10
Après avoir terminé de soigner Matthew, Soyeon se redressa, épuisée mais encore pleine de rage. Ses mains tremblaient légèrement à cause de l'adrénaline qui coulait dans ses veines. Matthew était hors de danger pour le moment, mais la colère grondait toujours en elle, comme un volcan prêt à exploser. Il était hors de question qu'elle laisse Seung-cheol s'en tirer aussi facilement. Pas après ce qu'il avait fait, pas après tout le mal qu'il avait causé.
Sans un mot, elle quitta le sous-sol, laissant Matthew se reposer. Chaque pas qu'elle faisait en direction du bureau de Seung-cheol semblait amplifier sa colère. Ses poings étaient serrés, ses mâchoires crispées. Quand elle arriva enfin devant la porte, elle n'hésita pas une seconde avant de l'ouvrir brutalement, faisant claquer la porte contre le mur.
Seung-cheol était là, assis à son bureau, un verre à la main. Il leva les yeux vers elle, visiblement surpris par son entrée fracassante. Mais il ne dit rien, se contentant de la fixer, attendant qu'elle parle.
— "Comment oses-tu ?" hurla Soyeon, sa voix pleine de colère et de mépris. "Comment oses-tu toucher quelqu'un que j'aime ? Comment oses-tu me traiter comme un jouet, me violer, et ensuite torturer mes amis comme si ça ne signifiait rien ?"
Seung-cheol resta immobile, son visage impassible. Il n'y avait aucune trace de l'homme violent qu'elle avait vu précédemment. C'était comme si ses mots ne l'atteignaient pas, comme si la tempête de colère qui se déchaînait en elle ne l'ébranlait pas le moins du monde. Son silence ne faisait qu'attiser davantage la rage de Soyeon.
—"Dis quelque chose !"cria-t-elle en frappant du poing sur le bureau. "Ne reste pas là comme un lâche ! Réponds-moi !"
Mais Seung-cheol ne réagit toujours pas. Il la regardait, presque avec curiosité, comme s'il essayait de comprendre ce qu'elle allait faire ensuite. Cette indifférence fit bouillir Soyeon. Elle voulait le provoquer, le pousser à bout, comme lui l'avait fait avec elle.
— "Tu crois que tu es puissant, hein ?"
lança-t-elle avec un rire amer. "Tu penses que parce que tu es un grand mafieux, tout le monde te doit le respect ? Mais laisse-moi te dire une chose, Seung-cheol... tu n'es qu'un fils de pute !"
Elle cracha ces mots avec dédain, espérant voir une réaction de sa part. Mais toujours rien. Il restait là, la fixant, ses doigts se resserrant légèrement autour de son verre, mais sans aucune autre réaction apparente.
— "Un enfoiré de lâche !" continua-t-elle, haussant la voix. "C'est ce que tu es, Seung-cheol. Un pauvre type qui se cache derrière sa violence parce qu'il est trop faible pour affronter ses propres démons. Tu crois que je te crains ? Tu penses vraiment que j'ai peur de toi ?"
Elle le provoquait ouvertement maintenant, essayant de percer la barrière qu'il semblait avoir érigée autour de lui. Ses mots étaient remplis de haine, de douleur. Mais, contre toute attente, Seung-cheol resta silencieux, absorbant chaque insulte sans broncher. Ce silence la rendait encore plus furieuse. Comment pouvait-il rester aussi impassible, après tout ce qu'il avait fait ?
Soyeon sentit sa rage atteindre un point de non-retour. Elle se rapprocha de lui, le regardant droit dans les yeux, son visage à quelques centimètres du sien.
— "Tu n'es rien, Choi Seung-cheol,"
murmura-t-elle d'une voix basse, froide et tranchante. "Tu penses que tout le monde te craint, mais la vérité, c'est que tu es seul. Un homme brisé, incapable d'aimer ou d'être aimé."
Cette fois, quelque chose passa dans les yeux de Seung-cheol. Un éclat, une douleur peut-être, mais ce fut rapide, trop rapide pour que Soyeon puisse en être certaine.
— "Regarde-toi," poursuivit-elle. "Même maintenant, tu ne dis rien. Tu restes là, à encaisser. Pourquoi ? Tu ne te sens même pas coupable, n'est-ce pas ? Ça t'est égal de blesser les autres, parce que tu es déjà mort à l'intérieur."
Elle se redressa, un rictus méprisant aux lèvres.
—"Je te déteste, Seung-cheol. Et je te détesterai toujours."
Elle se détourna, prête à quitter la pièce, mais une voix l'arrêta. C'était Seung-cheol, qui parlait enfin, sa voix basse et rauque.
—"Soyeon..."
Elle s'arrêta mais ne se retourna pas, attendant qu'il continue.
— "Je ne voulais pas... te faire de mal."
Ces mots, prononcés presque en un murmure, semblèrent la frapper comme un coup de poignard. Elle resta immobile quelques secondes, le cœur battant, puis elle quitta la pièce sans un regard en arrière, laissant Seung-cheol seul avec ses démons.
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