8🌒

[3 a.m. 56]" À quel point vas-tu mal pour vouloir me faire du mal ? À quel point mens-tu pour ne pas décevoir les autres ? À quel point pleures tu quand personne ne te vois ? Que t'ont dit tes rêves et que révèle ta violence ? Qui te manque à ce point ? Et qui as-tu tant peur de perdre ? Dieu seul sait à quel point tu détruira ceux qui te veulent du bien et mentira à ceux qui te paraissent honnête. Il n'y a de place pour personne dans ta vie, parce que tu trouveras toujours le moyen de t'en débarrasser." Black Bird

-

Cartes Pokémon. Louis fait une fixette sur les cartes Pokémon. Il m'en a parlé pendant bien vingt minutes après être rentré. J'ai vu qu'il commençait à fatiguer, cela m'a fait penser que je n'avais pas pris mes médicaments, je l'ai laissé dans le canapé pour me rendre à la cuisine. J'irais le coucher après les avoir pris. Il continue d'argumenter depuis le canapé, Dieu qu'il parle fort, c'est épuisant. Comment fait-il pour ne pas avoir mal à la gorge ?

-Pikachu, c'est le plus fort! Genre, il nique tout l'monde avec ses attaques éclaires! Même ta mère!

Puis il part en fou rire. Les ravages de l'alcool... Je cherche mes médicaments mais je ne les trouve pas, Gemma a du les déplacer. Argh! Pourquoi ne me prévient-elle pas quand elle fait ce genre de choses?
Je n'entends plus l'enfant qui était dans mon canapé, est-ce bon signe ? Je ne pense pas. Mais peu importe. Il me faut mon traitement. Je ne pourrai pas dormir sans, puis demain mon humeur sera au plus bas. Je ne veux pas sombrer. Pas demain. Plus jamais. Enfin, Louis me fera plonger, j'en ai conscience.
J'ouvre le placard des gâteaux et surprise, une petite boîte orangée au couvercle blanc que je ne connais que trop bien est là. Mes cachets. Mais qu'est-ce qu'ils foutent là ?
Gem' a dû vouloir les ranger puis les a mis là par simple mécanisme. Je suis dos au salon, je ne vois donc pas le mec bourré, je ne l'entends pas non plus. Je pense qu'il dort. Il avait l'air fatigué, je crois qu'il n'avait pas que bu. J'attrape le récipient, referme le placard et tente d'enlever le capuchon. Merde, c'est bloqué. J'ai toujours galéré à l'ouvrir. Je me place au-dessus du bar pour pas tout faire tomber. J'essaie de ne pas faire trop de bruit, seul ma famille, Niall et Eleanor savent pour ma maladie. Je ne veux pas que Tomlinson l'apprenne, ça lui donnerait un avantage sur moi, une façon de me faire du chantage, de m'enfoncer plus bas que terre. Je tire fort, le bouchon saute, me glisse des mains et tout le contenu du bocal en plastique couleur soleil s'éparpille sur le plan de travail. Et merde. Pour la discrétion, c'est foutu. Faut que je ramasse tout...

-Putain, fait chier. Soufflais-je.

Je me remplit un verre d'eau, je rangerai après. J'attrape plusieurs gélules au hasard, je me fiche pas mal d'en prendre plus que prescrit. Même si ma santé physique finira par se détériorer. Au moins, j'aurai une raison de crever. Je mets les médicaments dans ma bouche et apporte le verre à mes lèvres. Soudain, une main agrippe mon poignet violemment. Sur le coup, dû au choc, je lâche l'objet contenant le liquide. Celui-ci s'explose au sol, en millions de petits morceaux. Je tourne brusquement la tête paniqué. Louis. Je ne l'ai même pas vu ni entendu arriver. Il a l'air en colère, je ne comprends pas pourquoi. Je le regarde hébété, la bouche pleine. Il plante ses ongles dans ma peau et souffle comme pour se contenir.

-Craches. Lâche t-il sèchement.

Hein? Il ne sait même pas pourquoi j'en prends, comment peut-il se permettre de me demander de les cracher ? Il resserre son emprise sur mon bras, me faisant gémir de douleur, il va me faire saigner le con.

-Merde, mais craches les! Crit-il.

Il me fait si peur que je ne résiste pas. Je me penche dessus de l'évier et crache ce que j'avais dans la cavité buccale. Je me redresse vivement pour lui faire face. Il ne m'a pas lâché. Mais qu'est-ce qui lui prend ? C'est quoi son problème ?

-Je peux savoir ce qu'il te prend?! Dis je énervé.

Je ne comprends pas pourquoi il agit comme ça. Éprouve-t-il toujours ce besoin d'être supérieur à moi ? De me diriger ? De me contrôler ? De me montrer qu'il est le plus fort et qu'il décide ? Que je ne peux pas et que je ne pourrai jamais me passer de sa personne ? Mon lien avec lui et malsain. On finira par se rendre fou.

-Et toi?! Je peux savoir ce que tu foutais?!

Il me fait peur, plus peur que d'habitude. Ses yeux sont si froid, ils me glacent. Soit il a mal compris la situation, soit il est complètement dingue. Sa main commence à me brûler, chose sur, il a laissé une marque. Mon sang goutte légèrement le long de mon poignet, laissant une traînée rougeâtre.

-Aïe! Louis! T-tu... Ça fait mal! Laisse moi! Me débattais je.

Je savais que tout ne resterai pas rose. Je savais qu'il briserait la beauté de cette soirée. Comment j'ai pu lui faire confiance à nouveau... comme je peux être candide... Je me ferai toujours avoir. Je ne serai jamais heureux. Pas comme ça.

-Et alors?! C'est pas déjà ce que tu comptais faire, te blesser ?!

Ok. Il a rien compris. Enfin, certes j'en ai trop pris, mais je voulais juste me reposer, pas me tuer.

-Louis! T'as pas compris! Lâche moi, tu m'fais mal je te dis!

J'essaie de le repousser, mais sa main part violemment contre ma joue. Il me claque et je tombe au sol. Tout se passe si vite, je ne comprends rien. Il balaie d'un simple geste tous les cachets sur le bar, les faisant voler sur le carrelage. Je suis si effrayé que je n'ose plus bouger. Je crois que je ne réalise pas. J'ai si peur. J'ai tellement peur. J'ai l'impression que mon cœur ne bat plus mais c'est l'inverse, il bat beaucoup trop vite. Je le savais que ça finirait comme ça. Ça finira toujours comme ça. Quand je relève enfin la tête vers lui, je suis complètement paralysé. Je suis dévasté. Il n'a pas le droit de lever la main sur moi, mais il le fait quand même. Il n'a pas le droit de me détruire, mais il le fait quand même. Il n'a pas le droit de me mettre en miettes, mais il le fait quand même. Mes larmes coulent à flot, elles dévalent mes joues, tant, qu'elles obstruent ma vue. Tout est flou. J'aimerais me dire qu'il n'a jamais fait ça, mais ce serait me mentir. La cicatrice sur le haut de ma lèvre en témoigne. Et pourtant, je suis toujours là, cassé sur le sol, à lui en redemander. Puis je me mens, je mens et je mentirais lorsqu'on me demandera pourquoi mon visage est couleur Galaxy, je dirais simplement que je suis tombé. C'est ça. Je suis tombé amoureux. Tombé amoureux de l'espace, du vide qu'il laissera.

-Bordel... Il prend sa tête entre ses mains. Pas toi, Harry... Pas toi! T'as pas l'droit d'me faire ça! Pourquoi tu prends cette merde?! Sa voix flanche.

Waouh... Je suis complètement perdu... Sa réaction est démesurée. J'essuie rapidement le torrent cristallin sur mes joues pour mieux l'observer. Il pleure. Qu'est-ce qui lui prend... Il s'abaisse, de façon à être face à moi, mais je suis terrifié. Alors je recule vivement en fermant les yeux, jusque me prendre le mur. J'ai la chance d'avoir déjà des bandages sur mes mains, le verre ne peut donc pas s'enfoncer dans ma peau. Je ne veux plus qu'il me touche. Je ne veux pas être blessé, plus maintenant. Il est complètement instable. Tout va bien et la minute d'après, il explose.

-J'te permettrais pas de faire comme elle. Tu brilles trop pour t'éteindre.

Alors là... Qu'est-ce qu'il se passe dans sa tête ? J'aimerais bien comprendre ce qui ne va pas, ce qui ne va plus. Qu'est-ce qui l'a rendu comme ça ? Je ne sais pas. Je ne sais pas comment je fais pour avoir encore de la compassion pour lui après ça. J'ignore comment et pourquoi, mais je m'approche doucement puis passe mes bras autour de sa nuque. Il pose sa tête dans mon cou, ses larmes mouillent mon pull. En fait, si, je sais. Je l'aime. C'est aussi simple que ça. C'est aussi dur que ça. Je l'aime, mais je me perdrai à ses côtés, je suis prêt à tester. Enfin, je suppose que je suis prêt à tester de le sauver avant qu'il ne me lâche. Bien entendu, il faut qu'il comprenne qu'il me fait souffrir. Alors je chuchote sans le brusquer:

- Louis, ce que tu ne comprends pas, c'est qu'en faisant ça, c'est toi qui m'éteins.

Il me colle à lui en serrant ma taille.

-Si seulement tu savais comme j'envie ta lumière. Susurre t-il.

-Et si seulement tu savais à quel point il fait noir. Murmurais je

Il sanglote, ce bruit est déchirant. Le temps semble nous accompagner. La pluie s'abat contre les fenêtres, suivant les hoquettements de Louis avec des ''plics'' ''plocs''.

-Je suis... Vraiment désolé.. Souffle t-il.

-Je sais... Dis je en caressant ses cheveux.

Je sais, mais je ne te crois pas, Louis. Je ne te crois plus. Pas après tout ça. Ma joue me brûle, mais ce n'est rien, ce n'est pas grave, ça passera. Car je suis prêt à mentir pour n'importe lequel de ses sourires... Un jour, j'espère ne plus éprouver ce besoin de parler de lui. Un jour, j'espère avoir la force de m'en aller le premier, de ne pas revenir le premier aussi. J'oublierai son nom et j'oublierai sa voix. Son regard. Son amour. Notre avenir. C'est plus simple comme ça. Simple comme ma vie sans lui. C'est un cauchemar. Parfois les cauchemars sont moins terrifiant que la réalité.

-Je... J'étais pas venu pour te faire mal...

-Je sais, Louis. Je sais...

Je sais ça aussi, mais je ne te crois toujours pas. Je ne te croirai plus désormais. Je te pardonnerai, autant de fois qu'il le faut, jusqu'à ce que je ne le puisse plus. Il serre fort le tissu de mon haut. Il commence à se calmer. Ma poitrine déjà bien fissurée commence à ne plus s'effondrer. Pourtant, je prends conscience à quel point tout ça c'est toxique.

-Pour Horan... J-Je... Pardon...

Je me fige. Il vient de s'excuser pour Niall... Il ne cessera donc pas de me surprendre. Je n'arriverai jamais à le détester. C'est vrai, malgré tout, comment le haïr ? Il reprend:

- Je voudrais tellement m'enfuir, mais je suis partout où que j'aille... Il se redresse et m'observe. C'est pour ça que je te fais souffrir. Je me dis que, si je prends ce qui te fait rayonner, j'étincellerai à mon tour. Mais tu vois, à chaque fois que tu pleures à cause de moi, c'est encore pire.

Je pense que je le tiens si fort, que je l'écrase. C'est la soirée des révélations, la vérité parti. Mon visage dit le contraire, mais ça me fait tellement de bien d'entendre ça de sa bouche. J'ai toujours su qu'il restait quelque chose à sauver. Louis est humain avant tout. Et effectivement, tu peux fuir tout ce que tu veux, tes problèmes, tes amis, ta famille, ton patron, ton école, ta maison, essentiellement tes émotions si tu le souhaites, la seule chose qui ne te quittera jamais, c'est toi-même. Ça, il semble l'avoir enfin compris, tu ne peux pas échapper éternellement à ce qui te poursuit. Il faut régler ses erreurs, faire la paix avec ce qu'on a cassé pour mieux tout réparer. C'est pour ça que je lui laisserai toujours une seconde chance, pareillement si celle-ci se transforme en millième chance. Je pense qu'on ne lui a pas assez fait comprendre que l'univers aime ceux qui résistent, qu'il le pardonne d'avoir merder. De dire des choses auxquelles on ne crois pas, d'envoyer se faire foutre quelqu'un qui ne le mérite pas. La méchanceté, l'avarice, le narcissisme, l'égoïsme, l'idiotie sont humains. Nous sommes humains. Je pars du principe que si une personne te blesse, elle est également blessé. Ça n'explique pas tout. Les mots n'effacent pas tout. Mais ça en dit long. J'excuse ce qu'il a fait, je n'oublie pas ce qu'il s'est passé. Je prendrai mes précautions.

-Ne bois plus si tu comptes m'adresser la parole le jour même.

Il se crispe. Je sais que Louis sors tous les soirs, il boit souvent, ça risque d'être complexe. Mais je ne veux plus avoir affaire à lui si il est bourré. Il est violent, je ne me défendrai pas, jamais. C'est bien ça le problème, avec lui, je n'éprouve pas l'envie de me battre. Même si il le mérite. Il met sa tête en face de la mienne, prenant mon visage en coupe avec ses mains, puis murmure:

-Je le ferais. Mais dans ce cas, ne te drogues plus.

Il ne sais pas. Il ne comprend pas. Il ne peut pas avoir conscience de ce qu'il me demande. Il me dit de plonger la tête la première. De ne plus dormir. De ne plus me protéger, de lâcher prise. Dans tous les cas, à ses côtés, je lâche prise. Je m'avance, collant mon front au sien.

-Juré. Que de belles paroles qu'on ne tiendra pas. Promet moi que tu n'es pas qu'un cauchemar que j'idéalise.

-Juré. Et toutes ces belles paroles n'ont pas de sens. Promet moi qu'on est pas en train de tomber amoureux.

-Juré. J'ai croisé les doigts...

[4 a.m. 37] " But dear, there is the sun after rain, love after pain. " Ventum

-

Le matelas s'affaisse dos à moi. Je suis face au mur. Un bras vient entourer ma taille et un corps se colle au mien, je souffle d'aise, sa chaleur m'envahit. Il faisait froid sans lui. Mais je ne dois pas céder.

-Louis, je t'ai dis quoi il y a cinq minutes, exactement ?

Il souffle dans mon cou qui prend une voix d'enfant:

-"Non, Louis, ce soir tu dors seul. Bla bla bla. "

Je pouffe. Il ne m'a absolument pas pris au sérieux. C'est absurde, je ne devrais pas rire, mais il est si ridicule. Puis sa respiration chatouille mon épaule. Il sent encore l'alcool. Je n'ai plus la force d'être énervé contre lui, il est tard, nous n'avons pas dormi de la nuit. L'un comme l'autre. Nous avons rangé le bordel en bas, il a jeté mes médicaments à la poubelle, sans poser de question. Je sais que celle-ci viendront plus tard. Je me retourne face à lui. Nos visages sont à quelques centimètres. Il me tient plus fort. Je passe mes bras autour de sa nuque. C'est fou comme je me sens bien. Ici, serré contre l'homme qui me détruira. Je profite de ce moment de paix. Mon cœur bat la chamade, ma poitrine en tremble. Je suis à ma place, je le sens, il le sait. Tout est si doux. Comme sur un nuage. Quelle belle illusion. Illusion, parce que rien ne va en réalité. Sa main froide s'infiltre sous mon T-shirt, ce qui fait le contraste avec la couverture chaude. J'en frissonne. Il caresse mes hanches du bout des doigts, je soupire de bien-être et par mécanisme, j'emmêle mes jambes aux siennes. Est-ce toujours un pari ? Pourquoi être si doux si ce n'est qu'un défi ? Pourquoi rester ? Pourquoi s'excuser ? Pourquoi s'énerver ? Pourquoi promettre ? Pourquoi s'effleurer sans jamais se toucher ? Pourquoi pleurer ? Je pense qu'il se pose les mêmes questions, étant donné qu'il murmure :

-Qu'est-ce qu'on est en train de faire ?

Je n'ai même pas à chercher la réponse. Tout est clair.

-N'importe quoi.

-Je fais souvent n'importe quoi, mais avec toi, une seule chose change.

-C'est?

-J'aime ça. Susurre t-il. Enfin, quand ça ne dérape pas...

Je souris. Je souris juste parce que moi aussi, j'aime ce n'importe quoi. Même si il me fait mal, je me sens vivant. Enfin. Je vis grâce à lui. Je ne survit pas quand il est là. L'espace laisse place au soleil et à la pluie. Je ferme les yeux doucement, respirant son odeur épicée, mélangée à l'alcool.... Ça ne change rien, toujours aussi étourdissant. Puis je colle ma tête à son torse et passe mes doigts dans ses petits cheveux de nuque. Si doux... Il embrasse mon front à plusieurs reprises. Juste quelques baisers papillon. Il veut se faire pardonner, mais il l'est déjà.

-Bonne nuit, Louis. Soufflais je.

-Bonne nuit, boucle d'or. Répondit-il sur le même ton.

Ho, j'oubliais. Je l'aime Lui aussi.

Louis Tomlinson:

J'aimerais te détruire. J'aimerais te ruiner. Pure folie n'est ce pas? Aussi profondément que je peux t'aimer. Aussi profondément que je peux te faire mal.
Imparfait comme je suis. Parfait comme je sais l'être. Je suis en désordre totale. Tu es un si joli désastre. Béni et maudit. Digne d'amour, digne de haine. Mais dis moi pourquoi c'est si dur de faire simple? J'aimerais te crier de te la fermer avec tes jolis mots, car ils me font trop de bien. Mais Harry, je crois que tu es mon genre de nuit préférée...

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