𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 2 : 𝑻'𝒆𝒔 𝒇𝒐𝒍𝒍𝒆 ?






"Life's a bore if you don't challenge yourself."

Yuu Nishinoya





Chose rare, Mahiru Asano était intriguée.
Tranquillement installée au pied d'un des nombreux arbres en fleurs qu'il était donné de voir en cette saison, spécificité du printemps japonais, elle avait préféré ce petit coin de paradis à la cafétéria noire de monde du lycée des corbeaux.
Alors qu'elle s'apprêtait à déguster l'appétissant bento dont les effluves titillaient ses narines depuis quelque temps déjà, son smartphone vibra pour laisser place à un SMS de ladite cuisinière; sa mère soit-dit-en passant.

Laissant son mouvement en suspens, elle le déverrouilla pour laisser apparaître le message.

《Chérie, j'espère que ta journée se passe bien, et que tu profites de ta pause déjeuner ;)
Je voulais te prévenir qu'une surprise t'attendra sûrement à la maison ce soir, alors ne traîne pas trop après les cours, si possible !》

La jeune fille poussa un soupir capable de réveiller les défunts, son souffle se confondant à l'agréable brise printanière qui soufflait sur le Japon depuis la rentrée des classes.
Généralement, sa mère ne partageait pas sa vision des surprises et la brune avait tout sauf envie d'écourter sa journée pour un motif inconnu et probablement décevant, surtout par le temps qu'il faisait.

Il fallait dire qu'il s'agissait d'une journée exceptionnelle d'un point de vue météorologique, pensait la jeune femme.

Le ciel dégagé était d'un bleu limpide, parsemé de nuages cotonneux aux diverses formes, toutes plus ravissantes les unes que les autres.
L'astre solaire brûlant s'élevait fièrement dans le ciel, mais le temps était rendu agréable par la légère brise gazouillante qui emportait avec elle les pétales de cerisiers en fleur.
Ceux-ci se dressaient majestueusement en haies d'honneur aux entrées de Karasuno, tantôt roses, tantôt blancs, réconfortant par leur beauté les étudiants peu enclins à aller travailler. L'ambiance était à la bonne humeur générale, les lycéens bien conscients que la Golden Week approchait, se projetant les diverses sorties et animations dont ils pourraient bénéficier en ce week-end pour le moins spécial.

C'était un tableau presque trop parfait.

Les souvenirs de la veille remontaient doucement à la surface de son esprit tandis qu'elle dégustait ses gyozas, imbibés d'une quantité de sauce soja plus que généreuse.

Elle était effectivement restée au club jusqu'à la fermeture - plus exactement jusqu'à ce que le dénommé Daichi, dont elle avait fini par obtenir le nom, finisse par sortir de force les fameux Hinata et Kageyama du gymnase.

En étant honnête, il était impossible pour la jeune fille de nier l'appréciation ressentie aux côtés des volleyeurs de Karasuno.
Même si la fin de séance n'avait pas été passionnante, et que, peu loquace de nature, ses échanges avec les membres s'étaient limités à un échange de prénoms respectifs, et sa discussion avec Shimizu lui avait permis de s'informer sur le futur proche de l'équipe. Elle ne niait pas que c'était plus par politesse que réel intérêt, mais le fait était là.












Vous avez des matchs de prévus prochainement ?

Oui ! Monsieur Takeda à réussi à nous décrocher un match d'entraînement avec le lycée Nekoma, nos rivaux de longue date. On profite tous de la Golden Week pour se perfectionner, alors il a réussi à placer ce match le dernier jour. Ça sera une aide précieuse en vue des départementales qui approchent.

C'est une bonne nouvelle pour Karasuno alors. Et ça explique le fait que vous ayez l'air débordés, monsieur Takeda et toi.

La terminale avait hoché la tête.

Toute seule c'est un peu compliqué, effectivement. Il faut régler tout le côté administratif , mais je vais y arriver. Ils se donnent tous tellement pour progresser que je me dois de faire tout ce qui est dans mon pouvoir pour leur permettre d'aller plus loin !

Mahiru avec fixé son aînée pensivement.
Shimizu Kyoko forçait le respect, et son dévouement laissait la jeune fille admirative. Elle l'enviait un peu, quelque part. L'adolescente n'avait jamais été passionnée par quoi que ce soit et elle savait, de part ce qu'elle avait entendu, que c'était quelque chose de gratifiant, qui donnait envie de s'y consacrer corps et âme.
Alors bien sûr, elle avait des occupations qui la satisfaisaient, mais jamais au point d'y prêter plus d'attention que nécessaire.

Je vois.











Le son de la cloche eût à peine le temps de sonner la dernière heure que déjà une multitude de lycéens partaient en trombe, semblables à des athlètes en départ de course olympique, trop heureux de profiter du beau temps et de leur week-end en ce vendredi soir ensoleillé.

Bien malgré elle, Mahiru en fit de même, bien qu'un poil moins rapide, non pas pour s'amuser au karaoké du coin mais plutôt pour éviter de contrarier sa mère.
Elle avait tout sauf besoin que leur relation soit plus tendue qu'elle ne l'était déjà, et pour cela les efforts étaient de mise.
Aussi, c'est un poil contrariée que la jeune fille se rendit à son arrêt de bus.

À quelle sauce allait-elle être cuisinée ?
Qu'est-ce qui pouvait bien pousser sa mère à la solliciter de la sorte ?
Ce n'était clairement pas dans ses habitudes.

Écouteurs dans les oreilles, regard rivé sur la vitre aux si nombreuses traces d'impuretés qu'elle arrêta de les compter après la 578 ème, tous les moyens furent bons pour tenter de se distraire à ces pensées houleuses.
Mais malgré ses efforts, la tête de la jeune fille était toujours pleine d'interrogations quand elle arriva finalement jusque chez elle, et l'abattement de la porte gris sombre de sa demeure marquait la résolution de ce mystère.

Sans même prendre le temps de se débarrasser de ses affaires, la lycéenne héla sa génitrice depuis le gekan.

– Je suis rentrée ! C'est quoi ta surprise ?

Pas de réponse. Le visage de l'adolescente se fronça en un rictus agacé.

《 Je rentre plus tôt pour elle et j'ai même pas le luxe qu'on me salue. Paye ta surprise. 》

La jeune fille allait pour poser son sac dans un mouvement d'humeur, attraper une boîte de gâteau dans la volée et foncer s'enfermer dans sa chambre jusqu'au retour de sa mère, quand une ombre fit apparition dans son angle mort.
Elle n'eût pas le temps de réaliser ce qui lui arrivait quand une masse fondit sur elle à toute vitesse, pour l'étaler sur le sol d'un mouvement fulgurant.

Son premier réflexe fût de crier, mais au moment d'ouvrir la bouche pour émettre sa plainte, le son resta bloqué dans sa gorge et seulement un gémissement d'indignation enroué devint audible.

Elle avait reconnu le visage de son assaillante.

– Hé mais... T'es vraiment une putain de malade mentale, sale petite peste !
grinça-t-elle entre ses dents, partagée entre un agacement et un soulagement extrême.

La concernée se fendit d'un sourire faisant trois fois le tour de son visage.

– Oh, Mahiru ! C'est fou ce que tu es vulgaire quand même! Pas sûr que tante Yuri et oncle Aki t'aient appris à saluer les gens comme ça.

– Tu sais quoi ? Je t'emmerde. persifla-t-elle en se redressant. Pas sûre...que tes parents t'aient appris à rentrer chez les gens par effraction et à leur sauter dessus comme une criminelle échappée d'un asile.

C'est avec une satisfaction mesquine qu'elle observa le sourire taquin disparaître du visage d'Ayaka Asano, tandis qu'un rictus satisfait prenait place sur le sien.

– Alors ? On fait moins la maligne hein ?

– Ouais bon... C'était pas vraiment par effraction que je suis rentrée en plus, tante Yuri était au courant ! Je voulais te faire peur, c'est tout. Bref, t'es contente de ta surprise j'espère ? Je me doute bien que t'as dû ronchonner un bon moment avant de me voir arriver, moi Asano Ayaka, cette fille si intelligente, mignonne, attentionnée et la meilleure cousine qu'on puisse rêver d'avoir !

Un ange passa.

Mahiru et elle se jaugèrent d'une œillade amusée, dans un silence qui exprimait tant leur joie de se revoir que l'apitoiement provoqué par les imbécilités que sa cousine débitait constamment.

– Ouais, c'est pas trop mal. Oublie pas d'être modeste de temps en temps quand même, hein.

– Peuh.

Il n'empêche, sa cousine avait raison.
La jeune fille avait été mauvaise langue.


De : Mahiru à : Maman


《Elle était sympa, cette surprise.》









– Alors, raconte-moi tout. On s'est pas vue depuis la rentrée, alors je veux absolument tout savoir, Mai !

– Oui, oui, t'es pas obligée de me crier dans les tympans tu sais, Baloo.

La brune scruta sa cousine du coin de l'œil, à l'affût d'une réaction qui ne se fit pas attendre.

– Hé ! Arrête de m'appeler comme ça.

– j'y peux rien moi, il te va comme un gant ce surnom, affirma-t-elle avec amusement.

Ayaka étant une grande fan du Livre de la jungle durant son enfance, ses cousins l'avaient rebaptisé Baloo, en référence à son côté simpliste et spontané de petite fille curieuse.
Depuis, le surnom était resté et Mahiru ne manquait pas de taquiner la jeune fille sur le sujet.

– Enfin, vas-y pose-les-moi, tes questions.

Son interlocutrice l'avais pressée pour qu'elles sortent, alors Mahiru avait à peine eu le temps de troquer son uniforme contre un t-shirt oversize blanc et un short de sport bleu marine qu' Ayaka l'entraînait déjà en direction de l'arrêt du bus le plus proche, pour partir vadrouiller elle-ne-savait-où.
Elle jeta un coup d'oeil au café latté de sa cousine en faisant tourner sa paille dans son propre Ice Tea d'un geste mécanique, avant d'élever les yeux sur la jeune fille aux longs cheveux bruns parsemés de mèches d'un blanc chimique.

– Ta classe ? C'est comment ? Les gens sont sympas ?

– Ça va. Y'a quelques énergumènes mais ils ont l'air de pas être totalement des abrutis finis. Et les profs sont très bons, la plupart prennent le temps de revoir certaines notions au besoin. ajouta-t-elle, prédisant la question suivante.

Ayaka approuva d'un mouvement de tête, avant de reprendre :

– Et alors ? Tu t'es fait des amis ?

– Non. J'ai juste dit que c'étaient pas les derniers des cons hein, pas qu'ils étaient intéressants.

Sa cousine soupira d'apitoiement et l'éclat préoccupé qu'afficha son regard ne manqua pas d'agacer Mahiru.

– Mai... Sociabilise un peu ! Je m'inquiète pour toi, je veux pas que tu te retrouves seule parce que je suis partie.

La brune conserva un visage impassible bien que la réflexion la dérangeait au plus haut point.

– Mais tu sais la solitude me dérange pas, au contraire hein ! Je préfère être seule si c'est pas avec toi. Et encore ça dépend des fois hein...

– Grr, tu sais que t'es pénible ? Non sérieusement Mai, ça serait bien que tu aies au moins une activité pour voir du monde, ça fait du bien je te jure !

Cette fois ce fût au tour de la brune de pousser un soupir capitulatif.

– C'est toi qui est chiante, Aya. Enfin bon, si tu veux savoir, j'ai un peu échangé avec le club de volley du lycée récemment.

– Ah bon ? Dans quel contexte ?

– J'avais des papiers à leur apporter, mais du coup j'ai un peu discuté avec leur manager et je les ai regardés jouer. Ils ont de nouveau des matchs d'entraînement, apparemment. J'espère que c'est pas trop dur à gérer pour Shimizu- sempai.

– steuplait, s'empressa-t-elle d'ajouter en réponse au regard meurtrier de l'intéressée. Mais c'est déjà un début ! Ils affrontent qui ?

– Heu... Le lycée Nekoma je crois ? Leur rival prédestiné apparemment.

– Ahh Nekoma !! C'est l'équipe de Yaku ça !!

– Yaku ?

– Le fils de potes de mes parents, on s'est rencontrés à Tokyo y'a environ 3 ans je crois.

Mahiru fixa longuement sa cousine avant de baisser le regard sur son verre désormais vide, les gouttes présentes à l'intérieur étant soudainement devenues source d'intérêt.

– Sur Tokyo hein...

Sa cousine compris l'allusion, et ses yeux perdirent de leur éclat.

– Ah... T'as toujours pas vu Shiho depuis le temps ?

La brune déglutit et approuva.

– Ouais. Ça fait trois mois, et c'est un peu tendu en ce moment en plus à la maison.

Le visage de sa confidente s'attendrit, et elle ouvrit les bras en signe d'invitation.

– Tu veux en parler ?

– Pas maintenant.

– D'acc, te forces pas.

Ayaka hésita un instant, puis exprima l'idée qui émergea de son esprit.

– Ce match d'entraînement, c'est quel jour ?

– Le dernier jour de la Golden Week, pourquoi ?

– T'as qu'à leur proposer ton aide pour l'organisation, et tu demande en échange l'autorisation de partir avec eux à Tokyo !












Saluuut ! Je reviens avec ce deuxième chapitre, que j'ai d'ailleurs beaucoup apprécié écrire. Je suis très heureuse d'avoir introduit le personnage d'Ayaka, une oc que j'aime tout particulièrement mais dont l'idée m'est venue à la dernière minute, car je trouvais dommage que Mahiru n'ait pas d'attaches amicales, de confidente.

Et j'espère avoir suscité votre intérêt par rapport au mystérieux Shiho ! Qui est-il ? Je laisse planer le mystère....

(Pas de changements notables pour ce chapitre, je vous conseille par contre de relire le chapitre 3 pour ne pas vous sentir perdus...)




À plus tard


Yuu














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