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Le voile de la conscience s'épaississait et se dissipait pour Soyeon. Sa tête lui faisait mal, et chaque battement de son cœur semblait résonner dans son crâne comme une cloche lointaine. Elle ouvrit difficilement les yeux et remarqua immédiatement qu'elle n'était plus dans son appartement. La lumière tamisée de la pièce, les draps de soie sur lesquels elle était étendue, tout était étranger. Une odeur légère de bois de santal flottait dans l'air, et une sensation de panique monta immédiatement en elle.

Se redressant brusquement, elle réalisa avec horreur qu'elle était allongée dans un lit qu'elle ne reconnaissait pas. Ses souvenirs revenaient par vagues chaotiques : Seung-cheol. La confrontation. Son visage si près du sien. Puis, le noir complet.

Elle toucha ses tempes, essayant de calmer son esprit. "Où suis-je ?" murmura-t-elle, sa gorge sèche, sa voix rauque.

Soudain, la porte de la chambre s'ouvrit doucement. Un homme entra, visiblement plus calme que celui qui l'avait kidnappée. C'était Vernon, aussi appelé Hansol, le meilleur ami de Seung-cheol. Il portait une expression hésitante, presque coupable, alors qu'il s'approchait d'elle.

— "Tu es réveillée," murmura-t-il en refermant doucement la porte derrière lui. Son ton était empreint d'une douceur surprenante, en contraste avec l'angoisse qui planait dans la pièce.

Soyeon, encore désorientée, se redressa complètement et fixa Vernon avec méfiance. Elle serra les draps autour d'elle, cherchant désespérément à comprendre ce qu'il se passait. "Où suis-je ? Pourquoi suis-je ici ?" demanda-t-elle d'une voix tremblante.

Vernon s'approcha prudemment, levant les mains en signe de paix. "Tu es en sécurité, Soyeon. Seung-cheol... il t'a amenée ici. Mais je suis contre tout ça, je te le promets."

Elle fronça les sourcils, incapable de masquer son incrédulité. "Tu es contre ? Et pourtant, tu es ici, tu fais partie de tout ça !"

Vernon détourna le regard, visiblement gêné. "Je sais. Ce n'était pas ce que je voulais. Mais Seung-cheol... il n'écoute plus personne quand il est dans cet état. Ses sautes d'humeur sont incontrôlables. Il peut être doux et attentionné, puis basculer dans une colère noire en un instant." Il la regarda droit dans les yeux.

"Il est imprévisible"

Soyeon se leva précipitamment du lit.

"Seung-cheol est... obsessionnel quand il veut quelque chose, et en ce moment, il te veut toi. Il est convaincu que vous êtes faits pour être ensemble."

Soyeon serra les poings, la colère montant en elle. "Je ne suis pas un objet qu'il peut posséder !"

— "Je sais," répondit Vernon d'une voix calme. "Et c'est pour ça que je suis ici. Pour essayer de t'aider autant que je peux. Mais tu dois être prudente. Si tu le contraries trop, il pourrait perdre le contrôle. Il n'est pas... comme tout le monde."

Soyeon resta silencieuse un instant, ses pensées tourbillonnant dans son esprit. Cet homme, cet inconnu qu'elle n'avait jamais rencontré avant aujourd'hui, était maintenant au centre de son monde. Elle était prise au piège dans un jeu dangereux, sans savoir comment en sortir. "Qu'est-ce que je suis censée faire ?" demanda-t-elle finalement.

Vernon soupira. "Pour l'instant, joue le jeu.

Et surtout, essaie de ne pas provoquer Seung-cheol. Si tu restes calme, peut-être que les choses se passeront mieux."

Elle le regarda avec des yeux empreints de défi. "Je ne vais pas rester ici et être une victime."

— "Je ne te demande pas d'être une victime," répliqua Vernon, la voix soudain plus ferme. "Je te demande d'être intelligente. Ne sous-estime pas Seung-cheol. Il est plus dangereux que tu ne le penses."

Un silence lourd s'installa entre eux. Soyeon savait qu'il avait raison, mais accepter cette vérité était douloureux. Elle inspira profondément, essayant de retrouver un semblant de calme. "Très bien," dit-elle finalement. "Je vais jouer le jeu, pour l'instant."

Vernon hocha la tête. "C'est tout ce que je peux te demander. Je vais faire de mon mieux pour t'aider."

La porte s'ouvrit à nouveau. Cette fois, c'était Seung-cheol qui entra, tenant un plateau avec de la nourriture. Son visage était calme.

— "Tu dois manger," dit-il d'une voix douce, presque tendre. Il posa le plateau sur le lit, mais Soyeon détourna le regard, refusant de coopérer.

— "Je n'ai pas faim," répondit-elle froidement.

Seung-cheol fronça les sourcils, son calme commençant à se fissurer. "Tu dois manger," répéta-t-il, sa voix devenant plus tendue.

Soyeon resta silencieuse, refusant de céder. Le visage de Seung-cheol se durcit soudainement. En un instant, il attrapa Soyeon par la gorge, son regard devenant froid et menaçant. La rage noire qu'il tentait de contenir éclata, et il commença à l'étrangler.

— "Tu veux me défier ?!" grogna-t-il, ses doigts se resserrant autour de son cou. "Tu refuses encore de m'écouter ?!"

Soyeon suffoquait, luttant pour respirer, ses mains agrippant désespérément ses poignets. Alors que son monde commençait à devenir flou, elle sentit Seung-cheol relâcher légèrement son emprise, mais ce n'était pas pour la libérer. Il descendit sa main sur son corps en passant sa main sous son t-shirt , des frissons de dégoût traversant Soyeon.

Juste avant que la situation ne dégénère, la porte s'ouvrit brusquement. Vernon apparut, son visage grave. "Seung-cheol, il y a un intrus dans la résidence."

Seung-cheol, encore en proie à sa rage, jeta un regard furieux à Vernon, mais relâcha finalement son emprise sur Soyeon. Il se leva d'un bond, jetant un dernier regard à Soyeon, encore haletante et choquée, avant de quitter la pièce, suivant Vernon.

Soyeon resta là, secouée et terrifiée, mais aussi déterminée à survivre.

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