Cʜᴀᴘɪᴛʀᴇ 4


Nosaka ouvrit les yeux. Quand s'était-il endormi ? Il vit le livre de Nishikage devant lui, et sentant une chaleur dans son dos, il se retourna légèrement. Nishikage s'était endormi lui aussi, la tête en arrière, retenue par la vitre derrière eux. Nosaka tourna son corps mouvement par mouvement, sur les genoux. Il fixa Nishikage longtemps, coincé entre ses jambes, repliées sur elles-mêmes, sur lesquels reposaient ses bras. Ses doigts avaient du mal à tenir son livre.

Dieu qu'il avait envie de l'embrasser à cet instant. Tout s'était arrêté autour de lui. Il n'y avait plus qu'eux sur Terre. Nosaka passa une main dans les cheveux du grisé. La tentation était si forte qu'il aurait voulu y céder. Nosaka en était certain, à présent. Il avait un cœur. Il l'entendait battre dans sa poitrine. Il lui restait des sentiments. Sinon, comment expliquer ce mélange de joie, et de malaise ?

« — Nosaka... san... ? »

Nishikage releva la tête, s'éveillant peu à peu. Il fixa Nosaka quelques secondes, qui tentait de rester impassible. Il avait vite retiré sa main, et désormais, l'observait, la veste du grisé sur ses épaules.

« — Tu t'es endormi, je crois.

— Tu t'es endormi le premier, Nosaka-san. »

Le roux lui sourit. Pourtant, la vie autour d'eux reprenait. Les deux Universitaires se levèrent. Ils prirent leurs sacs, et, la sonnerie de midi se faisant entendre, ils se dirigèrent vers le réfectoire.

« — C'est bientôt les examens... Souffla Nishikage, voyant un petit groupe d'élèves réviser.

— Oui, répondit Nosaka. Je pense que nous resterons au dessus de l'Université Teikoku, encore une fois.

— Ça ne fait aucun doute. »

Les sentiments de Nosaka non plus, ne faisaient aucun doute. Marchant juste derrière Nishikage, il lui lançait quelques regards, observant sa musculature, une fois de plus.

« — Je me demande ce qu'on a pour le repas.

— Tu voudras mon dessert ? Demanda Nosaka.

— Même si je ne le voulais pas, tu me le donnerais. »

Étouffer chaque sentiment. Nosaka lâcha un soupir silencieux. Arrêter chaque état d'âme. Ses yeux noirs étaient à nouveau vides. Piéger chaque tentative de rapprochement. Nosaka baissa ses mains, les gardant le long du corps. Il devait se contrôler. Ne plus penser à Nishikage. Refouler son envie de lui prendre la main.

« — On se met où ? Demanda Nishikage, portant son plateau d'une main.

— Seuls. N'importe où, mais seuls.

— Au fond à droite, là-bas ?

— Je te suis. »

Nosaka suivit son camarade, tentant de ne pas regarder les autres élèves sur son chemin. Cette sensation ne le quittait pas. Comme si tous se tournaient pour le regarder lui. Lui et seulement lui.

« — Ça va aller, Nosaka-san ?

— Oui. »

Ils s'assirent tous deux, Nishikage posant son téléphone près de son plateau.

« — "Lynchage du fayot, ça tourne mal"... Souffla Nishikage. Sérieusement ? »

Nosaka, qui jouait avec ses petits pois, releva la tête.

« — Ils auraient pu faire gaffe aux fautes d'orthographe... »

Amusé, le rouquin esquissa un sourire. Il se mit à manger, retrouvant l'appétit. Il avait l'impression que plus rien ni personne ne l'atteignait, qu'ils étaient seuls au monde, dans leur bulle. Nosaka avait déjà oublié les événements de la matinée. Il pouvait tout faire, avec Nishikage. Il savait qu'il serait toujours là pour l'aider en cas de besoin. Ils sortirent de la cantine dès que Nishikage eut fini de manger.

« — On peut aller à la bibliothèque ?

— Bien sûr, répondit Nishikage. Tu as du travail ?

— Un exposé en économie à peaufiner. Je te le montrerai. »

Nishikage et le rouquin se rendirent donc à la BU, qui, par miracle, avait des ordinateurs de libre. Ils travaillèrent durant une bonne heure avant de devoir se quitter à nouveau. Nishikage attendit que Ichihoshi arrive avant de s'en aller.

 « — On se retrouve à la récréation ? Demanda Nishikage.

— Oui. »

Nosaka observa le grisé s'éloigner. Ichihoshi, en appel vidéo avec son petit copain russe, proposa d'aller dehors.

« — Pourquoi pas...

— Hikaru, mon amour, tu as fini les cours ? Demanda Froy.

— Il me reste juste un cours, ce soir.

— Donc tu vas rester avec moi toute l'après-midi ! »

Nosaka sourit en voyant le bleuté rougir. Une fois dehors, Hikaru sortit son ordinateur portable, à la demande de Nosaka.

« — Merci, Ichihoshi-kun.

— Nosaka, faudra que je te parle après, si Hikaru veut bien te laisser son téléphone, fit le russe.

— Bien entendu ! » Acquiesça Ichihoshi.

Nosaka entra son code pour le wifi de l'Université. L'après-midi passa lentement, même si elle était ponctuée des blagues de Froy, des anecdotes de Hikaru sur Asuto et Hiura, et des messages de Nishikage. Et le dernier point ravissait Nosaka. Nishikage se préoccupait de lui. Un peu avant la pause de quinze heures, Nosaka reçut un message. Il leva les yeux vers Ichihoshi.

« — Ichihoshi-kun, est-ce que tu aimes notre Université ? »

Le bleu tourna la tête vers Nosaka. Devant cette question, même Froy s'était tu.

« — Comment ça ?

— Si on te proposait de quitter l'Université pour une autre, tu accepterais ?

— Y a mon Université qui cherche des places, glissa Froy.

— Eh bien si je pouvais, je m'en irais sûrement. Je pense aux senpai qui sont partis suite au programme Arès. À part Tanizaki et moi, de l'équipe du collège, il n'y a plus personne.

— Froy, quel est le nom de ton Université ? »

Ichihoshi écarquilla les yeux. Il demanda à Nosaka ce qu'il comptait faire.

« — Je veux vous faire changer d'Université, Nishikage, Tanizaki et toi. »

Froy fixa Nosaka. Il avait vu ce qu'il se passait là-bas. Il lâcha que c'était la meilleure chose à faire.

« — Je comptais t'en parler aussi, Hikaru. Il faut que tu partes d'ici, reprit le russe. Cette université devient toxique. »

Et la pause sonna sur ces mots. Nishikage mit pas longtemps à arriver, et fut rassuré de voir que Nosaka allait mieux. Le roux avait intimé aux deux idiots de se taire. Il ne voulait pas le dire à Nishikage.

« — Tu comptes retourner en cours, Nosaka-san ?

— Non. Ça ne servirait à rien. Je compte rester avec Froy.

Privet, Nishikage, fit l'intéressé, avec un sourire.

— Je vois... Je serai de retour à seize heures. »

Nosaka lui assura qu'il serait là, avec Froy. Quand la reprise sonna, Nishikage hésita quelques minutes à s'en aller. Il voulait rester avec Nosaka.

« — Tu peux y aller. Je serai là et je t'attendrai. Mais ne rate pas les cours. »

Le grisé sourit doucement, avant de laisser Nosaka à Froy et Hikaru. Nosaka se leva tout à coup.

« — Je reviens. Froy, nous parlerons à mon retour. »

Nosaka laissa ses affaires à Hikaru, et se dirigea vers le bâtiment principal. Il marcha jusqu'au bureau administratif. Il demanda à voir le directeur.

« — Il est dans son bureau, Nosaka-kun. » lui dit la secrétaire.

Nosaka continua donc son chemin jusqu'au bureau de l'intéressé. Il toqua au bout de quelques minutes.

« — Entrez ! »

Nosaka poussa la porte de chez le directeur.

« — Te voilà, Nosaka-kun. J'ai bien réfléchi à ta proposition. »

Nosaka voulait que Nishikage et lui s'en aillent. Il ne supportait plus cet harcèlement moral et physique. Et pour rien au monde il n'aurait voulu partir sans Nishikage. Il avait donc demandé par mail un rendez-vous, lui expliquant de quoi il retournait.

« — J'accepte de vous transférer dans une autre université, mais en échange, je voudrais que tu te soumettes à une dernière expérience.

— Une expérience ?

— Si tu acceptes, tu ne remettras jamais les pieds ici. »

Nosaka demanda à en savoir plus sur l'expérience. Le directeur de GEKKO Electronics – et de l'université affiliée – lui donna rendez-vous dans l'ancien laboratoire du programme Arès, le soir-même. Nosaka finit par accepter, après avoir inclu Ichihoshi et Tanizaki dans le contrat. Il ressortit du bureau du directeur, avant de retourner aux côtés d'Ichihoshi et Froy.

« — Nosaka ?

— Oui ?

— Je crois que t'es amoureux. »

Hikaru lâcha un "hein ?!" d'étonnement. Nosaka soupira.

« — Je le suis. »

Froy ricana.

◤❁◢

On aime le manque de wifi et la tonne de trucs que j'ai à faire :)

J'avais même pas vu que j'avais du retard snif

Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ?

16/03/20

#Historia

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