il contemplait un tableau. Je ne savais pas trop où me mettre et j'étais vraiment gêné. Probablement même rouge.
— tu peux arrêter de me regarder s'il te plaît, j'arrive pas à me concentrer.
— ah oui bien sûr, désolé. Il ferma la yeux mais ouvrit une paupière toutes les deux secondes pour me taquiner.
Mon coeur palpitait et j'avais tellement envie de jouer avec lui. C'était à l'heure actuelle la chose la plus mignonne que j'avais vu. Mais je me concentrais de nouveau. Quand je vis ses mains se déplacer vers mon front pour replacer mes mèches. Je lui souris.
— viens jouer avec moi, je m'ennuie.
— mais tu n'as qu'à jouer avec les garçons, ils sont cinq t'en trouveras sûrement un de bien. En plus je suis nul au football alors-
Il se mit à caresser ma main droite. À cet instant mon coeur s'était arrêté. Je ne vois toujours pas comment j'ai survécu mais il n'y a qu'une seule explication logique. Le miracle.
— tu as une peau douce et incroyablement blanche Jungkook.
— q-qu'est-ce que tu fais ? Avais-je demandé d'une voix fragile.
— je te contemple, bordel tu es vraiment beau.
— m-merci mais laisse moi me concentrer.
— je te déconcentre ?
Je découvrais une nouvelle facette de lui, une nouvelle personnalité que je ne connaissais pas. Le charmeur. J'aimais beaucoup cette facette de lui, elle me faisait fondre un peu plus à chaque touché. Il était plutôt doué dans ce domaine, je pouvais même aisément affirmer qu'il battait Jimin.
qq aller Jungkook c'est le dernier jour de repos tu vas pas le passer ici.
— bon d'accord mais si j'ai une mauvaise note je te frappe.
— j'en prends l'entière responsabilité. Viens je vais te montrer ma chambre.
Puis il s'était levé tout content. À vrai dire moi aussi j'étais content, je pouvais passer l'après midi avec celui que j'aimais sans qu'il ne me repousse. Qui aurait choisis des problèmes de mathématique à cette beauté fatale qu'était Taehyung ? Réponse : personne de sensé.
♡
- tadam ! Voici ma chambre, et ce côté là c'est celui de monsieur Park Jimin.
Elle était tellement bien rangée que ça me choquait presque venant de Jimin et Taehyung. Le côté de Jimin était rempli d'affaire de danse ce qui ne m'étonnais vraiment pas, tandis que le côté de Taehyung débordait d'art. Il avait des tableaux et des dessins faits par lui-même. Jin m'en avait parlé de ce côté artistique chez mon aîné. J'avais toujours souhaité découvrir quel type de tableau il peignait depuis. Voyant que je m'intéressais beaucoup à cela il m'en montra un qui était tout simplement splendide. Il l'avait caché dans son armoire.
— c'est de quel artiste ? Avais-je demandé.
— de moi. Ricana-t-il.
— il est magnifique Taehyung.
— merci. Je l'ai peint en arrivant ici. Je crois même que c'est mon tout premier tableau.
Il le rangea dans son armoire puis s'installa sur son lit en me regardant. J'étais gêné, je ne savais pas trop quoi faire.
— et tu veux qu'on fasse quoi maintenant ?
— maintenant que je t'ai ramené ici, je ne te laisse plus partir déjà.
Il me prit par la main pour ensuite m'allonger à côté de lui sur son lit. J'étais de dos à lui et j'essayais de me débattre mais il en avait décidé autrement et m'avais même coincé les jambes entre les siennes.
— laisse moi. Ricanais-je en sentant ses mains me chatouiller les côtes.
— nope, désolé j'ai besoin de reprendre tes forces !
— q-quoi ? J'étais essoufflé, mais il s'arrêta de me chatouiller.
— quand j'étais petit et que j'étais fatigué ma maman me faisais un long câlin et ça me redonnais des forces. Mais si tu ne veux pas je peux demander à Jimin-
Je m'étais retourné pour le serrer dans mes bras aussi fort possible, ma tête collée à son torse. Il rigolait tendrement en passant ses mains dans mes cheveux pour me les caresser. Je ne sais pas ce qu'il trouvait drôle mais en tout cas j'aimais entendre ce son venant de lui. Après dix minutes dans cette position, et après nous être calmés, nous nous reposions calmement, je commençais vraiment à m'endormir.
— Jungkook, tu dors ? Il chuchota pour ne pas me brusquer.
— hm. Je n'avais pas la force de lui répondre, j'étais tellement bien dans ses bras.
— tu sais au début j'avais peur de m'attacher à toi, je te détestais mais je te désirais. Je ne sais pas comment tu as réussi à me faire changer d'avis mais maintenant je ne pense plus qu'à toi. Tout le temps.
J'avais doucement relevé mon visage mais il ne me voyait pas. Toute trace de fatigue m'avait quittée.
— quand je peins quelque chose je me demande si ça te plairas, quand je mange quelque chose je me demande si tu en voudrais, à chaque fois que je fais quelque chose je me demande si tu aimerais. Même quand je rejoins l'infirmière je me demande quelle serait ta réaction, si tu serais prêt à venir m'aider comme la dernière fois...
Je souriais à pleine dents face à cette révélation que j'aimais beaucoup, bien que le sujet était plutôt glauque. Il pensait toujours à moi, comme moi je pensais toujours à lui. C'était réciproque. Je ne sais pas s'il m'aimait ou si c'était sa conception de l'amitié mais je savais qu'il y avait une certaine alchimie entre nous. Une alchimie que je n'avais jamais eu avec HieJin. Je le voulais miens. Je le voulais à moi tout entier et je n'avais plus peur de l'affirmer.
J'entendis la porte s'ouvrir et mon premier réflexe fut de faire semblant de dormir. J'ouvris un tout petit peu les yeux et Taehyung aussi, on se mit a sourire. Puis j'entendis la voix de Jimin.
— regarde Yoongi. Ils sont trop choux. Je fonds.
— ils font juste une sieste quoi. Dit Yoongi.
— mais t'es con ou quoi. Ils sont fait l'un pour l'autre, c'est sur.
J'avais vraiment envie d'exploser de rire et je suis sûr que Taehyung aussi.
— en même temps j'ai l'impression que ma tête va exploser tellement Taehyung me parle de Jungkook. Et jungkook par ci et jungkook par là.
Taehyung m'avait discrètement boucher les oreilles. Je le regardais. De toute façon j'étais de dos à Jimin donc il ne pouvait pas me voir. Puis Jimin sorti et je me redressais pour l'interroger sur ce que je venais d'entendre.
— alors tu parles souvent de moi ? Avais-je demandé d'un ton moqueur. Mais en réalité mon coeur débordait d'amour pour lui.
Il avait pris sa capuche de son éternelle veste, pour la refermer entièrement sur sa tête tirant sur les deux fils. Je ne pouvais pas réellement me moquer car si Jin était amené à témoigner il dirait la même chose que Jimin, voir pire.
— oublie ça.
— comment tu veux que j'oublie ça Taehyung ?
— bah en oubliant. Tu sors cette information de ton crâne.
— je ne peux pas je suis juste tellement content.
Je m'approchais alors de son visage doucement, car oui, il avait retiré sa capuche maintenant. Nos souffles étaient de plus en plus proches, tapant sur le visage de l'autre. J'allais bientôt l'embrasser quand soudain il se recula.
— j-je peux pas.
— pourquoi ?
— c'est mal Jungkook !
Puis il s'était pris la tête entre ses mains. Comme s'il avait vraiment mal. C'était l'effet de la torture qu'ils nous infligeaient au quotidien.
— Taehyung ça ne va pas ? Je demandais paniqué face à sa réaction.
— j'ai peur qu'ils te fasses du mal...
Il se leva pour aller jusqu'à la salle de bain avant de vomir tout son repas du midi dans les toilettes. Je m'étais levé en panique pour aller le voir. Il vomissait beaucoup trop, il allait bientôt se mettre à vomir du sang si ça continuait. Je lui tapotait l'épaule lui disant que ça allait bien se passer, sur tout irait pour le mieux. J'étais prêt à attendre jusqu'à ce qu'il s'en remette. Cette vision me faisait mal. Ils gâchaient des vies en nous torturant. Et si sur moi ça n'avait pas encore d'effet je me doutais bien qu'un jour j'allais finir comme lui.
— Jungkook pars s'il te plaît...
— non. Je reste avec toi, je ne veux pas te laisser seul. Pas après ça.
— je ne sais pas comment je peux réagir à cause d'eux, mieux vaux me laisser me calmer. J'ai vraiment mal à la tête et je peux même devenir agressif.
— je...
— s'il te plaît je ne veux pas te blesser. Me supplia-t-il
Je me levais blessé, non pas par lui mais par ce monde. Je partis m'enfermer dans ma chambre où là j'avais lâché des milliers de larmes. Jin m'avait trouvé ainsi et sans savoir la raison de mes pleures il m'avait longuement câliné. Je me redressa et lui expliqua la raison de mes pleurs.
— laisse lui du temps Jungkook. C'est à cause d'eux... ces monstres. On a pas tous le même esprit, pour certains c'est plus compliqué de passer outre la thérapie.
— bien sûr. J'ai juste vraiment mal pour lui, ils l'ont complètement traumatisé. Ce n'est pas humain de faire ça putain.
— il a de la chance de t'avoir.
Je n'avais même pas faim alors je n'étais pas descendu au réfectoire. J'avais entendu que Taehyung non plus. Je n'étais pas non plus parti sur le toit présumant que lui non plus. Je ne voulais pas le blesser, j'attendais simplement qu'il revienne de lui même quand il se sentirait prêt. Je ne voulais pas le forcer, et j'avais confiance en lui. Je savais qu'il ne me blesserais pas. Et si malheureusement il décidait que nous n'irions jamais plus loin, j'accepterais son choix.
♡
Le lendemain, l'après midi on m'avait présenté à une nouvelle forme de thérapie. C'est elle qui m'avais le plus marqué et retourné. Je n'oublierais sûrement jamais ce qu'ils nous faisaient subir, nous laissant des marques indélébiles.
—
— j'ai vraiment mal pour Taehyung ! Dit Sorim.
— j'étais perdu ce jour là. Je ne savais pas comment réagir face à tout cela.
Le silence envahit la pièce.
— Bon il se fait tard on devrait reprendre demain ?
— non ! On peut passer la nuit à en parler je veux savoir la suite. Reprit Mingi.
— bon très bien... c'est bien parce que c'est toi.
Alors que j'allais reprendre la parole. Une notification sur mon téléphone me fit sursauter. Je regardais le message à l'écran en fronçant les sourcils en voyant le nom de ma gouvernante s'afficher à l'écran. C'était la femme qui passait faire le ménage chez moi, et parfois même à manger quand je n'avais pas le temps.
Je venais de recevoir une lettre d'un certain Kim Namjoon.
Pas un sourire ni même une larme n'orna mon visage. Je n'avais plus eu de nouvelles de lui depuis ce jour fatidique. Nos chemins s'étaient séparées si naturellement. Je n'avais jamais osé leurs reparler, car à chaque fois je pensais à ce jour. Mais Sorim m'avait aidé à me souvenir de tout ce qu'ils m'avaient apporté. Je leurs devais la vie, ma vie.
J'avais peur du contenu de cette lettre alors je n'allais pas rentrer ce soir. J'allais attendre d'être seul et reposé pour lire.
—
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