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Le retour à la maison se fit dans un silence glacial. Soyeon, le cœur lourd, fixait les paysages qui défilaient à travers la vitre teintée de la voiture. À côté d'elle, Seung-cheol serrait le volant de ses mains, ses jointures blanchissant sous la tension. Il n'avait rien dit depuis leur rencontre fortuite avec Ricky, mais elle pouvait sentir l'orage prêt à éclater. À chaque respiration, la fureur en lui grandissait.
Une fois arrivés à la résidence, la lourde porte de la maison claqua derrière eux, faisant écho dans la vaste demeure. Soyeon se dirigea vers l'étage, espérant trouver un peu de répit dans sa chambre, loin de Seung-cheol. Mais à peine avait-elle posé un pied sur la première marche de l'escalier que sa voix résonna, froide et tranchante.
— "Tu crois vraiment pouvoir m'ignorer après ce qu'il s'est passé ?"
Soyeon s'arrêta net, ses doigts crispés sur la rampe. Elle savait que ce moment viendrait, mais elle n'était pas prête. Pas encore. Elle se tourna lentement pour le regarder, son visage impassible, mais son cœur battant la chamade. "Je ne t'ignore pas, Seung-cheol. Je voulais juste... de l'espace," répondit-elle d'une voix qu'elle voulait ferme.
Ses mots semblèrent attiser davantage la colère de Seung-cheol. Il s'avança
vers elle, son regard noirci par la frustration et la jalousie. "De l'espace ? Après tout ce que j'ai fait pour toi, tu me parles d'espace ?" Ses pas étaient lourds, résonnant dans le silence de la maison.
"J'ai tout fait pour te protéger. Et toi, tu te jettes dans les bras de Ricky au premier regard ?!"
Soyeon sentit son propre agacement monter. "Protéger ?!" rétorqua-t-elle, sa voix montant d'un ton. "Tu m'as kidnappée ! Tu me retiens contre ma volonté ! Rien de ce que tu fais n'est pour moi. Tout ça, c'est pour toi, pour ton besoin de contrôle !"
Les mots fusaient entre eux comme des lames affûtées. Seung-cheol, tremblant de rage, serra les poings. "Tu ne comprends rien. Tout ce que je fais, je le fais pour nous. Mais tu es trop aveugle pour le voir."
Soyeon, incapable de retenir sa colère plus longtemps, éclata. "Il n'y a pas de 'nous' ! Tu n'as jamais compris ça ! Dpuis le jour ou tu m'a kidnappé rien ne va dans ma vie ! , T'es qu'un fils de pute enft"
Ces paroles furent la goutte d'eau. Seung-cheol, emporté par une vague de rage incontrôlable, se précipita vers elle, ses mains la saisissant brutalement. Avant qu'elle ne puisse réagir, il la plaqua contre le mur avec une violence qui la laissa sans souffle. Son visage était à quelques centimètres du sien, ses yeux brûlant de colère et de désir.
— "Ta gueule," murmura-t-il d'une voix glaciale, son souffle court. "Tu ne sais pas de quoi je suis capable."
Soyeon, le regard fixe, lut dans ses yeux une tempête qu'elle n'avait jamais vue auparavant.
Ses mains tremblèrent sous la force qu'il exerçait sur elle. Elle tenta de se débattre, mais Seung-cheol, poussé par sa colère, la maintenait fermement contre le mur. Les battements de son cœur résonnaient dans ses oreilles, l'air devenait rare.
Puis, dans un élan de violence désespéré, Seung-cheol la traîna jusqu'à la chambre, l'y jetant sur le lit comme une poupée de chiffon. Soyeon tenta de se relever, mais il était déjà sur elle, ses mains fougueuses, incontrôlables. Ses larmes coulaient sans qu'elle puisse les retenir, la douleur de son corps se mêlant à celle de son esprit.
— "Lâche-moi..." souffla-t-elle, sa voix brisée par la panique.
Mais Seung-cheol était perdu dans sa fureur. Sa colère aveugle l'avait transformé en un monstre qu'il ne contrôlait plus. Ses gestes étaient brusques, son souffle irrégulier. Il la posséda dans un élan de rage, sourd aux cris et aux larmes de Soyeon, prisonnière sous lui.
Ce ne fut qu'après de longues minutes qu'il sembla reprendre ses esprits, ses gestes devenant moins frénétiques, son souffle plus régulier. Il s'arrêta, ses yeux se baissant sur elle, prenant soudainement conscience de ce qu'il venait de faire. Un silence lourd s'installa entre eux, entrecoupé par les sanglots étouffés de Soyeon.
— "Soyeon..." murmura-t-il, ses mains devenant soudainement douces, comme s'il cherchait à réparer l'irréparable.
Il essaya de la toucher avec tendresse, mais elle se crispa sous ses caresses. Pourtant, il continua, refusant de s'arrêter, comme si adoucir ses gestes pouvait effacer la violence précédente. Ses baisers devinrent plus délicats, ses mouvements plus lents, presque amoureux. Mais rien de ce qu'il faisait ne pouvait enlever la douleur qu'il lui avait infligée.
Soyeon, brisée, ne bougeait plus, les yeux fixés sur le plafond. Ses pensées tourbillonnaient, son corps endolori refusait de réagir. Seung-cheol, quant à lui, semblait apaisé, comme si ce moment lui permettait enfin de retrouver un semblant de contrôle.
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