1

Les invités affluent dans la somptueuse salle de réception, parés de leurs plus beaux atours. Le luxe éclate dans chaque détail : les lustres scintillants, les nappes en soie ivoire, les arrangements floraux dignes d'un conte de fées. C'est le jour que tout le monde attend, celui qui scellera l'union parfaite entre deux familles puissantes et influentes. Mais au cœur de ce tableau idyllique, Cheay Lee suffoque.

Vêtue de sa robe blanche crème, simple mais élégante, elle fixe son reflet dans le miroir de la suite nuptiale. Son visage est impeccable, maquillé avec soin, mais ses yeux trahissent un désespoir profond. Ce mariage n'est qu'un arrangement, une alliance entre sa famille et celle de son fiancé. Elle ne l'aime pas, elle ne l'a jamais aimé.

Le claquement des talons de Cheay résonnait dans le long couloir feutré de l'hôtel. Chaque pas la rapprochait un peu plus de sa liberté. Elle serrait son sac contre elle, les doigts crispés sur la fine anse en cuir blanc.

Elle fuyait. Elle ne voulait pas de ce mariage arrangé, de cette vie tracée pour elle sans qu'on ne lui demande son avis. Tout le monde la voyait déjà comme la "parfaite épouse", la "parfaite belle-fille" d'une famille puissante et redoutée. Mais ce rôle, Cheay n'en voulait pas. Pas de mari qu'elle n'aimait pas, pas de cage dorée.

Lorsqu'elle arriva devant les ascenseurs, elle appuya frénétiquement sur le bouton. Les portes métalliques s'ouvrirent avec un léger ding. Sans un regard pour ce qu'il y avait à l'intérieur, elle entra, son esprit trop accaparé.

Ce n'est qu'une fois à l'intérieur qu'elle réalisa qu'elle n'était pas seule.

Un homme, grand et plutôt imposant, se tenait dans un coin de l'ascenseur, les bras croisés sur sa poitrine. Sa posture décontractée contrastait avec l'intensité de son regard, qui semblait analyser chaque mouvement de Cheay. Mais elle ne leva pas les yeux, se contentant d'appuyer sur le bouton du rez-de-chaussée avant de se reculer.

Il ne lui adressa pas un mot. Elle non plus.

L'ascenseur démarra dans un silence pesant, le bourdonnement mécanique occupant l'espace entre eux. Dix secondes plus tard, un grincement strident retentit, suivi d'un clac. Puis, sans prévenir, tout devint noir.

Cheay sentit l'ascenseur s'arrêter brutalement, comme si le monde entier venait de se figer. Son cœur s'emballa.
— "Non, non, non..." murmura-t-elle.

Un soupir agacé brisa le silence.
— "Génial. Une panne," marmonna l'homme. "Comme si ma journée n'était pas déjà assez pourrie."

Cheay tourna brusquement la tête vers lui, même si elle ne pouvait pas le voir dans cette obscurité totale.
— "Vous croyez que ça m'amuse peut-être ?" lâcha-t-elle, sa voix froide.

Il ricana, un son bref et moqueur.
— "Non mais vous êtes comme une hystérique, en robe de marié là."

— "Pardon ?!" siffla-t-elle, outrée.

Elle s'arrêta. La panique grondait toujours en elle, mais sa colère envers cet inconnu venait soudain de prendre le dessus.
— "Comme si j'étais heureuse d'être là. Tchippppppp~" lança-t-elle sarcastiquement.

Joshua haussa les épaules, bien qu'elle ne puisse pas le voir.
— "Arrêtez de paniquer, vous faites pitié, mais faites-le en silence."

Cheay sentit son souffle s'accélérer. Elle détestait ce genre de commentaires, comme si elle était une enfant capricieuse.
— "Gardez vos leçons de moral pour vous," répliqua-t-elle froidement.

— "Oh, Princesse. C'est juste une panne. Personne ne va mourir ici."

Le mot "princesse" fit monter une vague de rage en elle.
— "Et vous pensez que vous êtes le centre du monde. Monsieur Je. Sais. Tout. ?"

Il ricana de nouveau, mais cette fois, il y avait une pointe de frustration dans son rire.
— "Vous êtes incroyablement agréable, vraiment. Si j'avais su que je serais coincé avec vous, j'aurais pris les escaliers."

— "Alors vous auriez dû !" s'emporta Cheay, sa voix montant d'un cran. "Peut-être qu'avec un peu de chance, vous vous seriez cassé la figure en chemin."

Joshua éclata d'un rire sec, presque nerveux.
— "Charmant. Je suppose que c'est le genre de répartie qui fait fondre tous vos admirateurs."

Elle ouvrit la bouche pour répondre, mais sa gorge se serra. La panique refaisait surface, brutale et implacable. L'obscurité semblait l'engloutir. Elle passa une main tremblante dans ses cheveux et murmura, cette fois pour elle-même :
— "Oh non, ça recommence..."

Joshua, toujours adossé à la paroi, remarqua le changement dans sa voix. Même s'il était agacé par son attitude, il ne put s'empêcher de remarquer sa respiration de plus en plus saccadée.

— "Attendez... Vous êtes sérieuse ? Vous avez peur ?" demanda-t-il, mais son ton avait perdu un peu de son agressivité.

— "Je suis claustrophobe !" elle dit calmement. "Vous pensez que c'est drôle, peut-être ?"

Il soupira, un peu plus doucement cette fois.
— "Ce n'est pas drôle. Mais paniquer ne va pas arranger les choses."

— "Et vous croyez que vos commentaires inutiles arrangent les choses ?!"

Joshua passa une main sur son visage, visiblement agacé mais aussi déconcerté. Il n'était pas doué pour calmer les gens, encore moins des jeunes femmes. Mais il n'avait pas vraiment le choix.

— "Ok, écoutez. Vous voulez qu'on crie l'un sur l'autre jusqu'à ce que les secours arrivent, ou vous préférez qu'on trouve un moyen de s'en sortir ?"

Cheay resta silencieuse, respirant bruyamment. Elle était en colère, terrifiée, et enfermée avec un homme qu'elle trouvait insupportable. Mais elle n'avait pas d'autre choix que de le supporter.

Le silence retomba.

Mais dans cet espace confiné et oppressant, l'histoire entre eux ne faisait que commencer.

---

VOTES L'ÉTOILES S'IL VOUS PPLAIT OH S'IL VOUS PLAIT , S'IL VOUS PLAIT 👁️👄👁️

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top