Cʜᴀᴘɪᴛʀᴇ 12 - ᴶᵃᵈᵉᶰ - Année 1942
♫ : Isabel LaRosa - Eyes don't lie
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Chapitre 12
Point de vue de Jaden
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Année 1942.
Il m'obsède. André m'obsède, à un point qu'il ne peut pas déterminer. Cette fascination que j'ai pour lui ne s'explique pas vraiment. Enfin si, je sais indéniablement pourquoi...
La première fois que je l'ai vu, j'ai été subjugué par lui. Il est si... spécial. Il est lui.
Je reconnais lui avoir fait du mal au début. Cependant, tout a été réalisé dans le but de le protéger au maximum.
Je fais désormais tout pour me racheter envers lui, y compris en lui rapportant de la nourriture en quantité et en qualité, ce qui est un luxe pour cette période.
Je cherche sans arrêt sa présence, et ce de quelque manière que ce soit.
Mes pensées sont tournées vers lui en son absence. Je me suis définitivement attaché à lui, bon sang ! Je ne peux pas l'être !
Soupirant, je frappe du poing contre la table de mon bureau. En colère contre moi-même, je finis par balayer d'un coup de main tous les documents posés sur le meuble en bois qui atterrissent alors au sol.
Alerté par le vacarme, un assistant entre dans la pièce sans frapper, inquiet par tout le boucan que je fais. Je le rassure brièvement mais cela marche puisqu'il repart.
Accroupi pour ramasser les feuilles dispersées, je les rassemble rapidement sans les classer.
Je haïs mon travail. Je haïs ma vie.
Forcé à être là pour rechercher des personnes à arrêter, notamment des Juifs et des résistants, je n'ai pas d'autre choix que d'être au service des renseignements.
Les pauvres gens. La plupart sont destinés à une mort certaine ; ils ne méritent pas tout cela... Souvent, je me sens coupable - responsable de leur sort.
J'ai déjà falsifié des documents, en les modifiant ou en ne les transmettant pas à mes supérieurs. Je suis un traître. Néanmoins, je ne peux me résoudre à obéir les yeux fermés.
Je veux en sauver le maximum, sans me faire prendre par les miens.
***
Je passe mes journées à mon travail pour éviter un maximum André et je rentre tard le soir. J'ai même déjà dormi assis sur le siège de mon bureau - c'est pour dire à quel point... J'ai peur de ne pas savoir me voiler la face à lui.
Chez les Kirschen, je suis un peu plus intégré que lors de mon arrivée en 1940. Je leur remercie sans arrêt de leur hospitalité - même s'ils ont été forcés - par tout moyen.
En franchissant la porte de la demeure, Rachel, la seule fille de la famille, et qui a mon âge, prépare des petits gâteaux avec les ingrédients que j'ai rapportés plus tôt dans la journée.
Elle s'approche de moi pour me faire goûter un morceau et fait exprès de me frôler au passage.
Ça fait un moment qu'elle essaye de se rapprocher de moi et de me charmer, je le vois bien. Elle est charmante mais cela s'arrête là.
— Les autres ne sont pas rentrés ? Demandé-je, curieux et surpris par le calme qui règne dans la maison.
— Nous sommes seuls.
— Très bien. Je vais en profiter pour me faire un brin de toilette.
Dans la salle d'eau, je m'observe quelques instants dans le miroir avant de me passer un peu de flotte sur mon visage. Déshabillé, je me lave tranquillement dans la baignoire.
Lorsque Rachel entreouvre la porte sans invitation, s'appuyant contre l'encadrement, je suis un peu sous le choc. Elle n'est aucunement gênée.
— Besoin d'un coup de main pour vous laver le dos... Ou pour autre chose ? Propose-t-elle, un sourire séducteur sur les lèvres.
Déglutissant, je ne bouge pas de mon bain, y étant toujours allongé. La mousse du savon cache mon corps et à ce moment-là je l'en remercie. La brune me fait perdre le contrôle. Je veux simplement disparaître tellement à cet instant elle a le pouvoir sur moi.
Face à mon mutisme, elle tire sur les boutons de sa robe et la fait glisser le long de ses jambes. En sous-vêtements, elle retire doucement son soutien-gorge mais va jusqu'à se débarrasser de sa culotte.
Elle s'avance vers moi d'une manière sensuelle et provocante. Je dois l'admettre, c'est une belle femme.
Grimpant dans le grand récipient, elle vient s'installer face à moi, assise sur mes cuisses, tandis que je pose mes mains sur ses fesses rebondies.
Finalement, tous les deux consentants, nous finissons par coucher ensemble. Une baise sans sentiment, au moins pour ma part. Cela me permet juste de me calmer et de penser à autre chose qu'à son frère...
Je suis le pire des connards. Je couche avec elle pour oublier André. Peu importe. Elle m'utilise pour son propre plaisir, non ?
Alors qu'elle sautille sur moi, mes yeux se posent vers la personne qui vient de nous surprendre et nous restons bloqués ainsi pendant plusieurs longues secondes.
Rachel ne remarque rien, étant de dos, et continue de bouger tout en gémissant doucement. Cela m'arrache quelques râles de plaisir au passage.
Me mettant alors à mouvoir mes hanches vers le haut pour aider la jeune femme - ce qui fait déborder la baignoire - , je ne quitte pas du regard André, attendant sa réaction.
Le brun a des yeux remplis de haine et de tristesse, qu'il ne cherche pas à me cacher. Il fuit ensuite à grands pas.
Je ne fais que nous éloigner dans le but de ne pas céder à la tentation. Pour cela, il doit me détester. Même si cela doit se faire ainsi.
Ma jouissance est fulgurante. Je me hais d'autant plus lorsque je comprends que j'ai finalement imaginé celui avec lequel je dois prendre mes distances.
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