Cʜᴀᴘɪᴛʀᴇ 12

« Non. »

Comment ça, non ? Nosaka serra le bas de t-shirt dans ses paumes. Lui, il souriait.

« Ce n'est pas un problème. Tu n'auras qu'à tomber à nouveau enceint après que lui soit né.

— Non !

— Comment ça, non ? »

Nosaka fronça les sourcils. Il passa une main sur son ventre.

« Je ne suis pas à vous ! Je ne suis pas votre objet ! J'en ai assez ! Je prendrai des dizaines de contraceptifs féminins s'il le faut, mais jamais... Jamais je ne mettrai au monde un enfant que je ne veux pas.

— Nosaka-kun... As-tu déjà oublié que tu dépends entièrement de moi ? »

Le rose se figea. Il avait eu peur d'entendre ça. Il redoutait cet instant.

« Qui t'a permis d'avoir un appartement pour elle et toi ? Qui t'a recommandé à Tôdai ? Qui t'as sauvé de Outei ?

— Vous ne m'avez pas sauvé. Vous m'avez plongé dans les ténèbres et vous m'en avez sorti. Jamais je ne vous serai reconnaissant. Vous ne cherchez qu'à me manipuler...

— Peut-être bien. Mais es-tu en position de refuser ? À moins de faire une fausse couche... »

Cette idée s'encra en Nosaka. Il devait trouver quelque chose. Se débarrasser de cette chose en lui. Ce n'était pas son enfant. Celui-ci, il s'en foutait. C'était un monstre.

Nosaka s'en alla finalement. Il se dépêcha de rentrer chez lui. Chez eux. Il voulait finir dans les bras de Nishikage. Il voulait se perdre dans ses bras, ne plus en bouger pendant des heures, jusqu'à ce que son chagrin et sa haine s'en aillent.

A peine avait-il passé la porte qu'il appela Nishikage par son nom. L'habitude. Le grisé ne mit pas longtemps à apparaître, inquiet. Il écarquilla les yeux en voyant Nosaka en larmes. Jamais. Jamais il ne l'avait vu comme ça. Et plus jamais il ne voulait le voir ainsi.

Nishikage ne posa aucune question. Il se contenta de serrer fort le rose contre lui. De longues minutes s'écoulèrent. À moins que ce ne soient que des secondes ?

Nosaka aurait voulu rester dans les bras de Nishikage jusqu'à la fin des temps. Il aurait voulu s'accrocher à lui jusqu'à s'endormir pour toujours.

« Yuuma...

— Pardonne-moi... Seiya... Je t'ai menti... Encore... Encore... »

Nishikage ferma les yeux. Il avait confiance en lui. S'il avait menti, c'était pour une bonne raison.  Il avait mal au cœur, mais il ne disait rien. Se contenterait-il de suivre Nosaka jusqu'au bout ? Sans pouvoir arriver à son niveau, ne serait-ce que pour un jour ?

« Je t'aime tellement, Seiya... »

Le plus grand écarquilla les yeux lentement, surpris. Il resserra sa prise sur le rose, posant sa tête sur son épaule. Le souffle haletant et tremblant de Nosaka venait titiller sa nuque, mais il s'en foutait. Nosaka tremblait de tout son corps, mais Nishikage n'en avait rien à foutre.

Il réussirait à calmer Nosaka. Il le savait. Il voulait juste trouver l'enfoiré qui avait fait pleurer Nosaka. Le faire taire pour toujours. Le frapper jusqu'à ce qu'il ne puisse que s'excuser.

« Moi aussi, Yuuma... Je t'aime plus que tout... »

◤❀◢

Nosaka s'était finalement endormi. Nishikage l'avait allongé sur leur lit, veillant à ne pas le réveiller. Il était désormais sous la couverture, et légèrement haletant. Quels rêves faisait-il ? À quels cauchemars était-il en proie ?

Yayu, près de son père, l'observait, assise et silencieuse. Nishikage avait pris une chaise, et désormais, il n'attendaient qu'une chose ; qu'enfin il ouvre les yeux.

« 'apa...

— Yayu, tu viens ? Dit le grisé en se levant.

— Nhn ! » répliqua-t-elle en secouant la tête.

Seiya sourit doucement. Elle aussi voulait rester à ses côtés. Il la prit dans ses bras.

« On va juste manger un peu, d'accord ? »

L'enfant regarda une dernière fois Nosaka dans son lit. Seiya en fit de même, puis, ils sortirent sans bruit.

« Qu'est-ce que tu veux manger, Yayu ?

— Nyuh-Nyuh !

— C'est à dire ? »

Le regard de la petite fille s'arrêta sur le frigo. Seiya esquissa un sourire. La pastèque du frigo. Il aurait dû s'en douter.

« Tu ne préfères pas un boudoir ? Comme ça on garde de la pastèque pour papa. »

C'était sorti si naturellement qu'il ne le releva même pas. Il posa Yayu sur le plan de travail et fouilla quelques secondes dans le placard, avant de sortir les boudoirs. Elle tendit les brasiers le paquet en gazouillant. L'adulte sourit doucement.

« Tiens. »

Yayu lui prit des mains, et commença à le mâchouiller. Elle leva les yeux vers Nishikage au bout de quelques minutes, et lui tendit le boudoir.

« 'apa ? »

Il bafouilla quelques secondes, rouge, avant de lui dire qu'il n'en voulait pas.

« 'pa ! » fit-elle en montrant le paquet, d'un air autoritaire.

Nishikage prit un boudoir, esquissant un sourire. Elle était comme Yuuma. Elle allait l'obliger à manger.

« Tu es bien la fille de ton père. »

Il rit doucement. Peut-être avait-elle plus de points communs avec Yuuma. Peut-être n'en avait-elle aucun avec lui ?

« 'apa... »

Elle leva les yeux vers la porte, d'un air inquiet. Non, finalement, elle avait aussi des points communs avec lui. Elle était tout aussi inquiète que lui. Seiya la souleva, puis la posa au sol.

« Regarde, je suis super grand.

— Whaaaaa ! »

Il rit. Il réussit à rire franchement. Ça ne lui était pas arrivé depuis des années. Ni Froy, ni Hikaru, ni même Nosaka n'avait réussi à le faire rire. Mais elle, oui.

Ils furent interrompus par un bruit sourd. Et la voix de Nosaka. Il appelait Nishikage, d'une voix étouffée. Le grisé alla jusqu'à la porte. Il l'ouvrit. Nosaka était allongé au sol, recroquevillé sur lui-même, se tenant la tête. Le grisé sortit son téléphone et appela les secours. Il n'avait pas le temps de se demander ce qu'il se passait. Il appela ensuite Mizukamiya, le premier à qui il pensa, tout en essayant de calmer le rose.

« Nishikage... Nishikage... Nishikage... »

Seiya serra les dents. Il s'en voulait tant d'être impuissant.

◤❀◢

« Nishikage, ça va aller ? »

Le grisé leva les yeux vers Mizukamiya. Il secoua la tête, resserrant sa prise sur Yayu, assise sur ses genoux.

« Nosaka avait prévu que ça arriverait. C'est pourquoi il m'a demandé de te raconter la vérité, au cas où.

— La vérité ? Comment ça ?

— La tumeur de Nosaka n'a jamais été totalement vaincue. Et elle a continué de grandir jusqu'à aujourd'hui.

— Je croyais qu'il n'en avait gardé que des séquelles !

— Malheureusement non. Sa tumeur pourrait bien avoir raison de lui, cette fois... Tout cela à cause de l'arbitrage d'Arès.

— Et du directeur ?

— Nishikage... Il y a une autre chose que tu dois savoir. Nosaka ne te l'a sûrement pas dit pour éviter de t'inquiéter... »

Mizukamiya détourna le regard. Il hésitait à lui dire. Mais finalement, il avoua :

« Nosaka est enceint du directeur de la Outei. »

Tout se bousculait à l'intérieur de Nishikage. Comment ça, Nosaka était enceint ? Et du directeur... ?

« Mais je tiens à préciser que Nosaka a été forcé. C'est ce qu'il m'a dit. Mais je suppose qu'il comptait avorter. Il n'y a que toi qui compte pour lui, Nishikage. »

Le grisé cacha sa tête dans le cou de Yayu. Comment ? Comment avait-il osé le toucher ? Il préférait ne pas le savoir.

« Mizukamiya...

— Oui ?

— Tu crois que je peux aller le voir ?

— Sans doute pas maintenant. »

Mizukamiya se baissa au niveau du grisé.

« J'ai un service à te demander. »

◤❀◢

« Alors c'est ça, la ville d'Inazuma ?

— Froy... On est seulement à l'aéroport... Fit le plus jeune.

— Oh là là... »

Le blanc leva les yeux au ciel. Il observa les grandes fenêtres qui donnaient sur la piste d'atterrissage. Puis, ses mains attrapèrent les deux valises et il sourit. Son camarade sortit une feuille de sa poche, où était marquées trois adresses.

« On arrive, Nosaka-san. »

◤❦◢

Ichihoshi et Froy sont de retour !

(Promis Nosaka, c'est la dernière fois que tu souffres :))

#Historia

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