Cʜᴀᴘɪᴛʀᴇ 17 - ᴬᶰᵈʳᵉ́ - Été 1943
♫ : Hoobastank - The reason
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Chapitre 17
Point de vue d'André
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Été 1943.
Jäden m'a confié il y a peu qu'il a protégé mon frère et moi de la déportation en falsifiant des papiers - je ne sais cependant pas de quelle manière. Je trouve cela courageux mais il risque gros, surtout pour nous. S'ils découvrent que c'est un traître, il sera tué sans pitié...
J'ai eu vingt-cinq ans cette année. Joseph en a désormais dix-neuf. Nous avons réussi tous les deux à échapper au STO.
Le service du travail obligatoire, dit STO, constitue le prolongement de la politique vichyste de la Relève mise en place début 1942 : un prisonnier de guerre français contre le départ en Allemagne de trois ouvriers spécialisés. La Relève a été un échec malgré la propagande. C'est pourquoi le 16 février 1943, le régime nazi a imposé à Vichy le transfert de tous les Français de 21 à 23 ans vers l'Allemagne, dans le cadre du Service du Travail Obligatoire. Les réfractaires s'avèrent, sans surprise, nombreux.
Le STO consiste à la réquisition et au transfert vers l'Allemagne de centaines de milliers de travailleurs français contre leur gré, afin de participer à l'effort de guerre allemand que les revers militaires contraignent à être sans cesse grandissant, quant aux usines, à l'agriculture ou aux chemins de fer par exemple. Les personnes réquisitionnées dans le cadre du STO sont hébergées, accueillies dans des camps de travailleurs localisés sur le sol allemand.
Le STO a entraîné davantage de résistance en France. Beaucoup de jeunes hommes se sont réfugiés dans les maquis pour échapper à cette réquisition.
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Je suis devant mon piano lorsque Jäden arrive précipitamment à la maison. Il n'est pas l'heure à laquelle il est censé rentrer habituellement. Je comprends tout de suite que quelque chose ne va alors je me lève pour aller à sa rencontre.
— Que se passe-t-il ? Le questionné-je inquiet.
— C'est ton frère. Il vient d'être arrêté.
Mon visage se décompose. Je deviens livide.
— Quoi ? Mais pourquoi ?
— Il était de plus en plus surveillé... Il fait partie de la résistance.
Je jure et passe mes mains sur mon visage en soupirant. Je m'en veux. Cependant, qu'est ce qui s'est passé dans la tête de mon frère pour avoir décidé de s'engager dans un truc aussi dangereux ?!
— J'ai rien vu... J'ai rien vu alors que c'était sous mes yeux. Il rentrait tard sans aucune explication... J'aurais dû m'en rendre compte. C'est de ma faute, bon sang...
— Ce n'est pas de ta faute, me rassure-t-il en m'enlaçant tandis que des larmes coulent le long de mes joues.
— Et ce que tu étais au courant ?
Un silence, voilà sa réponse. Je recule rapidement en essuyant mes joues. Je suis en colère contre lui. Comment a-t-il pu me cacher cela ? Je suis responsable de mon petit frère. De plus, cela concerne quelque chose de grave...
— Tu étais au courant et tu ne m'as rien dit ?! Lui reproché-je.
— André, s'il te plaît, calme-toi.
— Comment veux-tu que je me calme alors que mon frère a été arrêté ?! Crié-je en faisant des allers et retours dans la pièce afin de me détendre. C'est qu'un gamin inconscient ! Et toi, pourquoi tu ne m'as rien dit !?
— Je sais que j'aurais dû t'en parler avant... Je vais faire de mon mieux pour le sortir de là, je te le promets.
Je hoche la tête. J'espère de tout cœur qu'il va réussir. Je veux lui faire confiance.
Les jours passent et je finis par apprendre que Joseph va être déporté à l'étranger... A la gare, je tente de le soutenir, de loin. Je lui jure de l'aider mais le voir résolu à sa situation me transperce le cœur.
***
Plusieurs coups se font entendre contre la porte de la maison. Je me demande qui cela peut bien être tandis que j'ouvre. Là, tout se passe très vite. Des hommes de la Gestapo me demandent si je suis bien André Kirschen et déclare que je suis en état d'arrestation. Je ne comprends rien et essaie d'obtenir des informations en vain. Menotté, je suis ensuite dirigé vers une voiture noire.
Dans un bureau, dans un bâtiment bien connu pour ne pas vouloir s'y rendre, je fais face à un homme, un nazi, qui m'observe en fumant.
— Vous savez pourquoi vous êtes là ?
— Non, je ne sais pas.
— Bien sûr que si, vous savez ! Hurle-t-il en frappant la table de son poing, me faisant sursauter. Vous êtes l'amant d'un lieutenant Allemand, ne niez pas. Vous l'avez corrompu et détourné du droit chemin ! Il a même falsifié des documents pour vous !
A ce moment, je me pose la question de savoir comment il l'a su. Jäden et moi, nous avons toujours été très discrets. Je ne réponds rien.
— Déshabillez-vous.
— Comment ? Demandé-je, ayant peur d'avoir mal entendu. Mais pourquoi ?
— Retirez vos putains de vêtements, ne me faites pas répéter une nouvelle fois !
Tremblant, je déboutonne ma chemise lentement.
— Plus vite que cela !
Cela ne lui plait pas puisque les gardes derrière moi me font lever de ma chaise, m'arrache ma chemise et tire son pantalon avec mon sous-vêtement le long de mes jambes. Nu, je tente de calmer ma respiration pour ne pas leur montrer ma panique.
L'homme se met sur ses pieds, fait le tour du bureau pour se placer devant moi. A l'aide de sa canne, il me frappe pour que j'écarte les jambes, ce que je fais en gémissant de douleur. Baissant les yeux sur mon sexe circoncis, il les relève vers moi.
— C'est bien ce qu'il me semblait. Un juif. Un pédéraste, en plus.
— Je n'aime pas les hommes, déclaré-je sèchement.
— C'est ce que nous allons vérifier.
— Quoi ?
Les gardes me poussent contre le meuble, le torse contre et les fesses relevées, avant même de me laisser le temps de protester.
Quelques instants plus tard, une machine composée d'un manchon en caoutchouc relié à une manivelle s'introduit dans mon anus ce qui me fait pousser un cri de douleur. Si j'ai pensé au début qu'ils allaient être brutaux, ce n'est pas le cas.
Mon esprit ne veut pas ce qu'il se passe mais mon corps en réclame plus. Je sanglote et supplie pour que cela cesse bien que quelques gémissements de plaisir sortent de ma bouche. Le pire, c'est mon érection présente malgré ce viol.
Après un temps indéfini, lorsqu'ils ont constaté mon excitation, et que j'ai compris qu'ils détectaient les homosexuels ainsi, ils n'ont pas hésité à me pilonner plus fort sans aucune précaution, me faisant terriblement mal.
Lorsque c'est enfin fini, je me redresse en grimaçant alors que mes larmes continuent de couler le long de mes joues. Mon antre me fait souffrir et j'ai même l'impression de saigner. Je me sens sali et humilié.
Après avoir remonté mon pantalon, mains menottées, on me fait avancer dans un long couloir. Une porte est ouverte et lorsque je passe devant, mon coeur explose. J'y vois celui que j'aime riant avec d'autres, une coupe de champagne à la main.
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