{Je viens de poster la première partie de ce chapitre, vérifiez de bien l'avoir lu, en ce moment les notifs sont un peu foireuses}
Une poignée de minutes plus tard, le trajet passé, ils entrent dans la chambre de leur mère, à la suite de celle-ci. Andrea regarde tout autour de lui, une sorte de mélancolie dans les yeux. La vérité est que se retrouver dans la maison de son enfance alors que plus rien n'est semblable à ce temps là le rend un peu triste. Et il a tout sauf l'envie de s'y attarder.
Sans un mot, il regarde sa mère sortir une boite en carton de sous son lit, rabattant la couverture. Elle pose la boite sur le couvre-lit et, après une seconde d'hésitation, comme si elle se demandait si elle était vraiment prête à faire ça, parce qu'elle savait que c'était le dernier moment où elle pourrait faire machine arrière, elle l'ouvrit. Andrea fut le premier à s'approcher, son frère lui restait sur le seuil, bras croisés, feignant l'agacement et le désintérêt. Au fond de la boite, se trouvent plusieurs images, des échographies pour être exact, un doudou, des chaussons, et quelques autres babioles.
« C'est à qui ? C'est à moi, où à Abraham ? Je me rappelle pas de ce petit lapin... » Demande Andrea doucement, comme si voir tout cela l'avait instantanément attendri.
« Non. Ça... C'était à Hana. Votre sœur. »
« Quoi ? »
« Qui ? »
S'exclament les deux garçons en même temps, ni croyant pas, ne comprenant pas, ou ne voulant pas comprendre.
« Avant... avant d'épouser votre père, j'ai eut un autre enfant. Une petite fille. J'étais jeune, j'avais seize ans, mes parents auraient voulu que j'avorte, j'ai refusé, malgré ça ils ont continué à m'aider, tu connais tes grands-parents, ce sont des gens super, bien meilleurs que je ne le suis. Son père m'avait promis qu'il prendrait soin de nous. Et au début il l'a fait, il s'est trouvé un travail et... et je croyais que tout allait aller bien. J'étais jeune et insouciante. Après ça le ne l'ai plus jamais été... »
Ses yeux s'embuaient, parler de cela était encore douloureux. Empathique comma pas deux, Andrea n'était pas loin d'être dans le même état.
« A l'époque je fumais encore alors je suis descendue m'acheter un paquet de cigarettes. Ça ne m'a prit a peine quelques minutes. Et son père était avec elle, qu'est-ce qu'il aurait pu lui arriver ? Je lui avais seulement demandé de lui donner son bain, il ne l'avait jamais fait, j'aurais dû savoir, j'aurais dû rester. J'aurais dû voir qu'il avait bu, sans doute fumé aussi. En réalité il avait perdu son travail dès le premier mois et passait ses journées au bar avec ses amis, me faisant croire tout les matins qu'il allait travailler. Quand je suis revenue, il était trop tard, elle ne respirait déjà plus. Il ne l'avait même pas sortie de l'eau. Il la regardait le regard vide, je ne sais pas depuis combien de temps. Mon bébé s'est noyé. Ma petite fille est morte à cause de ma négligence. Parce que je ne faisais pas assez attention aux choses. J'ai... »
Un sanglot plus fort que les autres la coupe, et elle pose une main devant son visage, tentant tant bien que mal de reprendre contenance.
« J'ai essayé d'oublier. De refaire ma vie. J'ai rencontré votre père et on s'est marié. Et vous êtes nés. J'osais à peine te prendre dans mes bras Abraham, j'avais si peur de te faire du mal sans le vouloir, j'ai presque refusé de t'allaiter tant j'étais angoissé à l'idée que l'histoire se répète, que toi aussi tu soi victime de ma négligence. Puis tu as grandi, et Andrea est né, et peu à peu les souvenirs douloureux ont été remplacés par de vos joyeux sourires. Mais quand vous avez eut cet accident de voiture, tous ces souvenirs enfouis sont remontés, je me suis dit que si là aussi git j'avais été plus attentive, je vous aurais entendue sortir en pleine nuit, et rien ne serait arrivé. Après ça, quand tu es rentré à la maison Andrea, alors que ton frère Abraham était dans le comas, je me faisais un devoir de contrôler tes moindres faits et gestes, parce que j'avais peur. Peur que l'histoire se répète. J'ai cru vous perdre ce soir là, comme j'avais perdu Hana. Et bien sûr que je devais être trop intrusive, mais comme tu me laissais faire, comme tu avais perdu goût à tout, que tu t'étais mis à fumer, malgré l'interdiction formelle des médecins, et que c'était le seul moyen de t'empêcher de te détruire, alors je me suis pas rendue compte d'à quel point j'empiètais sur ta vie. Et en peu de temps, le pli était pris, c'était une sorte d'habitude dont je ne pouvais le défaire. Ça s'est un peu calmé au réveil de ton frère, mais ça a ressurgit en force quand tu es parti en France. Tu sais que j'étais contre cette décision. Mais ni ton père ni moi n'étions présents, on était encore en voyage d'affaires, et je me rends compte que peut-être essayais-tu de fuir mon aura étouffante... »
Elle reprend son souffle, essuyant quelques larmes ruisselant sur ses joues.
« Quand j'ai su que Dwight allais aussi passer quelques temps en France, je lui ai demandé de tes nouvelle, parce que tu m'en donnais si peu. Au début, c'était rien de mauvais. Il de disait simplement comment tu allais, si tu avais des amis, quelqu'un pour veiller sur toi. Puis ça s'est transformé en plus. Je... je ne sais plus très bien comment ça s'est déroulé, mais il a commencé à te suivre discrètement, je ne voulais pas qu'il t'espionnes, mais sur l'instant, je ne me suis pas rendue compte. Et il m'a parlé de ce garçon que tu fréquentais, je sentais bien que ça le troublait, alors je lui ai demandé de m'en dire plus. »
« Le père de Dwight est un putain d'homophobe conservateur, évidemment que ça le troublait, il a grandit en écoutant le refrain de ''tu dois être un vrai homme, pleurer c'est pour les tapettes''. Tu n'as fait que jouer sur ses faiblesses ! » Cingle Abraham, en passant une main dans ses cheveux, agacé.
Il se retenait fortement de vider son sac et de lui dire tout le fond de sa pensée, parce qu'il sentait que son frère avait besoin de savoir, de connaître le fin mot de l'histoire. Leur mère ne répondit rien, parce qu'il avait raison sans doute, et reprit son récit :
« Il m'a dit qu'il te changeait, et qu'il n'était pas fréquentable. Qu'il buvait, se droguait, et... je ne voulais pas qu'il t'arrive du mal. Le père d'Hana était comme cela aussi, il était gentil, mais ses addictions étaient dangereuses... Quand on l'a vu à ton anniversaire, je lui ai simplement demandé de prendre ses distances. J'ai cru qu'il m'écouterai, je lui avais dit que c'était pour ton bien. Et puis ta vie était ici, en Amérique, pas en France, alors de toute façon, tôt ou tard tu aurais dû lui dire au revoir. Mais il est revenu te voir alors je savais que le seul moyen de l'éloigner était de le discréditer à tes yeux et comme je ne pouvais pas le faire, j'ai demandé à Dwight. Je n'aurais jamais pensé que tout irai si loin. Je pensais juste que tu aurais un petit chagrin d'amour, quelque chose qui ne dure que le temps d'un été et que tout rentrerait dans l'ordre. Oh mon dieu si j'avais su ce que tu ferais... »
Elle pleurait désormais à chaudes larmes et Andrea se reconnaissait en elle. Il était tout aussi brisé. Du moins il l'avait été. Parce que désormais il avançait doucement sur le chemin de la rémission, elle n'était encore qu'au stade où elle acceptait ses tords, et c'était de loin le plus douloureux.
« Quand je suis arrivée en France et que tu étais en réanimation... j'ai pas réfléchi, je... j'ai dit à ton ami que... »
« Il s'appelle Éos. Et c'est nom petit ami. »
« J'ai dit à ton petit-ami que tu n'avais pas survécu. J'étais en colère, contre moi-même, contre lui aussi, et j'étais morte de peur. J'ai fais cela sans y penser, et après, j'étais trop prise dans mon mensonge, alors je me suis dis que si tu revenais à la maison, qu'importe ce que chacun penserait en France, toi tu pourrais te reconstruire. Avec ta famille pour te soutenir, et l'aide des médecins... »
« Sauf que la famille était déjà en ruines. Papa et toi vous trompiez mutuellement. Et à cause de toi Ab' est parti. Mais ça tu le sais déjà, parce que le pardon que tu cherches si désespérément n'est pas le mien. C'est le tien. Tu as besoin de te pardonner, avant que quiconque puisse le faire. Tu dois te pardonner tes erreurs anciennes avant de t'occuper des nouvelles. Et ça personne ne peut le faire à ta place. Mais tu peux te faire aider, consulter. Tu devrais. Tu sais, tous ces psy que tu m'obligeais à aller voir, et bien il semblerait que tu en aies plus besoin que moi. »
Le châtain se relève, reposant, avec une précaution infinie, le petit doudou qu'il avait dans les mains dans la petite boîte. Juste avant de sortir de la pièce, il se tourne vers sa mère et avoue, parce qu'il est comme ça, toujours trop généreux :
« Je crois que je comprends... Et que je peux essayer de te pardonner. Juste... ça va prendre du temps. Et tu dois changer. Mais je voudrais que... que tu fasses partie de ma vie, mais ça veut aussi dire faire partie de celle d'Éos. De l'accepter, et de l'aimer au moins autant que tu m'aimes, parce que je sais bien de tu m'aimes maman, juste, tu ne le fais pas de la bonne façon. »
Elle acquiesce, accueillant cette nouvelle comme un soulagement. Tout était entre ses mains, son fils, au moins un des deux -Abraham lui n'avait toujours pas décroché un mot- voulait bien tenter de lui pardonner, si elle se soignait, parce qu'il était évident que son envie de le protéger était devenue pathologique.
Andrea quitte la chambre et retourne dans la voiture de son frère, laissant le temps à ce dernier le temps et l'intimité de s'expliquer avec leur mère. Lui avait dit tout ce qu'il y avait à dire et sentait bien plus léger.
Abraham le rejoint un peu plus tard, ils n'échangent pas le moindre mot, Andrea ne lui demande pas ce qu'ils se sont dit quand il est parti, il sait que son frère n'en parlera pas. Du moins pas tout de suite. Le trajet de retour se fait en silence, chacun des deux garçons un peu perdus dans leurs pensés.
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Alors, vous avez un peu changé d'avis sur la Maman d'Andrea ? Ou pas du tout ? Je ne pense pas que son passé justifie ses agissements et les pardonne, mais au moins il nous aide à comprendre, et ne dit-on pas que dès que l'on se met à comprendre son ennemi, on se met aussi quelque part à l'aimer ?
Enfin BREF j'espère que les deux chap vous ont plu, ça sent un peu la fin, vous ne trouvez pas ?
(Grosso modo il reste 4 ou 5 parties je crois, vous trouvez cela précipité ? Je suis un peu dubitative, jai pas envie que ça donne un air de bâclé 🙄 so please dîtes moi comment vous le ressentez)
Avec beaucoup d'amour,
Paradoxalementparadoxale.
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