Chapitre 8 : S O M E K I N D P E O P L E

Un nouveau personnage ici, que l'on pourrait revoir dans ce livre ou ailleurs... ^^

***

« Tu es sûr de toi ? Tu peux encore changer d'avis et rester là, reconstruire ta vie loin de la France et de tout ce merdier d'il y a un an... »

« Abraham, je te l'ai dit, ma place est là-bas, et ce merdier comme tu dis, c'est à moi de le réparer. Du moins s'il est encore temps... »

« Ouais, je sais. Mais je suis mort de trouille. J'ai tellement peur de te perdre, de perdre mon petit frère adoré, même si tu ne m'attire que des problèmes, en disant à Assaël qu'il m'arrive de tringler son frère sous la douche... »

« Je ne suis pas non plus en sucre, tout ira bien, et puis j'ai jamais dit ça, je veux même pas être au courrant de ce que vous faites sous la douche c'est beaucoup trop gênant ! »

« C'est ça oui, tout le monde sait que tu es un petit vicieux. Bref, s'il y a quoi que ce soit, tu sais que tu peux m'appeler. Vraiment ce coup-ci. N'attends pas d'être à bout et de ne plus rien contrôler, même pas tes pensées. »

« T'inquiètes, j'ai retenu la leçon. Et puis j'ai d'horribles cicatrises sur les poignets pour toujours me le rappeler... Bref. Tout se passera parfaitement. » Souffle le jeune garçon, écartant sa première remarque d'un geste de main.

« Promis ? »

« Promis. »

Andrea sourit à son frère, trouvant la façon de s'en faire de ce dernier tout bonnement adorable, même si quelque part il s'en veut un peu de le faire s'inquiéter ainsi. Il lui fait un dernier câlin, un dernier petit geste de main avant de partir faire enregistrer son bagage.

Plus que quelques heures et il sera dans l'avion qui le mènera en France, pour tenter de réparer ce qui peut l'être.

Et les quelques neuf heures de vol lui parrurent durer une éternité tant il était stressé et pressé d'arriver là où tout avait commencé. Si bien que de tout le vol il fut incapable de dormir ne serait-ce qu'une seule minute, pas même lors de l'escale qui dura près d'une heure. Tout ce qu'il pouvait faire à ce moment-là était de regarder sa jambe tressauter de nervosité.

L'avion atterrit enfin et quand il pose son premier pied depuis un an sur le sol français, c'est comme s'il revivait, comme si enfin il était capable de reprendre son souffle, comme s'il se réveillait d'une cuite qui avait duré genre un an. C'est long un an...

Souriant, malgré la pluie glacée qui lui transperce le corps -comme si la France elle-même cherchait à lui souhaiter la bienvenue de la façon la plus ironique qu'il soit- il se dépêche de rentrer au sein d'un des bâtiments de l'aéroport et se met en quête d'un téléphone publique. Il lit l'étiquette présente au dessus : Prix d'une communication : 5 centimes la minute, montant minimal, 50 centimes soit 10 minutes. Et évidement il n'a pas d'euros sur lui...

Bon, tempis, il va devoir se débrouiller... Il commence alors à essayer d'intercepter quelques passants, qui ne font que l'ignorer. Une des joies de la France ! Puis, quand enfin l'un d'eux s'arrête, des que le châtain évoque le terme 'argent' ce dernier s'enfuit, comme si on lui avait demandé l'impensable. Il est vrai que les français ne sont pas les êtres les plus hospitaliers et généreux de manière générale...

Résigné, le châtain se laisse tomber sur une des chaises en fer scellées au mur en soupirant. Sa reconquête va bien vite s'anéantir d'elle-même s'il est incapable de passer un coup de téléphone pour que ses grands-parents viennent le chercher...

"Hey, excuse-moi... Je, j'ai vu que toi cherchais de l'argent pour téléphoner, j'ai rien sur moi mais tu peux utiliser mon téléphone si tu veux."

N'y croyant pas, le châtain fixe cet inconnu qui est venu lui taper sur l'épaule pour lui proposer son aide, incrédule. Ce dernier ajoute d'ailleurs, en fronçant les sourcils :

"Je sais pas si... Euh... tu avoir bien compris, je parle pas bien le Français..."

"Si si j'ai compris. Et je veux bien ton téléphone, c'est juste adorable de ta part."

Il prend le petit appareil que l'autre garçon à la peau chocolat lui tend et compose le numéro du fixe de ses grands-parents qu'il a inscrit sur un petit morceau de papier avant que quitter les États-Unis.

Après cinq sonneries, il panique un instant, se disant que si par malchance ses grands-parents sont sortis faire des courses, il pourrait bien passer la journée dans cet aéroport. Mais il entend le bruit caractéristique d'un fixe que l'on décroche puis ma voix de sa mamie. Et cette dernière est si douce, familière et rassurante, et ça fait tellement longtemps qu'il ne lui a pas été donné de l'entendre, qu'il fond presque en larmes dès ses premiers mots.

"Mamie, tu pourrais venir me chercher ? Je suis à l'aéroport..."

"Oh mon dieu ! Andrea ? C'est bien toi ? C'est... c'est..."

"Oui Mamie. C'est moi. Je suis revenu."

"Je... je vais chercher Papy et on arrive tout de suite pour te récupérer mon canard." S'exclame-t-elle la voix encore toute tremblante d'émotion.

"Ok, à tout de suite. Je suis dans le hall B."

Le châtain redonne son téléphone à l'autre garçon en le gratifiant d'un sourire.

"Merci vraiment, tu m'as sauvé la vie ! C'est quoi ton nom déjà ?" Demande la châtain sur le ton de la conversation, essuyant les larmes au coin de ses yeux, conscient que ses grands-parents ne seraient pas là de sitôt au vue de la route qui séparait leur maison et l'aéroport.

"Derien, c'était vraiment pas grand chose. Je m'appelle Djalah, et toi ?"

"Moi c'est Andrea. Et qu'est-ce qui t'amène en France Djalah ?"

"L'avenir. La France c'est les belles écoles, le raffinement et tout ça qui va avec. Je veux apprendre pour pouvoir aider ma mère quand je retournerais au pays. Elle économise depuis des années pour me donner la possibilité de venir ici."

"Et tu sais où dormir ?"

"Pas toujours mais je vais trouver." Avoue l'étranger en baissant le regard.

"Hum si tu veux je connais l'adresse d'un centre d'accueil en ville, mes grands-parents arrivent bientôt, on pourrait t'y déposer."

"Vraiment, tu ferais ça ?"

"Hum hum, après tout tu as été le premier à m'aider, alors considère seulement cela comme un renvoi d'ascenseur." Sourit le châtain.

Après quelques minutes supplémentaires de bavardage et d'attente, la grand-mère d'Andrea apparut à l'entrée du hall, courrant presque prendre son petit-fils dans ses bras. Autour d'eux, l'émotion est palpable, si bien que Djalah n'ose s'approcher, de peur d'être de trop et de rompre leur moment. Andrea le remarque et quitte l'étreinte de sa Mamie pour passer une main sur l'épaule de Djalah et le rapprocher.

"Mamie, je te présente Djalah, c'est lui qui ma prêté son téléphone pour que je puisse t'appeler. Et je me demandais si on ne pourrait pas le déposer au centre dont tu m'avais parlé, tu sais celui tenu par un vieil ami de l'armée à Papy."

"Bien-sur, évidement. Aller vient mon garçon, ce n'est pas très loin d'ici. " Dit la vieille femme en souriant a celui qui avait aidé son petit fils.

Et effectivement, ils furent bientôt stationnés devant une vieille bâtisse portant sur son fronton avant les mots : last chance for hapiness...

"C'est là. Tu veux qu'on t'accompagne à l'intérieur mon garçon ?" Demande gentillement le Papy du châtain en se retournant vers Djalah.

"Non, ça va aller. Merci Monsieur."

Le vieil homme rit face au ton formel qu'employait l'étranger et il ajoute :

"Il n'y à pas de quoi, et ne soit pas si poli, pas de Monsieur avec moi. Merci à toi d'avoir aidé notre petit Andrea. Le directeur est un vieil ami, dit-lui que tu viens de la part de Richard et Maryse Masquet, tu lui passeras aussi le bonjours tient !"

"Je n'y manquerai pas Monsieur." Le remercie le jeune homme avant de sortir de la voiture, agitant la main en souriant tandis que la voiture redémarre.

"Oh Papy attends !" S'exclame le châtain. "J'ai oublié de lui demander son numéro."

La voiture se stationne de nouveau et Andrea sort en trombe, courrant vers l'autre garçon.

"Hey Djalah !"

Le garçon à la peau foncée se retourne, quelque peu surprit de se faire ainsi interpeler.

"Tu m'as pas donné ton numéro. Qu'on puisse se joindre, quand j'aurais récupéré un portable." Avoue le châtain essoufflé par sa petite course pourtant très courte.

"Oh euh... j'imaginais pas que tu souhaiterais me revoir..."

"Mais qu'est-ce que tu racontes, on est amis désormais, pas vrai ? Et puis tu connais personne ici alors je pourrais te présenter mes autres potes, tu en dis quoi ?"

Le visage de son vis-à-vis s'eclaircit d'un magnifique sourire orné de dents du bonheur absolument magnifiques, lui donnant un charme énorme. Rapidement, il lui griffonne son numéro sur un morceau de papier et le châtain lui offre un dernier sourire avant de retourner à sa voiture.

Et cette rencontre lui semble avoir éclaircit son ciel qui demeurait jusqu'à lors si sombre. Alors il prend ça comme un bon augur pour la suite, espérant que cette éclaircie ne soit pas trop fugace trop vite obscurcie par les nuages.

Avec amour et dévotion,

ParadoxalementParadoxale.

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