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[7 a.m. 40]''À force de se retenir d'aimer, on peut en perdre la capacité. C'est peut être ce qu'il y a de pire dans la vie: Ne plus savoir tomber amoureux. '' Frédéric Beigbeder
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-Harry, chéri, lèves toi, tu vas être en retard.
-Encore quelques minutes, Louis...
J'ouvre brusquement les yeux. Merde. La gaffe... Je n'ai presque pas dormi cette nuit, je n'ai fait que cogiter à comment faire pour me sortir de là. Ou encore à penser à pourquoi j'avais accepté ce pari... J'ai réussi à somnoler à partir de trois heures du matin, mais je suis très fatigué. Je sens que la journée risque d'être longue....
-Et bien, qui est ce ''Louis''?
-Louise! Louise, t'as mal entendus maman. J-je... J'étais en train de rêver, c'est ma copine.
Mais putain, qu'est-ce que je raconte... Ma mère ne sais pas que les garçons aussi m'intéressent, enfin, même moi, à ce niveau je suis perdu. Je n'ose pas lui dire, alors je mens. Mais ce mensonge, je vais le regretter. Je n'aime pas mentir à ma mère. Elle m'a élevé, éduqué, appris. Elle m'a vu grandir, elle à eu la force de se faire présente lorsque mon père à eu la faiblesse de se faire absent. Même seule avec moi et Gemma, elle à su garder la tête haute. Ma gorge se noue, j'ai l'impression d'avoir un énorme nœud dans l'estomac, c'est pas la meilleur sensation au réveille. Mais c'est trop tard, le mal est fait.
-Ho! C'est génial mon chou! Tu me la présentera!
Je souris faussement, mon cœur loupe quelques battements. Que lui répondre?
''Heu... Ouais mais tu risque d'être surprise. De un parce que c'est un homme et de deux parce qu'il veut juste me sauter.''
-O-ouais, bientôt... C'est... C'est p-pas vraiment officiel...
Elle glousse. Elle s'en réjouit, elle est fière de moi pour quelque chose qui n'est pas réel. D'une certaine façon, ça me rend triste. Je sais que depuis qu'on lui a annoncé que j'étais ''dépressif'', elle a peur, peur que j'abandonne, que j'arrête de me battre. Alors, dès que je lui dit un truc positif, elle saute de joie.
-Je vois. Tu me rejoins en bas? Je fait ton déjeuner.
-D'accord.
Elle sort de ma chambre et je souffle enfin. Merde... J'allume mon téléphone.
Niall:
J'prends ce silence comme un ''trop tard''. Je passe te prendre demain, 8 a.m. on va parler... J'espère que je me trompe. Sincèrement.
➡10:51 p.m.
Je souffle, agacé par son attitude de papa poule... Il n'a pas à me donner des leçons de vie, mais je l'écouterai, car Niall est mon ami, car Niall veux le meilleur pour moi, il ne veut pas que je sois blessé. Je suis un peu déçu de ne pas avoir de messages de Louis..
argh! Pourquoi je suis déçu moi?! Je m'énerve seul ! Je sais que je ne dois rien attendre de ce con. De ce si joli con... Seigneur ! Sors de ma tête Tomlinson !
Je me lève de mon lit, enfile un jean skinny noir, un large sweat blanc trop grand pour moi, mes Vans Basics noirs puis je vais me coiffer dans la salle de bain et putain, j'ai de ces cernes. Incroyable. Mieux vaut ne pas en tenir compte. Je mets mes boucles sur le côté en frange, comme d'habitude et me brosse les dents, quand un klaxon me fait sursauter. Je me rince, attrape mon sac et sors de la maison, sans oublier d'embrasser ma mère. Quand je vois l'Irlandais me fusiller du regard depuis l'intérieur de sa voiture, je me fige. Je déglutis difficilement, mon ventre se tord, je reprends ma route hésitant. J'ai peur... Je monte dans la voiture, Niall baisse la musique, il me fixe et je pense savoir à quoi m'attendre. Je garde la tête face à la route.
-Ha. Carrément. T'as pas perdue de temps à ce que je vois.
Je me tourne vers lui, sans comprendre de quoi il parle. Il faut dire que la fatigue n'aide pas.
-Hein?
-Le suçon.
Mon cœur s'emballe. Tomlinson, je te haïs.
-J-je... C'est p-pas ce que tu crois !
Il fronce les sourcils. Il est mon meilleur ami, il va essayer de comprendre.
-Alors c'est quoi, Harry. Explique-moi. Je ne comprends plus. Et puis t'as une cicatrice sur le haut de la lèvre. Il soupir. Il s'est passé quoi?
Je prends une profonde inspiration puis je lui explique tout. Tout, pour Zayn, pour la cigarette, et le suçon mais pas pour le pari. Je me sens libéré d'un poid, il m'écoute sans me couper, en hochant la tête de temps à autres. Voilà pourquoi j'adore mon meilleur ami, il est toujours là pour moi. Dans toutes les situations, seulement, je ne sais pas si j'ai bien fait de lui mentir sur la fin de cette histoire. J'ai dit qu'il s'en était allé en promettant qu'il continuerait. Je ne veux pas parler du jeu. Je ne veux pas qu'il sache. Je veux que personne ne sache. Quand j'ai fini de parler, il réfléchit quelques minutes avant de dire:
-Donc... Louis est venu chez toi. Il t'a embrassé, c'est parti en couille, tu l'as recale et il s'en est allé en disant que c'était pas fini...
-Heu... Tu résume bien m-mais il m'a pas embrassé... Je rougis suite à ces mots.
-Ouais, ''t'as fait une énorme marque dans le cou''. C'est pareille. Pourquoi tu t'es laissé faire?
Ma poitrine se serre. Heu... Alors...
''Enfaite, j'kiff de ouf loulou-ken-tout depuis genre trois ans, alors quand il m'a pécho l'cou j'me suis dit, azy c'est ta chance Haz', laisse le t'niquer ça va être zenzationelle ! ''
-J'étais bourré, avec mon traitement j'ai pas le droit de boire. Alors j'ai pas trop réfléchi...
-Je vois. Premièrement, ne bois plus avec lui, sauf si quelqu'un te surveille. Ça aurait pu partir plus loin, heureusement que tu as su l'arrêter.
Je ne réponds pas. Louis n'est pas un criminel dangereux, je n'ai pas être protégé de lui. Je suis assez grand pour ça. De plus, c'était loin d'être déplaisant. Il remarque mon silence et malheureusement, il me connaît par cœur.
-À moins que tu ais aimé ça...
Je baisse la tête honteux. Bien-sûr que j'ai aimé ça. J'en aurais voulu plus. Mais je n'aime pas qu'on joue avec moi. Ma poitrine se fissure doucement. Je sens chaque craquements à l'intérieur de moi, je les entends. Louis ne sait que jouer, le voilà le problème.
-J-je... Je... J'en sais trop rien N-Niall, c'est le bordel dans ma tête...
Il soupir.
-Je sais, Harry... Je sais... Louis te plaît ?
Je relève brusquement la tête vers lui, mon cœur s'emballe, mon souffle se coupe. Oui. Beaucoup. Probablement trop.
-Je... Non. Bien-sûr que non...
Il démarre et commence à rouler.
-Bien, je te crois.
Je souris crispé, je sais qu'il sera toujours là et je l'en suis reconnaissant. Même si je lui mens, je suis rassuré qu'il ait confiance en moi, ça me réchauffe un peu.
-Merci... Soufflais-je.
[8 a.m. 10] ''Non, mon amour, je ne t'en veux pas. J'ai compris que parfois, tes demandes de caresses paraissent sous forme de coups. '' Lucas Clavel
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Tomlinson :
Pas mal ton Jean moulant... Remontes un peu ton sweat, chéri. Ça me cache la vue.
➡8:09 a.m.
À part ce message, mon visage en feu, mes joues rouge de honte et cette envie de me cacher, la journée commence bien! Niall m'observe attentivement.
-Tu vas bien? T'as l'air perturbé.
J'hoche simplement la tête en cherchant Louis du regard et quand mes yeux verts trouvent ses yeux bleus, le temps s'arrête. Les personnes qui lui servent de potes disparaissent. Niall disparaît. Le lycée, les sons disparaissent. Il n'y a plus que lui. Lui et moi. Nous. L'air devient électrique et mon cœur se met à battre follement dans ma poitrine. Tellement, que je me demande si il ne l'entend pas. Il me fixe intensément. Il me déstabilise et mes joues rosissent, je le sens, il le remarque. Il esquisse un sourire. Ce sourire semble sincère, pur, innocent. Seulement, il semble. J'ai conscience qu'il ne l'est pas. J'ai conscience qu'il sait l'effet qu'il me fait et qu'il s'en amuse. Il joue avec moi comme on pourrait jouer avec un petit gadget trouvé dans une brocante et qu'on jetterait seulement quatre jours plus tard. Et quand je pense à ça, quand je me rends compte que ce à quoi je m'accroche se fou de ma gueule, ça me blesse. Ça me bousille. Une boule se forme dans ma gorge, j'ai envie de pleurer. La raison qui me pousse à me lever le matin se moque de moi. Je le sais mais je ne peux pas faire autrement que de l'admirer en serrant la mâchoire pour retenir mes larmes. C'est à ce moment précis que je le réalise. Je réalise que ce ''Nous'' que j'espère tant ne prendra jamais vie. Je réalise qu'il faut que je m'en éloigne, le plus vite possible. Je réalise que si Louis veut quelque chose, il lui suffit de me demander pour que je le lui donne. Si ses yeux me demande la Lune je lui offrirais le ciel. Si ses lèvres me demande un baiser, je lui offrirais mon âme. Je ne suis pas amoureux de lui. Non. Pas encore. Mais au finale, je lui appartient déjà. Il ne le sais pas encore, mais il a gagné son pari dès la seconde ou j'ai aperçu pour la première fois son visage, son sourire, ses petites rides qui se forment au coins de ses yeux lorsque ses lèvres se retroussent. Puis, peu à peu, j'ai pu le voir s'éteindre. Son regard est devenu froid, vide, il a été arraché de toute émotions. Que ce soit la colère, la joie, la tristesse... Non. La tristesse, je peu encore la voir lorsque je me perds dans ce gouffre. C'est un vide empli de tristesse. Même lorsqu'il rit, je remarque à quel point il se force, à quel point ça sonne faux. Et quand il frappe, il n'éprouve aucun plaisir, il le fait parce qu'il le fait, parce que si les autres souffrent aussi, il n'est plus seul. Je sais tout ça parce que je l'observe depuis longtemps. Je me suis attaché à lui sans même lui parler. Et c'est la plus belle erreur que j'ai pu faire. Je reviens à moi lorsqu'il secoue la tête et baisse les yeux, les sourcils foncés, il a l'air contrarié. Niall me remue par l'épaule. Je me tourne vite vers lui.
-Ho?! Tu m'écoutes quand je te parle?
-J-je... Désolé, j'étais perdu dans mes pensées, t-tu disais?
Il me fixe quelques secondes et souffle.
-Oublies, ce n'était pas important. Ramène toi, on va en cours.
Je prend sa suite, je pense que je l'agace. C'est vrai que ce ne doit pas être super de m'avoir comme meilleur ami. En partant, je me retourne une dernière fois et le groupe de Zayn nous regarde bizarrement, j'vais m'en prendre plein la figure, je le sens. Ils sont dans ma classe mais habituellement ils sèchent, sauf que là, ils nous suivent. Je baisse la tête à mes pieds. Je vais me faire casser la gueule à coup sûr. Niall rentre dans la salle et lorsque je m'apprête à faire de même, quelqu'un m'interpelle:
-Styles!
Je me retourne, le cœur battant. Je n'ai pas peur mais je ne veux pas me battre. Chose qui n'arrivera pas maintenant étant donné qu'il n'y a personne. J'ai du me tromper. Je reprend donc mon chemin et lorsque j'arrive près du bureau ou mon meilleur ami est installé, Malik me passe devant et s'asseoir à côté du blond. Je reste là. Comme un con, mon sac à la main, la bouche ouverte à essayer de comprendre ce qu'il se passe. Le pakistanais me regarde innocemment et lâche :
-Désolé, la place est prise!
Niall hausse les épaules aussi perdu que moi, alors, je le laisse à côté de Zayn et cherche une autre place. J'en trouve une, à la table d'un garçon assez étrange, personne ne lui adresse jamais la parole. Quelque part, il me fait de la peine. Je m'y avance, on pourra faire connaissance peut être qu'il est gentil. Et lorsque je ne suis plus qu'a un mètre, même scénario que tout à l'heure, sauf que cette fois, c'est Liam Payne qui me passe devant. C'est une blague? Non, mais parce que c'est pas drôle enfaite. Je souffle sans relever son comportement et lorsque je me retourne j'ai à peine le temps de voir Ashton Irwin s'assoir à l'avant dernière place libre. Il ne me reste plus que la table du fond. Celle à côté de la fenêtre au dernier rang . Celle où Louis est assit un sourire en coin.
Ho, je vois... Je n'ai pas le choix. Je soupire et part le rejoindre. Une fois sur la chaise, je sors mes affaires, mes mains tremblent, je stresse. Je suis en colère, mais d'une certaine façon, je suis content d'être près de lui. Même si je ne devrais absolument pas, même si je devrais fuir. Mais seul, je me sens si vide, si triste, alors que quand il est là, il chamboule tout, mes émotions reviennent. Elles se mélangent. Je ne peux pas me passer de ça. Il me fait ressentir et j'ai besoins de ressentir.
Le prof entre dans la salle, le cour commence et je sens le regard de Louis brûler ma nuque. Il détaille mon cou, je le vois du coin de l'œil. Ça me gène. Je n'arrive pas à me concentrer, mon corps chauffe tant son regard est intense. Il me déstabilise complètement, mes joues rosissent. Puis il fait un simple geste et j'ai l'impression que mon cœur s'arrête, mon souffle se coupe. Je tourne précipitamment ma tête vers lui. Sa main est sur ma cuisse. Il me fixe un rictus en coin et tout mes membres frissonnent, il me bouleverse. Sa main est chaude à travers le tissu, elle me brûle. C'est un simple touché mais celui-ci m'arrache la peau. Ma respiration devient irrégulière. On est en classe! Merde, mais Qu'est-ce qu'il fait?! La tension change, elle devient désireuse à partir du moment où ses doigts remontent doucement. J'essaie de lui faire comprendre à travers notre contact visuel qu'il faut qu'il arrête ses conneries tout de suite. Enfin, j'essaie de faire ça mais c'est sans compter sur le fait que mon corps aime quand il rencontre le sien et que je ne contrôle pas ça. J'ai plus l'impression de le supplier de continuer qu'autre chose. Il caresse l'intérieur de mes cuisse avec une lenteur insoutenable, j'en tremble. Quand d'un coup, sa main se resserre sur ma peau, mon corps et traversé d'un violent spasme, un choc électrique qui brûle mon ventre, ma tête et ma gorge. Je gémis de surprise. C'est douloureusement bon... Sauf que certaines personnes le remarque alors je fait mine de tousser. Putain la honte, sérieux. Le prof se retourne.
-Vous allez bien Styles? C'est votre camarade qui vous fait tant d'effet? Dit-il moqueur.
Si vous saviez... Cela n'empêche pas qu'il enfonce le couteau dans la plaie. C'est encore plus troublant, je ne peux rien dire et cette situation me rend fou. J'aime cette sensation autant que je la déteste. Louis est un enfoiré. Un putain de salop.
-J-je... Non, j'ai attrapé froid.
Monsieur Cowell lève les yeux au ciel et se remet à écrire. Je sens Louis trembler sur ma cuisse, je me tourne vers lui, il est mort de rire. Quel connard. Je décide d'ignorer ce qu'il fait sur ma jambe et de me concentrer sur le tableau. Bien entendu, Tomlinson ne s'arrête pas là. Ses doigts remonte ma jambe toujours plus haut. Il la malaxe fermement, une armée de papillons ardents s'envole dans mon estomac. Je ferme les yeux et me mords la lèvre inférieure pour ne pas émettre de sons. Je respire fort. Il adore ça. Je le sais et je peux le sentir à la douceur dont il fait preuve en parcourant mon pantalon. Je n'arrive plus à réfléchir. Tout ce que je ressens est bien trop fort. Je l'entend bouger, je sens son souffle s'échouer sur ma joue. Sa bouche frôle mon oreille, il susurre:
-Arrête ça.
Tous mes organes se retournent. Je ne comprends plus rien à ce qui m'entoure. Il n'existe plus que lui et moi. J'ai horriblement chaud. Son nez descend dans mon cou, il le chatouille, il respire mon odeur, je soupire. Il faut que je le stop mais je n'y arrive pas, c'est délicieux, le sentir près de moi.
-Arrêter quoi...? Murmurais-je.
-De jouer avec tes lèvres. Souffle t-il contre ma gorge. C'est si obscène... Un énorme frisson longe ma colonne vertébrale. Je t'ai fait une jolie marque dans le cou, hier soir. J'espère que tout le monde l'a vu. Qu'ils sachent tous que tu es mon jouet.
C'est à ce moment là que j'ai le déclic. Je plaque mes mains contre la sienne sur ma cuisse, puis j'ouvre les yeux. Personne ne nous regarde, encore heureux. Je me tourne vers lui, la respiration saccadé, les joues rouges, les cheveux en bataille, le regard probablement brillant étant donné que je vois trouble. Il pouffe bêtement et chuchote:
-T'es un putain d'appelle au viole, Harry.
Mon cœur s'arrête. Il continue de rire. Je fronce les sourcils et j'arrive enfin à retirer ses doigts de mon jean. Il n'a pas le droit de faire ça... Il n'a pas le droit de me dire ça... Je suis en colère contre lui, c'est horrible ce qu'il fait. Contre moi-même, je ne sais pas me contrôler. Contre Niall, il ne s'est pas débattu pour que je mette à côté de lui. Contre Zayn, pour avoir pris ma place. Je me sens vide, vide, froid, et humilié. Louis a tout chamboulé, mon cerveau court-circuite, se débranche. C'est comme si j'avais du verre dans la tête. Et d'un coup je ne ressens plus rien. Je suis juste fatigué. Fatigué de me battre contre plus fort que moi.
-Je te haïs, Tomlinson. Ne m'approche plus.
Cette phrase, en temps normal, m'aurait été trop dur à prononcer. Elle m'aurait fait bien trop mal, mais là, dans ma tête, dans mes émotions, tout est bousillé. Ça ne fonctionne plus comme il faut, je sais que ça ne durera pas, mais j'en profite pour dire les choses que je ne pense pas. Il ne perd pas son sourire pour autant. Il gribouille sur une feuille tout en répondant:
-Désolé, chéri, on a notre devoir en français à faire ensemble.
La sonnerie retentit. Ah oui... L'exposé... C'est à rendre pour dans deux semaines et on est loin d'avoir fini... J'hésite à lui dire que je le ferai seul mais j'y comprends rien et au fond, je ne veux pas vraiment plus le voir. Il fait son sac, je me lève et avant de partir, sa main glisse dans ma poche arrière de Jean. Je rougis et me retourne précipitamment, mais c'est trop tard, il est parti. Je souffle et mets mes doigts dans la même poche où il a passé les siens. Il y a un bout de papier. Je le prends, puis le déplie, il est noté:
''Et, on a parié que je t'aurais dans mon lit. Sache que j'ai toujours ce que je veux. Tu résistes pour rien.''
Je déchire le papier et le jette au sol. Je le déteste. Je le déteste autant que je l'aime. Ça me brise de savoir que lui et moi, on ne pourra jamais être ami. Que lui et moi, on ne pourra jamais tomber amoureux. Que lui et moi, on ne sera rien d'autre que des inconnus, que l'on couche ensemble ou pas. En soit, je ne lui ai pas demandé d'être ami. Pourquoi pas tenter ? Je n'aurais rien à perdre, donc tout à gagner. Mon cœur se réchauffe à cette idée, on pourrait devenir un peu plus que des inconnu. Je lui en parlerai quand il viendra chez moi ou que j'irai chez lui, pour le français. J'essaierai d'avoir de l'affinité avec lui, peut-être qu'il va finir par m'apprécier, peut-être qu'on pourrait discuter et rire sans ambiguïté. Je suis bien trop optimiste. Je le sais. L'espoir fait vivre. Mensonge. L'espoir tue. Et bien, je mourrais avec espoir, c'est mieux que de mourir de désespoir. Quand je sors de la pièce, Niall m'attend devant la porte. Il a les sourcils froncés. Je le sens mal. Mais c'était pas de ma faute! Malik a pris ma place! Quand il me voit, son regard s'adoucit.
-Ça s'est bien passé avec Louis?
-L'enfer. Et toi? Il se passe quoi avec Zayn?
Il sourit, bienveillant. Ah, alors il ne m'en veut pas.
-Je ne sais pas. Il s'est assis tout seul, je n'ai rien demandé, mais on a parlé. Il est plutôt cool en fait.
Je hoche la tête. Ouais, il l'est peut-être, mais il ne le montre pas à n'importe qui. En tout cas pas à moi. À moins que frapper soit devenu un synonyme de cool, je n'ai aucune preuve de ce que Niall avance. Après, c'est vrai que mon meilleur ami à ce côté sociable, il est mignon et gentil, ça attire les gens. Moi je suis bien plus renfermé. J'ai moins d'amis que lui. Peut-être que même l'autre imbécile a fini par l'apprécier. On se met en route vers le prochain cours, le blondinet me regarde avec insistance. Je sens qu'il veut parler mais qu'il a peur que je me mette en colère, que je lui en veuille.
-Si tu veux parler, parles. Tu me stresses.
Il semble réfléchir, puis se décide.
- Tu as fait exprès de tousser, n'est-ce pas ? Je veux dire, tu n'es pas malade, je l'aurais su.
Je me contente de baisser la tête. Je ne réponds pas, ça me met trop mal à l'aise. Mon cœur s'emballe, une goutte de sueur perle long de mon front. Dans tous les cas, il le saura.
-Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
Je rougis encore plus, fuyant son regard en portant le miens à mes pieds.
-J-je... Rien... J'avais mal à la gorge.
Il soupire. Je me sens mal, je voudrais lui dire, ne pas lui mentir, mais je ne peux pas. Je me suis promis que personne ne saurait pour notre jeu auquel il joue seul, j'ai l'impression. Et puis, vu le tour que m'a joué Zayn, Liam et ses autres potes, ils doivent être au courant. Je tombe de haut. De très haut. De trop haut. Je m'écrase au sol. Il leur a dit. Je n'avais pas réalisé mais maintenant c'est sûr, il leur en a parlé... Il se fout complètement de ma gueule... Il veut vraiment jouer comme ça ? Très bien. Alors moi aussi. Moi aussi je vais le déstabiliser. Moi aussi, je vais jouer. Moi aussi je vais me moquer. Je me promets de découvrir ce qui cache et pourquoi ses yeux ont noircit. Pour ça, il me faut un plan.
-Harry, je sais que tu mens. Qu'est ce qu'il t'a fait?
Je ne peux pas tout lui dire... je me résous à lui avouer qu'une partie. Pas tout. Ce serait trop. Alors je mens. Encore. Un peu. Beaucoup. Trop.
-Il m'a parlé d'hier soir et j'ai voulu lui crier dessus mais on était en classe, alors je me suis retenu.
Ils sonde mon regard, mes paroles. Et le stress monte, peut-être qu'il sait que ce n'est pas vrai, peut-être qu'il s'en doute mais il ne laisse rien paraître. C'est perturbant.
- Qu'a-t-il dit?
Je déglutis péniblement. Il en a dit beaucoup trop. Comme: ''Arrête de jouer avec tes lèvres. '' et ''C'est si obscène. '' ou encore ''T'es un putain d'appel au viole, Harry. '' Quand j'y repense, un frisson glacé me parcours. Ces mots sont gravés en moi comme dans du marbre. Ils ne quitteront jamais mon esprit. Ils me blessent. Ils font battre mon cœur et l'ouvrent doucement quand je repense à cette voix cassée, rauque. À cette main sur ma cuisse, à son souffle contre mon cou, toutes ces sensations qu'il me procure... Je ne peux pas m'en lasser, mon éloigné. Ce serait trop dur, alors je le prendrai à son propre jeu. Si quand il est là, l'espace n'existe plus, alors je le veux indéfiniment avec moi. Je veux qu'il efface mon vide, j'effacerai le sien.
-Il... Il a juste dit qu'il espérait que tout le monde avait vu mon suçon. Que comme ça, ils sauraient tous que je suis à lui.
Niall me regarde étonné. Il hausse les sourcils.
- Comment ça ''tu es à lui'' ? Il espère plus que ça ? Genre un couple ? Un plan cul ? Un sexfriend ?
Merde... J'en ai trop dit. Je passe une main dans mes cheveux et me mords la lèvre. Qu'est-ce que je peux répondre à ça... Il le faut bien une réponse, alors j'improvise.
- Non... il n'espère rien, il est juste idiot, il s'amuse de mes réactions. Il se moque de moi, pas plus.
Il souffle à nouveau. J'ai l'impression que le comportement de Louis l'agace. Il n'aime pas ce qu'il me fait et je comprends. Il est mon meilleur ami, il s'inquiète. Ou alors, je l'énerve à ne pas réagir. Cette pensée m'arrache un frisson de peur. Je ne veux pas que Niall me haïs Je ne veux pas l'énerver... Il est mon seul véritable ami. Il répond:
- Tu sais, Zayn m'a parlé pendant le cours. Il m'a dit que Louis avait été quelqu'un de bien. Autrefois, et que maintenant, il était devenu comme lui, un ''méchant'' garçon, comme disent les gens. Tout ça parce qu'il cherche des sensations. Parce que oui, on ne naît pas comme ça, on le devient. Il marque un temps d'arrêt. Et quelque part, quand il a dit ça, ça m'a rendu triste pour eux. Même si il t'a cassé la gueule. Je pense qu'ils sont perdus, vraiment perdus. Peut-être même plus que nous.
Je regarde mes pieds en réfléchissant à ce que m'a dit Horan. C'est vrai. Mais tout ça, je le savais déjà. Je l'ai vu au cours de ces deux dernières années. Il a changé. Il s'est éteint. Il est loin. Et d'un coup, je me prends quelqu'un faisant tomber mes livres et les siens au sol, me coupant dans ma réflexion. Je me baisse en m'excusant et au moment où je vais pour ramasser les siens, ma main effleure la sienne. Et avant même que je relève la tête, je sais que ce n'est pas lui. Ce courant faisant vibrer mon corps, trembler mon cœur n'est pas présent. Mais je reconnais cette odeur. Je relève la tête vers cette jolie petite brune et ses fossettes. Elle me sourit, avec son visage angélique.
-Eleanor, salut.
-Salut Harry!
J'aime beaucoup cette fille, elle est toujours gentil et enthousiaste. Si Louis ne prenait pas trop de place peut-être qu'elle m'intéresserait. Elle est super mignonne et attachante.
-Tu vas bien? Je suis un peu tête de linotte, j'ai pas vu que je te fonçais dedans. Rigola t-elle.
-Non, pas de problèmes, c'est de ma faute. Et toi, je ne t'ai pas fait mal?
Elle soupire.
-Si, j'ai tellement mal...
Je fronce les sourcils, elle avait l'air d'aller bien pourtant. Je ne suis pas doué.
-Merde! Où ?!
Elle rit, un joli rire sincère.
-Non, je plaisante! Tout va bien ne t'inquiète pas.
Je pouffe à mon tour. Quelle idiote. Je me relève et lui tends la main pour l'aider à faire de même.
-C'était cool de te parler, Harry. J'espère te recroiser vite. À plus tard! Dit elle en me faisant un signe de main.
Niall me sourit. Un sourire plein de sous-entendu. Je secoue la tête, exaspéré.
-Non. C'est une fille sympa, rien de plus. Je me dirige vers mon prochain cours, il rit et me suit.
-Ho, Harry, je t'en pris! J'ai vu comment elle te regardait. Tu lui plais c'est presque aussi visible que le pot de peinture que Taylor se fout sur la gueule tous les jours. Il marque un temps de pause. Il semble penser puis, il reprend. D'ailleurs, elle aussi, elle te kiff bien. Elle te mate h24. Pourquoi tu sors avec personne? Je soupire. Genre, j'suis sûr, plein de fille s'intéressent à toi, avec tes cheveux courts et bouclés. Tes fosettes, tes yeux verts. T'as un minois d'ange. Même Kendall, la meuf la plus populaire, que tout le monde veut se taper t'a dans l'viseur. Et si Gigi était pas avec Zayn, autant t'aurais ta chance. Y'en a aucune qui te plaît?
Je fais semblant d'y réfléchir mais la réponse est déjà toute trouvée. Il y en a bien une. Il s'appelle Louis. Et malheureusement, il prend trop de place dans ma tête pour que quelqu'un d'autre y entre. Rien que d'y penser, les larmes me montent aux yeux. J'ai une boule dans la gorge et mon ventre se tord. J'ai mal de l'aimer. C'est beaucoup trop dur. Je ne l'aurais jamais, il ne m'appartiendra jamais. Je ne pourrais jamais le câliner, l'embrasser, l'aimer, parce qu'il n'est pas comme ça. Je vais mentir, encore.
-Hum... Je ne sais pas. C'est vrai que Kendall est Jolie. Mais je trouve El' bien plus attachan-...
Et ''BAM''. Je m'étale au sol. J'ai senti une simple pression sur ma cheville et je me suis écroulé par terre. Il n'y a presque plus personne dans les couloirs. J'entends quelqu'un rire et je sais déjà qui c'est.
-Mais t'es complètement malade, Louis! Il aurait pu se faire mal! S'emporte Niall en me tendant la main. Pourquoi t'as fait ça?! Pourquoi tu t'en prends à lui?! Il ne t'as rien fait bordel de merde!
Louis vient de me faire un croche-pieds. Je n'ai aucune idée de pourquoi. Ce qui est sûr, c'est qu'il ne gagnera pas son pari comme ça. Il y a cinq minutes, il me touchait la cuisse sans mon consentement et là, il m'humilie. Mais qu'est-ce qu'il lui passe par la tête? C'est quoi son putain de problème? Pourquoi il me fait subir tout ça? Il m'en veut? Il veut me faire payer quelque chose? J'ai l'impression qu'il cherche à me déchirer le cœur. Mais ça ne sert à rien, il est vide, vide d'un plein emplit par son prénom. Mon cerveaux passe en boucle dans ma tête : ''Je vais bien. Je vais bien. Je vais bien. '' J'attrape la main que me tend mon meilleure ami et me relève.
-Mais c'est lui. Rigola Louis. Il regarde pas où il va. C'est pas de ma faute.
Horan fronce les sourcils et serre les poings.
-Tu me cherche vraiment. Fit l'Irlandais en s'approchant dangereusement du garçon avec qui j'ai parié hier soir. Tu vas me trouver conna-...
J'attrape son poignet et le tire en arrière.
-C'est bon Niall. C'est pas grave. Viens, on y va, il en vaut pas la peine.
Dire ça me fissure la poitrine. Mais parfois, il faut savoir dire stop aux gens qui nous descendent plus qu'ils ne nous remontent. Et Tomlinson m'enterre plus qu'il ne me ramène à la vie. Quoi que j'ai un doute sur ça. En tout cas, aujourd'hui je vais garder mes distances avec lui bien que je n'abandonne pas l'idée de le déstabiliser à mon tour et de découvrir ce qu'il cache. Je saurai le battre. Seulement, pas aujourd'hui. Bien que je me sente mal de ne pas avoir la force de le transpercer des yeux, là, maintenant. Je sais que je me rattraperai plus tard. Louis pouffe, je lui jette un regard noir et quand je m'apprête à suivre mon ami qui est déjà parti vers notre prochain cours, en marmonnant des trucs comme: ''Tu aurais dû me laisser faire'' ou ''Je l'aurais défoncé'', il m'attrape doucement, puis me tire à lui. Près de son visage, trop près, tellement que ma respiration se coupe et que la sienne s'échoue sur mes lèvres. Mon cœur s'emballe. Je baisse les yeux vers le sol, gêné de notre proximité.
-Tu veux quoi? Murmurais-je, trop faible pour le dire plus fort.
Il n'a pas lâché ma main, il tient mon petit doigt avec une tendresse que je n'aurais jamais soupçonné chez lui. Une drôle de sensation se propage en moi, dans mes veines, je me détends.
-Regarde moi. Souffle t-il.
Je ne veux pas le faire. Lui obéir. Je lui en veux. Il est horrible. Je veux lui prouver qu'il n'a pas le droit de me traiter comme ça. Mais sa voix rauque dans mon oreille me procure un énorme frissons. C'est si bon, que ma bouche s'entrouvre. Et sans le vouloir, je relève la tête, les joues rouges. Il me détaille. Il a une tel emprise sur moi que je pourrais tout lui donner. Là. Maintenant. Je ressens comme des papillons brûlant dans mon bas ventre.
-Je pensais que c'était quelqu'un d'autre. Je ne voulais pas te pousser toi. Mes organes se retournent et je me sens mieux, soulagé. Mais je ne m'excuserai pas, c'était drôle.
Je fronce les sourcils, agacé. Il abuse vraiment de ma candeur. Je trouve ça vexant mais lorsqu'il sourit de ma réaction, j'oublie encore tout. Il reprend:
-Je viens chez toi ce soir, pour le travail. Chuchote t-il.
Étrangement, je ne me sens pas oppressé, forcé ou angoissé. Peut être qu'il fait semblant ou que je me voile la face, mais j'ai l'impression que le moment que l'ont partage en cette instant est plus doux que les autres. Il n'est pas méchant ou vulgaire. Il est délicat et gentil. Encore une fois, sans le contrôler, je lui rends son sourire et susurre un simple ''ok'' à peine audible. Il m'observe encore longtemps, son visage toujours aussi proche du mien. Il me fixe et semble perdu dans ses pensées. J'ai tellement envie que ça dur indéfiniment. Mais quelque chose d'éternel n'est pas réel. Il finit par secouer la tête et reculer. Puis il s'en va sans rien ajouté de plus et moi, je le regarde faire, complètement époustouflé par ce qu'il vient de ce passer, il était différent. Quelque chose à sue changer son comportement. Pour quelques secondes. Même si c'était court, je peux affirmer que ce n'était pas Louis. Ou justement, c'était le vrai Louis, pas la façade impitoyable du vilain Tomlinson.
Louis Tomlinson:
Je ne pensais pas le dire un jour, mais il a le même sourire que toi, F. Tu sais, celui qui pétille. Il pétille d'admiration. Comme quand tu me regardais. Ça me fait encore mal de me dire que tout ces gens ne sont pas toi et qu'il ne te ramènera pas, même si il possède également des fossettes. Alors tu sais quoi? Ce soir, je serais gentil, comme un hommage. Il s'attachera, et je le laisserais tomber, je prendrais son âme. Considère son malheur comme une offrande. Je sais que tu ne serais pas fière du mal que je propage, mais je n'ai pas appris à faire autrement. En partant, tu m'as emporté avec toi, alors j'arrache les ailes des anges dans l'espoir de ressusciter. Tuer pour revivre, quel drôle de paradox.
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