Cʜᴀᴘɪᴛʀᴇ 11
« Tu es prêt, Nosaka-kun ? »
Je l'étais. J'ai hoché la tête. Ils m'avaient injectés plusieurs produits, la veille. Mais je ne repensais pas à ça. Je fixais la porte. Je pensais que derrière cette porte, une personne lambda, quelqu'un d'inconnu m'attendait. J'ai refermé la porte. Et mon estomac s'est noué. Je voulais m'en aller, refuser de me prêter à cette seconde expérience. Mais j'ai pensé à Nishikage. J'ai repensé à Yayu. Et j'ai eu peur. J'ai eu si peur que je n'ai rien fait. Je l'ai laissé me diriger. Mon cerveau ne fut qu'un vide.
Mon cerveau ne disait rien. Mon corps hurlait de se défendre.
Ça s'est fini. Je me suis effondré sur le drap. Lui était satisfait. Je voulais hurler. Je me suis senti si sale.
« Si la pilule ne marche pas, au moins, ce sera notre enfant. »
J'ai déglutit. J'ai failli vomir à cet instant. J'aurais tout donné pour que cette foutue pilule marche. La porte s'est refermée. Et le directeur est parti.
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« Yuuma-san ? »
Le rose leva les yeux vers Nishikage. Il était prêt à partir en cours. Nishikage détourna le regard, un peu rouge.
« À... À ce soir... »
Il sourit doucement, avant de poser un baiser sur les lèvres du grisé. Le professeur le regarda partir, puis referma la porte. Nosaka arriva devant son université. Il était plutôt détendu. Sans doute grâce à Nishikage.
Il dut attendre la pause de dix heures pour sortir de l'université et sortir son téléphone.
« Allô ?
— Ichihoshi-kun ?
— Non, c'est Froy~
— Ton copain est disponible, là ?
— Je te le passe~ »
Nosaka attendit une dizaine de seconde – durant lesquelles il entendit les deux étudiants s'embrasser – avant de pouvoir parler à Ichihoshi. Il décida de tout lui avouer. De l'expérience jusqu'aux retrouvailles avec Nishikage.
« Pardon ?! Attends... Nosaka-san... Tu me mens, hein ?
— Tu sais très bien que je ne mens jamais.
— Presque jamais, corrigea le bleuté.
— Presque jamais, admit-il.
— Si je reprends... Tu as accepté de tomber enceint – de Nishikage – pour nous faire sortir de Outei Tsukinomiya, tu as une fille, et maintenant, tu es enceint du directeur ?
— En gros.
— Ce n'est pas le moment pour de l'humour, Nosaka-san ! Tu n'étais pas consentant ! Avec Nishikage, je veux bien, mais là... »
Nosaka alla trouver une place sur l'un des bancs, dans le parc en face de l'université. Il reprit :
« J'ai accepté la première expérience parce que j'avais peur pour vous. Mais maintenant, c'est à propos de mes études et de moi-même dont je suis inquiet.
— Nosaka-san. Tu es toujours soumis au programme Arès, n'est-ce pas ? »
Ça lui faisait mal de l'avouer. Mais oui. Il était encore. Et ça lui faisait peur. Hikaru ajouta :
« S'il te plaît, Nosaka-san... Arrête tout ça... Tu es en train de te détruire...
— Ichihoshi-kun, j'ai oublié de te dire...
— Quoi ? »
Ichihoshi écarquilla les yeux. Froy, dégustant une glace à ses côtés, lui demanda si ça allait. Le bleuté finit par raccrocher.
« Hikaru ?
— Je vais aussi bien que toi lorsque tu as appris que Shinjou-san et Bernard-san allaient se marier.
— Pitié, ne me le rappelle pas. »
Froy fit la moue, frissonnant légèrement.
« Déjà que mère a failli le déshériter... J'imagine même pas quand je lui dirai, pour moi.
— Hein ?
— Ah, oui. Hikaru, je veux t'épouser. »
Hikaru se figea pendant quelques secondes avant de rougir fortement.
« PARDON ?! »
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Nosaka passa les portes du laboratoire de recherche. Le directeur du programme Arès l'attendait, avec un sourire.
« Comment te sens-tu, Nosaka-kun ? »
Non. Cette réponse lui brûlait les lèvres. Ça n'allait pas.
« Le médicament est-il prêt ? »
Ce serait aujourd'hui ou jamais. Aujourd'hui. Il allait enfin s'en débarrasser.
« Non. »
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