Chapitre 75 : S N O W
Pendant la matinée, Andrea a obligé tout le monde à sortir faire un bonhomme de neige. Il a d'abord convaincu son frère -ça a été plus que facile, il s'est entousiasmé rien qu'à l'entente du mot snowman- et ensuite, ils ont trainé tout le monde dehors, doudounes sur le dos et bonnet sur les oreilles, pour mettre leur projet à exécution. Le pire dans tout ça, c'est que je sais que c'est la faute d'Alix, j'ai vu la photo qui a envoyé à Andrea de celui quil a fait avec son frère et sa sœur. Même de l'autre coté de l'océan, il arrive encore à m'indupporter, ce garcon est vraiment une plaie. Ça doit être son super pouvoir.
Le bonhomme de neige trône sur la petite bande d'herbe à côté de la route, et sans rire, je n'en ai jamais vu d'aussi moche ! Il est disproportionné, son nez est un concombre -croyez le ou non, Abraham n'a pas trouvé de carotte- et ses yeux sont tellement rapprochés qu'on peut dire rien qu'en le regardant cinq secondes qu'il a les neurones qui se touchent. Pour sûr un enfant en ferait des cauchemars.
Je suis tiré -ou plutôt arraché- de mes pensés par un frisson violent à cause d'un projectile de neige fraîche qui vient de m'arriver en plein sur la nuque, glissant et se répandant en une traînée froide sous mes vêtements.
Je me tourne vers Andrea qui pouffe et se cache directement derrière Abraham.
Sérieusement ? Il est puéril à ce point ?
A peine quelques secondes plus tard, c'est au tour de Kayssi de passer à l'offensive et d'Abraham de se prendre une boule de neige en plein visage.
« Kay' tu vas regretter ce que tu viens de faire. » Gronde-t-il en souriant pourtant.
Il se décale pour façonner une boule à son tour et la lancer en direction de Kayssi, laissant Andrea sans protection. Je ramasse un peu de poudreuse que je tasse en une petite boule avant d'attraper Andrea par la taille. Il essaye de m'échapper mais j'anticipe son mouvement et suis plus rapide.
« Non, non Éos, je suis désolé, je voulais pas ! En plus ce n'est pas toi que je visais. » Crie-t-il en se débattant.
« Ah oui ? Tu ne me visais pas ? Pourtant ça t'a bien fait rire. »
« Je suis désolé ! » Supplie-t-il sans toutefois pouvoir s'arrêter de rire.
Sans l'écouter, je soulève son pull et étale la boule de neige dessous, contre ses reins. Il frisonne et se débat encore.
« Éos, tu es méchant ! » Pleurniche-t-il en secouant son pull pour en faire tomber toute la neige. « Moi je l'ai juste lancé. Je l'ai pas mis sous tes vêtements ! »
Il fait de nouveau une moue de chaton contrarié et je ne peux m'empêcher de l'embrasser sur le bout de son nez rosit. Mais nous sommes une fois de plus attaqués, sans que je n'ai le temps de voir par qui, et nous nous retrouvons les cheveux pleins de flocons.
« On fait équipe et on les défonce tous ? » Me demande Andrea, son regard pétillant de malice.
« Evidemment mon cœur. » Je lui réponds en riant, comme si tous les problèmes étaient envolés. C'est peut-être ça la magie de Noël, moi qui n'y ait jamais cru. Elle existe peut-être bel et bien finalement, et je crois même que toute la magie du monde est dans ses yeux.
Nous rentrons un moment après, complètement frigorifiés. Sanhsa, Krys et Ryhn sont repartis juste avant le repas de midi, ayant chacun un repas de prévu dans leurs familles respectives. Bart et Anastasie devaient eux reprendre le train vers leur université commune, où la fraternité qu'avait rejoint la jeune fille organisait une grande soirée de Noël. Elle avait proposé à Andrea de les accompagner, qu'elle pouvait le faire entrer, et moi aussi bien sûr, mais il a décliné, préférant passer encore un peu de temps avec son frère. C'est vrai que nous n'avons pas prévu de rester longtemps.
A midi, nous mangeons les restes du réveillon, seul Assaël est resté en plus d'Andrea et moi, et la maison paraît bien vide tout à coup. Assaël part juste après le repas, suite à un énième coup de fil. Et je suppose que c'est encore ce Léonard à qui il n'a pas cessé d'écrire, ou de téléphoner. Il a l'air sacrément proche de lui, à en croire les nombreux surnoms qu'il lui donne, du simple Léo, à Lenny, en passant par des plus cocasses tels que sweety ou encore cupcake. Non mais sans déconner, vous imaginez Assaël appeler quelqu'un cupcake ? Même s'il croyait être seul à ce moment là et a tout de suite changé de ton quand il a comprit que j'étais là -je crois que le fait qu'il essaye de le cacher renaît la chose plus risible encore- ça me fait penser qu'à une époque, moi aussi j'avais cette sorte de fierté, mélange de honte et de masculinité mal placée qu'on a vis-à-vis des sentiments, ce rejet de l'amour parce que c'est pas assez viril ou quoi que ce soit, je pensais pareil, avant de croire le perdre et de comprendre la valeur de ce que l'on peut ressentir. On peut dire que toute cette histoire ne pas pas seulement ouvert les yeux, mais aussi le cœur, même si pour cela, il a bien fallu par moment le laisser se déchirer tant que j'ai cru le voir se transformer en un trou béant.
« A quoi tu penses ? » Demande Andrea en se laissant tomber à côté de moi sur le lit de la chambre d'ami.
« Pas grand chose. Tu trouves pas que l'amour rend un peu idiot ? »
« Tu parles d'Assaël là ? »
« Entre autre. Comment tu as deviné ? »
« Parce que l'un comme l'autre ne perdez jamais une occasion de vous ridiculiser mutuellement. Et puis je ne suis pas stupide, je le connais depuis que je suis gosse. Alors j'ai bien remarqué qu'il agissait bizarrement. Ce qui m'étonne, c'est qu'il ne m'en ait pas parlé. Normalement on se dit tout. Il doit y avoir un truc pas net. Et puis cette cicatrise aussi. Ce n'est pas pour tout le monde qu'il prendrait un coup pareil. Je dois dire que je suis un peu vexé qu'il ne m'ait rien dit... »
« Oh, boudes pas. Je suis sûr qu'il n'a juste pas eut l'occasion de le faire. Après tout ces derniers temps on peut dire que les choses ont été un peu... mouvementés. C'est un peu de ma faute aussi. Tu as été tellement accaparé par mes soucis que tu as laissé les tiens et tout le reste de ta vie de côté. »
Il glisse une main dans mes cheveux en retenant un soupir, puis dépose ses lèvres sur mon front. J'adore quand il est tactile comme ça. C'est étrange, moi qui arbore les contacts non nécessaires, quand c'est lui, je trouve toujours que trop n'est jamais assez.
« On en a déjà parlé, et ce n'est pas du tout ce qu'il s'est passé. Premièrement, si tu as dû faire cette cure, c'est en partie de ma faute. Si je n'avais pas tenté de mourir, et si ma mère n'avait pas fait croire à tout le monde que j'avais réussi, tu n'aurais jamais dû traverser tout cela, alors il est normal que je t'aide à passer au travers. Et deuxièmement, tout cela est fini hein, alors n'en parlons plus. Les erreurs que l'on a pu faire nous ont mené là où nous sommes désormais, et crois-moi, je ne voudrais être nul part ailleurs. »
🦕
D
ésolé de pas avoir publié hier, je me suis endormie sur le chapitre 🙄
Kisu 💕
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